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Critique de BVIALLET


Egarés dans la campagne autour de la forêt de l'Isle-Adam, deux amis chasseurs, le marquis d'Albon, magistrat, et le baron de Sucy, ancien colonel de l'armée impériale, ont la surprise d'apercevoir, dans le parc d'une propriété à l'abandon, une silhouette féminine fort étrange. Cette jeune femme qui vit comme un être primitif, courant dans la nature, sautant de branche en branche, vêtue n'importe comment. Elle est incapable de communiquer avec d'autres humains si ce n'est en répétant machinalement un seul mot : « Adieu ». de Sucy la reconnaît, il s'agit de Stéphanie de Vandières, la femme qu'il a passionnément aîmée autrefois et dont il fut tragiquement séparé lors du terrible passage de la Bérésina en 1812. Nous sommes en 1819. Capturée par les Russes, on ne sait pas trop ce que Stéphanie a dû subir pendant toutes ces années. Elle vient d'être retrouvée dans une auberge strasbourgeoise, errant comme une vagabonde hébétée. Pour lui faire retrouver la raison, de Sucy va tenter un ultime stratagème...
Très belle nouvelle ou court roman (93 pages) de l'immense Honoré de Balzac, « Adieu » fut publié dans la revue « La mode » au printemps 1830 et aurait dû faire partie d'un corpus plus important intitulé « Scènes de la vie militaire ». Cette histoire est un peu le pendant féminin du plus célèbre « Colonel Chabert ». Son morceau de bravoure est l'épisode de la Bérésina qui est parfaitement décrit. Balzac s'était beaucoup documenté (Général de Ségur) et disposait même du témoignage d'un ami présent sur les lieux. La langue est belle, bien sûr, et le traitement de cette histoire touchante et romantique est fait avec délicatesse et doigté. On imagine ce qu'un de nos écrivains modernes aurait fait du calvaire subi par cette pauvre femme. Aucun détail, même le plus sordide, ne nous aurait été épargné. Avec Balzac, rien de tel. Il suggère, on devine. Là, se trouve l'art véritable et non dans le grand-guignol.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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