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EAN : 9782226473196
368 pages
Albin Michel (28/09/2022)
4/5   49 notes
Résumé :
Danaë est unique. Danaë est multiple.

Elle a trouvé le moyen de compiler en elle d’autres existences que la sienne, douze mille ans d'expériences humaines diverses. Comment ? C'est son inestimable secret.

Piégée dans la cité sous-marine de Bloom City, à la veille d'une énième guerre mondiale, elle cherche un moyen d’échapper à ses propriétaires : le clan Méduse, une bande d’excités de la machette, tatoués et scarifiés.

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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Un corps, plusieurs personnalités. Certains associent cela à de la folie (surtout dans ces thrillers plus ou moins réussis avec des tueurs particulièrement atteints). Mais cela peut également représenter l'avenir : unifier des esprits en un seul corps. Mêler les pensées, les sentiments d'êtres humains en un seul réceptacle. Quel progrès ce serait ! Quel danger aussi.

Elly Bangs ne nous ménage pas. L'avenir qu'elle imagine est noir. Un peu comme l'actualité. Et même si ce monde est une sorte de monde parallèle, puisqu'il a connu, lui, en 2003, des explosions nucléaires annonciatrices d'une véritable guerre quelques dizaines d'années plus tard, on peut y croire. En 2159, les êtres humains ne parviennent toujours pas à éviter les querelles, les conflits, les guerres. Et l'amélioration de la technologie rend tous ces affrontements de plus en plus dangereux. Il suffit de regarder l'état de la planète sur laquelle évoluent les personnages de Unity. Deux camps s'opposent : Norpak vs Epak. Et la guerre mondiale (une de plus) est imminente. Mais attention, en matière d'armes, on ne parle plus de petites bombes, même nucléaires. On en est à la nanotechnologie : de minuscules saloperies qui avancent et dévorent tout, transformant les zones survolées en déserts gris et sans vie. de quoi éradiquer toute trace d'existence (et pas seulement humaine) sur la Terre. Angoissant et hélas crédible, au moins pour ce qui est de la déliquescence des relations internationales quand on pense au contexte actuel. Les individus sont soumis au bon vouloir de potentats plus ou moins cruels et exigeants. Souvent à la limite de la paranoïa : conserver le pouvoir nécessite davantage de soupçons que de confiance.

Il sera donc difficile pour le personnage central de ce roman, Danaë, de s'enfuir de la base sous-marine dans laquelle elle s'était réfugiée. Enfin, base, je pourrais presque dire complexe, mais sans le luxe parfois associé à ce mot. Ou cité sous-marine, où tout est serré et étroit, mais où on vit, à des profondeurs qui nécessitent l'ingestion de médicaments pour supporter la pression et ses effets sur l'organisme. Mais pour Danaë, tout cela finit par ressembler à une prison. Elle s'y cachait pour ne pas être retrouvée par une secte d'intégristes religieux prêts à tout pour s'en débarrasser (d'ailleurs, un fois de plus, la religion est vue par le côté intransigeant et violent : entre cette secte et la Sainte Confédération Occidentale, qui n'est pas un modèle de tolérance, il ne fait pas bon se dire athée). Mais les années ont passé et la jeune femme doit retrouver une part d'elle-même à une date bien précise. Donc elle doit sortir de Bloom. Et c'est là que tout explose et que les évènements s'enchainent, brutaux, cruels, inexorables.

Danaë va se retrouver associée presque malgré elle à celui qui devait être son passeur et lui trouver un moyen de retourner à la surface. Un tueur qui en a assez de supprimer des vies. Un homme brisé par une vie sans pitié : enfant enlevé très tôt à toute famille, à tout amour, pour se retrouver embrigadé dans une armée aux règles extrêmement strictes. La discipline comme seul mode de vie. L'honneur comme seul horizon. On ne vit pas vieux, en principe, dans ces conditions. Et pourtant, voilà Alexeï, en pleine recherche d'un sens à son existence. Et, à défaut, à une mort qui lui permettrait d'effacer ce vide intense.

On a donc affaire à deux personnages (et d'autres qui gravitent autour d'eux) en miettes, brisés, reconstruits, démolis. Sans parler de la multiplicité qu'abrite Danaë. Ils sont à l'image de leur monde. Et franchement, on a bien peu d'espoir pour eux.

L'intrigue est assez simple et assez classique : une proie et des chasseurs. Des aides et des chausse-trappes. Mais Unity n'est pas un roman banal. Rien que son personnage central est d'une richesse folle. Source de questionnements variés sur l'identité : qu'est-ce qu'être soi ? Peut-on rester soi quand on partage tout ? Est-il souhaitable de rester soi seulement, se privant ainsi d'une phénoménale puissance ? le corps n'est-il qu'un réceptacle ou a-t-il une influence sur l'esprit ? J'en passe un certain nombre, tout aussi intéressante. À travers un récit plein de rythme, Elly Bangs envoie du lourd et nous propose de nombreuses pistes de réflexion.

L'univers, aussi, qu'elle a imaginé, est suffisamment complexe pour être source d'interrogations et de curiosité tout au long de la lecture. D'ailleurs, les premières pages nécessitent, comme souvent, de respirer un bon coup et de plonger le bain, même sans tout comprendre : les renseignements sont distillés au compte-goutte, élément par élément. Cela maintient le suspens et l'attention du lecteur. Pour en revenir à ce monde, il a sacrément souffert de la présence humaine et de larges parties des territoires autrefois abondamment habités se sont transformées en désert inhospitalier : la Californie, par exemple,n'est plus qu'une bande de terres brûlées. Les derniers humains s'y accrochent comme au temps des westerns, dans de petites colonies plus ou moins pérennes. Et avec une notion de la loi très fluctuantes, selon les forces en présence. Mais on peut être certain que l'argent revient au centre de toutes les préoccupations.

Unity est un roman post-apocalyptique mâtiné de cyberpunk malin et addictif. Un « livre de route » (pour paraphraser indirectement Alain Rey qui cherchait un équivalent français à road movie) chaotique et enthousiasmant. Mais surtout une histoire pleine de détresse et d'espoir, de dégoût de soi et de volonté de rédemption. Un premier roman qui fait espérer d'autres récits aussi pleins d'invention et de force, de passion et d'imagination. Un texte à côté duquel il serait dommage de passer.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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J'ai toujours un peu peur quand je m'embarque dans un roman cyberpunk, beaucoup de technologie, une perception différente, une invention assez complexe, le démarrage est souvent laborieux, il faut parvenir à entrer dans l'univers de l'auteur.rice.

Les premières scènes m'ont parues assez obscures, on passe d'un personnage à l'autre, qui parle à la première personne du singulier, mais avec ce roman, quand j'ai passé le premier cap, j'ai été submergé par le flux de l'aventure. On va passer d'un monde immergé, dans une ville sous-marine, au vent sec et brûlant de la surface dans des paysages désertiques à la Mad Max. L'héroïne, Danaë, est un personnage avec plusieurs corps, celui qui se fait appeler Danaë vivait cachée dans une cité sous-marine, elle s'en échappe dans le chaos d'un début de conflit mondial, dans le but de se réunifier avec ses autres corps. Les autres personnages ne sont pas plus simples pour autant, se dévoilant eux aussi au fil de l'intrigue, avec leur complexité, leurs failles, un mercenaire désabusé, un artiste amoureux et idéaliste, un mystérieux personnage multiple très inquiétant… C'est aussi une dystopie, du roman post-apocalyptique, et quand on revient aux thèmes cyberpunks, la vague enfle encore plus.

Je voudrais souligner la qualité d'écriture : c'est parfois concis, direct, et la beauté, la sensibilité s'insinue quand il faut, où il faut, le style est très maîtrisé, efficace, oscillant entre le cru et la douceur.

Avec le cyberpunk (la technologie, les réseaux…), Elly Bangs aborde le sujet de l'identité, le rapport entre le commun et l'individuel, privé et partagé. le genre est aussi évoqué. Une personne peut en être plusieurs à la fois. Ces sujets sont particulièrement bien abordés, ratissant large. On retrouve l'anticipation inventive et la réflexion qu'elle implique de Philip K. Dick d'un côté, et la sensibilité anthropologique et le naturalisme d'Ursula le Guin de l'autre, tout ça dans un même roman. le fait qu'Elly Bangs soit trans, donne à penser que le choix de la thématique n'est sans doute pas gratuit, c'est une manière détournée de parler de l'identification de l'individu à un genre, une façon binaire de concevoir le monde, on sent bien que ce thème lui est cher, et à travers cette histoire, iel nous offre une autre façon d'appréhender la notion d'individu.

Bref, c'est bien plus qu'une simple aventure, c'est un roman vraiment très ambitieux, parfaitement maîtrisé, et pour un premier roman, c'est bluffant.
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Unity est de ces premiers romans qui ont toute la fraîcheur et la profondeur d'une oeuvre écrite sur la durée, Elly Bangs ayant mis dix-huit ans à en terminer l'écriture. Une histoire qui a grandi et mûri en même temps que sa créatrice, de son adolescence jusqu'à sa trentaine.

Unity se révèle être tout ce que j'attends d'un roman de SF, à en donner le tournis. du rythme sans jamais sacrifier l'histoire, des personnages complexes, un environnement post-apocalyptique travaillé, des bonnes idées à la pelle, des surprises constantes, de l'originalité dans l'approche, des questionnements sociétaux et environnementaux doublés de réflexions philosophiques profondes, et un message qui porte.

Un livre qui a une conscience. Ça tombe bien, c'est là une bonne partie du sujet.

An 2159, le monde a évidemment changé (en pire), les technologies se sont développées (pas vraiment pour le bien de tous). Un monde qui tient sur une jambe, après une accumulation de cataclysmes de tous ordres.

L'Amérique (comme le reste du monde) est en ruine, sa pseudo-unité a été réduite en miettes. A force d'avoir détruit sa terre, l'humanité se terre sous l'eau. La notion de démocratie a vécu, amen.

C'est là que deux personnages vont se croiser. Alexeï, un mercenaire formé à tuer sans état d'âme (mais qui se met subitement à avoir des scrupules). Danaë, une « jeune » femme qui a une capacité unique (même dans ce futur-là), celle de condenser plusieurs vies en elle, et la multiplication de leurs expériences, grâce aux nanotechnologies.

Dit comme ça, ça pourrait sembler délirant, mais cette idée de génie va s'avérer le point d'accroche qui permet de raconter une histoire qui marque les esprits.

Le roman coche toutes les cases du cyberpunk, dans ce monde sinistre où les humains tentent toujours de survivre, et où la technologie et la fusion homme-machine sont omniprésentes.

L'histoire a le goût d'un thriller, sans en être vraiment un. Derrière certaines scènes d'action, Bangs développe un nombre incroyable de sujets, sans en faire trop, sans tomber dans le fourre-tout. Et arrive à déployer de profondes réflexions au sein d'une course poursuite. En s'appuyant aussi sur le passé des personnages sans sacrifier le rythme.

En termes de construction narrative, c'est assez osé. Il faut patienter jusqu'à la seconde partie pour s'attacher aux personnages, et là c'est la grande bascule émotionnelle. On se rend alors compte combien c'est bien vu et bien pensé.

Elly Bangs a créé un monde incroyable, à coups d'idées toutes plus formidables les unes que les autres. Avec une vraie ambition, sans sacrifier le divertissement.

Le récit mérite clairement de l'investissement de la part du lecteur pour intégrer toutes les pistes de réflexions, pour s'en imprégner, s'en enrichir. Mais une fois dans le bain, l'aspect sinueux devient de plus en plus limpide.

L'idée maîtresse est celle d'une gestalt (définition du Larousse : Fait, pour une entité perceptive, d'être traitée par le sujet comme un tout plutôt que comme une juxtaposition de parties). En d'autres termes, de considérer l'être humain dans son ensemble.

C'est loin d'être conceptuel, l'autrice le développe de manière très concrète. L'action sert la réflexion, de manière parfois vertigineuse, mais pour en devenir ensuite lumineuse.

Elly Bangs est une personne trans, qui a sans aucun doute nourri de son expérience ce personnage qui a plusieurs « moi ». En quête d'identité. le supplément d'âme vient de là aussi, clairement.

Unity est un récit profondément humaniste, dans ce monde en perdition. Une dose de pessimisme mais teintée d'espoir. Par la recherche d'une plus grande conscience (pour prendre conscience des autres et de la situation). Que sommes-nous au juste, à part une accumulation de souvenirs ?

Le roman développe de nombreuses questions éthiques, mais toujours en nuances, jamais pontifiant. Avec toujours le doute dans la recherche d'idéal. Un récit militant, mais tout en subtilité et en questionnements.

Avec des personnages qui peu à peu se révèlent ; anti-héros (même celle qui peut sauver le monde). Pour une montée en puissance de l'émotion, à fleur de peau dans cette deuxième partie pétrie d'humanité.

Bref, dès son premier roman, Elly Bangs marque durablement et développe une vraie personnalité. Unity est une réussite magistrale, étonnante, croisant les rythmes autant que les idées. Un des romans de l'année, à mon sens, sans aucun doute !
Lien : https://gruznamur.com/2022/1..
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J'avais un peu peur en entamant ce roman. L'univers est particulièrement âpre et combine de nombreux éléments dystopiques et post-apocalyptiques, deux sous-genres de la science-fiction dont j'ai tendance à saturer ces temps-ci. Et le début est plutôt laborieux, puisqu'on nous balance directement dans cet univers sans trop s'embarrasser d'explications sur son fonctionnement.

On y suit Danaë, jeune femme dotée de douze mille ans de souvenirs, qui vit dans une cité sous-marine à la solde d'une mafia. Elle doit absolument rejoindre un point de rendez-vous sur la terre ferme trois jours plus tard. Pour sortir de la cité et échapper à ses employeurs, elle engage un mercenaire, Alexeï. Celui-ci, traumatisé par une précédente mission en Antarctique, ne demande pas mieux que de s'embarquer dans une mission suicide comme celle-là.

Les personnages sont touchants et la narration alternée à la première personne leur rend bien justice. J'ai souvent des difficultés avec la narration au « je » mais elle se révèle ici très judicieuse et parfaitement cohérente avec les sujets traités (l'identité et la conscience collective). Une fois passées les premières pages un peu ardues, les révélations se succèdent dans un rythme très bien maîtrisé qui éclaire peu à peu les zones d'ombre planant sur l'univers et sur les personnages.

Le thème de la conscience collective, archi-classique en science-fiction, est traité ici d'une manière fine et originale que la narration sert particulièrement bien. Et j'ai aimé le rôle accordé à la technologie, dont on montre les à la fois les utilisations les plus sinistres et les espoirs qu'elle génère. Cela confère à ce roman un aspect à la fois très sombre et très lumineux – et dans les deux cas très émouvant.

Un gros coup de coeur que je n'attendais pas !
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Danaë fait appelle à Alexeï pour quitter Bloom City, cité aquatique pour retourner à la surface. Seulement elle est la propriété du clan des Méduses, et engage donc le mercenaire pour l'aider à s'enfuir. le départ est programmé mais l'Impératrice Dahlia va être assassinée et précipite la chute de Bloom City. Danaë doit s'enfuir au plus vite et sera finalement accompagnée de son meilleur ami Naoto.

Ce roman a du rythme, pas de temps mort dans cette course poursuite, entre Danaë qui doit rejoindre Redhill au plus vite et ses poursuivants, issus du clan des Méduses, et d'un homme surgissant de son passé. le personnage de Danaë est complexe, nous apprenons qu'elle a vécu 12000 ans. Elle cumule plusieurs vies en même temps. Nous apprenons petit à petit qui elle est et comment elle est devenue cette ou ces personnes. Alexeï est quant à lui un homme sombre, torturé par son passé de mercenaire, mais loyal envers ses clients. Ce binôme fonctionne très bien, chacun est rendu attachant, et plus particulièrement lorsque nous découvrons leur passé respectif, sous forme de flash-back et par la forme d'un roman choral.

Nous abordons ici des thèmes comme le dérèglement climatique et ses conséquences écologiques. le monde que nous connaissons n'existe plus, les Etats Unis sont devenus un immense désert. Mais aussi la place des nanotechnologies dans un monde dévasté, la soif de pouvoir d'un seul homme conduisant à sa perte tout un monde.

Bref cette lecture m'a complètement embarquée, je ne me suis pas ennuyée un seul instant. Pour un premier roman Elly Bangs frappe fort !! Laissez vous embarquer dans cet univers cyberpunk, vous ne serez pas déçu. A paraître le 28 septembre. Alors, tentez pas cette lecture? Et cette couverture de toute beauté, on en parle ?!
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Quand la catastrophe climatique est arrivée, ils ont été incapables de l’accepter. Ils n’arrivaient même pas tous à admettre que la Terre était ronde et que les médicaments guérissaient les maladies !
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C'est comme ça qu'on se fait avoir par l'humanité, ai-je pensé : la pratique du prix d'appel. Les minuscules éclats de beauté sublime qu'elle jette, pour mieux vous priver du peu de tranquillité d'esprit que conférerait de ne voir en elle qu'un ramassis de monstres.
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C’est comme ça qu’on se fait avoir par l’humanité, ai-je pensé : la pratique du prix d’appel. Les minuscules éclats de beauté sublime qu’elle jette, pour mieux vous priver du peu de tranquillité d’esprit que conférerait de ne voir en elle qu’un ramassis de monstres.
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Le langage est un moyen terriblement inefficace de copier une pensée d’un cerveau à un autre.
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C’est le premier souvenir qui me revient quand je commence à prendre cohérence dans l’unité : une femme qui, depuis une balustrade, baisse les yeux sur les cuves tout au fond de Bloom City… et un homme qui, dans les toilettes exigües d’un transport aérien, regarde dans le miroir en plastique rayé son reflet pointer un pistolet à ondes sur sa tête.
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