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Anne-Marie Meininger (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070373604
377 pages
Gallimard (04/03/1982)
3.67/5   107 notes
Résumé :
Nous sommes au Havre. Un négociant part refaire sa fortune dans les mers du Sud en laissant derrière lui la plus exquise des filles, Modeste Mignon. Modeste entretient une correspondance avec un écrivain célèbre, Canalis, poète élégiaque et carriériste bigot, à travers lequel Balzac ne s'est pas gêné pour décocher quelques traits à Lamartine et Vigny. Mais c'est le secrétaire de Canalis, Ernest de la Brière, qui répond aux lettres et devient amoureux fou de Modeste.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Comment ne pas être séduit par Modeste Mignon ?

Voici une jeune femme intelligente, cultivée, polyglotte (anglais, allemand), aimant la littérature, qui ne se laisse pas éblouir par la fortune soudaine de sa famille, et qui avec beaucoup d'écoute, d'attention, de finesse d'analyse, analyse les discours de ses soupirants, écarte avec tact les importuns, et choisit, avec audace, liberté et détermination, le plus modeste et le plus obscur de ses amoureux.

La fortune paternelle est bâtie sur le trafic d'héroïne, qui fit au XIX siècle la fortune de l'Angleterre notamment, mais cet anachronisme se révèle peut-être simplement prémonitoire, l'argent n'ayant pas d'odeur, et ce roman De Balzac est d'une saisissante actualité !

Imaginons Modeste adresser des messages WhatsApp à une vedette du show business … le chargé de communication répondre aux groupies … et vous retrouvez notre roman. Avec évidemment une écriture revue, actualisée et corrigée … et à mes yeux décadente.

Oui, décidément j'aime Modeste Mignon une des figures les plus modernes de l'oeuvre De Balzac.
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Du roman immobile
OU
quelle était la question ?

La bourgeoisie bien-pensante du XIXième siècle. Un père ex officier, devenu marchand de soieries, puis, ruiné, marchand d'opium en Chine. Une paire de bras maternels couverts de ventouses. Une soeur qui a mal tourné. Voilà la pauvre Modeste condamnée à attendre le retour de son illustre paternel enfermée dans une cage dorée. Cage gardée par un ancien lieutenant dudit père qui a divinisé son colonel. Ne lui restent plus que la broderie. Et la lecture. N'oubliez pas la lecture !

Avertissement aux babelionautes : la consommation de littérature à très hautes doses peut avoir des effets secondaires redoutables. L'on échange le réel pour le rêvé... C'est ainsi que notre Belle au bois dormant s'enivre des poèmes de Canalis, et s'en fait une créature de rêve. Ainsi commence une relation épistolaire mêlée de quiproquos, qui est encore compliquée par le retour du père.

Un roman aux personnages construits en arabesques, détaillés au moyen de lettres, de reflexions et de descriptions en mandala, une analyse des sentiments et des motivations d'une complexité byzantine qui rendrait folles les précieuses de Molière. En fait, le lecteur passe presque tout son temps dans la tête des personnages principaux. L'action est réduite au plus strict minimum possible. L'exact opposé d'Alexandre Dumas.

En résumé, si je salue - à nouveau - l'art et la technique de ce très grand écrivain, de ce merveilleux auteur que fut Balzac, je dois dire qu'en tant que lecteur, je me suis ennuyé de façon crevante. On peut ne pas aimer un travail techniquement superbe. Et sur ce, on peut dire Au Revoir à ce cher Honoré. La vie est vraiment trop courte ...
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Quand on entreprend la lecture chronologique de la Comédie humaine De Balzac, on découvre des textes très peu connus, dont on ne parle pas… Modeste Mignon en fait partie.

J'ai entamé ce livre sans savoir à quoi m'attendre et j'ai retrouvé avec bonheur les descriptions et les longueurs balzaciennes dont je ne me lasse pas. L'intrigue met un certain temps à se mettre en place et évolue doucement mais crescendo dans « un tableau de moeurs » très détaillé.
Au début, il est question de tendre un piège à une jeune fille de la bonne société du Havre que l'on pense amoureuse et de la remettre ainsi dans le droit chemin de la vertu mais il n'y a pas de prétendant en vue puisque la jeune Modeste Mignon, telle Mme Bovary, fonde ses émois et trouve son bonheur dans la lecture ; la « comédie de la jeune fille mal gardée » devient alors assez originale. Elle ne reçoit pas de visite galante mais entretient une correspondance avec un poète parisien dont elle admire les écrits ; Canalis, accablés de lettres d'admiratrices en délègue le suivi à son secrétaire, Ernest de la Brière, qui, tel Cyrano, va répondre à Modeste à la place du poète et succomber à son charme.
Canalis est un arriviste et un tricheur qui utilise les femmes pour assouvir ses ambitions, politiques notamment ; il y a un énorme décalage entre sa poésie, son réel talent littéraire et ses manières et son caractère : c'est « un petit ambitieux, serré dans son frac, à tournure de diplomate, rêvant une influence politique, aristocrate à en puer, musqué, prétentieux, ayant soif d'une fortune afin de posséder la rente nécessaire à son ambition, déjà gâté par le succès sous sa double forme : la couronne de laurier et la couronne de myrte ». Au contraire, Ernest est sérieux et modeste, très effacé auprès de son patron et ami.
Un troisième prétendant va bientôt entrer dans la danse, le duc d'Hérouville, un jeune pair de France pauvre dont la famille aimerait bien lui voir faire un riche mariage…
Enfin, il y a le personnage que je préfère mais qui ne compte pas, le véritable amoureux de Modeste mais sans le moindre espoir, toujours dévoué corps et âme malgré tout, malgré son handicap et sa condition… Je veux parler de Jean Butscha, un simple clerc de notaire, nain et bossu ; il introduit une part de malice dans de nombreuses scènes du récit. Balzac en fait le gardien fidèle et le protecteur vigilant de Modeste ; sous sa plume, il devient un être magnétique, spirituel et supérieur.
Naturellement il va être question de dot, de rentes, de titres de noblesse et de situations toutes plus enviables et enviées les unes que les autres, d « 'une petite guerre excessivement amusante par ses marches, ses contremarches, ses stratagèmes »… Modeste va devoir choisir, mettre ses trois amants en concurrence, suivre son coeur ou penser à ses intérêts ; son parcours sera jalonné de longues tergiversations que le lecteur aura parfois du mal à suivre et à comprendre.

Le personnage éponyme, Modeste Mignon, est très complexe. Balzac nous propose un beau portrait de femme, pleine de contradictions, agaçante parfois, vivant « une existence double » entre vie réelle et vie idéale.
Au début du roman, elle apparaît comme une jeune fille exaltée qui vit sa vie par procuration dans la lecture, puis au fur et à mesure des échanges de lettres, elle développe une certaine malignité qui la rend beaucoup plus intéressante. D'abord, victime de sa condition de cadette dont la soeur aînée est morte d'un chagrin d'amour et donc surprotégée par les siens, elle revendique un grand désir de liberté, que la richesse, réelle ou supposée de sa famille, que sa jeunesse et son exceptionnelle beauté lui permettent car Balzac la propulse à une place à la fois improbable pour son époque et particulièrement originale pour son roman ; il inverse les rôles en lui donnant le choix et les moyens de le faire.
Je retrouve avec enchantement ce Balzac féministe qui met en avant un personnage féminin qui veut dévider et résoudre « la charade de [son] avenir ».
Encore une fois, il véhicule les valeurs qui lui sont chères, dont la famille : « à quelque hauteur qu'une femme se soit élevée par la poésie secrète de ses rêves, elle doit sacrifier ses supériorités sur l'autel de la famille ». Il avait également foi en la monarchie ; ce roman se passe d'ailleurs pendant la Restauration, sous le règne de Charles X, et se termine métaphoriquement au cours d'une partie de chasse particulièrement mémorable, menée comme une bataille, dans un faste finement étudié. le mariage final, dont je ne dévoilerai rien, sera magnifiquement entériné par la Cour Royale.

Comme souvent, j'ai trouvé certaines parties de ce roman transposables à notre époque avec un jeu épistolaire qui s'apparente à celui des échanges sur les réseaux sociaux où il est aisé de créer des faux profils, quand Modeste devient « O. d'Este-M ». de plus, Modeste veut mener sa vie, être aimée pour elle-même et non pas pour sa fortune ; elle revendique une forme d'émancipation très moderne.
Balzac s'est sans doute inspiré de sa propre expérience et des lettres de lectrices que lui-même recevait, notamment de Mme Hanska… La dédicace « à une étrangère » me fait beaucoup pencher pour cette théorie.
Il se réfère souvent dans son récit à des romans épistolaires célèbres comme Clarisse Harlowe de Richardson et La Nouvelle Héloïse de Rousseau. Il relève les défauts de longueurs de telles oeuvres en feignant de ne pas y tomber lui-même, avouant avoir supprimé un certain nombre de lettres dans son manuscrit. La partie épistolaire ne sert ici que de preuve de la sincérité de l'avant-scène à ce que Balzac appelle un « drame domestique » ; la seconde partie du roman tranche d'ailleurs beaucoup avec la correspondance qui l'a précédée.

Modeste Mignon est un excellent roman qui mérite d'être remis en lumière. Il fait partie de ces pépites balzaciennes que je prends plaisir à découvrir. Certes, c'est un peu long, mais savoureux.
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Ayant repris la lecture de romans De Balzac depuis peu, j'ai apprécié Modeste Mignon, mais soyons honnêtes, que de longueurs... et jusqu'aux dernières pages, lorsque l'on attend enfin le dénouement, quel prétendant va être choisi, nous avons une description particulièrement détaillée de chiens de chasse !
Le récit alterne avec des chapitres épistolaires souvent plus dynamiques.
Une histoire originale, un personnage féminin intéressant, téméraire, lucide, ce roman m'a fait penser par certains aspects à Emma de Jane Austen.
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Modeste est une jeune fille cultivée, aimée par ses parents, rêveuse mais surtout indécise. Elle aime tout et son contraire.
Elle se lance dans une aventure épistolaire avec un écrivaillon parisien. Mais ses lettres sont interceptées par son secrétaire qui se substituera au destinataire.
L'auteur va tricoter une intrigue qui ferait sangloter un écrivain actuel afin d'organiser un séjour qui réunira les prétendants afin que Modeste puisse déterminer celui qui méritera ses faveurs.
Le roman se divise en plusieurs parties. La présentation de la vie familiale, des parties de cartes folkloriques. Puis les lettres entre Modeste et l'écrivain. Ensuite après le retour du père, le séjour des trois amants dans la propriété familiale (amant ayant un sens différent de celui utilisé de nos jours).

Qu'en penser ?

Particulièrement indigeste, non par le style mais par l'organisation lunaire de la trame j'ai eu bien du mal à rester dans le texte.






LIEU : LE HAVRE - IGOUVILLE, furtivement PARIS

PERSONNAGES :

– Jean BUTSCHA : il vient du peuple, fils d'un marin suédois, orphelin à 6 ans. Premier clerc de Me Latournelle, amoureux sans espoir, il devient en cour de route un gnome facétieux et bouffon, toujours aux aguets, sensible et dévoué, qui introduit dans le roman une figure de fantaisie.

– Baron Constant-Cyr-Melchior de CANALIS : le faux poète Canalis. Indigne objet des adorations de cette amoureuse fourvoyée, il n'a rien à voir, dans le réel, avec l'idole qu'elle s'est forgée, à coups d'alexandrins vagues et à l'aide d'une lithographie avantageuse. C'est un arriviste, un Tartuffe, un poète parvenu par les douairières du noble Faubourg, tel le jeune Lamartine. Un tricheur, tel Liszt ou Victor Hugo, selon Balzac qui a une conception de ses pairs assez tranchée.
Déjà bedonnant et à bout d'inspiration, il songe à se reconvertir dans la haute politique, encouragé en cela par la duchesse de Chaulieu, qui le tient par l'ambition.

– HÉROUVILLE : c'est un peut une fin de race. le premier maréchal duc d'Hérouville Il a 23 ans à la mort de son frère. On le voit dans le Cabinet des Antiques, entre autres. Pensionné du roi en tant que pair pauvre, amateur de galanterie, il sera tout de même témoin au mariage de Modeste.

– Ernest de LA BRIÈRE : par contraste, avec les autres prétendants, il a le sérieux, la modestie, la vertu des « bons jeunes hommes » que le prix Monthyon guette, et aussi leur côté effacé au premier abord.
L'amitié qu'il porte malgré tout à son patron et l'honnêteté foncière qui l'habite le portent à avouer la supercherie. Et tout le défi du romancier sera alors de parvenir à sauver le « pauvre jeune homme » malgré sa naïveté et ses maladresses, et à lui donner une intériorité un peu moins lisse.

– Comte Charles MIGNON de la Bastie : le père de Modeste est un aventurier de grand format ; le seul survivant d'une illustre famille, officier des armées républicaines puis de la Grande Armée, il tâte du négoce (soieries), se ruine et refait une fortune en trafiquant en Asie Mineure et en Extrême Orient, avant de revenir du Havre.

Modeste MIGNON : son portrait est bien réussi Elle vit. (ce qui pour une jeune fille de l'époque est exceptionnel)
Modeste, du fait de ses contradictions : jeune Bovary mélancolique, éprise par livre interposé, se lance dans l'aventure d'une correspondance pseudonyme où elle fait assaut d'esprit, – et où Balzac déploie sa verve épistolaire. Mais c'est aussi une jeune fille libre, qui, ne voulant pas être épousée pour ses millions, met à l'épreuve ses prétendants avec une férocité allègre. Une fois devenue vicomtesse de la Bastie, elle évoquera dans le grand monde : son nom est mentionné ! Serait elle béatrix ?


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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Après avoir esquissé la poésie, il est nécessaire de donner ici le profil du poète. Canalis est un petit homme sec, de tournure aristocratique, brun, doué d'une figure vituline et d'une tête un peu menue, comme celle des hommes qui ont plus de vanité que d'orgueil. Il aime le luxe, l’éclat, la grandeur. La fortune est un besoin pour lui plus que pour tout autre. Fier de sa noblesse, autant que de son talent, il a tué ses ancêtres par trop de prétentions dans le présent. Après tout, les Canalis ne sont ni les Navarreins, ni les Cadignan, ni les Grandlieu, ni les Nègrepelisse. Et cependant, la nature a bien servi ses prétentions. Il a ces yeux d'un éclat oriental qu'on demande aux poètes, une finesse assez jolie dans les manières, une voix vibrante ; mais un charlatanisme naturel détruit presque ces avantages. Il est comédien de bonne foi.
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Modeste eut peur que Canalis et Dumay ne se rencontrassent, elle voulut monter dans sa chambre pour écrire et remettre le rendez-vous.
- Mademoiselle, dites-moi, reprit Dumay de la manière la plus humble en barrant le passage à Modeste, que votre père retrouve sa fille sans autre sentiment au coeur que celui qu'elle avait à son départ pour lui, pour madame, votre mère...
- Je me suis juré à moi-même, à ma soeur, et à ma mère, d'être la consolation, le bonheur, et la gloire de mon père, et-ce-sera ! répliqua Modeste en jetant un regard fier et dédaigneux à Dumay. Ne troublez pas la joie que j'ai de savoir bientôt mon père au milieu de nous par des soupçons injurieux (...)
- Jure moi, dit la mère, que tu n'as échangé ni parole ni regard avec aucun jeune homme.
- Je puis le jurer, ma mère, dit Modeste en regardant Dumay...
- Elle serait donc bien fausse, s'écria Dumay quand Modeste rentra dans la maison.
- Ma fille Modeste peut avoir des défauts, répondit la mère, mais elle est incapable de mentir.

(pp.143-144)
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Ce jeune homme eût assez bien représenté, pour les gens à qui l'histoire de France est familière, la royale et inconcevable figure de Louis XIII, mélancolique modestie sans cause connue, pâle sous la couronne, aimant les fatiques de la chasse et haïssant le travail, timide avec sa maîtresse au point de la respecter, indifférent jusqu'à laisser trancher la tête à son ami, et que le remords d'avoir vengé son père sur sa mère peut seul expliquer...Mais le ver rongeur qui blémissait Louis XIII et détendait sa force, était alors, chez Ernest, simple défiance de soi-même, la timidité de l'homme à qui nulle femme n'a dit " Comme je t'aime !" et surtout le dévouement inutile... il chercha donc une domination à aimer, et cette inquiétude du caniche en quête d'un maître lui donnait l'air du roi qui trouva le sien.

(pp.162-163)
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Canalis se distingue de Lamartine, le chef de l'Ecole Angélique, par un patelinage de garde-malade , par une douceur traîtresse, par une correction délicieuse. Si le chef aux cris sublimes est un aigle; Canalis, blanc et rose, est comme un flamant. En lui, les femmes voient l'ami qui leur manque, un confident discret, leur interprète, un être qui les comprend, qui peut les expliquer à elles-mêmes.
(...)
Canalis ne possède pas le don de la vie, il n'insuffle pas l'existence à ses créations; mais il sait calmer les souffrances vagues, comme celles qui assaillent Modeste. ... Il se contente de leur dire d'une voix harmonieuse, à laquelle on croit: - Je suis malheureux comme vous, je vous comprends bien; venez à moi, pleurons ensemble sur le bord de ce ruisseau , sous les saules ?
(...)
Il singe assez bien la langue des premiers jours, pour vous ramener dans la prairie des illusions.
(
pp.89-90)
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Le vieux Wallenrod, baron allemand déchu ( la banque est toujours baronne), charmé de savoir que le beau lieutenant représentait à lui seul les Mignon de La Bastie, approuva la passion de la blonde Bettina qu'un peintre (il y en avait un alors à Francfort) avait fait poser pour une figure idéale de l'Allemagne. Wallenrod, nommant par avance ses petits-fils comtes de La Bastie-Wallenrod, plaça dans les fonds français la somme nécessaire pour offrir à sa fille trente mille francs de rente... L'empire, par suite d'une politique à l'usage de beaucoup de débiteurs, payait rarement les semestres. Aussi Charles parut-il assez effrayé de ce placement, car il n'avait pas autant de foi que le baron allemand dans l'aigle impérial... Le méchanicien redoute la machine que le voyageur admire, et les officiers étaient un peu les chauffeurs de la locomotive napoléonienne, s'ils n'en furent pas le charbon.

(p.57)
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