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(01/01/1900)
3.72/5   75 notes
Résumé :
Pourquoi le célèbre chirurgien Desplein, qui se dit athée, fait-il célébrer une messe quatre fois par an en l’église Saint-Sulpice ? On rencontre dans cette nouvelle le docteur Bianchon, familier de La Comédie humaine, présenté ici à ses débuts, alors qu’il est étudiant…

« Desplein n’était pas dans le doute, il affirmait. Son athéisme pur et franc ressemblait à celui de beaucoup de savants, les meilleurs gens du monde, mais invinciblement athées, athé... >Voir plus
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Honoré de Balzac nous a offert cette somptueuse nouvelle, qui balbutie quelque peu au démarrage, mais qui explose par la suite pour devenir un vrai petit bijou, fort et poignant, comme il sait les faire.

Elle met en scène un chirurgien célèbre, Desplein (alias Guillaume Dupuytren dans la réalité, contemporain De Balzac) mentor du médecin Bianchon, que les adeptes de la Comédie Humaine connaissent déjà comme membre du Cénacle (voir le Père Goriot pour la constitution de la maison Vauquer ou Illusions Perdues pour plus de détails sur le Cénacle en question).

Cet illustre et fantasque chirurgien, connu pour ses positions résolument athées, est une fois surpris par Horace Bianchon alors qu'il se rend à une messe à Saint-Sulpice. Stupeur de Bianchon qui s'interroge sur la signification de cette mascarade. Il voit le manège se reproduire périodiquement mais Bianchon, trop admiratif de ce maître, n'ose aborder clairement la question avec l'illustre chirurgien...

Je vous laisse découvrir la chute, si vous ne la connaissez déjà, mais sachez simplement que cette nouvelle est très vraisemblablement à l'origine d'une des plus célèbres, voire, LA plus célèbre chanson de Georges Brassens : Chanson Pour L'Auvergnat.

Donc une petite lecture très agréable et pas risquée du tout (je parle pour ceux que le nom De Balzac effraie quelque peu). Ceci dit, ce n'est là que mon avis d'athée folle de la messe, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Aaah Balzac, l'auteur maudit de ma jeunesse ! Qu'est-ce qu'il a pu me pourrir la vie au collège celui-là. Chaque année, j'y avais droit. Une plaie ! C'est la première fois que j'y reviens depuis cette époque, c'est dire. J'ai choisi cette nouvelle parce qu'elle était très courte (une trentaine de pages). Courageuse mais pas téméraire quand même ! Et ma foi, je ne le regrette pas car c'est récit touchant, tout en nuances, malgré sa brièveté.

Il y est question de religion, de misère, de gratitude, d'ambition, de réussite. Il y est surtout question d'humanisme.

Desplein est un chirurgien renommé qui a toujours affiché et revendiqué haut et fort son athéisme. Mais voilà qu'un jour son élève Bianchon, qui pensait pourtant bien le connaitre, le surprend à assister à une messe. Il ne s'explique pas ce comportement si peu conforme à la personnalité et aux opinions de son mentor.

La mise en place est assez lente et passablement ennuyeuse pour une si courte nouvelle. Je me suis même demandé où voulait en venir l'auteur. Mais ensuite, ensuite, elle monte en puissance et gagne en profondeur à mesure que le jeu croisé des regards, celui de Bianchon sur Desplein, et surtout celui de Desplein sur lui-même et sur Bourgeat (le troisième personnage de cette histoire qu'il vous faudra découvrir en la lisant !) révèlent une autre facette du passé et de la personnalité de Desplein et lèvent le voile sur son attitude paradoxale. En conclusion, une lecture plaisante et tout simplement émouvante.
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Une petite histoire humaniste!
Curieuses messes, particulières, auxquelles assiste le chirurgien Desplein, un homme intransigeant, inflexible, implacable et sec, reconnu comme un athée impénitent! Son étudiant Bianchon s'en étonne, car son maitre n'assiste jamais au culte dominical. Il espionne son maitre, il le secoue un peu, il sonde son cœur....puis un jour, c'est tout un chapitre d'une vie qu'il n'aurait jamais soupçonné, que son maitre tout puissant, tel qu'il parait, aurait vécu...c'est un autre homme qui se révèle à lui! C'est là que Balzac se déchaine sur ce que l'homme a toujours convoité, le succès. Hé oui, la réussite est un chemin bien plus rude pour l'homme qu'on ne le pense, en ce sens qu'il l'isole. La fougue, l'ambition vous met sur une voie parallèle aux autres, mais une fois que vos voies se croisent, faites attention, ils peuvent vous écraser. Heureusement que notre fameux chirurgien a eu à rencontrer un certain Bourgeat, qui devient, justement, la petite lueur, ce sujet des messes d'un athée!
C'est simplement un petit moment agréable!
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"La messe de l' Athée" est une courte nouvelle d' Honoré de Balzac parue en
l' année 1836 . Les principaux protagonistes sont : le chirurgien Desplein , le médecin Horace de Bianchon et le vieux porteur d' eau Bourgeat .
Il s' agit d' une très belle et émouvante nouvelle .
Desplein est un chirurgien de grande réputation . Ce qui le caractérise , c'est qu' il est sur le plan religieux un athée pur et dur, et ne croit qu' en la science .
A l' hôpital où il exerce comme patron ou chef du service de chirurgie , il a pour élève Horace de Bianchon . Ce dernier connaît les idées que professent son patron en matière de religion .Un jour et tout à fait par hasard , il remarque Desplein entrer dans une église .Horace est plus
qu' étonné . Intrigué par la conduite de son maître , alors Bianchon lui demande franchement des explications . Desplein lui révèle son passé .
Desplein a été lui aussi dans la misère . Il a survécu difficilement . Alors qu' il mourait de faim , le futur chirurgien a trouvé aide, assistance et secours en la personne d' un homme pauvre : un porteur d' eau auvergnat,monsieur Bourgeat . le vieil homme a recueilli le jeune étudiant promis à un bel avenir . Bourgeat s' est révélé un homme très généreux pour Desplein , il est devenu pour ce dernier un père . Ce dernier a eu la joie
d' assister aux premiers succès de son protégé . Mais Desplein n' a pas pu sauver son ami de la mort. Il a fondé à la mémoire de son bienfaiteur une messe trimestrielle à Saint-Sulpice car le porteur d' eau était un croyant
fervent et sincère .
En lisant cette nouvelle , j' étais bien touché et ému car j' ai trouvé de grandes qualités humaines chez ce porteur
d'eau malgré sa pauvreté, il était très riche : riche de sa noblesse de cœur, de sa générosité et il donne sans penser à recevoir : Un grand homme fait Humanisme !
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Quel plaisir de découvrir cette courte nouvelle complètement méconnue De Balzac !!!
Je me dis toujours en découvrant de telles pépites que nos collégiens et lycéens gagneraient à commencer les lectures dites classiques par de tels textes plutôt que par les longs pavés forcément indigestes au premier abord.

Nous retrouvons ici le docteur Horace Bianchon, un personnage plutôt discret mais qui réapparaît à plusieurs reprises dans La Comédie humaine. L'autre protagoniste, le Dr Desplein fait sa première apparition mais reviendra également dans d'autres volumes.
Jeune interne encore, Bianchon a eu pour maître le docteur Desplein, célèbre chirurgien, qui l'a formé et sorti de la misère estudiantine en le prenant sous son aile. Balzac nous raconte comment, après avoir surpris son mentor entrant furtivement dans une église pour y entendre une messe, le jeune médecin mène une véritable enquête pour comprendre cette étrange attitude en complète contradiction avec l'athéisme publiquement affiché par Desplein.
Confondu par son jeune disciple, le Dr Desplein prend la place du narrateur et nous livre le récit d'une belle amitié entre deux hommes que tout aurait pu opposer, un étudiant en médecine désargenté devenu médecin chef à l'Hôtel Dieu et un porteur d'eau auvergnat. Je n'en dirai pas plus pour vous laisser découvrir ce très beau texte.

Je n'oublie pas combien la religion était importante pour Balzac qui la considérait comme un élément de l'ordre social au même titre que la monarchie. Il admirait le rôle civilisateur et moral de l'Église catholique.
Aussi, je suis surprise et émue de trouver une belle humanité dans ce texte. Cette nouvelle porte en filigrane la notion de reconnaissance et une réflexion sur la foi : faut-il être pratiquant pour croire, faut-il croire pour pratiquer, peut-on pratiquer sans croire, peut-on pratiquer par respect pour ceux qui croient ?
« La bonne foi du douteur » paraît ici particulièrement sincère.
La Messe de l'Athée est un petit texte De Balzac qu'il faut impérativement sortir de l'oubli.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Entre la poire et le fromage Bianchon arriva, par d'habiles préparations, à parler de la messe, en la qualifiant de momerie et de farce.
– Une farce, dit Desplein, qui a coûté plus de sang à la chrétienté que toutes les batailles de Napoléon et que toutes les sangsues de Broussais !
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Pour lui, l'atmosphère terrestre était un sac générateur : il voyait la terre comme un œuf dans sa coque, et ne pouvant savoir qui de l'œuf, qui de la poule, avait commencé, il n'admettait ni le coq ni l'œuf. Il ne croyait ni en l'animal antérieur, ni en l'esprit postérieur à l'homme. Desplein n'était pas dans le doute, il affirmait. Son athéisme pur et franc ressemblait à celui de beaucoup de savants, les meilleurs gens du monde, mais invinciblement athées, athées comme les gens religieux n'admettent pas qu'il puisse y avoir d'athées.
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Mais ne faut-il pas , des circonstances inouïes pour que le nom d' un savant passe du domaine de la Science dans l'histoire générale de l'Humanité ?
Desplein avait-il cette universalité de connaissances qui fait d' un homme le verbe ou la figure d' un siècle ?
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N'ayant jamais connaissance des déterminations par lesquelles agissent les esprits supérieurs, les envieux ou les niais s'arment aussitôt de quelques contradictions superficielles pour dresser un acte d'accusation sur lequel ils les font momentanément juger. Si, plus tard, le succès couronne les combinaisons attaquées, en montrant la corrélation des préparatifs et des résultats, il subsiste toujours un peu des calomnies d'avant-garde.
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Quand j’eus mis en terre mon unique bienfaiteur, je cherchai comment m’acquitter envers lui ; je m’aperçus qu’il n’avait ni famille, ni amis, ni femme, ni enfants. Mais il croyait ! il avait une conviction religieuse, avais-je le droit de la discuter ? Il m’avait timidement parlé des messes dites pour le repos des morts, il ne voulait pas m’imposer ce devoir, en pensant que ce serait faire payer ses services. Aussitôt que j’ai pu établir une fondation, j’ai donné à Saint-Sulpice la somme nécessaire pour y faire dire quatre messes par an.
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Videos de Honoré de Balzac (153) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Honoré de Balzac
Balzac, colosse des lettres, buvait café sur café, travaillait des journées entières et dormait trop peu. Il finit par s'épuiser de tant d'énergie dépensée et meurt en 1850, à seulement 51 ans.
Pour en découvrir davantage : https://LLS.fr/CL10Video
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