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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
'La femme de trente ans' a été pour moi une découverte de l'univers balzacien, ou presque. Une belle découverte, assurément, assortie quand même de pas mal de surprises.

En fait, à part 'La cousine Bette' que ma cousine, justement, m'avait offert un Noël il y a bien longtemps et qui m'avait, à mon grand étonnement, beaucoup plu, je n'ai jamais rien lu De Balzac. Pas envie, drôles de titres, trop classique, sûrement ennuyeux... voilà tout ce qu'il m'inspirait. Jusqu'à ce que je lise la biographie comparée écrite par Zweig : Balzac, Dostoievski, Dickens, Trois maîtres. Cette description de l'écrivain Balzac comme artisan besogneux cherchant jusqu'à l'obsession à caractériser les archétypes humains m'a mise en appétit... et j'ai encore faim De Balzac après 'La femmes de trente ans' !

En fait, 'La femme de trente ans' est un livre un peu bizarre, plein de trous, d'invraisemblances et de changements de ton. Cela s'explique par son histoire : les 6 chapitres étaient au départ 6 textes complètement indépendants, ayant simplement en commun un même thème, celui de la femme passionnée et des difficultés qu'elle peut rencontrer... C'est apparemment pour des raisons pratiques de volume déjà composé que Balzac les a rassemblés, en changeant juste les noms des héros ! Étonnant, non ? C'est en tout cas le genre d'anecdotes qui me fait aimer un livre malgré ses petits défauts.

Il y a en revanche une grande unité au sein de chaque chapitre, correspondant peu ou prou à chaque âge de la vie d'une femme : la jeune fille en fleur, la femme de trente ans, la vieillarde (je cite), l'épouse, la maîtresse, la mère... Les portraits successifs sont frappants de justesse et de précision, et prennent à rebours les clichés et la morale de l'époque. Là, on est pile dans ce que j'attendais et espérais De Balzac... mais en mieux !

Bref, je suis tout à fait d'accord avec la thèse du livre, à savoir que 'La femme de trente ans' est bien plus passionnante qu'elle n'en a l'air...
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Balzac situe son roman en 1813.
Julie s'éprend de son cousin, Victor d'Aiglemont, un officier , cavalier dans l'armée de Napoléon.
C'est un bellâtre, égoïste mais l'amour est aveugle.
Elle arrache le consentement de son père et se marie.
C'est la grosse déception.
En plus, elle ne trouve aucun plaisir dans l'acte sexuel et se confie à sa tante.
Julie réalisera un amour platonique avec un Anglais , toutefois avec une fin tragique.
Julie s'enferme dans un deuil où elle se complaît dans sa tristesse.
Ensuite, elle rencontrera un homme de trente ans et devient une "femme" consciente de son corps et maître d'elle-même.
Du moins c'est comme cela que je la perçois par ma lecture.
"La femme de trente ans" fait partie des premiers tomes de "La comédie humaine" consacrés aux scènes de la vie privée.
Balzac présente la femme comme un être assez libre finalement.
Je l'ai relu en lecture rapide, un peu en mémoire de ma mère qui appréciait beaucoup ce roman.


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La femme de trente ans : ce titre De Balzac m'intriguait depuis de nombreuses années, et ce d'autant plus que j'avais cru comprendre, à tort, qu'il désignait la femme déjà vieille ou du moins considérée comme telle aux alentours des années 1820.
Que nenni! A travers l'histoire de Julie, jeune femme mal mariée, cramponnée à ses devoirs sociaux au dehors mais volcanique et d'une pureté d'âme intransigeante au dedans, c'est au contraire à un portrait de femme dans toute la plénitude de sa beauté et surtout de son intelligence de la vie que nous assistons-là, et ce fut pour moi une révélation.

Car malgré une structure de récit un peu déroutante, j'ai été subjuguée par la modernité du propos (l'adultère de la mère, le choix de la liberté de l'amour fait par sa fille, l'abandon égoïste de toute morale de sa petite-fille), et par la justesse et le caractère intemporel de l'analyse du coeur des femmes dans lequel Balzac lit comme dans un livre. Misogyne, Balzac? Certainement pas!
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En écrivant " La femme de trente ans" , Balzac signe un de ses grands romans consacré à la femme et sur sa condition . Oui le destin de l' héroïne du livre est tragique et dramatique . Julie d' Aiglemont aurait pu connaître un meilleur sort . Elle aurait pu avoir une vie à elle , vivre comme elle le désire et comme elle l' entend et personne ne peut ni doit lui denier ce droit mais
malheureusement le sort en a décidé autrement vu la
condition qui était la sienne à cette époque .
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Quel plaisir de reprendre mes lectures de la Comédie Humaine, beaucoup délaissées depuis mars 2017 pour cause de PAL vertigineuse ! Comment ai-je pu me laisser déborder au point d'abandonner cet auteur ?
Dans La Femme de trente ans, je retrouve d'abord un contexte historique, entre gloire et chute napoléoniennes autour du parcours de Victor d'Aiglemont, colonel sous l'empire, puis pair de France avec le retour des Bourbons… et surtout, encore une fois, je découvre un magnifique portrait de femme et suis subjuguée par le travail De Balzac sur la psychologie féminine.

Balzac réussit ici à nous conter les déboires conjugaux d'une jeune fille peu avertie des choses de la vie, élevée avec amour par son père sans présence maternelle ou féminine, qui découvre qu'il ne suffit pas d'épouser un homme dont elle est éprise pour connaître le bonheur dans le mariage. Son époux est avant tout un militaire, plutôt rustre et maladroit dans l'intimité et de surcroit pas très intelligent. Que Balzac décrive admirablement la manière dont l'épouse veille sur la carrière de son mari ne nous étonne nullement, convaincus que nous sommes toutes et tous de son grand talent pour parler des moeurs de la société de son temps… Là où cet écrivain se révèle particulièrement " bluffant ", c'est dans son approche de l'intimité féminine : tout est dit à mots couverts, tout est suggéré tout en finesse… Julie d'Aiglemont n'est pas heureuse : les rapports sexuels lui font mal, elle souffre physiquement et moralement en se soumettant au devoir conjugal. En proie à ce que nous appellerions aujourd'hui une grosse dépression, elle n'arrive pas non plus à développer son instinct maternel ; " ni l'esprit de famille ni l'esprit religieux ne [la] touchent ". Bien souvent, ses réflexions désabusées traduisent un regard incisif sur la condition des femmes ; ainsi, elle qualifie le mariage de " prostitution légale ".
Ce roman, bien qu'intitulé La Femme de trente ans couvre toute la vie de Julie, depuis l'éveil amoureux, son triste mariage, ses passions coupables et sa mort en proie à l'inquiétude pour sa fille préférée, Moïna ; la boucle est alors bouclée puisque la jeune femme risque fort de se perdre dans les mêmes erreurs que sa mère, en cédant à de coupables passions. Balzac analyse les différentes nuances de l'amour maternel en se focalisant sur les relations mère-filles.
Encore une fois, je suis tentée de faire une " lecture féministe " De Balzac… En effet, ce roman porte un titre qui rappelle aussi le lectorat contemporain de cet auteur, en majorité constitué de bourgeoises trentenaires malheureuses en amour ou en ménage, qui retrouvaient une illustration de leurs frustrations par le biais du roman.

Je me plonge avec délice dans les grandes descriptions de défilés militaires ou de paysages, qui même si elles allongent le récit ne l'alourdissent jamais car elles recréent une ambiance, un décor. de plus, Balzac alterne les passages descriptifs et les péripéties romanesques : à ce propos, la fin de la première partie, digne d'un vaudeville, puis les deux rencontres, le combat naval et les retrouvailles de la cinquième partie relancent avec brio une trame narrative qui s'étirait un peu en longueur.
Un narrateur intra diégétique intervient directement dans le récit de la quatrième partie, intitulée " le Doigt de Dieu " et ce JE intempestif est là pour relater et éclairer d'une lueur moralisatrice un évènement important. Balzac se veut-il et se fait-il ici juge de la conduite de son héroïne au point qu'il se fasse témoin impuissant de son malheur ?
Enfin, quel plaisir de retrouver des personnages déjà rencontrés depuis le début de ma lecture in extenso de la Comédie humaine, notamment Victor d'Aiglemont, brièvement apparu dans La Maison du chat qui pelote et le nom de Vandenesse, dont les membres de la famille apparaissent de manière récurrente dans cette immense saga.

Parmi les choses qui m'ont étonnée et un peu gênée figure la différence de traitement entre les " premières fautes " longuement décrites alors que Julie résiste pourtant à sa passion adultère pour Arthur, le jeune lord anglais et la manière dont ensuite plusieurs années passent très vite, à peine marquées par les naissances de trois enfants, fruits de ses amours coupables avec Charles de Vandenesse. En outre, les passages très " romanesques " comme l'enlèvement d'Hélène et les retrouvailles avec son père, puis sa mère sont des épisodes un peu plaqués qui mériteraient un effet de transition par rapport au reste du récit.
Mais ça reste du Balzac, même si je ne mets pas ce roman dans mes préférés ou mes coups de coeur…
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Paul Léautaud pointait avec raison toutes les qualités de ce beau roman du grand Balzac.
Son regard éclairé sur la condition des femmes de son temps le distingue parmi la très riche production littéraire de l'auteur de la Comédie humaine. On le sent ici inspiré par les confidences de ses proches plus que par son imagination, libre de provoquer et de choquer en défendant le droit des femmes au bonheur y compris sexuel.
Si le roman garde le charme de son temps et en constitue un beau témoignage, il ne nous laisse pas moins songeur et n'est pas sans nous rappeler l'oeuvre à venir de Flaubert ou celle outre manche de Jane Austen
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Un curieux roman dont la préface nous apprend qu'il est en fait constitué de 6 textes au départ indépendants puis tissés entre eux avec quelques modifications de noms pour créer une unité et une continuité chronologique mais avec des ellipses parfois un peu obscures. L'ensemble pourra paraître artificiel à certains ou au contraire « moderne » à d'autres, comme il en irait d'un film de la nouvelle vague par exemple avec son morcellement et sa liberté.

J'ai eu l'impression de démarrer chez Maupassant puis de me rendre chez Proust avec un petit détour par Eugène Sue avant de retrouver enfin Balzac pour un final désenchanté.
Pour être honnête j'ai surtout été enthousiasmé par la première moitié (les 3 premiers chapitres) qui décrit,comme souvent chez Balzac, le désenchantement de la vie conjugale avec beaucoup de subtilité et d'intensité. Proustlui doit beaucoup, c'est évident, et il y a là des pages magnifiques et bouleversantes. Surtout dans le second chapitre qui décrit une forme de dépression provoquée par la mort d'un amour platonique qui constituait la seule véritable lueur dans une vie bien terne. Rien que pour ce passage il faut lire ce roman.
Le reste est divertissant mais m'a semblé moins riche même si Jean-Yves Tadié tente d'en montrer l'intérêt avec passion dans sa préface.

Donc pour ces 3 premiers chapitres, avec une belle intensité psychologique et quelques descriptions toujours très inspirées de paysages ou de lieux comme Balzac sait si bien les peindre, ce roman peut procurer beaucoup de plaisir. Il est par ailleurs un nouveau maillon (avec des personnages entrevus ailleurs) d'un ensemble tellement sublime qu'on voudrait n'en manquer aucun fragment.
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Ce livre est assurément un des romans les plus connus d'Honoré de Balzac, au point que son titre en est devenu une expression courante. Une expression erronée d'ailleurs, puisque dans le livre, une femme de trente est à l'apothéose de son charme, alors que la locution désigne plutôt une femme en fin de vie sociale et mondaine. C'est également un roman très surprenant dans sa construction, tant les chapitres se révèlent hétérogènes et inégaux. le premier chapitre « Premières fautes » évoque le destin d'une jeune fille qui, malgré les conseils et craintes de son père aimant, marie l'homme qu'elle aime, avant de s'apercevoir de sa nullité. Puis retrouve goût à la vie en découvrant un gentilhomme anglais amoureux d'elle. le deuxième chapitre raconte le séjour de la marquise dans une maison reculée vers Fontainebleau et ses discussions avec le curé du village qui montre beaucoup de clairvoyance envers la jeune femme, lui prédisant un sombre avenir. Dans le troisième chapitre « À trente ans », l'héroïne est revenue à Paris et se lie d'amitié (?) avec un jeune homme, une relation fusionnelle qui évoluera vers une liaison adultérine. le quatrième court chapitre nous conte l'accident d'un petit garçon, poussé dans le fleuve par sa grande soeur jalouse de la préférence de leur mère pour le petit. Puis dans le cinquième chapitre « Les deux rencontres », on découvre cette grande soeur qui quitte précipitamment le foyer familial idéalisé (si l'on oublie que seule l'aînée est une fille légitime), suivant un aventurier criminel et la rencontre des années plus tard entre celle-ci et son père sur le bateau pirate où elle vit et fait grandir sa famille ! Enfin dans le dernier chapitre, on retrouve la marquise vieille, vivant avec sa dernière fille et essayant d'avouer sa faute passée à celle-ci. Ces différents chapitres étaient en réalité des nouvelles que Balzac à regroupées au fil des années. À la fois le style et les thématiques sont dissemblables, notamment le cinquième chapitre, où l'on voit Hélène tomber soudainement amoureuse d'un homme caché dans la maison et partir avec lui, et la rencontre avec son père quelques années plus tard à l'occasion d'une attaque de pirates. Un chapitre peu crédible, qui détonne avec le reste et apporte finalement peu à l'ensemble. Hormis ce chapitre, l'ensemble nous montre un Balzac parfois moraliste, souvent féministe (façon XIXe), toujours observateur des moeurs de son époque. Un souci du détail tant dans la description des paysages qu'envers la psychologie des personnages.
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Un des romans De Balzac qui m'a le plus surpris ! Après un début classique et bien maîtrisé sur une mal mariée (très beau portrait psychologique de la femme , analyse au vitriol d'un « macho » lamentable ) , elle succombe à l 'adultère (on la comprend et on l'excuse) et là, tout part en vrille : sa fille tue son frère , épouse un bandit qui devient une sorte de pirate des caraïbes et en fait une reine pirate ! Honoré a dû forcer sur le café pendant l'écriture ….
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Un bien curieux Balzac que « La femme de trente ans ». Ce court roman est un assemblage d'éléments publiés dans diverses revues, du coup la cohérence de l'ensemble est douteuse.
Les deux extrémités du roman sont du Balzac classique avec un portrait de femme comme il y a en a beaucoup dans la Comédie Humaine, mais d'une grande modernité comme on dit dans les journaux qui font l'opinion.
Julie de Chastillon épouse Victor d'Aiglemont, la naïve jeune fille découvre vite la personnalité sans finesse de son beau mari et sombre dans une profonde mélancolie que la maternité n'adoucit pas.
Pour Julie le mariage n'est qu'une prostitution imposée par une société qui enchaine les femmes. Comme la religion ne lui est d'aucun secours il ne lui reste qu'à donner le change dans le monde et à se morfondre chez elle au bord du suicide ou à accepter les risques de l'adultère.
Au centre du roman c'est Hélène la fille ainée de Julie, qui n'est pas aimée de sa mère, qui devient le personnage clé en commettant deux actes tragiques. Elle a compris très tôt le sort fait aux femmes et ses décisions vont entrainer Balzac dans une sorte de récit d'aventure inattendu plein de rebondissements parfois à la limite du grotesque.
Puis le roman revient sur ses rails pour la fin de vie de Julie devenue une sorte de Mère Goriot en proie à l'ingratitude.

Dans les chapitres de la comédie humaine déjà lus, Balzac est toujours du côté des femmes. Il l'est encore plus avec Julie de Chastillon, personnage d'une grande lucidité qui n'ose pas franchir le seuil de la révolte mais indirectement le spectacle de sa vie gâchée va donner à sa fille la force de briser les convenances. A mots feutrés Balzac évoque aussi la brutalité d'une sexualité sans plaisir, imposée à des jeunes filles non averties.
Malgré sa construction bancale et décousue « La femme de trente ans » est un roman fort et que l'on peut vraiment qualifier de féministe.
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