Citations sur KGI, tome 3 : Mémoire volée (18)
— Laisse-moi deviner : tu as peur des enfants aussi ?
— Pas peur, exactement, répondit-il l’air renfrogné. Je fais très attention quand j’en ai dans les parages, j’ai peut-être quelques appréhensions. Bon d’accord, j’ai une peur bleue des enfants. Pour moi, tous les gamins sont des terroristes déguisés en petites personnes mignonnes.
— J’ai peur quand je vois une femme pleurer, avoua-t-il.
— C’est une chance alors que j’aie pleuré toutes les larmes de mon corps il y a de ça quelques mois, dit-elle en riant.
— Il y a plein de choses qui m’effraient, comme les femmes enceintes par exemple.
Les lèvres tremblantes, elle le regarda de nouveau. La lueur sauvage qu’il avait aperçue dans ses yeux s’était un peu estompée.
— Je commence à avoir l’impression que tu as peur des femmes, point barre.
— C’est l’espèce la plus violente, et imprévisible avec ça. Je préfère être confronté à un sanglier enragé. On ne peut pas tirer sur une femme.
- Non, pas vraiment, dit-elle avec un petit sourire triste. Enseignante, peut-être. Je me verrais bien travailler avec des enfants. J’en ai un peu marre des adultes en ce moment.
- Nom de dieu ! Tu penses vraiment que c’est moins stressant de travailler avec des gamins ? Ma mère et ma belle-sœur étaient toutes deux enseignantes. Je me suis toujours demandé comment elles ont pu conserver leur santé mentale.
- Laisse-moi deviner : tu as peur des enfants aussi ?
- Pas peur, exactement, répondit-il l’air renfrogné. Je fais très attention quand j’en ai dans les parages, j’ai peut-être quelques appréhensions. Bon d’accord, j’ai une peur bleue des enfants. Pour moi, tous les gamins sont des terroristes déguisés en petites personnes mignonnes.
Elle éclata de rire, de son rire un peu rauque qui envoyait des frissons courir le long de son échine. Elle était tellement belle quand elle riait. Elle avait les yeux qui pétillaient et elle brillait alors comme un sapin de Noël. Dommage qu’il ne soit pas doué pour la comédie. Il aurait donné n’importe quoi pour la voir rire encore et encore.
- Ils ne sont pas si épouvantables que ça. Ils ont juste besoin d’attention et d’amour. Comme tout le monde.
- Peut-être. Mais tout le monde ne vient pas dégueuler sur tes chaussures et essuyer son nez plein de morve sur ta chemise.
- C’est pour ça qu’on a inventé les lingettes antibactériennes, dit-elle dans un grand sourire.
- Ma préférence va à l’armure intégrale, marmonna Garrett.
L'amour était un cadeau que le destinataire pouvait accepter et chérir tout en étant libre de le rejeter. Elle ne pouvait que donner sans réserve.
Un homme qui maltraite une femme mérite une mort lente et douloureuse.
Avec Sophie il avait appris à ses dépens qu’il ne fallait sur tout pas sous-estimer les femmes. C’était pourtant exactement ce qu’il avait fait avec Sarah, mais il n’était pas né de la dernière pluie. Putain ! Quelle andouille, mais quel idiot ! Lui, un dur à cuire,un mec balaise, spécialiste des missions dangereuses et il n’était même pas capable de sur veiller une gonzesse sans défense. Quand allait-il apprendre que les femmes n’étaient jamais là où on pensait les trouver ?
- Tu sais ce que j’aime chez toi ? fit-elle en changeant subitement de sujet.
- Mon corps sublime ? réagit-il en clignant les yeux de surprise. Ou les orgasmes incroyables que je te donne ?
- Ouais, c'est ça, dit Sophie tandis que la bénévole s'éloignait. Sois un bon mari et reste à mes côtés sans flipper.
- Sam ne perd rien pour attendre pour ce coup. J'ai reçu une balle à ta place. Il devrait au moins être là pour l'accouchement, il me semble.
- Bonjour! Il y a quelqu'un? cria-t-il en entrant dans la maison. Où est passé tout le monde?
Un sentiment de frustration vint s'ajouter à l'impatience qui le tenaillait. Il n'avait pas le temps de jouer à ça.
- Garrett?
C'était Sophie. Il se retourna et la vit dans l'embrasure de la porte de la cuisine. Elle était tout pâle, les deux mains posées sur son énorme ventre. Il traversa la pièce, inquiet de la voir dans cet état.
- Hé, ça va,ma belle ?
Elle s'agrippa à sa chemise quand il parvint à ses côtés et chancela.
- Non, je veux dire oui, mais le travail a commencé. Il faut que tu m'emmènes à l'hôpital.
Merde il ne manquait plus que ça.
- Où est passé Sam ?
- Je ne sais pas .......
Il parlait en un flot de paroles ininterrompues. Elle lui mit une main sur la bouche pour le bâillonner. Il s’excusait. Dieu du ciel ! Elle remplaça ses doigts par sa bouche et l’embrassa tendrement, lui donnant toute une série de petits baisers doux sur ses lèvres tuméfiées.
Ils restèrent allongés en silence pendant tout un moment, enlacés, échangeant un baiser de temps à autre.
— Que va-t-il se passer maintenant que tu leur as donné l’information qu’ils voulaient ? s’enquit-elle doucement.
— Je leur ai dit que dalle, en fait. J’essayais juste de gagner un peu de temps. Le temps que mon équipe arrive jusqu’à nous. J’ai fait semblant de craquer car d’ici qu’ils découvrent que je ne leur ai servi qu’un tas d’idioties, nous devrions être sortis d’ici.
Il avait l’air si sûr de lui qu’elle reprit confiance.
— Tu as besoin de repos, déclara-t-elle. Tu voudras être en forme pour en découdre avec ton équipe quand ils viendront nous chercher.
— C’est sûr ça, putain, dit-il en riant.
— Garrett ?
— Oui, mon bébé.
— Tu vas bien ? C’est vrai ? Tu n’as pas besoin de me mentir pour que je ne m’inquiète pas. Je veux savoir.
— J’ai déjà été plus en forme lui répondit-il dans un grognement irrité. J’ai déjà connu pire aussi. Ça va aller.
— Tu es un vrai dur à cuire, ajouta-t-elle dans un grognement.
— C’est sûr, ça, putain, s’exclama-t-il en riant.
— Tu sais ce qui me fera envie quand on sortira d’ici ?
— Moi ? À poil ?