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3,67

sur 4284 notes
Un classique du XIXè siècle, qui est d'actualité.
Au premier abord, il s'agit simplement de l'histoire de la relation entre un père à l'avarice monomaniaque et sa fille Eugénie qui souffre de son despotisme. J'ai longtemps poursuivi ma lecture dans l'état d'esprit sur lequel j'étais resté après Manon Lescaut et Fermina Marquez : les personnages féminins donnant leur nom au titre du livre me semblaient finalement dérisoires. Eugénie Grandet me faisait donc d'emblée cette impression-là : un caractère soumis, des activités quotidiennes absolument insignifiantes voire futiles (couture, piété...), le premier amour lié à la fragilité adolescente...
Mais l'oeuvre est bien plus complexe que cela. S'inscrivant dans la Comédie humaine, en particulier les "Scènes de la vie de province", on a une peinture des relations intéressées entre les "bonnes" familles. L'argent est au centre de la scène avec l'avarice du père Grandet, mais aussi dans tous les rouages de la société. L'atmosphère provinciale, à cette époque, est glorifiée par la vague romantique, mais Balzac y souligne aussi la mesquinerie, les moeurs ancestrales malades... Et finalement le personnage d'Eugénie dévoile un caractère sublime, romanesque certes, mais qui se démarque nettement de l'époque et qui est intemporel d'une certaine manière.
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Quel magnifique livre ! Je crois qu'Eugénie Grandet est mon personnage préféré De Balzac jusqu'à maintenant. Une incarnation de la pureté qui n'abjure pas sa dignité sur l'autel des sentiments, une grande dame qui tient tête à son avare de père sans jamais le dénigrer publiquement, un équilibre parfait, enfin, entre amour authentique, fermeté morale et sens du devoir et de l'effort, couronné par une classe absolue dans l'adversité. Balzac n'a même pas eu besoin d'en faire une réincarnation de Vénus pour la sublimer. Une figure vraiment très inspirante !

La petite étoile que je retire ne s'explique que par l'abondance de passages qui traitent de spéculations et de négociations de rentes, un charabia économiste d'autant plus incompréhensible qu'il se rapporte à des pratiques qui n'ont plus ou quasiment plus court. le livre, mis à part ces passages nécessaires quoique laborieux, est parfaitement lisible, avec énormément de très belles phrases et d'observations que chacun fait sans forcément réussir à mettre des mots dessus. le personnage de l'avare est particulièrement réussi, il retranscrit parfaitement le côté pathologique, "harpagonesque", de l'obsession de l'argent, à laquelle se subordonnent sans disparaître totalement les affections profondes pour sa famille.

Ce roman semble être le pendant provincial du Père Goriot, très "parisianocentré", à la différence majeure que la figure paternelle, cette fois, accumule au lieu de prodiguer. Les factions bourgeoises qui s'affrontent à coup de politesses sournoises pour décrocher une union matrimoniale qui leur ouvrirait la fortune des Grandet sont particulièrement savoureuses à suivre. Au milieu de ces luttes d'intérêt, comparables, quoique moins sophistiquées, à celles des Parisiens, une jeune femme de Saumur se confronte à la dure réalité des rapports humains en essayant de préserver l'once d'idéal qui a marqué le début de son affirmation dans le monde.

Enfin, plusieurs passages montrent la préoccupation de l'auteur pour l'avenir de cette société de l'argent pour l'argent, préoccupation dont les esprits les plus aiguisés dans l'observation de leur propre époque apprécieront la perspicacité.
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Voilà bien 10 ans que je reçu ce livre, qui serait actuellement recouvert d'une tonne de poussière si je n'avais pas pris soin de dépoussiérer ma bibliothèque au cours de tout ce temps.
Pourquoi ne l'ai-je jamais ouvert depuis tout ce temps ? Sûrement parce Honoré de Balzac, comme tous les auteurs classiques, ne rime pas avec palpitant. Mais préfère les longues descriptions détaillées de l’environnement et des personnages que les court discours.
Au vu de ces éléments, pourquoi l'ouvrir maintenant ? Non, nous ne nous n'étions pas dit rendez-vous dans 10 ans. Je voulais tout simplement ouvrir mes horizons avec des auteurs comme honoré de Balzac. C'est donc le 1er que je lis de lui. Je ne peux donc pas conseiller ce titre plutôt qu'un autre.
Assez de tergiversation, venons-en aux faits qui nous intéressent : "Eugénie Grandet"
Alors que je pensais tout connaître de l'histoire en lisant le résumé, je me suis retrouvée à ne plus vouloir fermer ce livre pour connaitre le dénouement de l'histoire. Je vous laisse imaginer la frustration que fût la mienne de devoir dormir ou même travailler. Toutes ces descriptions tant redoutées donnent de la force au récit et nous montre les qualités et le défaut de nos protagonistes. Malgré ce que le titre est "Eugénie Grandet", elle n'en est pas le personnage central. Au premier plan on retrouve, son père. Un homme avare qui manie l'art de la tromperie avec brio. Ensuite, on retrouve Eugénie et sa mère. Deux femmes réprimé par le père grandet, et dont le cœur domine la raison.
Je ne vous cacherais pas qu'il y a de nombreux détails mais j'ai pu apprécier à travers ce livre ce style d'écriture caractéristique de cette époque. Celle où le français n'était pas ce qu'il est aujourd'hui.
En résumé, n'hésitez pas à vous lancer sur les traces d'Eugénie Grandet. Ce livre n'est pas très long et vaut la peine d'être ouvert.
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Amoureuse de la littérature classique, je retrouve, dans ce petit livre, tous les ingrédients qui font les bons et grands romans: une intelligence dans l'analyse, une puissance dans la construction, une beauté dans l'écriture. Avec talent et efficacité, Honoré de Balzac fait ce qui me plait: une critique acerbe et sans pitié de la société. Et c'est à l'argent qu'il s'attaque; à ses effets pervers qu'il s'en prend.

Il raconte ainsi le père Grandet dont l'autorité et l'intransigeance s'accroissent en même temps que son avidité. Il aime l'or et la richesse, n'est jamais rassasié, en veut toujours plus; jamais pour en profiter, toujours pour s'enivrer. Il raconte le cousin Grandet, jeune homme pur et sans mauvaise pensée qui, au contact de l'argent amassé, devient un être d'une grande cupidité. Il raconte des familles qui espèrent contracter mariage pour amasser toujours plus de fortune. Il raconte des personnages qui voient leur bonheur dans l'ascension sociale et la richesse. Il raconte une société qui rêve d'opulence et qui, jamais assouvie, est prête à tout pour se réaliser.

Et dans ce monde sans principe ni valeur, se dresse une dame qui brille par sa pureté et son intégrité. C'est Eugénie Grandet. Elle est désintéressée. Elle est amour, fidèle et inaltéré. Elle est générosité. Elle est tout ce que ce monde au contact de l'argent ne peut être: elle est une âme qui mérite la sainteté. Elle est chrétienne.

Intelligent et intéressant, ce roman rappelle l'essentiel: il y a plus important que l'argent. Il y a les principes et les valeurs. Il y a la bonté et la générosité. Il y a l'amour, l'amitié et la parenté. Dans le monde moderne où l'argent est devenu Roi par la volonté de l'Homme, où la puissance et le respect se gagnent par le capital amassé, où l'argent est le moyen par lequel chacun(e) est censé(e) se réaliser - pour devenir quelqu'un, il est bon de rappeler l'évidence: l'argent n'est rien. Il n'a de valeur que celle qu'on accepte de lui accorder. Et s'il est devenu l'instrument de torture qu'on connait, s'il est devenu l'épée tranchante qui fait des morts par milliers, s'il a des propriétés si contestées, c'est parce que l'Homme en a fait sa nouvelle arme aiguisée. Et ce que l'Homme a décidé, il peut tout à fait le modifier. On peut toujours rêver. C'est qu'il ne sait toujours pas penser le bonheur et le respect en dehors des marques de supériorité.
Lien : http://mezelamin.blogspot.fr..
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Ce roman d'amour De Balzac tourne beaucoup autour de l'argent. Eugénie tombe amoureuse de Charles, sont cousin dont le père vient se s'enlever la vie à cause d'une faillite. Celui-ci partira en Inde pour aller y faire fortune, laissant la belle aux mains de son avare de père.

Comme dans bien des romans De Balzac, l'histoire tourne beaucoup autour de l'espoir de temps meilleur pour le personnage principal. Ce que j'aime de cet auteur, c'est qu'on peut s,attendre à n'importe quel genre de fin, qu'elle soit heureuse ou malheureuse. C'est certain que Balzac tend souvent vers le malheur que le bonheur mais ça reste souvent imprévisible.

J'ai bien aimé la lecture de ce court roman. Je dirais que ce livre pourrait être un bon départ pour quelqu'un qui veut s'initier à Balzac.
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Mon premier Balzac, imposé par l'éducation nationale de l'époque.
Et un excellent souvenir. L'impression à la fermeture du bouquin d'avoir franchi un pas, une étape. L'impression d'avoir été capable de lire du Balzac et de tout comprendre (Était-ce vrai ?).
Un bon classique, dont ne parle pas souvent et qui mériterait plus de considération.
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Balzac né en 1799 aurait-il connu Freud né en 1856, dans une autre vie ?
Voilà un roman basé sur une trame psychologique qui nous relate des relations "hors normes" père-fille, celles de Monsieur Félix Grandet, riche tonnelier à Saumur, maire de la ville,acheteur de biens nationaux, qui régente son petit monde à la baguette comme "la grande Nanon qui lui appartient depuis trente cinq ans", agit pour son bien et pense pour eux. Sa fille Eugénie, amoureuse de son cousin Charles "ce pauvre mignon monsieur qui s'en va en mer.Que Dieu le conduise."qui la fera souffrir au point de vouloir mourir, fera les frais de cette possessivité (tout comme sa mère soumise) qui la mettant dans l'impossibilité d'une identification féminine,la mettant en position d'amour et de haine par rapport à la figure paternelle toute puissante et déifiée lui fera rater sa vie de femme et passer à côté du véritable amour.
Un beau portrait,poignant d'une fille toute simple mais au caractère fort sous une apparente soumission qui se révolte tandis que sa personnalité s'asphyxie, le mythe de l'argent qui peut tout, un drame, une tragédie bourgeoise pathétique,qui s'insère parfaitement dans La comédie humaine,oeuvre majeure d'Honoré de Balzac.
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J'ai retrouvé dans "Eugénie Grandet" les longues descriptions méthodiques et les interminables énumérations des objets, costumes et décors de l'action comme dans "Le père Goriot". A la manière d'une caméra qui avance vers le lieu central de l'action et nous montre le cadre, Eugénie Grandet débute exactement comme "Le père Goriot". On a l'impression qu'Honoré de Balzac reprend une recette qui fonctionne. L'habillage change, la structure reste. On passe de la pension parisienne où loge Monsieur Goriot à la demeure provinciale des Grandet. Mais la dernière partie du roman change brusquement de rythme. Celui-ci s'accélère. Balzac insère de nombreuses ellipses et on s'aperçoit que les descriptions initiales n'ont plus lieu d'être puisque l'action reste fidèle au même endroit et aux mêmes personnages, la ville de Saumur, les Cruchot et les de Grassins. Tout a été dit dans la première partie du roman et Balzac n'y revient plus. du coup, la pénibilité de lecture que le lecteur a en mémoire se transforme, après coup, en un plaisir masochiste de souffrance rédemptrice.
J'ai donc pris un réel plaisir de lecture à travers cette oeuvre balzacienne, du fait, notamment, de son intérêt sociologique et historique. Il est passionnant de voir et découvrir la vie de sociétés et micro-sociétés au début du XIXe siècle. Cela donne envie de visiter Saumur et sa région pour tenter d'y sentir cette mélancolie qui enveloppe la totalité du paysage local : personnages, mobiliers et immobiliers, éléments naturels et artificiels. Ce tableau historique est une sorte de témoignage des transformations subies par l'Europe occidentale des débuts de la révolution industrielle.
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Eugénie Grandet est sans aucun doute le parti le plus intéressant de Saumur. La jeune femme est l'enfant unique de Monsieur Grandet, vigneron, un homme réputé pour son sens des affaires et surtout son obsession des économies. L'homme est avare et chaque sous dépensé ne l'est qu'avec parcimonie. Ainsi deux familles n'hésitent pas à placer leur pion dès que possible pour marier Eugénie à un de leurs rejetons. Jusqu'au jour où le cousin d'Eugénie débarque de Paris, sans trop savoir pourquoi d'ailleurs. L'homme est un dandy et découvre avec stupeur et inquiétude le train de vie frugal de sa famille provinciale. Il espère seulement retrouver au plus vite sa maîtresse parisienne. Monsieur Grandet qui croyait y voir une opportunité apprend que son frère, le père de Charles, est ruiné et vient de mettre fin à ses jours. Et alors qu'Eugénie tombe aussitôt amoureuse de son cousin et l'aidera à surmonter son deuil, Monsieur Grandet s'empressera d'organiser le départ de son neveu pour les Indes, de peur que celui-ci ne s'intéresse de trop près à ses économies. La jeune femme confiera à Charles ses quelques économies personnelles et lui promets d'attendre son retour. Mais celui-ci se fait attendre et tandis que Monsieur Grandet continue à faire des affaires (notamment sur la liquidation des affaires de son frère !), Eugénie désespère d'avoir des nouvelles. On pourrait regretter le portrait, classique chez Balzac, de la jeune fille/femme ingénue, dévote, obéissante et naïve si ce n'est qu'Eugénie, au fil du roman, va montrer finalement une force de caractère et une bonté face à l'avarice de son père et la lâcheté de son cousin. Malgré quelques longueurs (n'oublions pas que Balzac était payé à la ligne et que le rythme des romans de l'époque n'était pas celui d'un polar d'aujourd'hui), « Eugénie Grandet » fait partie des romans les plus connus de l'écrivain, et ce n'est pas par hasard. Et puis Balzac y fait montre de beaucoup d'humour, y décrivant la noblesse et la bourgeoisie provinciales avec un certain cynisme, assez rare dans son oeuvre. Un grand classique
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Qui ? Balzac ? Honoré de ... ?
Première moitié du XIXe siècle à Saumur, accessoirement à Paris ou dans les Indes. Eugénie Grandet, quoi. J'ai retrouvé avec grand plaisir ces miasmes provinciaux, ces âmes perdues avant de s'être trouvées. Les misères de l'avarice, tous ces mondes que l'on s'invente aussi vite que d'autres peuvent les détruire. Vraiment heureux de m'être replongé dans cette lecture scolaire. Depuis, j'ai réellement marché dans les rues de Saumur, j'ai éprouvé la vie, j'ai savouré des instants. Bref, Eugénie Grandet m'a mieux parlé aujourd'hui qu'elle n'avait su le faire quelques décennies plus tôt. Et je me prends à avoir envie de relire ce qu'on appelle les classiques. Où l'on comprend pourquoi enfin ce sont des classiques et pourquoi il ne restera que peu de choses, une fois le tri du temps opéré, de toute cette littérature contemporaine qui nous envahit.
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