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Devant sa soif insatiable de lectures, Louis, encore Jeune enfant, est mis en pension chez son oncle, ancien prêtre. Il se repaît d'oeuvres traitant de religion, de philosophie, d'histoire et de physique. Adhérant à la théorie de Swendenborg selon laquelle les anges se révèlent au milieu des hommes.
Est-il cet ange ?

Déplanté de sa campagne par Madame de Staël pour le faire intégrer le collège de Vendôme, il va rencontrer le narrateur du roman. Tous deux vivent à l'écart des autres enfants. Ils ne s'adaptent pas aux règles strictes de ce collège qui obligent à entrer dans un moule, quel que soit son tempérament, ses aptitudes, ses faiblesses. Un moule qui ne convient pas à Louis, blessé dans sa chair et dans son âme.
Par moments, il se délivre en laissant libre cours à sa pensée, elle s'envole hors de son corps et le transporte vers d'autres champs.

« Cet aigle, qui voulait le monde pour pâture, se trouvait entre quatre murailles étroites et sales ; aussi, sa vie devint-elle, dans la plus large acception de ce terme, une vie idéale ».

Pour lui penser c'est voir. Tous deux se créent un univers à part : Ils vivent par les sentiments et par la pensée.
Louis va noter dans un carnet toutes ses idées , ses déductions. le traité de la volonté a pris forme.

Puis , c'est la séparation avec son camarade. Louis reste seul dans ce collège jusqu'à ses 18 ans. À sa sortie, il continue ses études à Paris. Mais là bas, les désillusions commencent. Cet homme qui préfère la pensée à l'action, la contemplation au mouvement, ne trouve pas sa place parmi les siens. Il commence à être accablé de doutes. Les anges de Svendenborg existent-ils vraiment où sont-ils des créations poétiques destinées à recouvrir ce que nous ne comprenons pas?

Quittant Paris, il retourne chez son oncle où il fera une rencontre amoureuse. Sa nature passionnelle, mélancolique n'est hélas pas plus adaptée à cet amour. Il a suivi le chemin menant à la réflexion, puis à la méditation, enfin à l'extase et à la catalepsie. Vivant de manière presque végétale, il accomplit douloureusement son idéal.

La vie de Louis Lambert est intéressante. Génie incompris, conscient de son intelligence supérieure, mais qui finalement l'isole complétement de la vie. Pour lui la vie est ailleurs, hors du corps, parmi les anges. Théories mystiques, quête du sens de la vie, du rapport entre l'homme et Dieu, tout cela nous parait un peu désuet.
La première partie, son enfance chez son oncle et sa vie au collège est agréable à lire. Ensuite les états d'âme de Louis, ses idées mystiques sont relatées d'une façon un peu plus ennuyeuse. Il faut être patient pour connaitre l'évolution de cette vie mi- ange mi-homme.

« Fleur née sur le bord d'un gouffre, elle devait y tomber inconnue avec ses couleurs et ses parfums inconnus. Comme beaucoup de gens incompris, n'avait-il pas souvent voulu se plonger avec orgueil dans le néant pour y perdre les secrets de sa vie ! »

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Quand la métaphysique emprisonne un homme au point de détruire tout pont qui le relie à la réalité, que peut faire la matière! Louis Lambert n'a qu'une seule obsession, c'est la pensée. C'est penser! Il ne voudrait que penser et penser, il s'y sent bien, libre, toujours frais et vrai. Grand lecteur à son enfance, grand rêveur ou penseur à son adolescence, mais au moment où le feu de la jeunesse vibre au dedans de lui, il a l'air de vieillir d'un seul coup...et quand l'amour vient frapper son cœur fragile...et que le mariage s'oblige à plus forte raison,...c'est un peu trop lui demander, il n'est peut-être pas fait pour cette vie...sa raison ne tient plus qu'à un fil. Balzac traite dans ce roman philosophiquement approfondi la maladie des génies qui n'est autre que folie pour le monde!
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Le narrateur rencontre Louis Lambert au collège oratorien de Vendôme. Vite, l'amitié les lie. Les deux sont doués d'une intelligence supérieure à la normale. Louis, génie précoce, dès son jeune âge, baigne dans les auteurs mystiques comme Swedenborg. Ses ambitions intellectuelles le poussent à l'écart de ses condisciples. Il est souvent l'objet de leurs railleries. C'est un éternel incompris, même ses professeurs ne le considèrent pas plus intelligent que les autres. À la fin de ses études, il trouve un Paris corrompu. Il n'y trouve pas son compte. Il quitte donc pour les bords de la Loire, où la tranquillité s'accorde mieux avec son tempérament. Et c'est là qu'il va rencontrer la jolie Pauline de Villenoix, celle qui deviendra son épouse.

Depuis la fin des études, le narrateur n'a pas revu Louis. Lors d'un voyage, il rencontre l'oncle de celui-ci et décide d'aller lui faire une visite. Il le retrouve. Véritable loque humaine, Louis semble complètement fou, mais bizarrement serein. La pensée en train de tuer le penseur! À la fin de son histoire, le narrateur fait la retranscription des fragments du fameux Traité de la volonté de Lambert.

Je ne sais pourquoi mais j'ai trouvé que l'arrivée de Louis Lambert au collège ressemblait à celle de Charles Bovary. Il y a le même accent mis sur le mot «nouveau», qui est mis en italique à plusieurs reprises, et on se moque de lui comme de Charles.

Il y a énormément de réflexions dans ce roman. Balzac n'a pas hésité. Réflexions sur les mots et la langue, sur le sommeil et l'âme, sur la volonté et l'Idée, sur la Providence et le Hasard, etc.

La pensée est bonne, mais à trop penser et l'on risque de tomber dans la folie. Lambert devient fou par excès de pensée, l'élevant au sublime. L'abus de la force peut causer la faiblesse. Les esprits, comme les empires, peuvent s'effondrer lorsqu'ils sont trop immenses. Ni la raison ni la vérité n'aident à mieux vivre. Souvent ce que l'on croit être libérateur n'est qu'une autre forme d'asservissement. En fin de compte, nous sommes tous l'esclave de quelque chose. La liberté n'est que le pouvoir de choisir le tyran que nous voulons, celui qui nous fait le plus de bien.

Roman qui illustre bien l'expression qui dit qu'entre le génie et le fou, il n'y a qu'un fil.
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La lecture d'un roman De Balzac ... un plaisir toujours renouvelé. Un style magnifique et qui a fait bien des envieux (certains critiques contemporains de l'écriture de la Comédie humaine, n'ont ils pas reproché à son auteur de « mal écrire » …), sert le récit d'une période de l'histoire dans les campagnes françaises pendant la Monarchie de Juillet.
Les Paysans, volet des Scènes de la vie à la campagne, raconte la lutte pour la possession de la terre entre l'aristocratie, la bourgeoisie et le monde paysan. C'est une lutte sans merci, faite de complots et de trahisons.
Un véritable bonheur de lecture qu'on ne peut que vivement recommander. Amateurs d'histoires et d'Histoire, n'hésitez pas. Ouvrez une des multiples portes de la Comédie humaine !
Extrait de l'introduction du roman, dans le tome IX des éditions de la Pléiade :
Les Paysans, au-delà de l'anecdote de la décadence d'un domaine, c'est la description analytique d'une société entière, et la révélation de la lutte des classes dans la France de la Restauration et de la monarchie de Juillet. Dans ce roman sans héros, il y a une héroïne malheureuse, une terre de Bourgogne, les Aigues, dont la description, en tête du livre, forme un des plus beaux paysages dessinés par Balzac. (…) La mort des Aigues, c'est un cri d'alarme : la parcellisation ruinera l'agriculture, et la prospérité est menacée. Mais c'est aussi un constat et une condamnation le règne de l'argent est arrivé ; la bourgeoisie prend le pouvoir, en attendant d'être dévorée par le peuple. 
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Ce roman est une variation sur un « topos » romanesque :le génie incompris et maudit . Outre quelques éléments autobiographiques Balzac y parle métaphysique et magnétisme (fort à la mode) . Pas mon roman préféré.
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C'est au collège que le narrateur rencontre Louis Lambert, et pendant quelques années les deux garçons seront inséparables - deux garçons à l'intelligence remarquable, avides de lectures dépassant de très loin ce qu'on attendrait de leur jeune âge, épris d'un même goût pour le monde des idées, d'un même désir d'idéal. Etouffant tous deux dans l'atmosphère étriquée, crasseuse, viciée, d'un minable internat de province. Mais l'esprit de Louis va déjà bien plus haut que celui de son très cher compagnon, il se passionne pour les doctrines de Swedenborg, s'interroge sur les rapports de la matière et de l'esprit, entreprend la rédéction d'un traité de la Volonté où éclate un évident génie que leurs professeurs, évidemment, ne verront pas.
Il pourrait devenir un immense penseur, Louis, de ces hommes dont les idées bousculent la société, révolutionnent le monde, révèlent l'humanité à elle-même. Il pourrait - si son esprit n'allait décidément trop haut, trop loin, jusqu'à n'être plus de ce monde.

Assez pénible lecture que cette longue nouvelle, pourtant riche et théoriquement intéressante.
La description des premières années de pensionnat est assez séduisante, avec cette ambiance poussiéreuse, mesquine, cruelle pesant sur les épaules encore frêles des deux adolescents, avec cette amitié superbe faite de souffrance commune, d'intime compréhension et de tendresse presque amoureuse. Mais Swedenborg, même réinterprété par un personnage romanesque et résumé en quelques pages, j'ai déjà beaucoup plus de mal - c'est intrigant, sans aucun doute, il y a même là à quelques petites choses qui ont assez vivement titillé mon intérêt, cette idée de la volonté comme force vive, agissante, susceptible de s'arracher aux contraintes de la matière, interrogeant bien des mystères, cette ambition de réunir le mysticisme et la science... C'est intellectuellement assez accrocheur, mais c'est évoqué de manière assez confuse, suivant l'évolution d'un esprit en formation, un esprit formidable toujours avide de bondir plus loin et que j'ai bien du mal à suivre, moi, ne connaissant pas grand chose des sujets auxquels il s'intéresse. Et puis surtout, ce mysticisme m'est définitivement étranger, il y a dans tout cela un fond d'idéalisme romantique qui m'agace bien plus qu'il ne me séduit, et l'angélisme qui sous-tend toute l'affaire, même pris dans un sens plus intellectuel que proprement religieux, a franchement tendance à me rebuter. Rien à faire : aux anges, je préfère de longue date les démons.

Reste tout de même l'essentiel, au fond assez fascinant : le destin ambigu, affreusement malheureux ou parfaitement idéal, d'un homme trop spirituel pour ce monde, l'interrogation irrésolue sur la frontière si mince qui sépare le génie pur de la folie.
Les ambitions philosophico-scientifiques du texte le rendent inévitablement assez daté et la lecture en est parfois ardue, mais on y découvre un Balzac relativement méconnu, dont l'extrême curiosité intellectuelle mérite le détour.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Maintenant que je commence à avoir une certaine vision d'ensemble de la Comédie Humaine, je dois définitivement dire que les romans faisant partie des Etudes philosophiques sont loin d'être mes préférés De Balzac.
J'ai cependant décidé de lire celui-ci après avoir lu la biographie de Balzac de S. Zweig qui le considérait comme un très bon roman. Alors oui, les passages du début où le Narrateur décrit son pensionnat sont assez intéressants, plus d'un point de vue historique et sociologique que littéraire d'ailleurs, et savoir grâce à Zweig que ces passages sont en partie autobiographique ajoute un plus. Je m'attendais même à ce que l'amitié très forte entre ces deux garçons évoluent en relation amoureuse...
Mais ensuite, ce sont des chapitres très longs, reprenant les théories mystiques de Louis. J'avais déjà eu beaucoup de mal avec ce genre de passages dans Seraphita. Je comprends ce que veut faire Balzac, Zweig m'a appris que ce Traité de la Volonté qui occupe Lambert est directement inspiré par les propres théories du jeune collégien Honoré, mais cela n'a pas de place dans un roman, qui du coup n'a pas d'intrigue.
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Louis Lambert est un roman qui m'a surpris et déstabilisé. L'analyse très, trop philosophique n'est pas pour moi. J'ai eu beaucoup de mal à suivre et à rester concentré sur cette lecture.
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Louis Lambert, c'est l'histoire d'une fatalité, du destin d'un homme qui parce qu'il sentait trop, pensait trop, ne pouvait s'adapter à aucun milieu. Ou du moins, ne pouvait-il s'adapter aux milieux que les espérances et les passions qu'il suscitait lui imposèrent. Que serait devenu Louis Lambert, s'il était resté dans le milieu modeste dans lequel sa curiosité, et la forme de son intelligence trouvaient le meilleur moule ? Dans celui-ci, délivré des carcans moraux et raisonneurs des écoles, et même pas délivré, ignorant, naïf de tout ça, aucun maître n'aurait saisi le traité de la volonté, qui aurait trouvé son aboutissement à côté de tâches simples, tel un Spinoza. C'est finalement l'interférence de ce qui semblait d'abord une providence, qui entraîne la tragédie de l'homme. N'est-ce pas déjà un prélude naturaliste qui voudrait qu'un homme soit façonné par son milieu et adapté à celui-ci ? Alors tout transfert équivaudrait à celui d'une espèce exotique hors de son climat, entraînant sa mort. Mais il y a nuance : Lambert n'était pas un homme de son milieu, ses passions, son intelligence passaient déjà pour des étrangetés, et il est certain qu'il n'aurait pu s'adapter à l'étroitesse de la Province. Mais, dans la citadelle solitaire que ce milieu lui aurait laissé construire, tous ses travaux eurent été conduits librement. Pur esprit, il serait resté pur esprit, et la passion qui devait, parce que vécues avec la même intensité que ses espérances éthérées, entraîner la scission de son esprit, ne serait pas arrivé. À la recherche instinctive, constitutive d'un absolu, il ne pouvait vivre à la fois sur le plan sensuel et spirituel. C'est donc dans une autre sphère, intouchable, semblant encore présent par quelque chose qui ne tient ni de l'esprit ni des sens, qu'il devait terminer ses jours
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Découvertes de deux esprits s'éduquant aux échos des salles oratoriennes.
L'un affirmant l'autre par ses raisonnements, les esprits se forgèrent et s'unirent jusqu'à la séparation.
Philosophie et mysticisme s'affrontent, s'opposent et se comparent.
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