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Critique de Bazart


Bazart
23 septembre 2013
Palais de Likami en Géorgie automne 1950, Danilov jeune artiste moscovite de 27ans est « invité »par Staline, a présenter un projet de peinture à la gloire du petit père des peuples .Sa mère adoptive Véra Moukhina,l'artiste officielle du Parti l'a rassuré "IL est exactement comme on le dit :l'homme le plus courtois et le plus merveilleux qu'il puisse se concevoir».Unité de temps, unité de lieu,dans l'immense demeure de la station thermale de Borjomi ,un théâtre d'ombre va se jouer . Guidé par Lidia Semionova la vieille maitresse du tyran, Danilov va s'approcher très près, trop près du pouvoir.

Véritable ballet paranoïaque et délétère, nous assistons à la vie quotidienne et intime du dictateur vieillissant : Staline caresse le masque mortuaire de Lénine, Staline s'endort en écoutant sa maitresse lire à haute voix des poèmes de Pouchkine, Staline s'allonge sur le divan avec en fond sonore l'Othello de Verdi, Staline flirtant ainsi avec l'impossible bourgeoisie. Tel un choeur antique malfaisant, Vlassik, Poskrebychev et Tchoubinsky, garde rapprochée du petit père des peuples, guettent et nous ramènent chaque fois à la terrible réalité : le crépuscule du tyran sera comme toute sa vie, rouge sang.

C'est en découvrant, au cours d'une visite touristique, une copie du divan de Freud dans le palais de Likami, que Jean-Daniel Baltassat a eut l'idée de ce bon roman historique, son écriture très visuelle, opère de lents travelling cinématographiques :l'arrivée de Staline au palais ,une scène de nuit où, tandis qu' IL regarde des films américains dans le grand salon, sa maitresse prend un bain dans la piscine d'eau soufrée sous les yeux du jeune l'artiste, sont des pages saisissantes.

Baltassat utilise les travaux de l'historien Nicolas Werth sur le goulag de l'ile Nazino pour convoquer l'histoire avec un grand H et nous livrer un final terrifiant et là nous ne sommes plus du tout chez Tchekhov mais chez Stephen King .
Et ce roman, lu grace à Babelio et son opération masse critique, et également présent sur la première liste des 15 "goncourables" est assurément un des bons romans de la rentrée!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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