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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La Maison Nucingen est un court roman où Honoré de Balzac invite son lecteur à être une oreille indiscrète, qui écoute aux portes des confidences de quatre larrons — journalistes ou apparentés journalistes — bien connus de la comédie humaine : Bixiou, Blondet, Couture et Finot.

Lesquels amis commentent la réussite financière aussi subite qu'étonnante d'Eugène de Rastignac (héros du père Goriot) sous l'impulsion du Baron de Nucingen. Balzac y dresse un bref portrait du financier en général, dont Nucingen est selon lui l'archétype.

Ce faisant, l'auteur décrit aussi la mécanique d'auto dévaluation ou réévaluation de ses propres valeurs. le tout visant à faire exploser ou imploser temporairement la masse d'un portefeuille d'actions en vue soit de sa cession au-dessus de sa valeur réelle ou réciproquement de son rachat bien en-dessous.

Évidemment, beaucoup sont les dupes de ces transactions, et d'autant plus que l'on est un proche de Nucingen, que l'auteur compare à un loup-cervier. Si Nucingen est effectivement l'artisan de la fortune de Rastignac, il ne lui procure pas cet avantage par sympathie ou amitié, mais juste parce qu'il a besoin d'un porte-parole crédible pour ébruiter des " fuites " volontaires, le tout, bien sûr, dans le dessein d'affoler les places financières à son profit.

Cette mécanique boursière, évoquée un peu rapidement, presque en dilettante, est reprise, complétée et développée dans l'excellent roman de Zola, L'Argent. On peut en effet reprocher à Balzac, une fois n'est pas coutume, le côté succinct de la façon dont il traite un sujet aussi vaste, et aussi important de sa comédie humaine, car, peu ou prou, l'argent est cause de tous les maux de son oeuvre, ou du moins d'un très grand nombre.

Il demeure un bon petit roman, plaisant, vite lu, mais pas à la hauteur de ses meilleures productions. Tout ceci, bien sûr, est sujet à fluctuations sur les marchés de la critique car ce n'est que mon avis, qui, à tout moment peut se dévaluer et ne plus valoir grand-chose.
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Voici une nouvelle De Balzac qui a pour sujet principal le monde de la finance. On y découvre la manière dont a été forgée la fortune du baron de Nucingen et celle de l'amant de son épouse, Rastignac.

J'ai trouvé sympathique la manière dont Balzac nous plonge dans son récit, où l'on se retrouve à écouter aux portes les féroces commentaires d'un groupe de journalistes enivrés. le ton, comme souvent chez Balzac, est assez impitoyable.
De plus, j'ai apprécié de retrouver des personnages que j'avais déjà rencontrés lors de mes lectures : Rastignac, personnage principal de le Père Goriot, le cercle de journalistes présent dans Illusions Perdues, et le baron de Nucingen vu sous un tout autre angle que dans Splendeurs et Misères des Courtisanes.

J'ai néanmoins eu des difficultés à appréhender les mécanismes en jeu dans ces histoires financières et économiques, mais c'est dû à mon incompréhension globale de tout ce qui touche l'économie et la finance, plutôt que du fait De Balzac.

Je déconseille ce livre comme porte d'entrée dans la Comédie Humaine. Je pense qu'il est indispensable d'avoir auparavant lu le cycle Vautrin composé de le Père Goriot, Illusions Perdues et de Splendeurs et Misères des Courtisanes pour l'apprécier.
Mais si c'est déjà votre cas, alors je vous recommande La Maison Nucingen qui apporte un éclairage nouveau sur certains des plus importants acteurs de la Comédie Humaine !
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Dans La maison Nucingen, le narrateur retranscrit un dialogue volé dans un restaurant entre quatre intervenants, pigistes et journalistes, qui eux-mêmes racontent les origines de la fortune d'un certain Rastignac, personnage récurrent dans La comédie humaine. Une double mise en abîme pour animer une histoire bien complexe.
Rastignac, à 35 ans, n'est alors que le « cavalier servant » de Delphine, l'épouse du baron. En plus de débarrasser ce dernier des contraintes du mariage, Rastignac va devenir à son corps défendant le complice de ce que l'on pourrait considérer aujourd'hui comme un délit d'initié. Nucingen fait croire à des difficultés pour sa banque, pour que les clients échangent leur dépôt en actions : monnaie sonnante et trébuchante contre bouts de papier. Et en cas de problème, pas de soucis, le baron rachète les actions (à moindre prix, bien sûr). Rastignac, lors de ses sorties aura pour charge, bien involontaire, de propager la rumeur et créer ainsi les conditions idéales pour Nucingen de réussir son affaire (ou arnaque selon le point de vue). En cadeau, des actions de la banque, redevenue soudain en bonne santé. de quoi devenir soudain richissime sans vraiment le faire exprès.
Un récit tout en dialogues et plaisanteries des intervenants qui permettent de digérer plus aisément les explications financières De Balzac (je ne suis pas sûr moi-même d'avoir tout compris), la science économique étant alors à ses balbutiements et sa vulgarisation inexistante. Bref, un roman qui aurait mérité un traitement plus développé ou plus clair pour expliquer l'essor d'un personnage clé de la comédie.
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Le personnage de Castanier autour duquel tourne la nouvelle n'est pas réellement sympathique et s'il nous ressemble, c'est dans ce que nous avons de méprisable. Il n'en reste pas moins terriblement humain. Les petits ajustements qu'il fait avec sa conscience, dans sa relation avec Aquilina, en sont un bon exemple.

Mais nous en sommes alors à la moitié du récit. Mis au pied du mur, Castanier accepte l'offre de Melmoth. le mal sublime rejoint le mal quotidien, en somme. Et puisque nous sommes dans un conte philosophique, la découverte par Castanier du pouvoir absolu est l'occasion d'une réflexion sur le désir. Pouvant satisfaire tous les siens, le personnage principal finit rapidement par ne plus en avoir : le désir se cristallise en ce sens sur ce qui est, sinon accessible, du moins difficile à obtenir et la satisfaction systématique fait que les meilleurs mets ont bientôt sur ses lèvres un goût de cendre. C'est le genre de choses qui apparaissent parfois dans les mentions en petits caractères des contrats que l'on passe avec le diable…

Le pacte faustien trouve par ailleurs une résonnance toute particulière dans le Paris du début du XIXe siècle. Certes inspiré de Melmoth ou L'Homme errant de Mathurin Régnier, référence du roman gothique anglais, le récit De Balzac reprend les éléments fantastiques du récit pour les implanter dans une société de médiocres, hantés avant tout par des questions d'orgueil et d'argent. Je suis en train de revoir la série Buffy contre les vampires de Joss Whedon et le bibliothécaire, Giles, déplorait, dans le dernier épisode que j'ai vu, que les démons n'étaient plus ce qu'ils étaient. le démon concerné avait en effet renoncé aux cryptes et aux grottes pour un petit appartement dans les quartiers chauds de la ville, et vendait une édition originale du Livre de l'Ascension contre du liquide, et non un coeur de vierge. Si cela peut consoler notre bibliothécaire, les choses n'étaient déjà plus ce qu'elles étaient du temps De Balzac : Castanier choisit à terme de se débarrasser de son pacte à la Bourse, et celui-ci perd peu à peu de sa valeur au fil des échanges, pour échoir finalement, à la fin du récit, à un petit clerc de notaire. Ce faisant, l'ouvrage interroge la place du merveilleux dans le quotidien bien rodé d'un monde aux multiples contraintes sociales et économiques.
Lien : https://gnossiennes.wordpres..
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Une belle description et ritique de la bourse en ce qu'elle peut faire et defaire les fortunes au gre de ses fluctuations: Un ouvrage encore bien d'actualité comme tous ceux De Balzac sur le monde de la finance: A méditer !
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