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Voici un roman De Balzac qui est rarement cité dans l'énumération de ses oeuvres majeures. Pourtant la trame m'en a semblé aussi complexe que peut l'être celle d'Illusion Perdues. Il en atteint la force. Ce livre a pour personnage principal Véronique Graslin, née Sauviat. A Limoges, ses parents mènent une vie d'avarice ; Ils sont pingres jusqu'au bout des ongles. Balzac nous apprend avec malice leur origine Auvergnate. Leur avarice trouve cependant une limite lorsqu'il s'agit du bien être de leurs fille à qui il ne manque rien. Les Sauviat élèvent leur fille dans la religion catholique la plus stricte, lui interdisant tout ce qui pourrait constituer un écart à une saine vie chrétienne. Ainsi couvée, Véronique grandit isolée du reste du monde et de la société limogeoise. A 18 ans environ, elle est autorisée à lire un classique de la littérature : Paul et Virginie. On imagine l'effet que produira ce roman sur son esprit prude. Cet évènement si anodin aura pourtant un rôle certain sur son avenir.
Grâce aux années d'économie de ses parents, elle est richement dotée et fait un mariage envié par tous les pères de la ville: un autre Auvergnat passant pour l'un des hommes les plus riches de la région. Elle conquiert ensuite petit à petit une place de choix dans la haute société bourgeoise de Limoges, s'éloignant ainsi des ses basses origines sociales.

C'est là que commence réellement le récit, et je ne gâcherai pas votre plaisir à vous le raconter. L'intérêt du roman tient tout entier dans le Destin de Véronique. Et une fois connu le dénouement, qu'il est intéressant de chercher à l'analyser. Car dans ce roman, plus que dans tout autre, Balzac veut donner au lecteur toutes les clefs pour comprendre cette vie si exceptionnelle. On prend conscience de toutes les forces et influences qui ont joué avec complexité dans la vie de Véronique pour aboutir à la fin de sa vie. Apparaît encore une fois le génie créateur De Balzac.

D'un point de vue littéraire, j'ai trouvé cela très fort. Comme Balzac le disait lui-même « Je ne croyais pas à la possibilité d'arriver à de tels effets en littérature. le curé de Village dépasse mes espérances ». On soupçonne bien quelques côtés obscurs dans la vie de Véronique, on se dit « Cette fois Balzac est un peu ringard, son intrigue est cousue de fil blanc », « j'ai tout compris à deux cents pages de la fin ». En réalité le lecteur est mené par le bout du nez à penser ce que Balzac a décidé, pour mieux nous surprendre bien sûr.

Ce roman est celui de l'emprise que la religion catholique pouvait avoir au 19ème siècle sur les habitants de province. Cela dit, comme toujours chez Balzac, comme chez tous les grands auteurs, les situations passées sont transposables au présent. A condition de changer quelques mots…
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C'est le second roman De Balzac que je lis sous influence.
Ma lecture d'Alain et de son Balzac m'a fait choisir pour démarrer deux romans peu connus. J'ai aimé le premier le médecin de campagne et aimé encore plus celui là.
L'ouverture du roman ne surprend pas, Balzac nous invite à Limoges et nous fait, comme à son habitude, visiter la ville.
Dans cette ville vit « un nommé Sauviat, marchand forain » il a construit sa fortune sur la récupération des métaux « Sauviat n'achetait aucun objet sans la certitude de pouvoir le revendre à cent pour cent de bénéfice ».
Il eut une fille Véronique et pour elle « Cet homme de plomb, de fer et de cuivre redevint un homme de sang, d'os et de chair », elle est élevée très chrétiennement et devient une belle jeune fille à la beauté un peu flétrie par une petite vérole. Seule réelle émotion dans la vie de Véronique : la lecture de Paul et Virginie qui l'enflamma.
Son père s'est juré de bien la marier et il porte son choix sur le banquier Graslin que convoitent toutes les mères de la ville.
Tout est donc pour le mieux
L'amour n'étant pas présent et l'enfant attendu ne venant pas Véronique Graslin cherche consolation dans les livres.
Elle fait la conquête de Limoges
Graslin est en paix il peut se consacré à sa fortune d'autant qu'après plusieurs années Véronique Graslin est enfin enceinte alors que la ville est secouée par un meurtre particulièrement sordide, un vieillard avare et riche fut

« assassiné, pendant une nuit noire, au milieu d'un carré de luzerne où il ajoutait sans doute quelques louis à un pot plein d'or. La servante, réveillée par la lutte, avait eu le courage de venir au secours du vieil avare, et le meurtrier s'était trouvé dans l'obligation de la tuer pour supprimer son témoignage »
L'ouvrier porcelainier Tascheron est arrêté et condamné à la guillotine. le produit du vol n'est pas retrouvé.
Je m'arrête ici car en dire plus serait vraiment criminel !

Le roman De Balzac qui illustre très bien la place de la religion et de l'Eglise est un chef-d'oeuvre de construction romanesque.
On pourrait croire qu'on lit un roman à la gloire de l'autorité et l'on s'aperçoit en cours de route que l'on a été berné et manipulé.
C'est un roman complexe que j'ai eu grand plaisir à lire même si je n'adhère pas à toutes les idées de l'auteur et si il y a comme dans bien des romans De Balzac quelques longueurs.
Balzac reprend ici les idées de Victor Hugo et démontre l'inutilité de la peine de mort pour ce jeune homme de 23 ans.
Un roman à découvrir
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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J'ai été très sensible à ce court roman De Balzac qui pour une fois n'a pas pour motif essentiel la satire sociale (encore que tous les ressorts de l'avarice auvergnate y soit amplement détaillés).

Cela se passe d'abord à Limoges, dans le milieu de la bourgeoisie enrichie par la génération précédente composée d'âpres et sobres travailleurs. A ce milieu se mêlent quelques membres éminents du palais de justice, l'avocat général, le procureur, ainsi que plusieurs prêtres et prélats.

Des amitiés sincères se nouent : Balzac dans cette oeuvre semble avoir été touché par la grâce.

Un double meurtre est commis dont le motif est le vol. L'auteur a été surpris par le propriétaire du lieu et sa servante. Il est pris et condamné à mort, mais il a une complice qu'on devine appartenir à la haute société. L'enquête de police n'aboutit pas, bien que le prélat du lieu, l'archevêque de Limoges, soit fort bien informé puisque sa demeure surplombe la Vienne, idéalement située devant l'île où se donnaient rendez-vous les amants : "pourquoi fournir une seconde tête à la guillotine, cela sera-t-il d'une utilité quelconque ?", pense-t-il secrètement.

Il aurait été facile à Balzac, fidèle à sa tradition, de mettre en scène des notables se serrant les coudes pour préserver l'un des leurs. Rien de tel n'est insinué ici, chacun ayant à coeur de préserver ce qui peut l'être encore. Ce qui n'est pas absolument invraisemblable, tant il est vrai qu'une ou deux figures charismatiques peuvent infléchir notablement les mécanismes malins qui régissent souvent les collectivités humaines.

Personne ne parlera jamais, ni l'assassin fou d'amour pour sa belle et la protégeant rageusement jusqu'au bout, ni le prélat, ni le "curé de village", le père Bonnet, figure hautement spirituelle que l'auteur compare à Lammenais et qui lui aussi a tout deviné.

Seule la concernée pourra un jour révéler la vérité. le fera-t-elle ?

Voici un roman où pour une fois Balzac ne manifeste pas sa férocité habituelle envers les vices humains, et rend hommage aux vertus ; aucun personnage n'y est antipathique : on y trouve de simples mortels un peu avares, c'est vrai, mais excellents parents, des hommes de loi intègres, de fort belles figures d'ecclésiastiques inspirés par une haute spiritualité.

Ce roman traite principalement d'Amour et de Rédemption. L'acte criminel injugé sera racheté par une vie exemplaire et l'assainissement de toute une région déshéritée autour d'un village fictif, Montégnac, qu'on situe géographiquement, selon les indications de l'auteur, non loin Guéret.

J'ai vraiment beaucoup aimé "Le curé de village".
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Grand lecteur De Balzac, je trouve que , décidément, il n'est pas fait pour parler de la campagne. Il parle tellement bien de Paris. Il est l'auteur de la grande ville mais pas de la campagne : descriptions à rallonge et répétitives, action presque stagnante, j'ai abandonné ma lecture de l'ouvrage qui m'a fatigué par ce côté "édifiant" et catho, impressions que j'avais déjà ressenties dans "le médecin de campagne".
Non, c'est fini pour moi les Balzac des "scènes de la vie de campagne."
Je n'en abandonne pas l'auteur pour cela!
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Comment dire?
Je ne suis pas du tout rentrée dans l'histoire; je n'ai adhéré à rien.
Je me suis ennuyée.
Mais pourquoi l'avoir lu alors ce roman? Parce qu'il rentrait dans un challenge de lecture et que je me suis dit lui ou un autre!

J'ai dû louper quelque chose pour être intéressée; en même temps, je sais ne pas être friande de ce genre de classique.

Véronique est atteinte de la petite vérole alors qu'elle est pourtant si belle. Mais la voilà défigurée.
Elle va épouser Mr Graslin et du coup, la solitude de Véronique va aller en grandissant, car cette union n'est pas très agréable.

La fin m'a plu avec ce que va faire Véronique; une femme investit pour le bien des autres; si tout le roman avait été ainsi, je peux penser qu'il m'aurait plu.
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Ce roman au titre un peu trompeur, (car au centre de l'histoire il y a une femme :Véronique Graslin) ,commence par un meurtre puis se poursuit par le récit d'une longue expiation ;je ne l'aime pas beaucoup car il concentre tout le conservatisme rétrograde De Balzac entre paternalisme et bondieuseries.Il reste son immense talent de romancier.
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Nature passionn??e d??s sa plus tendre jeunesse, V??ronique Graslin expie dans le village limousin de Mont??gnac son pass?? de femme adult??re et coupable : elle a laiss?? condamner ?? mort son amant, le jeune Tascheron, sans r??v??ler ?? la Justice sa participation au crime qu'il avait commis. Sous la direction de l'abb?? Bonnet, elle d??dide de racheter sa faute par une pri??re active, en faisant entreprendre, notamment, des travaux d'irrigation pour f??conder les terrains arides de la commune. Roman policier et roman religieux, histoire de la r??volte de la chair, qui se rappelle l'??tre aim??, contre l'esprit qui voudrait la frustrer de ce souvenir, aventure qui int??resse aussi bien la nature environnante que les couches profondes de l'??me, le Cur?? de village est une des sc??nes les plus riches et les plus complexes de la Com??die Humaine.
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« le curé de village » est une des trois histoires composant les « scènes de la vie de campagne ». Elle est contrairement au « Lys dans la vallée » et au « médecin de campagne » méconnue. Sous forme d'intrigue policière on entre dans le thème du repentit et du don de soi. Balzac y évoque aussi le monde paysan. C'est un livre pour balzacien convaincu.
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Le livre m'a frustré. Il me semble qu'il manque une vraie dynamique pour que le récit soit captivant et que Balzac est passé à côté de beaucoup de choses qui auraient pu être intéressantes.
A commencer par le titre : on a bien un village qui a un rôle important . Mais le curé qui y officie n'est qu'un comparse apparaissant occasionnellement. le vrai personnage principal est Véronique Sauviat épouse Graslin, qu'on va suivre de son adolescence à sa mort .
Quant à l'histoire , elle est composée de différents épisodes de la vie de Véronique. Chaque période commence de manière prometteuse mais s'essouffle vite car manquent les développements qu'on pouvait espérer.
Cà commence comme Eugénie Grandet par une jeune fille élevée par des parents prés de leurs sous jusqu'à l'arrivée du notaire Graslin le futur mari. Description du dit Graslin, du mariage arrangé, on attend des péripéties et rien ne se passe sinon que Graslin fait fortune facilement. Episode du drame judiciaire, arrivée du séduisant procureur , toujours rien jusqu'à la disparition du mari. Pour le malheur du lecteur, Véronique quitte Limoges pour son château à la campagne et nous avons droit à un véritable traité d'agronomie des plus ennuyeux . Arrivent des personnages pittoresques qui auraient pu relancer l'intrigue mais tout ce beau monde est d'une platitude mortelle.
Et le roman se terminera dans une sorte d édification religieuse béate ou tout le monde y va de sa larme et de son admiration à Véro qui n'en demandait pas tant .
Balzac avait pourtant matière à faire de son héroïne un personnage fort de femme entrepreneuse, catholique passionnée jusqu'au masochisme et à la lente autodestruction . Au lieu de çà , on se demande souvent ce que peuvent bien trouver prêtres, ex bagnards ou beaux gosses à cette enquiquineuse bonne femme, décrite qui plus est comme moche suite à une maladie .
Et c'est pareil dans son entourage , ses parents comme son mari n'offrent aucun intérêt , le sauvage Farrabesche va vite rentrer dans le rang, l'abbé de Rastignac aurait pu être un séduisant et ambigu personnage clé de l'histoire mais est réduit à une silhouette.
Chaque fois que quelque chose d'original ou de moins ordinaire se dessine, Balzac semble laisser tomber pour revenir aux ennuyeuses préoccupations de Véronique.
Seules pages que j'ai bien aimé : un passage du familier Docteur Biachon, un des plus récurent personnage de la Comédie Humaine, et l'évocation de la vie au bagne d'un ancien prisonnier racontant vie quotidienne et moeurs de la chiourme, et permettant ainsi de nous réveiller un peu .
A ce curé de village, on préfèrera sans peine celui, plus citadin , de Tours. Et nettement plus consistant et sympathique .




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Le roman est long à démarrer. La première partie se déroule dans un Limoges que Balzac ne semble pas connaître. Ses descriptions qu'on dirait faites à partir de cartes postales sont ennuyeuses. Puis l'intrigue se met en place et la renaissance de Montegnac et les acteurs qu'elle réunit deviennent passionnants. Véronique est très proche de la Mme de Mortsauf du lys dans la vallée. A la fin, on relit le début du livre, ce qui est bon signe…
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