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Rani Mâyâ (Traducteur)
EAN : 9782809701098
445 pages
Editions Philippe Picquier (24/04/2009)
3.7/5   73 notes
Résumé :
Dans La Reine des rêves, C.B. Divakaruni retrouve le fil enchanté de La Maîtresse des épices, une prose généreuse où le réalisme se pare de couleurs et de senteurs magiques puisées aux sources profondes de l'Inde.
Rakhi est une jeune artiste qui vit à Berkeley, en Californie, et partage ses jours entre son activité de peintre, sa fille Jona et le salon de thé indien qu'elle tient avec son amie Belle. Sa mère est interprète de rêves et consacre ce don à soulag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Chitra Banerjee Divakaruni distille dans chacune de ses oeuvres une écriture magique où elle fait marier le rêve, le réel, l'imaginaire, le fantastique dans une prose harmonieuse. Plonger dans ses livres, c'est entrer dans un monde où les barrières de la rationalité s'envolent pour laisser la place à d'autres possibles, moins terre à terre et plus énergisants. J'avais déjà énormément apprécié cette sensation dans La Maîtresse des épices, et je l'ai retrouvé ici avec plaisir.

Dans ce récit, une polyphonie de voix colorées et empreintes chacune d'une personnalité complexe s'enchaîne, s'entremêle et se croise. Mère et fille font résonner l'écho de leurs coeurs pour nous emmener à la découverte de leurs cheminements, de leurs vies et des choix qui les ont guidés tout au long de leur existence. Cette échange de voix rapide et parfois étourdissant fait progresser l'histoire et nous donne envie de poursuivre la lecture sans nous interrompre. L'une des beautés de ce récit est l'importance accordée au rythme : rythme du quotidien, rythme de la nostalgie, de la plongée dans le passé, rythme du pinceau mais aussi de la musique, muse de Sonny, l'ex-mari de Rakhi. Au fil de la lecture, notre esprit vogue dans des temporalités, des espaces et des battements de coeurs multiples. Cela donne beaucoup de saveur au récit.
Et en parlant de saveur, elle est au centre de tout : du salon de thé aux cuisines indiennes qui viennent chatouiller nos narines, dilater nos pupilles de ravissement et éveiller nos papilles, on embarque dans des parcours gustatifs qui sont d'autant plus relevés par les contextes dans lesquels ils se déploient. Situés au début des années 2000 pour le temps présent, l'auteure situe ces personnages dans l'actualité de l'époque et les fait s'inscrire dans les événements de manière subtile mais forte.

On se promène entre le passé et le présent, l'Inde et les Etats-Unis, tiraillé de toutes parts par les regrets, les espoirs, les envies, la joie, l'amour, avec tout au bout, l'envie de profiter pleinement de l'instant, sereinement et en appréciant ce que nous entoure. Rakhi est un personnage écorché mais pleine d'amour, on s'attache beaucoup à elle et en dépit des émotions paradoxales qu'elles traversent en quelques minutes parfois, elle arrive à canaliser notre concentration. La galerie de portraits qui composent son paysage quotidien contribue à donner encore plus de force au récit, à le vivifier et le colorer. Bella, la meilleure amie, Sonny, l'ex-mari aussi insupportable qu'attendrissant, son père, qui la touche et l'irrite au plus haut point, Jona, la petite fille spontanée et malicieuse, la méchante dirigeante du café Java, qui va l'obliger à transformer sa boutique si elle espère survivre. Tous viennent faire rebondir le récit à point. Mais c'est surtout à partir du moment où Rakhi va entamer la lecture du journal intime, avec l'aide de son père, que l'histoire s'accélère et se densifie, que les éléments se recomposent et que la peinture prend vraiment forme.

Il n'y a que la fin qui m'a un peu laissée perplexe, sûrement car je n'ai pas eu toutes les réponses à mes questions (quelle curieuse je fais !) et que beaucoup de points restent en suspens. Mais c'est aussi en ça que La Reine des rêves est un vrai moment de vie, où l'on ne contrôle pas tout, où l'inconnu fait aussi partie du quotidien et tant mieux.

Un livre que je vous recommande chaudement, tant pour l'histoire que pour les émotions qu'il nous fait vivre.
Lien : http://wp.me/p12Kl4-qE
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Au retour d'un voyage en Inde, avec mes filles nous avions été sous le charme de « La maitresse des épices ». Je me réjouissais d'entrer dans ce monde de rêve, de fantasy aux parfums indiens.
Hélas, la magie n'a pas opéré. le personnage de la mère est intéressant, mystérieux, alors que sa chipie de fille reste peu sympathique. L'agression qu'elle a subie revient comme un leitmotiv et la prise de conscience qu'elle était non désirée par sa mère, la rend acariâtre comme une looseuse.
Avec son amie Belle, elle tient un salon de thé qui décline. Paradoxalement, autour d'elles les hommes apparaissent touchants, sensibles et souvent attentionnés et efficaces.
Et puis il y a cette histoire de rêves qui envahissent un chapitre sur deux et qui perdent le lecteur. Je les ai lus en diagonale, car ils apportent peu au récit.
La mère a le don de rêver les rêves des autres et elle les interprète. Elle est déçue que sa fille n'ait pas ce pouvoir.
En lisant ce roman j'ai été agacée par les ficelles du creative writing. Ah, ces métaphores poussives : « c'est comme … ». Un peu perdue par ces chapitres qui alternent le point de vue de la mère puis de la fille, je comprends que ce livre fabriqué pour plaire, tel un best seller, puisse toucher des lectrices. Je l'ai lu jusqu'au bout sans abandonner, mais je ne le garderai pas. Je pense cependant qu'il y avait matière dans le contexte entre l'Inde et les USA de l'année 2001 pour composer un récit moins superficiel.
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Une histoire magique où se mêle le réel et le rêve, le passé et le présent, l'histoire de la mère et de la fille, l'Inde et l'Amérique, les déracinés et les natifs, l'art et le terre-à terre. Rakhi essaie de vivre une vie de femme avec de nombreuses facettes, sa relation compliquée avec son ex-mari, sa fille, sa mère qui a elle-même une double vie, son père effacé puis très présent, son art et son café crée avec son amie Belle. Elle est née au États-Unis mais sa mère refuse de lui parler de l'Inde, alors elle fantasme ce pays qu'elle imagine rempli de mystères. Mais aucun ne peut atteindre celui de sa mère, elle est interprète de rêves et ne vit que pour ça, sa famille passe en second plan. On découvre alors, à travers ses cahiers les espoirs et les déceptions d'une femme qui a cru pouvoir mener la vie qu'elle souhaitait au mépris de son destin, si présent dans la culture indienne.
Un roman plein de profondeur où se mêle le rêve et la réalité parfois crue et brutale dans une Amérique que le septembre va frapper de plein fouet.
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Cette relecture, des années après, confirme que j'aime ce roman pour l'endroit où il m'emmène en moi (plus que pour l'histoire dont j'avais oublié des événements pourtant peu oubliables).
Avec cette peintre américaine qui a des parents venus d'Inde sans rien lui en transmettre, une mère fascinante, une fille de 6 ans sensible, un ex-mari, une amie avec qui elle a monté un café. Une femme qui pourrait être insupportable dans son désir de maitrise, son ressassement douloureux, mais qui est très touchante dans ses peurs, ses interrogations, ses demandes d'amour, son cheminement.
Avec la magie ésotérique du monde des rêves et du don d'interprétation.
Avec la cuisine indienne que je ne connais pas.
Le roman entremêle un journal des rêves mystérieux, l'héroïne racontée à la 3e personne, et qui parfois dit "je", et a quelque chose d'envoûtant... si on se laisse porter.
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Un de mes coups de coeur de l'année ! L'auteure nous plonge dans ce monde rempli de rêves qui se percutent avec une réalité blessante dans laquelle les différents personnages, dont Rakhi, la fille de l'interprète des rêves, se débattent comme ils peuvent.
J'ai beaucoup aimé la manière dont Rakhi essaie de changer sa compréhension du monde, en se rendant compte des prismes qui éclairent la lecture de tel ou tel évènement et comment cela l'a ensuite marqué. On suit le travail sur elle-même que cela lui demande. Un récit intéressant qui nous montre l'immigration indienne aux USA et sa réalité pour la 2ème génération qui se sent plus américaine mais qui vit son indianité comme une dualité plus qu'une unité. Se sentir d'ici tout en ayant ses racines là-bas.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Les mots sont trompeurs. On en a parfois besoin pour exprimer la blessure qui s'infecte au-dedans. Si on ne le fait pas, elle se gangrène et vous tue. C'était ainsi entre Sonny et moi, c'est pour ça que nous n'arrivions pas à faire avancer nos vies - ensemble ou séparément - avant de parler. Mais parfois les mots peuvent réduire un sentiment en morceaux.
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C'est moi qui ai découvert les deux fauteuils à bascule et leurs repose-pieds sur un marché aux puces. Mais je ne m'y assois jamais. Placés dans un recoin, c'est l'endroit préféré des clients solitaires. (...)
Dans une alcôve, il y a notre bibliothèque "Laissez-en un, prenez-en un" où Paul Auster de Dean Ornish côtoient Mary Higgins Clark et Barbara Kingsolver.
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Ma mère a déclaré un jour que chacun de nous vivait dans un univers séparé, un univers que nous avons rêvé si fort que nous le faisons exister. Nous aimons les gens quand leur rêve coïncide avec le nôtre, de même que deux dessins découpés se superposent exactement. Mais les rêves ne sont pas aussi statiques que des papiers découpés ; tôt ou tard, ils changent de forme, causant malentendus, solitude et perte de l’amour.
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Moi, je crois qu'il vaut mieux essayer d'oublier tout ce qui est désagréable le plus vite possible. Plus on y pense, plus cela vous prend d'énergie psychique, et plus cela gagne en importance.
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Je comprends tout à coup pourquoi ces gens - et beaucoup de leurs semblables - peuvent préférer Java à la Chaï House. Java ne leur demande que leur argent. Il leur permet de rester incognito. Pas de conversation, pas de contact, rien à regarder ou à discuter, rien d'eux-mêmes à échanger ou à donner. Et pourtant ils y trouvent un sens du groupe aussi : le réconfort d'une pièce emplie de gens sans visages et sans noms tout comme eux, heureux qu'on les laisse tranquilles, le regard vague, sans remarquer personne. [...]
Alors que nous, avec notre choix de cafés et nos cookies maison, notre mobilier décoré à la main et nos marionnettes de soie, notre panneau d'affichage relatant la vie de nos clients, nous avons tout fait pour que la Chaï House soit un lieu unique. Que nos clients nous laissent entrer dans leurs vies comme les avons invités dans les nôtres. Qu'ils emportent un peu de notre salon en partant.
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