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Critique de monocle


Marie Angélique et Marie Eugénie son deux soeurs. Elles ont été élevées dans une stricte éducation où ne sourit pas, où l'on ne joue pas. On apprend simplement ce qu'une fille doit savoir pour respecter un mari et du catéchisme à haute dose.
Leur seule douceur se ra leur professeur de piano, Wilhelm Schmucke, un homme doux avec un accent qui amuse les jeunes filles. L'auteur dédiera au personnage des pages merveilleuses.
Leur destin est le mariage, on les marie donc avec le meilleur parti possible.
Et la vie d'épouse commence, longue, ennuyeuse, entourée d'une nombreuse domesticité mais solitaire. Ce n'est pas la vie enchanteresse que de toute façon on ne leur a jamais promis.
Marie-Angélique, pour tromper l'ennui fréquente les salons de ses dames et y fait la rencontre d'un écrivaillon journaliste politique, Raoul NATHAN. Il se plairont et deviendront amant.
Il est cependant à noter que leur amour ne se traduit que par quelques promenades au bois et quelques baiser furtifs, de rares moments d'isolement où ils se caressent la main, sans jamais aller très loin. Cela suffit pour Marie Angélique, trop contente de sentir son coeur battre et de pouvoir avoir un regard amoureux
A titre de comparaison nous pourrions assister à ce spectacle de nos jours dans les cours de récréation de CP des bambins de cinq ans.
Le journal créé par Raoul Nathan est un gouffre financier et ce retrouve en banqueroute, la comtesse est comme une louve qui défend son petit n'hésitera pas à se compromettre pour sauver ce qui finalement s'avère être un complot.

Balzac signe ici une pure merveille. Quelques passages d'une grande beauté d'un pur romantisme. Un vision acerbe et réaliste du monde politique. Excellent texte.



les personnages

- Marie-Angélique de Vandenesse, née Marie-Angélique de Granville en 1808
- Marie-Eugénie du Tillet née de Granville, soeur de Marie-Angélique
- Florine, née en 1803
– Ferdinand DU TILLET : il est un homme politique en vue , mêlé à bien des affaires troubles. Il « achète », littéralement, Marie-Eugénie de Granville, décidée il est vrai « à prendre pour mari le premier homme venu ».
– Raoul NATHAN : il est alors un des personnages littéraires les plus importants de Paris. Sa carrière commence en 1821 lorsque le libraire Dauriat publie son premier roman
– Comtesse Félix de VANDENESSE : née Marie-Angélique de Granville, elle a vingt ans en 1828, lors de son mariage. Sa jeunesse étouffée est relatée dans Une double famille. Elle avait eu Schmucke (Le Cousin Pons) comme professeur de musique. On la retrouve aussi dans La Fausse maîtresse.
– Vicomte Félix-Amédée de VANDENESSE (puis comte) : vingt ans en 1814.
- Wilhelm Schmucke ancien maitre de chapelle, professeur de musique


Passage sur le maître de musique qui donna un peu de rêve aux deux soeurs.

"Sur les ténèbres de cette vie se dessina vigoureusement une seule figure d'homme, celle d'un maître de musique. Les confesseurs avaient décidé que la musique était un art chrétien, né dans l'Église catholique et développé par elle. On permit donc aux deux petites filles d'apprendre la musique. Une demoiselle à lunettes, qui montrait le solfège et le piano dans un couvent voisin, les fatigua d'exercices. Mais quand l'aînée de ses filles atteignit dix ans, le compte de Granville démontra la nécessité de prendre un maître. Madame de Granville donna toute la valeur d'une conjugale obéissance à cette concession nécessaire : il est dans l'esprit des dévotes de se faire un mérite des devoirs accomplis. le maître fut un Allemand catholique, un de ces hommes nés vieux, qui auront toujours cinquante ans, même à quatre-vingts. Sa figure creusée, ridée, brune, conservait quelque chose d'enfantin et de naïf dans ses fonds noirs. le bleu de l'innocence animait ses yeux et le gai sourire du printemps habitait ses lèvres. Ses vieux cheveux gris, arrangés naturellement comme ceux de Jésus-Christ, ajoutaient à son air extatique je ne sais quoi de solennel qui trompait sur son caractère : il eût fait une sottise avec la plus exemplaire gravité. Ses habits étaient une enveloppe nécessaire à laquelle il ne prêtait aucune attention, car ses yeux allaient trop haut dans les nues pour jamais se commettre avec les matérialités. Aussi ce grand artiste inconnu tenait-il à la classe aimable des oublieurs, qui donnent leur temps et leur âme à autrui comme ils laissent leurs gants sur toutes les tables et leur parapluie à toutes les portes. Ses mains étaient de celles qui sont sales après les avoir été lavées. Enfin, son vieux corps, mal assis sur ses vieilles jambes nouées et qui démontrait jusqu'à quel point l'homme peut en faire l'accessoire de son âme, appartenait à ces étranges créations qui n'ont été bien dépeintes que par un allemand, par Hoffmann le poète de ce qui n'a pas l'air d'exister et qui néanmoins a vie. Tel était Schmuke."




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