AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,6

sur 66 notes
5
4 avis
4
8 avis
3
8 avis
2
2 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De temps en temps, je me fais une pause à l'eau De Balzac, une source quasi inépuisable d'histoires qui nous décrivent la France de la première moitié du 19ème siècle, une société où la cupidité, la méchanceté côtoient l'amour sincère et le dévouement.
Encore un auteur avec lequel, avec le temps, la compagnie m'est devenue familière, et que j'aime tant, y compris pour ses défauts!!!.

A côté de ses grands romans: le Père Goriot, La cousine Bette, Les illusions perdues, La recherche de l'absolu, Splendeurs et misères des courtisanes, le Lys dans la vallée, etc…, il y a à explorer chez Balzac tous ces récits plus courts, voire même très courts (telle « Une étude de femme », une bonne dizaine de pages)
C'est presque toujours un régal, et c'est parfois saisissant et cruel, je pense à Gobseck ou à Vendetta.
Il s'agit, dans beaucoup de cas, d' « histoires d'amour qui finissent mal, en général ».

Comme cet Albert Savarus, de qui je n'ai pu m'empêcher de penser que ce cher Honoré y avait mis un peu de sa propre histoire, de son amour pour les Duchesses et Comtesses, ici peut-être la Comtesse Guidoboni-Visconti ou la Comtesse Hanska.

L'histoire se passe en bonne partie à Besançon, une ville dont Balzac fait un portrait pas très « fun » dans ces années 1830, avec des habitants plutôt lourdauds. où tout le petit monde de l'aristocratie et de la grande bourgeoisie se connaît et s'épie.

Nous y faisons d'abord connaissance de la famille du baron de Wattewille, vieux noble désargenté, pas très futé, mais d'une grande bonté, dont la jeune épouse Clotilde de Rupt, lui a apporté une dot conséquente et lui a donné une fille, âgée maintenant de 17 ans, pas très belle, mais rebelle à sa mère, une bigote au mauvais caractère.
Ajoutez à cela le vieil abbé de Chancey, et Amédée de Soulas, un jeune noble sans le sou venu de Paris, qui tous deux viennent faire le beau dans le salon des Wattewille, (dans l'espoir pour le dernier de marier la jeune fille) et l'action peut commencer.
Grâce à la bonne nouvelle que l'abbé vient annoncer: il a gagné son procès, la bonne société bisontine apprend l'existence d'un jeune avocat brillant mais mystérieux, Albert Savaron de Savarus.

C'est vers ce jeune avocat, dont la renommée va croître grâce, d'abord, aux procès qu'il gagne, puis à sa participation à une revue locale, que la jeune Mlle Wattewille va être attirée; mais elle va deviner, suite à la lecture d'une nouvelle publiée par l'avocat (et que Balzac nous livre « in extenso » dans un récit enchâssé), qu'il aime une magnifique femme de la noblesse italienne, mais, malheureusement pour lui, déjà mariée à un vieux barbon.

En soudoyant le valet d'Albert Savarus, Mlle Wattewille intercepte sa correspondance avec son ami Léopold mais surtout ses lettres enflammées échangées avec la belle Duchesse florentine Francesca d'Argaiolo. Toutes ces lettres révèlent à la jeune Wattewille la promesse que les amoureux se sont faite, et les raisons de la venue d'Albert à Besançon.

Dans la suite, les agissements malfaisants de la « vilaine fille » vont apporter le malheur, je n'en dis pas plus, je ne « spoile » pas, avec de nombreuses conséquences prévisibles ou imprévisibles, et une punition du destin pour clore le tout.

Au total, une histoire bien menée, avec toujours la fine mais impitoyable acuité psychologique De Balzac, reprenant d'une façon différente un thème qui le préoccupe, celui des obstacles que rencontre l'amour entre deux personnes de rang social et de fortunes différents.
Mais aussi, ce qui me fait sourire, car c'est une sorte de tic récurrent chez lui, la description détaillée des « histoires de sous »: dots, placements, fortunes qui se font et se défont, faillites, etc…toutes choses qu'il avait aussi expérimentées dans sa vie.

En conclusion, une courte histoire, romanesque à souhait, certes pas au niveau d'autres courts récits poignants comme La femme abandonnée, La Maison du Chat-qui-pelote, Une double famille, La fille aux yeux d'or; mais, une fois encore, la verve cruelle De Balzac emporte mon adhésion.

Commenter  J’apprécie          323
Sur la base d'une construction romanesque un peu déroutante (avec une nouvelle enchâssée dans ce court roman), Balzac nous offre là , à travers un récit d'amours contrariés par divers facteurs, au premier desquels l'argent bien sûr, de savoureux portraits de personnages enflammés mais tenus par leur rang, corsetés par leur éducation et asservis par leurs divers degrés de fortune.
Toujours cette impression terrible dans les romans balzaciens que les hommes ne sont que des marionnettes déterminées par leur condition sociale, que Balzac nous éclaire en notaire consciencieux, ironique et désabusé, et ce d'autant plus que ceux-là s'agitent dans une de ces provinces mortifères (cette fois-ci c'est Besançon qui prend cher) qui semblent ne tenir que par la comptabilité que l'on peut mettre au crédit de chacun.
Un roman froid, triste et beau.

Challenge XIXème siècle 2018
Challenge Multi-défis 20148
Commenter  J’apprécie          270
Albert Savarus ou L'ambitieux par amour, 1842.
Court roman mais par lequel Balzac a tant à dire!

Ce roman à toute sa place dans les scène de la vie privée car "de tous les crimes secrets ensevelis dans les mystères de la vie privée, un des plus déshonorants est celui de briser le cachet d'une lettre ou de la lire subrepticement.". Par ce court extrait, la morale de l'histoire est exprimée. Conclusion sublime, épilogue mérité, chaque protagoniste reçoit son dû selon ses torts.

Thème central développé dans le roman: Comment bien fixer son ambition pour vivre heureux?
Balzac nous donne pour exemple trois objectifs d'ambition: un mariage pour faire fortune, une fortune pour faire mariage et une machination pour faire mariage. Il s'agit de placer l'horizon à bonne distance, ni trop ambitieux, ni trop content. C'est cela auquel tout les personnages du roman échoue si tragiquement, avec des fautes plus ou moins grandes, mais des conséquences à la hauteur de leurs fautes.

Le récit explore également les thèmes de l'amour, de l'ambition, de la trahison et des masques sociaux, offrant une analyse subtile des personnages et de leurs motivations.

Je le conseil à qui souhaite lire un Balzac un peu déroutant, car il faut bien l'avouer se roman imbrique plusieurs histoires l'une sur l'autre et peut surprendre par sa structure. Mais enfin, la forme est la fondation; elle porte le fond du propos de l'auteur, et rien n'est superflu chez Balzac!
Commenter  J’apprécie          30
Ce roman narre une terrible histoire :comment une jeune femme ,effacée en apparence , détruit la vie d'un homme brillant dont elle est amoureuse .Elle gâche sa vie amoureuse d'une manière frauduleuse en détournant et en falsifiant du courrier et détruit sa carrière politique en dévoilant ses secrets . Ce personnage de Rosalie de Watreville est un des plus noirs De Balzac comme est sinistre la description qu'il fait de la vie à Besançon où se déroule l'intrigue.
Commenter  J’apprécie          30
Un roman De Balzac qui fait d'abord beaucoup penser à Stendhal, aux deux oeuvres majeures De Stendhal. Ainsi, le personnage éponyme est un jeune homme ambitieux amoureux d'une femme au-dessus de sa condition, vivant à Besançon comme un certain Julien Sorel... Il écrit, ce jeune homme, racontant une passion pour une magnifique femme italienne mariée, où les lacs italiens et suisses servent d'écrin à leur passion, où les déclarations se font en promenade sur le lac, avec des allusions à l'oppression politique de l'Italie. le récit dans le récit ferait d'ailleurs presque pastiche.
Mais l'originalité De Balzac vient dans la description du personnage de Philomène, monstre de 17ans, une manipulatrice égoïste et perverse, qui, si elle n'est pas aimée, refuse que Savarus en aime une autre. Ses manoeuvres le conduisent d'ailleurs au couvent, dans une chartreuse - autre point commun...
Commenter  J’apprécie          30
Ce qui m'a intéressé : la peinture de la bonne société de Besançon autour des années 1835, de ses mesquineries et de ses magouilles politiciennes.Ce qui m'a étonné : le procédé qui consiste en l'insertion dans le roman d'une longue nouvelle, qu'on comprendra ensuite être une narration du passé de l'avocat Albert Savarus. A noter que l'intrigue est tout de même d'un romantisme échevelé, ce qui pourrait refroidir un peu celles et ceux qui préfèrent un Balzac plus substantiel.
Commenter  J’apprécie          30
Le fil conducteur de cette histoire, où nouvelle et lettres s'enchâssent, est un peu cliché, ce qui m'a poussé à retirer un étoile à un récit qui, sur la forme, est irréprochable.

L'originalité du livre réside presque exclusivement dans le personnage principal, Rosalie de Watteville, qui, sans avoir jamais parlé à Albert, décide de mettre son intelligence politique démesurée à le détourner de ses projets pour y substituer les siens. Personnage paradoxal et calculateur, conscient des ressorts des autres, qui maîtrise parfaitement son image, Rosalie, sans être négative pour autant, manipule son monde pour acquérir son indépendance, apprendre l'histoire d'Albert et parvenir à ses fins le concernant. Un personnage qui plaira aux féministes contemporaines .

Par ailleurs, l'auteur dépeint la bonne société de province avec une férocité tantôt drôle, tantôt cruelle, qui n'a pas dû plaire à tout le monde dans la petite ville de Besançon à l'époque. Il y a un vernis historique intéressant sur la cooptation institutionnalisée en France, et sur plusieurs personnages authentiques. Enfin, j'invite les malheureux dont les douces exigent des lettres d'amour à se référer aux splendides exemplaires présents dans cet ouvrage.
Commenter  J’apprécie          20
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 4h 50min | Genre : Romans


Albert Savarus

« En amour, comme en toute chose peut-être, il est certains faits, minimes en eux-mêmes mais le résultat de mille petites circonstances antérieures, et dont la portée devient immense en résumant le passé, en se rattachant à l'avenir. On a senti mille fois la valeur de la personne aimée ; mais un rien, le contact parfait des âmes unies dans une promenade par une parole, par une preuve d'amour inattendue, porte le sentiment à son plus haut degré. Enfin, pour rendre ce fait moral par une image qui, depuis le premier âge du monde, a eu le plus incontestable succès : il y a, dans une longue chaîne, des points d'attache nécessaires où la cohésion est plus profonde que dans ses guirlandes d'anneaux. »
Albert Savarus est un roman balzacien par excellence. le cadre est Besançon, ville conservatrice, assez triste vers les années 1830. Y règne la riche famille des Watteville dont la jeune fille Philomène est le centre de l'action. L'arrivée dans la cité du brillant, mystérieux et ambitieux avocat Albert Savarus est le point de départ d'une histoire où se mêleront chicanes politiques, luttes du clergé et du gouvernement, problèmes d'héritages, manipulations de l'héroïne peu honnêtes, roman d'amour du héros et d'une princesse italienne criminellement interrompu, avec une double conclusion religieuse inattendue…
> Écouter un extrait : Chapitre 01.


> Télécharger ce livre audio par archive(s) Zip [Aide] :

Albert Savarus.zip


> Télécharger ce livre audio par chapitres [Aide] :

Chapitre 01.mp3 (Clic-droit, « Enregistrer sous… »)
Chapitre 02.mp3
Chapitre 03.mp3
Chapitre 04.mp3
Chapitre 05.mp3


> Consulter la version texte de ce livre audio.

Lien : http://www.litteratureaudio...
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (184) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous La Peau de Chagrin de Balzac ?

Comment se comme le personnage principal du roman ?

Valentin de Lavallière
Raphaël de Valentin
Raphaël de Vautrin
Ferdinand de Lesseps

10 questions
1295 lecteurs ont répondu
Thème : La Peau de chagrin de Honoré de BalzacCréer un quiz sur ce livre

{* *}