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Critique de scarlett12


Je n'ai pas lu beaucoup de livres De Balzac : quatre exactement : "Eugénie Grandet" (lu dans le cadre de mes études) que j'avais apprécié d'après mes souvenirs lointains, "la peau de chagrin" fort apprécié et "le colonel Chabert" apprécié également. Pourquoi ? Parce que, habituée très jeune à lire des classiques, j'ai voulu me pencher vers 14-15 ans dans la lecture des "illusions perdues". Déjà un peu effarée par le pavé écrit tout petit, j'ai renoncé très vite à dépasser le début du livre qui m'apparut d'emblée, d'une longueur et d'une écriture rebutantes. Mais voilà, j'étais bien trop jeune pour cette lecture.
Je viens donc de lire "Le père Goriot" et je l'ai beaucoup aimé.

L'histoire met en présence, d'une part les locataires d'une pension sordide , la "Maison-Vauquer" tenue par une femme du même nom née "de Conflans" et tout un panel de personnages de la "haute société" qui veulent tous non seulement posséder le luxe et jouir d'une prestigieuse situation sociale (sans travailler, cela va de soi).

Trois, voire cinq personnages émergent du lot :

1) le père Goriot, ancien vermicellier qui a légué au fur et à mesure tous ses revenus à ses deux filles qu'il chérit au-delà de tout allant jusqu'au dénuement extrême et même jusqu'à la mort pour celles-ci.

2) Eugène de Rastignac, jeune étudiant venu de sa province pour étudier le droit à Paris mais qui abandonne bientôt ses études pour se consacrer à se hisser dans la "haute société" par laquelle il devient obsédé.

3) Vautrin, qui s'avérera être un ancien forçat qui voit le monde avec cynisme (ou tel qu'il est vraiment ?) qui ira jusqu'au meurtre pour aider celui qu'il a pris en affection , Rastignac à faire son entrée dans le monde et jouir de la richesse.

4) Anastasie, l'aînée des filles du Père Goriot qui grâce à la dot de son père a épousé un noble : le comte de Restaud.

5) Delphine, sa cadette a quant à elle, épousé un banquier alsacien : Nucingen.

Il va se soi qu'aucune de ces deux femmes n'aiment leur mari et ont toutes deux des amants; d'ailleurs elles n'aiment pas leur père non plus et non seulement contentes de le dépouiller, le chasseront de chez elles et le laisseront mourir sans lui rendre visite ni assister ni participer à ses funérailles.

Eugène de Rastignac s'éprendra de Delphine mais aimera aussi le Père Goriot qu'il sera l'un des seul à aider, écouter jusqu'à ses funérailles alors que celui-ci est raillé et abandonné de partout et par tout le monde.

Vautrin, enfin ex-forçat, chef d'une bande de malfrats, clairvoyant, distillera son venin ( et sa lucidité ?) à son protégé "Rastignac"

D'autres personnages gravitent autour de ce petit monde pas joli du tout.
Comme dit précédemment, le but (sauf exception) de tous les protagonistes étant d'amasser fortune et de briller dans la haute société et tous les moyens (trahisons, mensonges, coquetteries, dépouillement des autres ... etc) sont bons pour y arriver.

Balzac dénonce ces travers de la société parisienne alors que lui-même a tenté au cours de sa vie de se faire reconnaître dans ce milieu lui aussi.

Ce monde est infect, immonde au-delà de toute expression et donne envie de passer à la guillotine tous ces abuseurs ridicules et d'une méchanceté innommable. le bon Père Goriot devient finalement ridicule devant le fanatisme amoureux qu'il éprouve envers ses filles et Rastignac, le plus sympathique au final car il hésite toujours entre le bien et le mal, fait le bien mais se laissera gagner par le mal.
Vautrin, sans morale ni foi ni loi, semble pourtant le plus lucide de tous même si ses actes sont répréhensibles.

L'écriture enfin, quoique joliment tournée, me semble un peu ampoulée et certains(nes) vont me lyncher, un peu désuète voire obsolète par rapport à notre époque ce qui n'est pas le cas de la plupart des auteurs classiques qu'il m'ait été donné de lire.
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