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sur 4270 notes
« Eugénie Grandet » fait partie des romans français du XIXe siècle inspirés par des faits divers.
Une jeune fille de province mène une vie modeste dans la maison de son père tyrannique et avare. Au décès de celui-ci, elle apprend qu'elle est l'héritière d'une grande fortune. Malheureusement, l'homme qu'elle aime se marie avec une personne riche car il croit qu'Eugénie est pauvre…

Le roman présente un intérêt historique et sociologique. L'action se déroule au début de la Restauration française, période où s'intensifie le développement de l'industrie et l'enrichissement de la bourgeoisie qui devient la classe dominante. Balzac devient l'observateur de la société en imaginant des personnages qui paraissent réels.

Félix Grandet vit à Saumur dans une maison froide et triste, son avarice est maladive. Sa femme et sa fille Eugénie subissent au quotidien sa cupidité ; Eugénie, devenue riche, montrera un réel désintérêt pour l'argent. Le cousin, Charles Grandet va trahir son amour pour de l'argent. Les deux familles de notables qui gravitent autour des Grandet ne sont motivées que par l'appât du gain et méprisent en secret les Grandet. Tous évoluent autour de la thématique de l'argent, le rapport des personnages à l'argent forme le rouage principal du roman.

Le style emprunte beaucoup au théâtre. Le rythme est assez lent et on découvre progressivement le monde des Grandet, leurs habitudes, leurs fréquentations. Enfin, la dernière partie du roman est assez brève et énigmatique. Eugénie Grandet devenue très riche se renferme et choisit de vivre dans une certaine solitude trouvant sa consolation dans la charité et la consécration à son unique amour.
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Encore un excellent classique que je suis contente d'avoir découvert. Balzac est définitivement un auteur que j'aime beaucoup.

Eugénie Grandet, c'est le destin tragique d'une jeune fille, d'abord sous la coupe d'une pere avare et méchant puis malheureuse en amour.

On suit son parcours sur plusieurs années, d'abord dans la maison familiale ou le père compte chaque centime dépensé. Il est difficile pour le lecteur d;avoir un sentiment : en rire car l'avarice à l'extrême est comique, s'énerver car le père Grandet est parfois très agaçant, avoir pitié pour la mère et la fille car il s'avère parfois colérique. Bref, le lecteur passe par toutes sortes d'émotions.

Jusqu'au jour ou le cousin Eugénie, Charles, entre dans la vie de la jeune fille. Elle en tombe éperdument amoureuse, mais le père refuse leur union pour une question d'argent (bien sur !). Elle attendra patiemment son retour des Indes...... Je n'en dis pas plus pour ne pas vous gâchez la lecture si vous ne l'avez pas encore lu. En tout cas, c'est un roman que je vous recommande. Il se lit facilement et qui a très bien vieilli.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Un des personnages les plus émouvants de la Comédie Humaine , cette pauvre Eugénie , faites pour aimer et être aimée et qui se dessèche peu à peu d'abord sous la férule impitoyable de son père puis dans l'attente d'un prince Charmant minable . Cette vie minuscule broyée sous les contraintes de la société et la dureté impitoyable de la vie , combien y en eut-il ? Mais celle-là Balzac l'a amenée à la lumière qui lui fut refusée .

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Eugénie Grandet grandit en province, à Saumur, entourée de son père d'une avarice maladive, sa mère, petite femme soumise que Grandet a épousée pour ses rentes et Nanon, la servante dévouée à Grandet.

Félix Grandet ne vit que pour l'argent, en posséder et en accumuler toujours davantage. Il est tellement avare que tout est compté, jusqu'aux morceaux de sucre qu'il va jusqu'à couper lui-même en parts réduites, au bois sur lequel il ne faut pas compter pour se chauffer d'avril à novembre quel que soit le temps, les portions de pain qui sont comptées, etc ...

Eugénie ne souffre pas trop de cette situation car elle n'en a jamais connu d'autres ... jusqu'au jour où son cousin, le beau Charles, fils du frère de Grandet, Guillaume, débarque avec tous ses atours de luxe et que éblouie elle en tombe amoureuse. En fait, Guillaume, ruiné, se suicide et demande à son frère de s'occuper de son fils. Ce drame qui laisse le père Grandet insensible (hormis pour les questions d'argent) désespère le jeune homme qui était très attaché à son père. Qu'à cela ne tienne : Grandet par toutes une série de manoeuvres entreprises par son homme de loi va entreprendre une série de démarches pour profiter financièrement de la situation et envoyer son neveu aux Indes coupant ainsi court à l'amour qui fleurit entre sa fille et son neveu. Eugénie, amoureuse va donner à son cousin toutes ses économies, ce qui lorsqu'il le découvrira mettra Grandet dans une rage épouvantable au point de confiner sa fille (âgée de 23 ans quand même) dans sa chambre au pain sec et à l'eau durant de longs mois. Elle ne survivra que parce que Nanon lui apportera en cachette quelque nourriture plus noble et plus consistante.
La mère d'Eugénie, dévastée par ces événements tombe malade et agonise pendant de nombreux mois parce qu'elle souhaiterait que son mari pardonne à Eugénie et fasse la paix avec elle. Grandet n'en a cure jusqu'au moment où son homme de loi lui fait comprendre que si son épouse décède, il devra partager l'héritage de cette dernière avec sa fille. L'argent, les biens, la possession sont les seuls arguments qui pouvaient convaincre Grandet. Il se réconcilie donc avec sa fille mais la mère laissée sans soins durant presque une année décédera quand même, heureuse de quitter ce monde où la vie lui fut si dure et sans joie. Grandet trouvera le moyen de faire renoncer Eugénie à l'héritage de sa mère. Il faut dire que la douce Eugénie n'en a cure, pure, naïve et innocente, elle ne pense qu'à son cousin et aux serments d'amour éternel qu'ils se sont juré. Bien qu'entourée de plusieurs prétendants, Eugénie restera fidèle à ses sentiments pour son cousin. le père Grandet finira par mourir en contemplant son or. Et Eugénie, eh bien Eugénie ... pour le savoir, lisez le livre si ce n'est déjà fait ...

Le thème de ce livre c'est l'avarice poussée au dernier degré, avarice qui, comme toujours chez ceux qui sont atteints de ce vice, est non seulement matérielle mais également morale. Pourtant, vraisemblablement Grandet aime sa fille ... mais moins que l'or ... ! L'opposition entre les avares et les avides (Grandet et quelques uns de ses "amis") et l'innocence, la pureté et la sensibilité de coeur ( Eugénie et sa mère) nous atteint de plein fouet et nous fait réfléchir non seulement sur les moeurs du 19e siècle mais encore sur notre époque où l'argent domine tout autre considération faisant de nos contemporains des êtres de moins en moins "humains".

L'écriture de Balzac me fatigue toujours un peu mais je dois reconnaître que sa psychologie et son analyse de société sont très judicieuses et pertinentes.

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Monsieur Grandet a fait fortune dans les tonneaux. Il a en plus des métairies, des vignes, des domaines et il a hérité plusieurs fois. Bref, il possède une fortune colossale et tout Saumur s'interroge sur l'étendue des biens de Maître Grandet. « Quelque parisien parlait-il des Rothschild ou de monsieur Laffitte, les gens de Saumur demandaient s'ils étaient aussi riches que monsieur Grandet. Si le parisien leur jetait en souriant une dédaigneuse affirmation, ils se regardaient en hochant la tête d'un air d'incrédulité. » (p. 15) Mais Grandet n'est pas que riche, il est également avare et obsédé par l'argent et le fait de le dépenser. Il tient son ménage d'une poigne de fer, aveuglément servi par la grande Nanon et confusément craint par son épouse et sa fille. « La discrétion du bonhomme était complète. Personne ne voyait jamais un sou de cette maison pleine d'or. » (p. 149)

Voilà justement que sa fille, Eugénie, a atteint l'âge de se marier. Désormais, presque chaque soir, les Cruchot et les de Grassins essaient de faire valoir les mérites de leur fils respectif, chaque famille rêvant de se lier avec la riche héritière. Mais demande-t-on seulement son avis à la première intéressée ? Et c'était compter sans Charles Grandet, le cousin orphelin et déshonoré d'Eugénie. Ruiné après la faillite de son père, le beau Charles inquiète le père Grandet qui est terrifié à l'idée de devoir prendre à sa charge un neveu démuni. Hélas, les jeunes coeurs de deux cousins s'accordent rapidement et la douce Eugénie s'éprend de son charmant cousin qui lui fait une promesse d'amour éternel en échange du pécule qu'elle lui offre pour lui permettre de tenter sa chance aux Indes. « Ange de pureté ! entre nous, n'est-ce pas… ? L'argent ne sera jamais rien. le sentiment, qui en fait quelque chose, sera tout désormais. » (p. 165) Mais rien ne prouve que cette promesse sera tenue et qu'Eugénie n'attendra pas en vain le retour de celui qui a ravi son coeur en quelques jours.

Cette histoire est connue, tellement connue, mais tellement belle. C'est un de mes textes préférés d'Honoré de Balzac et j'ai toujours autant de plaisir à le relire. L'histoire tristement tragique d'Eugénie m'émeut à chaque fois tant le sacrifice subi et choisi par cette fille tend au sublime. Elle laisse son père la spolier de son héritage et son cousin la priver de sa liberté d'aimer, tout ça parce que sa tendresse sans fond ne voit le mal nulle part. Peut-être bien qu'après dévoré Zola, je vais m'attaquer à Balzac
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La lecture De Balzac m'a toujours effrayée: je m'imaginais un auteur hermétique, plus attaché aux interminables descriptions qu'à la trame même de l'histoire, à la psychologie des personnages: "Eugénie Grandet" m'a démontré tout le contraire.
Je l'ai lu d'une traite, tant ce personnage de jeune provinciale ingénue, pure et naïve m'a séduit devant l'avarice et l'injustice de son père. L'action est vive, constante, les descriptions riches mais brèves, les remarques de l'auteur ironiques et sarcastiques à souhait.

Bref, un tabou est tombé, Balzac est accessible, et même que c'est drôlement bien !
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Je fais partie de ces gens à qui Balzac fait peur et rebute, et qui cherche à soigner le mal par le mal en m'en injectant de temps à autre une petite dose afin d'en conjurer les effets.
Stratégie qui aura parfaitement fonctionné avec Eugénie Grandet, à la fois tragédie terrible et comédie grinçante dans laquelle je ne m'attendais pas à plonger si facilement et avec autant de plaisir.

Tout ce que l'on se figure De Balzac est là dans ce huis clos oppressant entre les quatre murs de la masure de cet avare bestial de Grandet : l'observation minutieuse de la mesquinerie provinciale, la peinture de moeurs et le poids démesuré de l'argent dans les rapports sociaux, mais surtout la peinture de deux caractères radicalement antagonistes : le vieux Grandet, dont l'avarice et la barbarie du comportement relèvent de la psychiatrie lourde, et la jeune Eugénie dont la pureté d'âme et la générosité de coeur sont sacrifiées sur l'autel de la passion morbide de son père pour son or.

Au long de l'intrigue, d'une cruauté d'autant plus abominable qu'elle est émaillée en contrepoint de comique avec les notables de Saumur venant courtiser la fille pour obtenir l'or du père, ce qui marque le plus profondément est l'éveil progressif de la jeune Eugénie, maintenue par le père dans l'ignorance et la soumission, découvrant l'amour, y puisant une force insoupçonnée pour enfin déployer toute la noblesse de son caractère sur les cendres d'une tragique trahison.
Un classique incontournable, épouvantable et pathétique, avec juste ce qu'il faut de lumière pour ne pas devenir définitivement misanthrope.
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Balzac est mon auteur préféré du 19ème siècle. Par un paradoxe qui s'explique aisément, c'est celui que je lis et relis le moins. Victor Hugo emporte le lecteur par son romantisme échevelé et lyrique, sa foi en la rédemption de ses personnages. Zola nous touche par sa bonhomie, sa compassion pour les souffrances de toutes sortes. Avec Balzac, le genre humain est étudié sans concession aucune, comme un insecte sous la loupe de l'entomologiste. C'est un peu désespérant.
Court roman, Eugénie Grandet est pour moi la quintessence du génie littéraire De Balzac et celui que j'ai relu à plusieurs âges de ma vie.
Ce qui me frappe à cette dernière lecture, c'est la modernité de l'écriture. Ainsi l'avarice du père Grandet est nommée pour ce qu'elle est : une addiction, qui tournera à la démence sénile. La vertu d'Eugénie est excessive ; que ce soit par nature ou par éducation, elle témoigne d'une fixation sur un objet : elle est amoureuse de l'amour et devient inadaptée socialement ; son seul recours, pour éviter de finir enfermée, serait d'entrer dans les ordres, ou d'accepter un moyen terme, un mariage blanc, de convenance. Solution à laquelle elle se soumettra, finissant ainsi de massacrer sa vie. Autour du père et de sa fille gravitent une nébuleuse de personnages en même temps arrivistes et falots, êtres sans conscience et parfaitement adaptés à la société du 19ème siècle, qui voit l'envol du capitalisme financier. La mère d'Eugénie, femme soumise, sera incapable d'éveiller chez sa fille l'esprit de rébellion. Et dans l'univers clos de la province, entre un reste d'attachement à la terre, à un ordre immuable, à l'espérance d'une vie meilleure dans l'au-delà, la destinée de ces trois êtres s'achèvera, après une vie misérable malgré une richesse matérielle bien réelle acquise grâce à l'avarice et à la rouerie du despote paternel.
Balzac décrit ainsi lui-même son oeuvre : "l'histoire oubliée par tant d'historiens" : l'histoire des moeurs, des individus plongés dans leur milieu social. Qui sera notre Balzac ?
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Glissement le long d'une rue d'une petite ville de province dont les habitations de bois témoignent de leur longue histoire jusqu'à la maison au Père Grandet. le dit père Grandet étant une figure importante de cette petite ville où simple tonnelier, il a su profiter de toutes les occasions offertes par l'histoire, comme la vente des biens nationaux. (On verra d'ailleurs que la soif d'argent n'est pas son seul motif pour duper ses concitoyens puis bientôt les parisiens, il s'y mêle le plaisir de tromper, d'être plus malin.)
J'ai beaucoup aimé cette entrée en matière. Et je n'ai pas été déçue par la suite.
C'est la description de l'utilisation par un père qui pourtant l'aime, de sa fille à marier afin d'agrandir encore sa fortune, (de même qu'il utilisera la mort de son propre frère). La jeune fille ayant une vie assez recluse près d'une mère qui « dormait, mangeait, buvait, marchait suivant les désirs de son mari» ignore l'enjeu qu'elle représente. Comme elle sera incapable de percevoir la personnalité réelle d'un cousin qui tombe tout à coup dans cette famille et s'éprend d'Eugénie, qui partage ses sentiments.
La sujétion de la maisonnée au père est totale. L'épouse ne se permet pas une pensée sans l'assentiment de son mari, la bonne lui est plus fidèle qu'un chien, seule la fille se permet un jour, poussée par l'amour qu'elle porte à son cousin de s'opposer, respectueusement toutefois à son père, soutenue enfin par la mère.
Et pourtant je n'ai pas pu détester ce bonhomme tant sa rouerie est réjouissante.
Je n'ai guère qu'un reproche à faire à monsieur Balzac, c'est que j'aimerai citer presque tout son livre tant j'ai gouté ses portraits, ses observations, son vocabulaire...
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Mon Balzac préféré .
Eugénie Grandet attend le grand Amour , celui qui illumine la vie , celui qui va bouleverser sa vie et elle croit le reconnaître à l'arrivée de son cousin .
L'arrivée de son cousin est très romantique , il est ruiné et son père vient de se suicider , mais malheureusement pour Eugénie , il n'a rien d'un romantique et préfére l'argent à l'amour , Eugénie ,elle ,ne rencontrera jamais l'amour , elle finira seule en gardant les affreux réflexes d'avarice de son père , dès que le printemps arrive , elle ne chauffe plus , comme son père le faisait et tant pis si le printemps est terriblement froid .
Il y a chez Balzac , comme dans le père Goriot , une description de personnages qui ne savent pas changer , ils sont figés dans un monde qui va disparaître avec eux , victimes d'une loyauté qui les fait renoncer au bonheur .
Un tableau superbement nuancé de l'avarice poussé , à son paroxysme , ah quand le père Grandet compte les morceaux de sucre pour la semaine !
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