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EAN : 9782253163824
128 pages
Le Livre de Poche (22/01/2014)
3.73/5   101 notes
Résumé :
À elle seule, la vicomtesse de Beauséant incarne l'élégance, la beauté et le goût parisien. Pourtant, par amour pour un marquis qui l'a abandonnée, elle sacrifie son confort et sa vie brillante, car, humiliée, elle est contrainte de se retirer à la campagne. Elle va y faire la rencontre du jeune Gaston de Nueil, qui tombe immédiatement sous son charme.

Illustration de couverture : À la campagne , Alfred Stevens (1823-1906) © Artothek - Christie's / L... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Encore une nouvelle au ton romantique, mais qui peut trouver encore écho à notre époque.
Elle dit superbement l'accomplissement de l'être humain auquel conduit la fusion amoureuse; et si cette fusion se dénoue, se brise, y compris pour servir de bas intérêts d'argent, la séparation, c'est le choix de la mort, de l'amour ou plus.

On y retrouve la belle Claire de Beauséant, personnage récurrent de la Comédie humaine, qui était reine du Tout-Paris dans le Père Goriot, et qui guidait son cousin Eugène de Rastignac dans le dédale du « grand monde » parisien. Abandonnée par son amant, le marquis d'Ajuda-Pinto, elle s'est retirée dans son Château de Courcelles, et y vit dans la solitude. Cette aura de femme mystérieuse et solitaire intrigue et attire le jeune baron Gaston de Nueil, revenu de Paris dans son médiocre milieu de province, et qui n'aura de cesse de trouver un moyen de la rencontrer. Y réussissant, il tombe éperdument amoureux d'une femme qui ne veut plus se laisser prendre aux jeux de l'amour, mais qui finira malgré tout par céder à la fougue du jeune Gaston.

Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants? Mais, non, cela n'arrive presque jamais chez Balzac.
Après, quand même, neuf années de bonheur, les affaires de mariage arrangé pour les gros sous pointent le bout de leur nez. Alors Madame de Beauséant demande à Gaston de choisir, ….et Gaston choisit le mariage de raison plutôt que l'amour passion. Mais les amants séparés ne s'en remettront pas, et la fin est bien triste.

Balzac, une fois de plus, excelle dans son analyse psychologique des êtres humains sur un thème qui lui est cher, le conflit entre amour et conformisme social, un thème encore bien actuel, je crois.
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"La Femme abandonnée " est une nouvelle De Balzac, est fait partie des Scènes de la Vie privée de la Comédie humaine .Dans ce récit agréable à lire,
il s' agit d' une homme d' une vingtaine d' années ( 23 ) , Gaston de Nueil qui
est malade et qui pour sa convalescence va chez des parents en province.
Ses parents qui appartiennent à la noblesse l' accueillent agréablement.Dans
le salon familial, il apprend un peu sur le milieu qui l' entoure. IL a appris
qu' une femme fort belle et distinguée, vit seule comme une ermite.
Sa curiosité s' est aiguisée et veut la connaître. Il rode autour de son logis
pour la surprendre et faire sa connaissance . Mais la vicomtesse qui vit recluse ne veut recevoir ni voir personne .Par sa ténacité , Gaston arrive à être reçu par Claire de Beauséant. IL est sous le charme et la splendeur de
cette femme . Cette dernière quitte sa demeure pour s' installer en Suisse
pour se reposer . Gaston ayant appris la nouvelle, la suit . Il la rencontre et
vont rester ensemble durant neuf années et connaîtront un grand bonheur
Ayant appris le décès de son père, Gaston rentre chez lui. Sa mère veut
qu' il quitte sa maîtresse et se marie avec mademoiselle de la Rodoire qui
est bien riche
La vicomtesse a fini par apprendre tout ce qui se trame alors elle envoie une lettre à Gaston pour savoir que son choix. Il a choisi la fortune et délaissé l' amour et la passion.La vicomtesse est encore abandonnée et elle
est amère, déçue et se laisse dépérir. Elle chasse Gaston qui voulait la voir;
et elle menace que s' il ose pénétrer dans son salon; elle se défenestre .
Gaston finit par se suicider .













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Madame de Beauséant a eu une aventure et se retrouve répudiée par son mari et expédiée en province.
Monsieur de Nueil est un jeune héritier qui vient d'arriver dans cette province et rien ne le réjouit jusqu'à ce qu'il entende parler de madame de Beauséant, qui ne sort jamais de chez elle et qui déjà le séduit.

Un début de lecture un peu difficile pour plonger dans l'écriture De Balzac, et ensuite il suffit de se laisser porter par cette histoire d'un autre temps à la fin surprenante. Lecture courte et superbe.
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Cette nouvelle est placée, dans Les Scènes de la vie privées, juste après Une Fille d'Ève. Il s'agit bien pour Balzac de montrer les conséquences de la tentation et les ravages causés par l'adultère féminin, quand une femme qui a fauté n'a pas de mari complaisant et plein de délicatesse pour étouffer l'affaire. Cette situation apparaît bien désuète aujourd'hui mais nous éclaire sur la condition féminine du XIXème siècle.

Ainsi la vicomtesse Claire de Bauséant, femme abandonnée par son amant et séparée de son mari, coule une existence solitaire et austère dans la campagne bayeusaine. Gaston de Nueil, un jeune homme sans expérience dans le domaine amoureux, se trouve envoyé en convalescence dans cette société de province étriquée : il va tomber amoureux de cette femme, attiré par son mystérieux destin et par les commentaires sur sa situation… Contre toute attente, elle va succomber à cet amour et vivre avec lui quelques années de bonheur dans la discrétion d'un exil à deux au bord du lac de Genève. Mais Gaston va devoir s'établir et faire un mariage de convenance avec une héritière de bonne famille.

Balzac traite ici le thème de l'abandon dans un texte court et poétique. Sont réunis les normes sociales, l'étroitesse de vue provinciale, les personnages typés, les grands sentiments… et une fin, hors de la logique et de la morale auxquelles le lecteur pouvait s'attendre.
Un bon interlude balzacien plein de sensibilité…
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Mon premier Balzac et quel roman, court certes mais d'une puissance de feu dramatique sur la condition d'une femme abandonnée et qui se sacrifie à une vie de solitude. L'amour revient et redonne vie, goût à la passion, à la jouissance mais l'âge venant pour elle, les peurs et les doutes de ne plus être aimée. Un livre qui m'a bouleversée, certes il traduit les moeurs d'une époque mais j'ai été saisie, voire révoltée par un tel devoir de renoncement d'une femme, victime, à l'une des choses les plus belles : l'amour.
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Citations et extraits (93) Voir plus Ajouter une citation
Quoique la vicomtesse de Beauséant passe pour descendre de la maison de Bourgogne, vous comprenez que nous ne pouvions pas admettre ici une femme séparée de son mari. C'est de vieilles idées auxquelles nous avons encore la bêtise de tenir.

[…]

Le sourire de cette femme annonçait une haute conscience de sa valeur. N'étant ni mère ni épouse, repoussée par le monde, privée du seul coeur qui pût faire battre le sien sans honte, ne tirant d'aucun sentiment les secours nécessaires à son âme chancelante, elle devait prendre sa force sur elle-même, vivre de sa propre vie, et n'avoir d'autre espérance que celle de la femme abandonnée : attendre la mort, en hâter la lenteur malgré les beaux jours qui lui restaient encore. Se sentir destinée au bonheur, et périr sans le recevoir, sans le donner ? Une femme ! Quelles douleurs !

[…]

Elle fut si spirituelle, si gracieuse, elle fut si bien elle-même avec un jeune homme qui ne réveillait point sa défiance, en croyant ne plus le revoir, que Gaston s'écria naïvement à un mot délicieux dit par elle-même :
— Eh ! Madame, comment un homme a-t-il pu vous abandonner ?
La vicomtesse resta muette. Gaston rougit, il pensait l'avoir offensée. Mais cette femme était surprise par le premier plaisir profond et vrai qu'elle ressentait depuis le jour de son malheur. Le roué le plus habile n'eût pas fait à force d'art le progrès que monsieur de Nueil dut à ce cri parti du coeur. Ce jugement arraché à la candeur d'un homme jeune la rendait innocente à ses yeux, condamnait le monde, accusait celui qui l'avait quittée, et justifiait la solitude où elle était venue languir. L'absolution mondaine, les touchantes sympathies, l'estime sociale, tant souhaitées, si cruellement refusées, enfin ses plus secrets désirs étaient accomplis par cette exclamation qu'embellissaient encore les plus douces flatteries du coeur et cette admiration toujours avidement savourée par les femmes. Elle était donc entendue et comprise, monsieur de Nueil lui donnait tout naturellement l'occasion de se grandir de sa chute.

[…]

— Ne me dites pas cela, reprit-elle gravement. Dans toute autre position je vous recevrais avec plaisir. Je vais vous parler sans détour, vous comprendrez pourquoi je ne veux pas, pourquoi je ne dois pas vous revoir. Je vous crois l'âme trop grande pour ne pas sentir que si j'étais seulement soupçonnée d'une seconde faute, je deviendrais, pour tout le monde, une femme méprisable et vulgaire, je ressemblerais aux autres femmes. Une vie pure et sans tache donnera donc du relief à mon caractère. Je suis trop fière pour ne pas essayer de demeurer au milieu de la Société comme un être à part, victime des lois par mon mariage, victime des hommes par mon amour. Si je ne restais pas fidèle à ma position, je mériterais tout le blâme qui m'accable, et perdrais ma propre estime. Je n'ai pas eu la haute vertu sociale d'appartenir à un homme que je n'aimais pas. J'ai brisé, malgré les lois, les liens du mariage : c'était un tort, un crime, ce sera tout ce que vous voudrez ; mais pour moi cet état équivalait à la mort. J'ai voulu vivre. Si j'eusse été mère, peut-être aurais-je trouvé des forces pour supporter le supplice d'un mariage, imposé par les convenances. A dix-huit ans, nous ne savons guère, pauvres jeunes filles, ce que l'on nous fait faire. J'ai violé les lois du monde, le monde m'a punie ; nous étions justes l'un et l'autre. J'ai cherché le bonheur. N'est-ce pas une loi de notre nature que d'être heureuses ? J'étais jeune, j'étais belle... J'ai cru rencontrer un être aussi aimant qu'il paraissait passionné. J'ai été bien aimée pendant un moment !
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Quand Gaston de Nueil apparut dans ce petit monde, où l'étiquette était parfaitement observée, où chaque chose de la vie s'harmoniait, où tout se trouvait mis à jour, où les valeurs nobiliaires et territoriales étaient cotées comme le sont les fonds de la Bourse à la dernière page des journaux, il avait été pesé d'avance dans les balances infaillibles de l'opinion bayeusaine. Déjà sa cousine madame de Sainte-Sevère avait dit le chiffre de sa fortune, celui de ses espérances, exhibé son arbre généalogique, vanté ses connaissances, sa politesse et sa modestie. Il reçut l'accueil auquel il devait strictement prétendre, fut accepté comme un bon gentilhomme, sans façon, parce qu'il n'avait que vingt-trois ans ; mais certaines jeunes personnes et quelques mères lui firent les yeux doux. Il possédait dix-huit mille livres de rente dans la vallée d'Auge, et son père devait tôt ou tard lui laisser le château de Manerville avec toutes ses dépendances. Quant à son instruction, à son avenir politique, à sa valeur personnelle, à ses talents, il n'en fut seulement pas question. Ses terres étaient bonnes et les fermages bien assurés ; d'excellentes plantations y avaient été faites ; les réparations et les impôts étaient à la charge des fermiers, les pommiers avaient trente-huit ans ; enfin son père était en marché pour acheter deux cents arpents de bois contigus à son parc, qu'il voulait entourer de murs : aucune espérance ministérielle, aucune célébrité humaine ne pouvait lutter contre de tels avantages.

[…]

Mais, après avoir épousé pendant un moment cette existence semblable à celle des écureuils occupés à tourner leur cage, il sentit l'absence des oppositions dans une vie arrêtée d'avance, comme celle des religieux au fond des cloîtres, et tomba dans une crise qui n'est encore ni l'ennui, ni le dégoût, mais qui en comporte presque tous les effets. Après les légères souffrances de cette transition, s'accomplit pour l'individu le phénomène de sa transplantation dans un terrain qui lui est contraire, où il doit s'atrophier et mener une vie rachitique. En effet, si rien ne le tire de ce monde, il en adopte insensiblement les usages, et se fait à son vide qui le gagne et l'annule.
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Il existe un prestige inconcevable dans toute espèce de célébrité, à quelque titre qu’elle soit due. Il semble que, pour les femmes comme jadis pour les familles, la gloire d’un crime en efface la honte. De même que telle maison s’enorgueillit de ses têtes tranchées, une jolie, une jeune femme devient plus attrayante par la fatale renommée d’un amour heureux ou d’une affreuse trahison. Plus elle est à plaindre, plus elle excite de sympathies. Nous ne sommes impitoyables que pour les choses, pour les sentiments et les aventures vulgaires. En attirant les regards, nous paraissons grands. Ne faut-il pas en effet s’élever au-dessus des autres pour en être vu ?
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Près d' une femme qui possède le génie de son sexe,
l' amour n' est jamais une habitude : son adorable tendres-
-se sait revêtir des formes si variées : elle est si spirituelle et
si aimante tout ensemble ; elle met d' artifices dans sa natu-
-re, ou de naturel dans les artifices , qu' elle se rend aussi
puissante par le souvenir qu' elle l' est par sa présence .
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Devoir ton amour à ta pitié ! Cette pensée m'est plus horrible encore que la crainte de te faire manquer ta vie. Ceux qui savent poignarder leurs maîtresses sont bien charitables quand ils les tuent heureuses, innocentes, et dans la gloire de leurs illusions... Oui, la mort est préférable aux deux pensées qui, depuis quelques jours, attristent secrètement mes heures.

[…]

Pendant que la malheureuse marquise attendait son sort, monsieur de Nueil était, en lisant sa lettre, fort embarrassé, selon l'expression employée par les jeunes gens dans ces sortes de crises. Il avait alors presque cédé aux instigations de sa mère et aux attraits de mademoiselle de La Rodière, jeune personne assez insignifiante, droite comme un peuplier, blanche et rose, muette à demi, suivant le programme prescrit à toutes les jeunes filles à marier ; mais ses quarante mille livres de rente en fonds de terre parlaient suffisamment pour elle.

[…]

Cependant il y a tant d'espérances dans le coeur des femmes qui aiment ! Il faut bien des coups de poignard pour les tuer, elles aiment et saignent jusqu'au dernier.
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Balzac, colosse des lettres, buvait café sur café, travaillait des journées entières et dormait trop peu. Il finit par s'épuiser de tant d'énergie dépensée et meurt en 1850, à seulement 51 ans.
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