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Quelle succession de lectures balzaciennes contrastées ! Après avoir lu Albert Savarus l'an dernier et avoir critiqué son côté "réglement de comptes" et presque trop autobiographique, me voilà avec un autre court roman méconnu de la Comédie Humaine... mais ici injustement méconnu.

En effet, le sujet peut paraître habituel : une infidélité. C'est le sujet de plusieurs des romans De Balzac. L'originalité ici est sans doute que l'histoire convoque de nombreuses "célébrités" de la construction panthéonique balzacienne: le baron de Nucingen, l'actrice Florine, l'écrivain Raoul Nathan, Rastignac, et même le célébrissime Félix de Vandenesse qui joue en plus un rôle central... celui du cocu !

Si dans un premier temps, Balzac semble se montrer assez misogyne en faisant peser le poids de l'infidélité sur la seule fautive (tout en égratignant au passage son éducation religieuse stricte qui pour lui la pousse plutôt à la faute qu'elle ne l'en prémunit), l'auteur dépeint comme d'habitude toute la société entourant l'histoire et accable finalement plus les salons et la science de la séduction de l'amant. le final est assez haletant, avec des retournements de situation assez étonnants pour un roman si court et un dénouement très moderne à mon sens, mais je vous en laisse juge.

Les vies de l'écrivain et de l'actrice sont longuement dépeints et ils prennent parfois le premier rôle à la fille d'Eve du titre. La métaphore biblique parsème les premières pages mais ne tient pas sur la longueur. J'ai été séduit par de nombreuses tournures de l'auteur que j'ai parfois pris la peine de citer sur Babelio.

Un très bon Balzac donc, que je n'aurais sans doute jamais lu sans ma volonté d'exhaustivité. Je remercie donc mon moi de l'adolescence qui s'est donné comme objectif de compétition avec sa soeur de lire toute la Comédie Humaine alors qu'elle s'était proposé de s'attaquer aux Rougons-Macquarts... Je ne me suis rendu compte de l'inégalité d'enjeu que quand elle m'a gentiment dressé la liste des romans à lire, bien classé entre Scènes de la vie privée, Scènes de la vie parisienne, Scènes de la vie de province, etc... Je me suis finalement aujourd'hui lancé dans les deux défis, bien plus certain de réussir le Zola que d'achever le Balzac !
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Une fille d'Ève, un court roman, à mon avis, trop méconnu De Balzac.
Il est très riche en personnages bien connus de la Comédie Humaine, et m'a fait penser à Illusions perdues ou encore à Splendeurs et misères des courtisanes, dont on retrouve de nombreux personnages comme Florine, Rastignac bien sûr dont on évoque le mariage (avec qui ?), Raoul Nathan et tant d'autres. J'ai aussi retrouvé avec plaisir Félix de Vandenesse, le personnage principal du Lys dans la Vallée et j'ai été surprise de (re)trouver Wilhelm Schmucke que l'on retrouvera dans le cousin Pons (que j'ai lu avant).
Il est vrai que dans le court du récit on passe parfois de personnages en personnages et l'on perd un peu le fil de l'histoire principale.
Mais j'ai beaucoup aimé ce court roman, la lecture est dynamique avec beaucoup de dialogues. J'ai apprécié de retrouver tous ces personnages déjà croisés, pour certains même dans plusieurs autres romans, comme s'il s'était créé un sentiment de familiarité.
Surtout, à mon sens, il finit bien, en tous cas pour le couple Félix et Marie de Vandenesse.
https://beq.ebooksgratuits.com/balzac/Balzac-12.pdf
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L'expression « fille d'Ève » désigne généralement de manière péjorative une femme incarnant la tromperie ou la luxure, une femme curieuse ou frivole.
Il s'agit ici pour Balzac d'analyser l'éducation des filles de la bonne société puritaine et d'étudier les causes et les conséquences d'une liaison extra-conjugale (non consommée cependant) entre une jeune comtesse qui s'ennuie un peu dans son mariage et un écrivain-journaliste en vue dans la société mondaine, plus ou moins en ménage avec une actrice. C'est aussi l'occasion de dépeindre les travers mondains parisiens quand les unions et les trahisons se font et se défont au gré des intérêts de chacun.
Ce petit roman est dédicacé à la Comtesse Bolognini dont Balzac a intimement fréquenté le salon, à Milan, à une époque où il était quelque peu désargenté et où il risquait même la prison pour dettes ; nous pouvons y lire aussi une source d'inspiration biographique.

Nous suivons donc les destinées de deux soeurs, Marie Angélique et Marie Eugénie de Granville, élevées de manière stricte par leur mère, épouse délaissée (ce sujet est traité dans Une double Famille) ; tandis que la première est assez bien mariée au Comte Félix de Vandenesse, plein de délicatesse et d'attentions, la seconde est littéralement vendue à Ferdinand du Tillet. Afin d'échapper à la dictature maternelle, les deux jeunes filles se jettent dans le mariage sans rien connaître de la vie.
Si la jeune comtesse de Vandenesse est troublée par sa rencontre avec Raoul Nathan, c'est cependant tout un complot féminin qui va faciliter leur rapprochement. Encore une fois, la plume De Balzac est savoureuse dans le détail des manigances mondaines et dans la peinture des sentiments. Quand l'ambition de Raoul Nathan et ses projets journalistiques et politiques lui occasionnent de graves ennuis financiers, l'imbroglio de ses dettes diverses, des prêts consentis, des lettres de changes signées et contresignées (un peu compliqué pour la littéraire que je suis) prend des proportions telles que pour le sauver du suicide, la jeune comtesse risque fort de se compromettre…

Eh bien, le talent De Balzac fait que, prise par le récit, j'ai dévoré très rapidement ce petit roman, à la fois pressée d'en connaître l'issue et fascinée par la recherche du détail dans les réflexions de l'auteur non seulement sur l'éducation des jeunes filles et sur le mariage, mais aussi, en filigrane, sur le pouvoir de la presse et sur les tensions entre personnages venant de milieux différents (noblesse, bourgeoisie, banquiers, artistes…).
De plus, je suis de plus en plus en admiration devant l'édifice de cette Comédie Humaine, au fur et à mesure de l'évolution de personnages que l'on retrouve de roman en roman.
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Deux soeurs élevées par une mère au catholicisme fanatique sont mariées à un comte et à un banquier sans être préparées à la vie mondaine qui les attend. Les ennuis commencent lorsque l'une d'elle tombe amoureuse d'un journaliste à la mode.

Le roman traite de la condition des femmes et des entraves que la société et la religion font peser sur elles à l'époque. Ce qui aurait pu être plus intéressant si l'auteur ne faisait pas preuve d'un paternaliste assez pénible, notamment à la fin.

D'autre part, si l'histoire en elle-même est plaisante à lire, la façon dont elle est racontée a rendu ma lecture assez fastidieuse. La plume est belle et agréable, mais Balzac ne peut pas s'empêcher d'employer 200 mots là où 20 auraient suffi, ce qui occasionne beaucoup de longueurs et de descriptions pas toujours bien utiles.

D'autre part, l'auteur fait de nombreuses allusions et références à la politique et à la culture d'actualité en 1838 et je n'avais pas les connaissances nécessaires pour les comprendre, ce qui a rendu ma lecture encore plus pénible.

Dommage, parce que lorsqu'on se concentre réellement sur l'intrigue, c'était très sympa.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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La partie la plus dangereuse du serpent est son sifflement. La tentation a une bonne part du récit, mais Balzac est bien en selle avec ses thèmes favoris récurrents : les manigances et les complots de la vie quotidienne. L'éducation se glisse dans le tableau. Tous les maux de la société ne viendraient-ils pas d'une mauvaise ou d'une éducation lacunaire? Une fille d'Ève a l'avantage d'être court. L'histoire n'a rien de véritablement ahurissant, les événements du récit peuvent même s'apparenter à un fait divers, voir une simple anecdote. Mais le génie prend la flamme de la chandelle et en fait un feu de joie.
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Le titre nous l'annonce, il faut lire ce récit à la lueur biblique.
Eve est la première pècheresse, celle qui a été tentée et a cédé. Ici, ce sont deux soeurs, deux Marie mal mariées et élevées par une mère stricte, dans un cadre étouffant, écrasées par une religion oppressive ne leur permettant aucun plaisir. le mariage est donc d'abord une libération, leur permettant de découvrir les plaisirs mondains, les spectacles, la conversation des salons, la maternité aussi. Mais elles s'aperçoivent qu'elles retombent dans une autre dépendance, leur mari respectif les contrôlant aussi, que ce soit le mari aristocrate qui éduque sa femme pour qu'elle tienne son rang, ou le mari financier ambitieux qui veut que sa femme favorise sa carrière.
Une Marie se fait donc séduire, mais en conservant un amour chaste et vierge, l'autre Marie étant alors un Judas qui trahit sa soeur auprès de son mari, autre Joseph aux sentiments paternels pour son épouse. L'autre femme est une Marie-Madeleine, une actrice pécheresse mais prête à tout par amour. Face à ces figures féminines, Raoul Nathan semble bien fade, une caricature d'écrivain romantique, avec le grand front à la Hugo, la posture à la Chateaubriand, la barbe et la chevelure à la Gauthier.
Pour finir, un titre qui m'a aussi fait penser à la délicieuse chanson d'Anne Sylvestre "La faute à Eve".
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C'est une magnifique oeuvre De Balzac, surprenamment assez méconnu pour des raisons qui me sont inconnus.

Il y a tout pour faire parti des grandes de la Comédie Humaine; Des intrigues aussi sublimes que leur dénouement; Des personnages aux antipodes du manichéisme; de la politique de haut niveau; Des descriptions nécessaire comme suffisantes.

Et enfin de magnifique leçons de vie, une ode à la raison qui se confond avec la vertu. J'ai été véritablement touché par les tourments de cette jeune femme prisonnière des rets de la passion. En réalité plus charmé par la poésie que la passion. Et qui, libérée par ce sublime mari magnanime lui attache sa reconnaissance éternelle.
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Deux soeurs Eugénie et Angelique élevées surtout par leur mère dans une religiosité extrême . Une enfance sans amour , un avenir tout tracé , deux mariages arrangés . L'une est mariée à un homme intéressé uniquement par son image , l'autre Marie Angelique a un homme qui la forge « à son usage »et la laisse à peu près vivre selon les convenances dues à son rang .
Mais c'est sans compter sur la société du 19e s et ses manigances …
J'ai adoré les portrait très complets des protagonistes , mais aussi la volonté de nuire par la jalousie dans ce monde très complexe de la haute société.
Comment pousser à la faute et pourquoi ? Qui est vraiment responsable de la déchéance de Mme de Vandenesse et qui la sauvera ? Un bon roman !
« Un point c'est tout. »
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Une fille d'Eve c'est à nouveau la rencontre de la Femme la comtesse de Vandenesse, du serpent Raoul Nathan et de la pomme l'amour absolu en l'occurrence.
Mais le démon était déjà dans le coeur de la naïve Mme de Vandenesse, après une éducation des plus sévères conclue par son mariage heureux avec Felix de Vandenesse elle ne connait rien de la vie et trouve que son bonheur manque de piment. Aussi l'apparition du beau Raoul Nathan poète et journaliste déclenche chez elle un amour aussi total qu'irréfléchi.
L'intrigant Raoul voit en la belle comtesse un marchepied vers le pouvoir, d'autant qu'il est manipulé par des ambitieux autrement plus habiles et argentés que lui.
Voilà pour l'intrigue qui offre à Balzac son terrain de prédilection : les passions féminines dans la société aristocratique et oisive du XIXème, la puissance de l'argent, la connivence entre la presse et la politique. Il décrit avec luxe de détails les esprits retors des femmes de la Haute pour pousser l'une des leurs à la faute et les machinations des politiciens et banquiers pour tromper un jeune ambitieux naïf. Après un final plein de péripéties l'ordre revient chacun retourne à sa place et les plus riches l'emportent. Si le roman est alourdi par des descriptions un peu appuyées on est là dans le meilleur Balzac.
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Roman de Balzac dont les personnages principaux sont les deux soeurs Granville ,Marie -Angélique et Marie-Eugénie , filles du comte de Granville ,élevées par une mère bigote (voir la nouvelle « Une double famille » .Les deux sont malheureuses en ménage : la première est l'épouse de Felix de Vandenesse (Voir « le Lys dans la vallée »)et par ennui elle trompe son mari avec un poétaillon Raoul Nathan ( peu sympathique et volage arriviste que l'on retrouvera aussi) .La cadette est la femme de du Tillet un de ces banquiers (les loups-cervier) que Balzac affectionne. le récit conte les efforts des soeurs pour aider l'aînée dans les ennuis que lui valent son amant indélicat.
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