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Anne-Marie Meininger (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070380527
256 pages
Gallimard (22/11/1989)
3.32/5   107 notes
Résumé :
Le conte fantastique Melmoth réconcilié est une œuvre charnière dans la création de Balzac, par ses liens avec La Peau de chagrin et Le Père Goriot. La Maison Nucingen est l'histoire d'une faillite truquée qui procure à son auteur une des premières fortunes de Paris. Qu'est-ce qui rapproche ces deux textes, a priori si dissemblables ? L'argent, ou plus exactement l'action en Bourse. On spécule, on se ruine, on s'enrichit, grâce à la Bourse. Le lecteur se croit trans... >Voir plus
Que lire après La Maison Nucingen (précédé de) Melmoth réconciliéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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La Maison Nucingen est un court roman où Honoré de Balzac invite son lecteur à être une oreille indiscrète, qui écoute aux portes des confidences de quatre larrons — journalistes ou apparentés journalistes — bien connus de la comédie humaine : Bixiou, Blondet, Couture et Finot.

Lesquels amis commentent la réussite financière aussi subite qu'étonnante d'Eugène de Rastignac (héros du père Goriot) sous l'impulsion du Baron de Nucingen. Balzac y dresse un bref portrait du financier en général, dont Nucingen est selon lui l'archétype.

Ce faisant, l'auteur décrit aussi la mécanique d'auto dévaluation ou réévaluation de ses propres valeurs. le tout visant à faire exploser ou imploser temporairement la masse d'un portefeuille d'actions en vue soit de sa cession au-dessus de sa valeur réelle ou réciproquement de son rachat bien en-dessous.

Évidemment, beaucoup sont les dupes de ces transactions, et d'autant plus que l'on est un proche de Nucingen, que l'auteur compare à un loup-cervier. Si Nucingen est effectivement l'artisan de la fortune de Rastignac, il ne lui procure pas cet avantage par sympathie ou amitié, mais juste parce qu'il a besoin d'un porte-parole crédible pour ébruiter des " fuites " volontaires, le tout, bien sûr, dans le dessein d'affoler les places financières à son profit.

Cette mécanique boursière, évoquée un peu rapidement, presque en dilettante, est reprise, complétée et développée dans l'excellent roman de Zola, L'Argent. On peut en effet reprocher à Balzac, une fois n'est pas coutume, le côté succinct de la façon dont il traite un sujet aussi vaste, et aussi important de sa comédie humaine, car, peu ou prou, l'argent est cause de tous les maux de son oeuvre, ou du moins d'un très grand nombre.

Il demeure un bon petit roman, plaisant, vite lu, mais pas à la hauteur de ses meilleures productions. Tout ceci, bien sûr, est sujet à fluctuations sur les marchés de la critique car ce n'est que mon avis, qui, à tout moment peut se dévaluer et ne plus valoir grand-chose.
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Ne pas avoir de but ?
Il faut avoir les moyens !

Quatre journalistes, que font-ils ? C'est vrai qu'ils ne jouent pas aux cartes ! Mais après un bon dîner, bien arrosé, ils s'adonnent aux digestifs. Là, ils se laissent aller, et se content les histoires les plus corsées, celles qu'il faut pour titiller le palais d'un vieux de la vieille, un de ceux qui ont déjà tout vu. Je parle bien entendu de Blondel, encore un peu tendre sur les bords, soit, de Finot, qui n'a plus rien à apprendre de ce monde, du très silencieux Couture, et de Bixiou, la poche à venin du journal. La fine équipe qu'on retrouve dans Les Illusions Perdues.

Il est question de femmes cherchant mari, de jeunes hommes niais, de maris évitant leurs femmes, d'hôtels particuliers, de cabriolets, d'équipages et de beaucoup, beaucoup d'argent. L'argent, où le trouver ? En cette époque de grande innovation, on le trouve de plus en plus à la bourse. Un marché financier extrêmement libéralisé, en apparence, mais dominé par les Loups Cerviers. Des banquiers d'affaires, les plus grands, ceux qui se sont construits en dévorant les autres. Et qui maintenant dominent le marché et le soumettent à leurs spéculations, habituellement frauduleuses. Les loups et les moutons partagent la bergerie, les uns pour dévorer, les autres pour alimenter.
Le plus fameux de ces prédateurs est le baron de Nucingen. de lui, on ne connait que ce qui, pour lui, n'a que peu d'importance: sa femme, ses hotels particuliers, ses équipages, ses maîtresses… une vitrine. On ne sait rien de son passé, si ce n'est qu'il est Alsacien. On ignore tout de sa vie intérieure, s'il en a une. C'est que tout, absolument tout, n'est qu'un moyen : le moyen d'agrandir ses richesses. Et celles-ci, à quoi servent-elles, quel but ultime souhaite-t-il atteindre ? Entrer en politique ? S'acheter un titre plus considérable? Se lancer dans quelque entreprise glorieuse ? Non. L'argent n'est pas un moyen … si ce n'est qu'il confère une puissance, aussi informelle que réelle. Est-ce là le but ultime du ténébreux baron ?

A 66 pages, La Maison Nucingen est une nouvelle plus qu'un roman. J'ai trouvé les personnages bien croqués : même le mystère de Nucingen en dit long sur sa personne. J'ai, par contre, assez peu apprécié le huis-clos entre journalistes : des personnes qui discutent autour d'une table … Et j'ai trouvé ennuyeux le démontage, long et minutieux, des mécanismes frauduleux employés par Nucingen. En somme, je me suis surpris à lire assez distraitement après vingt ou trente pages. La critique sociale De Balzac, toute pertinente et bien écrite qu'elle soit, commence sans doute à me paraître répétitive et un rien cynique.

Je crois que je vais lui accorder quelques vacances.
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Nouvelle ou petit roman, en tout cas, il ne se passe rien dans ce livre, juste quatre journalistes qui évoquent la montée en puissance comme une flèche de Rastignac parmi les fortunés, ils en disent donc long sur l'origine perfide de cette fortune. Tout converge vers la maison Nucingen où d'une part Delphine, la femme de Nucingen est prête à tout pour rendre heureux son amant qui est Rastignac, une relation qu'on voit déjà monter dans Le père Goriot, et, d'autre part, Nucingen, le mari, un banquier opportuniste trouve en Rastignac un beau joueur des chances avec qui il peut mettre en pratique ses projets faramineux de friponnerie bancaire. Ce texte en dit long sur les péripéties financières que va employer Nucingen pour assurer ses arrières...et là on se perd un peu...
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Je voulais absolument lire La Maison Nucingen, pensant que l'on allait nous présenter la vie du couple Nucingen.
En réalité, ce roman est un peu déroutant par sa structure. Quatre journalistes bien connus de la comédie humaine discutent. L'un d'eux raconte aux autres comment Rastignac a fait fortune, mais là encore, il y aura un récit dans le récit, dans le récit…, et parfois on s'y perd un peu tellement on s'éparpille.
La structure sous forme de dialogues est dynamique parfois même un peu trop, rendant la lecture difficile à certains moments du récit.
Après le père Goriot, j'ai longtemps voulu retrouver la suite de la vie de Rastignac. Dans La Maison Nucingen, on nous raconte, dans les grandes lignes, ce qui est arrivé à Rastignac depuis l'enterrement du père Goriot. Les fans du personnage apprécieront.
Une lecture assez technique aussi qui rappelle L'Argent que Zola écrira 50 ans plus tard.
Un roman engagé enfin, contre le capitalisme naissant.
https://beq.ebooksgratuits.com/balzac/Balzac-46.pdf

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Cela faisait quelque temps que je n'avais plus été mitigée ou déçue d'un Balzac, voilà il fallait bien que ça arrive.
Ce livre est composé de deux nouvelles distinctes, mais liées dans le fond : Melmoth réconcilié et La Maison Nucingen. Toutes deux ont pour thème le monde de la finance et ont également pour cadre la banque du Baron Nucingen.
Je ressors de cette lecture mitigée car si j'ai aimé la première histoire et j'ai été totalement perdue par la seconde.
Dans Melmoth réconcilié on plonge dans une des histoires qui composent la catégorie "Études philosophique" de la comédie humaine. Un homme endetté, au bord du désespoir et à deux doigts de se faire arrêter pour détournement réussit à se sauver mais au prix d'un pacte qui fait dorénavant de lui un être doué de toutes les capacités et tous les pouvoirs du monde. Comme avec La peau de chagrin on est à la fois dans le réel et dans le mystique. Un mélange savamment maitrisé par Balzac qui nous livre une histoire aux multiples grilles de lectures, tout en restant entrainante, qui m'a beaucoup plu.

Puis dans La Maison Nucingen, il s'agit de quatre personnages qui sont à la table d'un restaurant et, ne se sachant pas écoutés, vont parler de l'ascension fulgurante de Rastignac et du Baron Nucingen. L'histoire commençait ainsi et j'étais très enthousiasmée car appréciant beaucoup Rastignac depuis que je l'ai découvert dans le Père Goriot, j'avais hâte de savoir comment il avait réussi. Mais mon enthousiasme s'est arrêté là. Car je me suis heurtée à des dialogues absolument interminables, opaques et étourdissants. Les quatre amis dévissent sur le monde des finances et de la spéculation, sujets déjà assez complexes en eux-mêmes, mais quand on y ajoute les nombreuses digressions des personnages, qui en plus font en permanence des références que l'on ne saisit pas et qu'en plus les dialogues vont dans tous les sens ; on m'a perdu. J'ai été noyée et sans pouvoir respirer une seconde à cause de l'absence totale de narration, donc tout cela a fait que je n'ai même pas pu terminer l'histoire tant c'était illisible... Dommage.
Donc ce fut comme je l'ai dit une lecture très partagée ; une nouvelle que j'ai aimé et une autre beaucoup moins. Ah Honoré.
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Attaquer la liberté commerciale à cause de ces inconvénients, ce serait attaquer la Justice sous prétexte qu'il y a des délits qu'elle ne punit pas, ou accuser la Société d'être mal organisée à cause des malheurs qu'elle engendre ! [...] Que les lois interdisent aux passions tel ou tel développement (le jeu, la loterie, tout ce que vous voudrez), elles n'extirperont jamais les passions. Tuer les passions, ce serait tuer la Société, qui, si elle ne les engendre pas, du moins les développe. Ainsi, vous entravez par des restrictions l'envie de jouer qui gît au fond de tous les cœurs, chez la jeune fille, chez l'homme de province, comme chez le diplomate, car tout le monde souhaite une fortune gratis, le Jeu s'exerce aussitôt dans d'autres sphères. Vous supprimez stupidement la loterie, les cuisinières n'en volent pas moins leur maîtres, elles portent leurs vols à une Caisse d'Épargne. [...] On joue toujours, seulement le bénéfice n'est plus à l'État. [...] L'encouragement donné aux caisses d'épargnes est une grosse sottise politique. [...] Une caisse d'épargne est l'inoculation des vices engendrés par l'intérêt à des gens que ni l'éducation ni le raisonnement ne retiennent dans leurs combinaisons tacitement criminelles.
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Le gouvernement, lui, lève sur les jeunes intelligences, entre dix-huit et vingt ans, une conscription de talents précoces ; il use par un travail prématuré de grands cerveaux qu’il convoque afin de les trier sur le volet comme les jardiniers font de leurs graines. Il dresse à ce métier des jurés peseurs de talents qui essaient les cervelles comme on essaie l’or à la Monnaie. Puis, sur les cinq cents têtes chauffées à l'espérance que la population la plus avancée lui donne annuellement. Il en accepte un tiers, le met dans de grands sacs appelés ses Écoles, et I'y remue pendant trois ans. Quoique chacune de ces greffes représente d'énormes capitaux, il en fait pour ainsi dire des caissiers ; il les nomme ingénieurs ordinaires, il les emploie comme capitaines d'artillerie ; enfin, il leur assure tout ce qu'il y a de plus élevé dans les grades subalternes. Puis, quand ces hommes d'élite, engraissés de mathématiques et bourrés de science ont atteint l'âge de cinquante ans, il leur procure en récompense de leurs services le troisième étage, la femme accompagnée d'enfants, et toutes les douceurs de la médiocrité.
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Vous connaissez l'effet des cheveux blonds et des yeux bleus, combinés avec une danse molle, voluptueuse et décente ? Une jeune personne ne vous frappe pas alors audacieusement au coeur, comme ces brunes qui par le regard ont l'air de vous dire, en mendiant espagnol : La bourse ou la vie ! cinq francs ou je te méprise.Ces beautés insolentes ( et quelque peu dangeureuses ! ) peuvent plaire à beaucoup d'hommes; mais selon moi, la blonde qui a le bonheur de paraître excessivement tendre et complaisante, sans perdre ses droits de remontrance, de taquinage, de discours immoderés, de jalousie à faux et tout ce qui rend la femme adorable, sera toujours plus sûre de se marier que la brune ardente. Le bois est cher.

(p.154-155)
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Maigre, à cheveux roux, les yeux couleur tabac d'Espagne, un teint aigre, l'air froid et flegmatique, mais âpre à la veuve, tranchant sur l'orphelin, travailleur, la terreur de ses clercs... instruit, retors, double, d'une élocution mielleuse, ne s'emportant jamais, haineux à la manière de l'homme judiciaire.

p.162)

Puis, il y a l'avoué famélique à qui tout est bon pourvu que les frais soient assurés, qui ferait battre non pas des montagnes, il les vend, mais des planètes; qui se charge du triomphe d'un coquin sur un honnête homme, quand par hasard l'honnête homme ne s'est pas mis en règle...Desroches, notre ami Desroches a compris ce métier assez pauvrement fait par de pauvres hères : il a acheté des causes aux gens qui tremblaient de les perdre , il s'est rué sur la chicane en homme déterminé à sortir de la misère.

(p.162-163)
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Étrange civilisation ! La société décerne à la vertu cent louis de rente pour sa vieillesse, un second étage, du pain à discrétion, quelques foulards neufs, et une vieille femme accompagnée de ses enfants. Quant au vice, s'il a quelque hardiesse, s'il peut tourner habilement un article du Code comme Turenne tournait Montecuculli, la société légitime ses millions volés, lui jette des rubans, le farcit d'honneurs et l'accable de considération. Le gouvernement est d'ailleurs en harmonie avec cette société profondément illogique.
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Vidéo de Honoré de Balzac
Deuxième épisode de notre podcast avec Sylvain Tesson.
L'écrivain-voyageur, de passage à la librairie pour nous présenter son récit, Avec les fées, nous parle, au fil d'un entretien, des joies de l'écriture et des peines de la vie, mais aussi l'inverse, et de la façon dont elles se nourrissent l'une l'autre. Une conversation émaillée de conseils de lecture, de passages lus à haute voix et d'extraits de la rencontre qui a eu lieu à la librairie.
Voici les livres évoqués dans ce second épisode :
Avec les fées, de Sylvain Tesson (éd. des Équateurs) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23127390-avec-les-fees-sylvain-tesson-equateurs ;
Blanc, de Sylvain Tesson (éd. Gallimard) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/21310016-blanc-une-traversee-des-alpes-a-ski-sylvain-tesson-gallimard ;
Une vie à coucher dehors, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774064-une-vie-a-coucher-dehors-sylvain-tesson-folio ;
Sur les chemins noirs, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774075-sur-les-chemins-noirs-sylvain-tesson-folio ;
Le Lys dans la vallée, d'Honoré de Balzac (éd. le Livre de poche) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/769377-le-lys-dans-la-vallee-honore-de-balzac-le-livre-de-poche.
Invité : Sylvain Tesson
Conseil de lecture de : Pauline le Meur, libraire à la librairie Dialogues, à Brest
Enregistrement, interview et montage : Laurence Bellon
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
+ Lire la suite
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