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Critique de Funrider


C'est en feuilletant le livre d'un acteur important de l'association ATD Quart Monde que j'ai eu connaissance de l'oeuvre des deux économistes Abhijit V. Banerjee et Esther Duflo ayant comme objet de casser les mythes de la pauvreté, ses causes, ses origines, son cercle vicieux (qu'ils appellent le piège de la pauvreté) et sensé présenter des moyens de repenser nos actions (au sens international et au sens micro, de terrain) pour aider les populations les plus pauvres à sortir de la pauvreté.

C'est donc avec une certaine curiosité intellectuelle que j'ai voulu découvrir cet « essai ». Est-ce que ça allait modifier mes propres idées et convictions sur le sujet ? Car tout un chacun a des convictions sur le sujet…

La démarche des auteurs part du principe qu'il n'y a pas de vérité uniforme sur la gestion de l'aide internationale. Ils rejettent le débat existant entre les partisans de Sachs, qui voient l'aide internationale comme LE moyen de sortir du piège de pauvreté, et les partisans d'Easterly dénonçant l'inutilité de celle-ci, préconisant la liberté d'action des pays pauvres pour s'en sortir.
Les auteurs proposent en effet une méthode différente des grandes organisations (OMC, ONU, etc) pour aborder le thème de la pauvreté, qui se caractérise par une démarche de terrain permettant la compréhension de la vie et des choix des pauvres, pour faire un diagnostic au plus près de la réalité et proposer des actions concrètes, qui ont déjà fait leurs preuves.

Abhijit V. Banerjee et Esther Duflo pensent ainsi qu'il ne faut pas se laisser convaincre par l'idée selon laquelle la pauvreté serait trop complexe pour être résolue, et que seule l'aide internationale peut la limiter. Au contraire, il faudrait la comprendre comme une suite de problèmes concrets et solvables les uns après les autres. Là est le coeur de leur démarche : « arrêtons de nous focaliser sur de grands enjeux, arrêtons de palabrer autour d'ambitieuses questions sur le rôle de l'aide internationale, pour déterminer si la démocratie est bonne pour les pauvres » nous disent-ils, et agissons de manière empirique (observation > compréhension > expérimentation > action).
L'ouvrage n'apporte donc pas de remède miracle, mais offre une analyse particulière pour chaque problème. Les auteurs mentionnent des cas où, en se concentrant sur des petites échelles, d'importants progrès ont pu être réalisés.

Mais qu'en est-il de ces réflexions sur la pauvreté dans les pays développés, ces pays « riches » où la misère est pourtant présente et de plus en plus visible. La question se pose, et là aussi, nos responsables politiques pourraient s'appuyer sur des méthodes empiriques, plutôt que mener des politiques économiques uniformes pour tout le territoire.
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