Lou Bruder, pseudonyme
Lucas Balzer, travaillait sans plan préétabli.
Naissait alors une myriade de rapports entre les choses.
Doté d'un esprit de synthèse, pédagogue, il voulait tout (trop) dire.
Sa poésie se présente comme profonde, viscérale, efficace, spectrale.
En quête perpétuelle du mot juste, il refusait le midinettiste.
Lou écrivait partout, dans les marges des livres, sur les couvertures.
Il avait lu avec gourmandise des milliers d'ouvrages d'art, d'essais, de poèmes.
Son oeuvre est exigeante, empreinte d'une alchimie surprenante, déroutante.
Ainsi TOHU-BOHU :
« La déité a fait son temps d'éternité
Il reste
Ces animaux malades de naissance qu'on appelle les hommes
Il reste
La femme qui te pose un lapin en énigme de chatte
Il reste
L'astral même notre ténèbre où se dévoyager à tombeau ouvert
Plus rien n'a de nom que dans les limbes demain les monstres
C'est pourquoi j'aime tellement la musique en perdition
Cette langue dans la langue où la première note
N'est pas prime mais silence d'articulation en ultime écho de triton »