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EAN : 9781419131943
48 pages
(01/01/1900)
3.2/5   53 notes
Résumé :
La nouvelle est construite autour de trois personnages : Octave de Camps, un jeune aristocrate dont la cause de la pauvreté reste un mystère jusqu'à la fin de l'histoire : il a rendu la fortune que son père avait détournée ; Madame Firmiani, femme consciencieuse que l’on soupçonne à tort d’avoir ruiné Octave, et qui est en fait son épouse : femme d'une grande pureté de sentiments, elle ne peut vivre pleinement son amour sachant que le père de son mari a ruiné une fa... >Voir plus
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Madame Firmiani, c'est une courte nouvelle où Honoré de Balzac tâche de nous dire que les apparences sont parfois trompeuses. Bon, jusque là, pas de quoi être surpris car l'auteur est coutumier du fait.

Là où c'est un peu plus rare, tant pour Balzac que dans la littérature en général, c'est quand les apparences nous laissent suggérer calcul et manipulation, intrigue et combinaison, et qu'en creusant un peu, on ne trouve que...
... de la discrétion et de la vertu.

Oui, elle a tout pour plaire cette Madame Firmiani, elle est belle, encore jeune, pleine d'esprit, veuve ou peu s'en faut d'un mari que personne n'a jamais vu. Elle donne des réceptions où l'on ne côtoie que du beau monde, du raffiné s'entend et où la médisance ne semble pas la règle, comme c'est souvent le cas ailleurs.

Dissipatrice, alors ? Ça c'est bien possible. Un bruit court que certains sont prêts à se ruiner pour ses beaux yeux. D'ailleurs, c'est suite à ce bruit que Monsieur de Bourbonne, un riche propriétaire terrien de province, vient s'enquérir du sort de son neveu chéri, Octave de Camps.

Le vieil oncle a connu son neveu riche en province et le retrouve pauvre à Paris. Tous les témoignages concordent pour dire qu'il est un assidu du salon de Mme Firmiani. Sous un habile tour, M. de Bourbonne parvient à se faire introduire chez Mme Firmiani, un jour où il est sûr que son neveu ne peut s'y trouver.

À la fin de la soirée, alors que tout le monde a déjà déserté le salon, lui reste seul au déni de toutes les convenances. Il désire plus que tout avoir un entretien privé avec elle. Il y a va tout de go, se présente et annonce la couleur : il est l'oncle d'Octave et s'étonne de le savoir dans le dénuement.

Un trouble indéfinissable se peint sur le visage de Mme Firmiani. Mais bien malin celui qui pourrait interpréter ce trouve et il ne faut pas compter sur moi pour vous en dire davantage.

Bref, une petite nouvelle, sans déplaisir mais également sans prétention, avec une fin heureuse qui pourra satisfaire le dépressif ou l'optimiste. Mais bien sûr, ceci n'est que mon avis, un bruit qui court — encore un ! — sur Madame Firmiani, c'est-à-dire, bien peu de chose.
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Dans cette courte nouvelle*, Balzac peint un portrait poétique et romantique de la vertu et de la probité à travers l'histoire d'un couple marié secrètement, Mr de Camps et Mme Firmiani. Cette dernière, qui donne son nom à l'oeuvre, est une belle veuve encore jeune très éprise de son second mari, légèrement plus jeune qu'elle. Ayant découvert qu'il tenait en réalité sa fortune d'une malhonnêteté de son père, elle l'encourage à s'appauvrir en restituant la fortune mal acquise et à laver sa conscience, au détriment de leurs mutuelles espérances.

Nous sommes en 1831 à Paris et Balzac est ici comme un poisson dans l'eau. Il maîtrise son contexte, ses personnages, sa trame, sa narration. Ben oui, c'est Balzac, quoi ! Peintre de la société et de la "comédie humaine", il débute son récit en caricaturant à l'envi les différentes opinions sur Mme Firminiani collectées auprès des divers types sociaux parisiens et cherche à prouver ainsi que la rumeur, la médisance et le ragot réussissent fatalement à salir la réputation et à forger le mystère - plutôt malveillant - autour de nos concitoyens. Les signes extérieurs de richesse et de situation suffisent généralement - et aujourd'hui encore - à guider l'opinion publique et l'opinion particulière vers des chemins trompeurs. Ne vous fiez pas aux apparences ! On ne cesse de vous le seriner et pourtant... voilà un travers qu'il est si difficile de combattre et qui s'assimile si bien à un instinct qu'il semble génétiquement ancré en nous.

Sur le fond comme sur la forme, je trouve que cette nouvelle n'est pas vraiment renversante. Assez moralisatrice et sans véritable surprise car on sent venir de loin le dénouement heureux, elle ne m'a offert que le plaisir de lire quelques pages de notre belle langue sublimée par une plume experte.

*premier livre de la "Comédie Humaine", études de mœurs, scènes de la vie privée, tome 1


Challenge ABC 2014 - 2015
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Dans ce petit épisode de «La comédie humaine» un riche campagnard s'inquiète du revers de fortune de son neveu, héritier envisagé, à cause d'une femme, dit la rumeur. Il tente de faire la lumière en rencontrant l'une et l'autre. J'ai bien aimé le procédé par lequel Balzac dresse le portrait de madame Firmiani en superposant les appréciations de divers personnages qu'il caractérise brièvement en passant. : lycéen, flâneur, observateur, etc. C'est amusant et on a bien hâte de finalement rencontrer la dame pour connaître sa véritable nature, qui se révélera bien intrigante par son refus de s'expliquer malgré sa candeur rayonnante. La version du neveu est plus éclairante et surtout surprenante. Comme quoi il est parfois sage de réserver son jugement et que, oui, des fois la droiture est récompensée. Bref, une jolie histoire, simple, finement racontée, édifiante.
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Très court texte dans lequel Balzac nous emmène explorer les origines de la rumeur, cet élégant et délétère sport parisien dans lequel la médisance et la flagornerie viennent tisser leur écheveau de fausses vérités quant à la réputation d'un personnage en vue.
Le personnage en question est Madame Firmiani, riche et belle veuve dont la vertu est mise en cause par sa relation avec le jeune, et surtout pauvre, Octave de Camps. C'est à l'oncle bienveillant et lucide du jeune homme que reviendra de démêler le vrai du mensonge.

L'intrigue est mince et assez prévisible, mais la saveur de ce texte tient à la galerie de figures risibles que Balzac se régale à dépeindre avec cynisme et humour, L Observateur, le Contradicteur, l'Envieux ou encore le Flâneur, archétypes de poseurs prétentieux et stupides qui tous ensemble forment la rumeur en dégoisant leurs avis sur ladite Madame Firmiani. Une comédie humaine peu glorieuse!
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Madame Firmiani est une courtisane. Elle a dépossédé Octave de sa fortune et son oncle est bien décidé de demander des comptes à cette femme à la réputation sulfureuse.
Lors de l'entretien qu'il a avec elle... il en va tout autrement !
Un des plus court texte de la comédie humaine mais aussi un des plus dense, la leçon est évidente. Balzac peut, comme tous les romantiques faire de belles histoires.
Des pages d'une grande beauté à l'apologie d'une dame... très émouvant.


« Il faut avoir étudié les petites révolutions d'une soirée dans un salon de Paris pour apprécier les nuances imperceptibles qui peuvent colorer un visage de femme et le changer. Il est un moment où, contente de sa parure, où se trouvant spirituelle, heureuse d'être admirée en se voyant la reine d'un salon plein d'hommes remarquables qui lui sourient, une Parisienne a la conscience de sa beauté, de sa grâce ; elle s'embellit alors de tous les regards qu'elle recueille et qui l'animent, mais dont les muets hommages sont reportés par de fins regards au bien-aimé. En ce moment, une femme est comme investie d'un pouvoir surnaturel et devient magicienne ; coquette à son insu, elle inspire involontairement l'amour qui l'enivre en secret, elle a des sourires et des regards qui fascinent. Si cet état, venu de l'âme, donne de l'attrait même aux laides, de quelle splendeur ne revêt-il pas une femme nativement élégante, aux formes distinguées, blanche, fraîche, aux yeux vifs, et surtout mise avec un goût avoué des artistes et de ses plus cruelles rivales ! Avez-vous, pour votre bonheur, rencontré quelque personne dont la voix harmonieuse imprime à la parole un charme également répandu dans ses manières, qui sait et parler et se taire, qui s'occupe de vous avec délicatesse, dont les mots sont heureusement choisis, ou dont le langage est pur ? »

« Chez elle, tout flatte la vue, et vous y respirez comme l'air d'une patrie. Cette femme est naturelle. En elle, jamais d'effort, elle n'affiche rien, ses sentiments sont simplement rendus, parce qu'ils sont vrais. Franche, elle sait n'offenser aucun amour-propre ; elle accepte les hommes comme Dieu les a faits, plaignant les gens vicieux, pardonnant aux défauts et aux ridicules, concevant tous les âges, et ne s'irritant de rien, parce qu'elle a le tact de tout prévoir. A la fois tendre et gaie, elle oblige avant de consoler. Vous l'aimez tant, que si cet ange fait une faute, vous vous sentez prêt à la justifier. Telle était madame Firmiani. Lorsque le vieux Bourbonne eut causé pendant un quart d'heure avec cette femme, assis près d'elle, son neveu fut absous. »

Paris, dans une période autour de l'année 1825
Personnages
Octave de Camps, jeune aristocrate
Madame Firmiani
Monsieur de Bourbonne, oncle d'Octave
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Par un de ces hasards qui n’arrivent qu’aux jolies femmes, elle était dans un moment où toutes ses beautés brillaient d’un éclat particulier, dû peut-être à la lueur des bougies, à une toilette admirablement simple, à je ne sais quel reflet de l’élégance au sein de laquelle elle vivait. [...] Il est un moment où, contente de sa parure, où se trouvant spirituelle, heureuse d’être admirée en se voyant la reine d’un salon plein d’hommes remarquables qui lui sourient, une Parisienne a la conscience de sa beauté, de sa grâce [...].
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- Oh ! madame Firmiani, mon cher, est une de ces femmes adorables qui servent d’excuse à la nature pour toutes les laides qu’elle a créées par erreur ; elle est ravissante ! elle est bonne ! Je ne voudrais être au pouvoir, devenir roi, posséder des millions, que pour... (Ici, trois mots dits à l’oreille.) Veux-tu que je t’y présente ?…
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Pour tout dire, le lecteur doit avoir connu la volupté des larmes, avoir senti la douleur muette d’un souvenir qui passe légèrement, chargé d’une ombre chère, mais d’une ombre lointaine ; il doit posséder quelques-uns de ces souvenirs qui font tout à la fois regretter ce que vous a dévoré la terre, et sourire d’un bonheur évanoui.
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- Comment, s’écria monsieur de Bourbonne en interrompant, tu as eu la niaiserie de raconter à cette femme l’affaire de ton père avec les Bourgneuf ?… Les femmes s’entendent bien plus à manger une fortune qu’à la faire…
- Elles s’entendent en probité. Laissez-moi continuer, mon oncle.
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- Madame Firmiani ? [...] je vais te dire ce que j’en pense : c’est une femme entre trente et trente-cinq ans, figure passée, beaux yeux, taille plate, voix de contr’alto usée, beaucoup de toilette, un peu de rouge, charmantes manières, enfin, mon cher, les restes d’une jolie femme qui néanmoins valent encore la peine d’une passion.
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Vidéo de Honoré de Balzac
Balzac, colosse des lettres, buvait café sur café, travaillait des journées entières et dormait trop peu. Il finit par s'épuiser de tant d'énergie dépensée et meurt en 1850, à seulement 51 ans.
Pour en découvrir davantage : https://LLS.fr/CL10Video
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