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Pierre Brunel (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070344857
336 pages
Gallimard (14/06/2007)
2.95/5   31 notes
Résumé :
Edition enrichie de Pierre Brunel comportant une préface et un dossier sur l'oeuvre.

Trois nouvelles musicales de Balzac témoignent de ce qui fut l'une de ses ambitions : faire du Hoffmann à la française, au moment de la plus grande vogue dans notre pays du conteur berlinois. Et c'est moins le fantastique qui attire l'auteur, plutôt réservé à son égard, que le drame du musicien, créateur à la fois génial et manqué, ou interprète avec ses succès et ses... >Voir plus
Que lire après Sarrasine - Gambara - Massimilla DoniVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
En avant la musique ! En avant l'Italie ! Voici trois nouvelles judicieusement regroupées par l'éditeur Gallimard pour sa collection Folio autour de certains dénominateurs communs :

La passion, tout d'abord, amoureuse certes, mais aussi la passion pour la musique ou le chant. L'Italie ensuite, où Honoré de Balzac laisse sourdre sa propre passion pour ce pays, summum selon lui du raffinement de l'art sous toutes ses formes.

L'auteur est également un féru de musique et d'opéra — qu'on dit aujourd'hui classiques mais qui à l'époque était contemporains — et il nous le fait bien sentir, parfois même un peu trop.

Selon moi, avec ces trois nouvelles, l'intérêt va decrescendo, partant d'un bon niveau De Balzac avec Sarrasine pour finir dans le quasi pire de ce que l'auteur a produit avec Massimilla Doni en passant par du très moyen avec Gambara.

1) SARRASINE : ne vous fiez pas aux apparences...

2) GAMBARA : Quelle est la forme ultime de l'art ?

3) MASSIMILLA DONI : Attention, écartez-vous, je vais cracher sur Balzac !

Mais bien évidemment, ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Quelle est la forme ultime de l'art ?

Honoré de Balzac nous interpelle sur cette question dans Gambara, comme il l'avait fait dans le Chef-D'Oeuvre Inconnu. Si le thème est le même, la facture est différente. Ici, il n'est pas question de peinture mais de musique.

Ce thème, donc, c'est celui de la quête de l'art absolu pour les artistes. Dans le chef d'oeuvre inconnu, le vieux maître Frenhofer, cherche à toujours s'approcher de la perfection en peinture, quête perdue d'avance et qui, malgré le talent indéniable du peintre, ne lui permet pas de produire quoi que ce soit de tangible.

Dans cette nouvelle, Paolo Gambara est un musicien italien qui souffre du même trouble. Tellement prodige, tellement en symbiose avec la musique qu'il va au delà de ce qui est compréhensible musicalement par le commun des mortels. Si bien que son opéra Mahomet est tout simplement inaudible.

À telle enseigne que tout le monde croit Gambara être un fort piètre musicien. le messageDe Balzac semble être que pour les artistes, il ne convient pas de s'éloigner trop des formes d'art que l'intelligence commune est capable de déchiffrer, sous peine d'immobilisme et d'incompréhension généralisée.

En ce sens, l'auteur se rapprocherait de la définition que Kant donne en substance du beau dans Critique de la Faculté de Juger (citation de mémoire ne respectant pas la lettre) : est beau ce qui plait et ce qui donne une satisfaction sans qu'il soit besoin de posséder au préalable aucun concept.

Ceci nous entraine sur un sentier de réflexion passionnant, à savoir, le fait que l'art doit rester accessible au novice et donc, une affaire de " non-initiés ". Vaste question pouvant susciter de vastes débats... Voilà pourquoi cette nouvelle fut catégorisée par l'auteur comme une étude philosophique dans La Comédie Humaine.

Balzac greffe sur ce message une histoire d'amour, pas franchement nécessaire entre un riche comte milanais, Andrea Marcosini et l'épouse de Gambara, Marianna. Il dédouble le génie incompris de Gambara avec le personnage du cuisinier Giardini, également génial et incompris, qui sert d'entremetteur à Andrea pour la conquête de Marianna.

Mais surtout, cette nouvelle pèche, à mon sens, par le côté indigeste des explications musicales auxquelles se livre Gambara, tout d'abord sur son propre opéra Mahomet, puis, sur l'opéra (qui existe vraiment) Robert le diable de Giacomo Meyerbeer. Sur un texte aussi court, ces descriptions longues et fastidieuses sont préjudiciables.

C'est la raison pour laquelle je considère cette nouvelle comme un peu moins " al dente " que d'autres du si génial et prolifique Honoré de Balzac. Mais vous connaissez la musique, ceci n'est que mon avis cacophonique, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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La musique ici est rendue dans toute sa splendeur divine, dépassant la passion, et frôlant par là même la folie, on se perd dans les couloirs de cette musique de Gambara, un homme aussi perfectionniste qu'une fois dans l'extase de son art, il a du mal de ramener ses pieds sur terre. Balzac nous parle de la prison artistique dans laquelle l'art enferme ses victimes c'est-à-dire des artistes, il y a bien de ceux qui, une fois emprisonnés, ne savent plus en sortir, et pis, ne peuvent plus s'accommoder à leur environnement... tel Gambara...
Étant une passionnée de la comédie humaine mais j'avoue que Gambara ne m'a vraiment pas emballée, et l'histoire d'amour entre Andréa et Marianna, je la trouve peu crédible!
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Je n ai pas aimé cette nouvelle.
Le vocabulaire musical est lourd,très ou trop utilisé à mon goût.
La fin est particulière et je dois avouer ne pas avoir compris cette fin,trop rapide et sans explication.
Juste un état de fait.
J aurais aimé une explication Claire et précise quant au déroulement et fin de cette histoire.
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Gambara et Massimilla Doni sont deux nouvelles De Balzac publiées dans les « études philosophiques de » de la comédie humaine. Dans les deux nouvelles, les histoires d'amour à la Balzac (amour, mensonge, tromperie, passion et retour epleuré) sont un prétexte à parler de musique. Les deux récits sont peut être nés d'une conversation entre Georges Sand et Balzac, qui lui avait conseillé d'écrire ce qu'il venait de lui exposer sur la musique. Donc après s'être glissé dans la peau d'un peintre, il va enfiler celui d'un musicien et celui d'une mélomane.
« Gambara » c'est l'histoire d'un facteur d'instrument de musique devenu compositeur fou, de sa femme Mariana et d'un troisième comparse attiré par la belle aux yeux de braise qui se saigne aux quatre veines pour permettre à son ménage de survivre. C'est aussi un livre sur la création musicale qui permet de découvrir un auteur passionné, aux travers de sa connaissance des théories. On peut même voire de le compositeur fou qui ne joue bien que ivre, une sorte de précurseur de la musique du vingtième siècle proche de Richard Strauss ou de Schoenberg et Messiaen (que j'adore) et que Balzac au vu de son époque musicale ne pouvait même envisager a moins d'être un sacré visionnaire. Ce texte mal compris à sa sortie est considéré désormais comme une très bonne réalisation.
« Massimilla Doni » du nom de la duchesse héroïne l'histoire parle de l'amour de l'art lyrique en Italie et décrit la façon quasi religieuse qu'on les mélomanes de s'en pénétrer ou d'en parler. Comment ils décortiquent une à une les meilleurs phrase de la soirée. Comment il analyse le ressentit. Cette courte et intense nouvelle, écrite au retour de la « mère des arts », comme il appelé l'Italie et qui l'a fortement impressionné, a même donné un opéra en quatre actes.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
À la lueur de ces yeux où brillaient deux prunelles vertes tigrées par des fils d’or qui partaient du centre comme les éclats d’une fêlure, et communiquaient au regard un doux scintillement d’étoile, il sentait en lui-même une volupté nerveuse qui le faisait arriver au spasme. Par moments, il lui suffisait de voir les beaux cheveux noirs de cette tête adorée serrés par un simple cercle d’or, s’échappant en tresses luisantes de chaque côté d’un front volumineux, pour écouter dans ses oreilles les battements précipités de son sang soulevé par vagues, et menaçant de faire éclater les vaisseaux du cœur.
Par quel phénomène moral l’âme s’emparait-elle si bien de son corps qu’il ne se sentait plus en lui-même, mais tout en cette femme à la moindre parole qu’elle disait d’une voix qui troublait en lui les sources de la vie ?

MASSIMILLA DONI.
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Il n'y avait pas l'apparence d'une idée poétique ou musicale dans l'étourdissante cacophonie qui frappait les oreilles : les principes de l'harmonie, les premières règles de la composition étaient totalement étrangères à cette informe création.

(Gambara)
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Quel opéra qu'une cervelle d'homme ! quel abîme peu compris par ceux mêmes qui en ont fait le tour !

MASSIMILA DONI.
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Étendre l'action d'un gouvernement sur une grande surface de la terre, c'est l'amoindrir.

MASSIMILA DONI.
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Par Bacchus ! je suis tout étourdi, s'écria le comte en sortant, un enfant dansant sur le clavier ferait de la meilleure musique.
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Vidéo de Honoré de Balzac
Balzac, colosse des lettres, buvait café sur café, travaillait des journées entières et dormait trop peu. Il finit par s'épuiser de tant d'énergie dépensée et meurt en 1850, à seulement 51 ans.
Pour en découvrir davantage : https://LLS.fr/CL10Video
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