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"Affliction" est un roman douloureux et magnifique. Russell Banks nous parle du fardeau dont nous héritons à la naissance et de notre capacité de résilience. Son récit oscille sans cesse entre déterminisme familial et liberté pour chacun d'essayer de tracer son propre chemin pour s'accomplir.

Wade est à la fois shérif d'un bled du Wisconsin et ouvrier du potentat local. C'est aussi un homme brisé par la violence paternelle qui tente de canaliser la sienne et de renouer avec sa fille après un douloureux divorce. de sa fratrie il est le seul fils à être resté dans son village natal. Ecrasé par le poids familial et incapable de se projeter ailleurs, il demeure enchaîné à cette terre qu'il aime et hait à la fois.

"Affliction" raconte la fuite en avant de cet homme à l'enfance sacrifiée et en mode survie qu'un drame va obséder et mener au point de non-retour. Après "De beaux lendemains", Russell Banks nous plonge à nouveau au coeur d'une souffrance humaine indicible mais qui ne ferme jamais complètement la porte à une possible rédemption.

Nick Nolte et James Coburn (oscarisé) ont incarné de manière magistrale Wade et son père dans la très belle adaptation de Paul Schrader.

Une livre sombre et touchant à la fois, une lecture intense qui m'a marqué durablement.




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Regarde un homme tombé.
Affliction c'est l'histoire de Wade Whitehouse, un homme meurtri, blessé qui tente malgré tout de rester debout. Mais dans ce nouvel hiver , Wade va progressivement atteindre le point de non retour.
Wade est un type humilié, par un père monstre de lâcheté, alcoolique et violent, par son ex-femme qui à réussit à monter leur fille contre lui (l'un des rares fils qui lui donne encore l'envie de se battre), un employeur qui le traite comme un moins que rien, en ce long hiver qui arrive et alors que la saison de la chasse aux cerfs démarre, tout les facteurs sont réunis pour que le drame prenne forme.
Je continue ma ballade dans l'univers de Russell Banks avec à chaque fois une admiration grandissante. (Excepté peut-être pour « La réserve »).
« Affliction » est un roman d'une noirceur absolue, on assiste à la déliquescence de cet homme, que la méchanceté et la bêtise des autres mène à ne plus discerner sereinement les évènements. Tous les voyants sont au rouge. Faits divers qui font la une des journaux sans en examiner les tenants et les aboutissants. Banks installe la tension avec une maestria impressionnante. Les éléments naturels rajoutent à l'angoisse qui s'installe irrémédiablement. Comment une vie maltraitée depuis l'enfance bascule dans une folie destructrice. Dérangeant, implacable la démonstration vous laisse KO, abasourdi par tant de cruauté gratuite. L'Humain n‘en sort pas grandi. Même si on s'en doutait déjà.


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Lawford, New Hampshire. Il y a ceux qui ne traversent au volant de leurs 4X4 rutilants ce bled pourri oublié du monde que pour y aller chasser le cerf. Il y a ceux qui dédaignent jusqu'à l'existence de trou de bouseux. Et puis il y a ceux qui ne peuvent s'en échapper.
Tel Wane Whitehouse. C'était un beau et bon gars à l'origine Wane, pas particulièrement affuté ni entreprenant mais avec de a droiture et quelques rêves d'ailleurs. Or l'attraction pesante de Lawford couplée à la malédiction familiale dans laquelle l'a engluée à jamais la violence d'un père alcoolique lui ont depuis longtemps coupé les ailes, l'empêchant de s'échapper de ce destin délétère contrairement à son frère Rolfe qui nous raconte, entre distance prudente et compassion douloureuse, comment tout cela ne peut que mal finir.
Le roman est long, lent, gluant, et pourtant Russel Banks nous ferre à travers le personnage de Wane auquel on s'attache, beaucoup en ce qui me concerne, en dépit de ses tares, dont on se désole de comprendre qu'il ne parviendra jamais à se défaire des lourds boulets qui le clouent au sol. Et dont l'évasion finale, quelle que soit cette évasion, est salutaire. Seule pointe de lumière de ce roman d'une noirceur pénible.

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C'est un roman âpre et lourd, sur un homme que personne ne peut sauver de lui-même.
Russell Banks raconte 15 jours de la vie de Wade Whitehouse, shérif d'un patelin perdu du New Hampshire, déchiré entre son ex-femme, sa fille, sa maîtresse, son patron, ses potes de bar, ses parents, et ses innombrables démons. Ca commence le soir d'Halloween, et tout va déjà de travers : sa fille ne veut pas rester avec lui, un homme est tué au cours d'une chasse, sa dent le fait souffrir... Wade a le chic pour pourrir tout ce qui peut être sauvé.
Mais ce roman n'est pas déprimant pour autant. Il est juste fataliste. Wade gâche tout car il est à moitié fou -mais quand même moins que son cinglé de père.
C'est l'Amérique des "hometowns" chères à Bruce Springsteen, ces petites villes peuplées de petites gens qui rêvent juste de normalité. Et même si le style est un peu lent, j'ai trouvé cela très beau.
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Un homme cherche à reconstituer la trame du drame arrivé à son frère Wade. Il revient sur les lieux, interroge, reconstitue les quelques jours ayant précédé l'effondrement de son aîné. Pour les scènes manquantes, il les suppose avec ce qu'il sait de sa psychologie, de leur enfance commune, de leurs parents, de leur communauté, de la violence avec laquelle ils ont été élevés et ont dû se construire. Nous voyons se dessiner le portrait d'un homme à l'équilibre fragile, battu et humilié par son père, négligé par sa mère impuissante et qui, malgré son désir d'amour, ne connaît que la violence et l'alcoolisme en réponse à la moindre douleur, la moindre contrariété. le tableau se répète de génération en génération.
"Affliction", c'est bien ce que l'on ressent à la fin de ce livre, un poids énorme sur la poitrine.
Un roman très noir,donc, mais à l'écriture si profonde et sensible qu'il vous marque pour longtemps. Immense talent de Russel Banks.

Merci Jean-Michel ;-)
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Magnifique roman sur la chute d un homme, dans ce décor blanc de l hiver du new hampshire..petit village où chacun est lié à l'autre, où le pouvoir des uns, les non dits des autres creusent encore plus le puits de Wade, qui sombre déjà, un divorce compliqué, son impossibilité à être le père qu' il voudrait, hanté, marqué par ses rapports avec le sien.. alcoolique à ses heures, foirant tout où presque ce qu'il entreprend..c est un "accident" de chasse aux cerfs qui va le faire "vriller"...anti héros très attachant, l auteur creuse ses personnages, construits des dialogues solides, analyse, décrit, c est très vite addictif, poignant.
Un grand auteur Russel Bank. Assurément.
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Dans une petite localité du New Hampshire, Wade Whitehouse, la quarantaine, est un homme en déliquescence. Divorcé deux fois de la même femme, devenu étranger à sa propre fille que pourtant il adore, il vit dans une caravane et travaille comme ouvrier d'une société de forage et policier municipal à temps partiel. Et petit à petit, il sombre dans l'alcoolisme et la violence (hérités du père) et la dépression, en ruminant ses échecs. L'arrivée de l'hiver et de la neige, qui prive les habitants de Lawford de tout loisir autre que la fréquentation du bar local, n'aide en rien Wade à remonter la pente. Il bascule définitivement le jour où un citoyen en vue est accidentellement tué lors d'une partie de chasse au cerf. Dès lors, dévoré par l'obsession de découvrir un hypothétique assassin, il s'enfonce dans un désert de solitude et de folie, toutes ses tentatives pour en réchapper l'entrainant inexorablement plus profondément vers la déchéance.

Le roman prend la forme d'une enquête rétrospective de Rolfe, le narrateur, frère de Wade, qui cherche à comprendre comment celui-ci en est venu à disjoncter. À travers les témoignages de ceux qui ont connu son frère, Rolfe va reconstituer son parcours et mettre en évidence le poids de la fatalité régionale, sociale et familiale. Avec cette question qui l'obsède en permanence : pourquoi a-t-il, lui, échappé à cette fatalité et pas son frère ?

Affliction est le récit de l'effondrement d'un homme ordinaire, pris au piège d'une vie ratée dès l'enfance, confisquée par la tyrannie paternelle. Pour Russell Banks, il s'agît de montrer l'envers du rêve américain, celui d'un pays où tout est possible, alors qu'ici, dans ce roman, rien ne l'est, et des personnages comme Wade ne pourront jamais se sortir de ce qui a été prédéfini pour eux. A partir d'un banal fait divers, Russel Banks construit un récit qui explore les zones d'ombre qui se trouvent entre l'acte volontaire et irréparable et la fatalité.

C'est sombre, c'est âpre, c'est sans espoir. À ceci près qu'une infime chance subsiste que le protagoniste puisse faire du désastre final sa libération...
Lien : http://descaillouxpleinleven..
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Il est intéressant de savoir que le New Hampshire est à quelques trois cents kilomètres de New York et à un siècle et demi de la civilisation de la grosse pomme. Comme c'est le cas pour notre vieille Europe fanée entre Paris et Saint Malo, entre Milan et Vérone, entre Burgos et Salamanca. N'est-ce pas?

Dans le New Hampshire il y a des villes minables avec des ex cow-boys à peine dégrossis qui passent leur temps à picoler et à foutre sur la gueule de leurs femmes et de leurs enfants mâles.Certains sont morts au Vietnam sans savoir pourquoi. D'autres reviennent de Corée et pourrissent sur tige. Les filles épousent des mormons. Ils sont tous bien occupés à pelleter de la neige, car il fait un temps pourri dans ce coin d'Amérique, comme un peu partout ailleurs, d'après les innombrables lectures que j'ai pu faire sur le sujet.

Cette « affliction » est « The » roman de trop, et c'est dommage que ça tombe sur Russel Bank car j'avais bien aimé « lointains souvenirs de la peau ».
Mais on se fiche bien de ce qui peut arriver à cette bande d'abrutis alcooliques et hargneux, qui bien entendu sont armés jusqu'aux dents et massacrent tout ce qui bouge, animal ou humain. A ce Wade particulièrement crétin qui ne comprend rien à rien.

Le style est aussi lourdingue que la pseudo psychologie des personnages qui se résume à ne rien faire, ne rien penser, agir compulsivement. Parler de style est même exagéré dans le cas de ce pensum qui pèse 485 pages police 6.
Un gros tas de neige "affligeant" qui a du mal à fondre.
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Dans une société américaine désenchantée où règnent l'alcoolisme et la violence familiale, un homme perd peu à peu ses repères. Une peinture sans concession de l'Amérique profonde des classes moyennes, avec ses villages de mobile-homes, ses villes minuscules centrées sur elles-même, ses hivers lent et enneigés qui font sombrer les hommes... Un livre sombre et très bien écrit.
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Russel blank parfois dépose des bombes de chair, de sensibilité. Ce roman est une poudrière. Attention!
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