AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,09

sur 63 notes
5
6 avis
4
2 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis
Le dernier, mais non des moindres

La Sonate Hydrogène constitue le dernier chapitre du cycle de la Culture, qui s'est en tout étalé sur un quart de siècle et 8 romans (9 si on compte Inversions, 10 en comptant le recueil de nouvelles). Et mille fois hélas, par « dernier », je ne veux pas seulement dire « dernier en date », mais bel et bien « ultime ». Iain Banks, l'auteur, nous a hélas quittés, victime d'une forme rare et très agressive de cancer diagnostiquée très tard. le fan du cycle, dont je suis, attendait donc cet ultime volet avec une certaine émotion, mais aussi avec une certaine appréhension : ce volet final allait-il être à la hauteur des attentes ? Précision importante, l'auteur ne se savait pas (à ma connaissance) malade lors de l'écriture de ce roman, et donc il ne clôt en rien l'histoire de la Culture. Peut-être que, s'il avait vécu plus longtemps, il aurait rédigé un dernier volet au cycle, pour lui donner une certaine forme de conclusion, mais nous n'en saurons probablement jamais rien. Donc, la Sonate constitue « juste » un roman de plus dans l'univers de la Culture.

Ceci étant posé, que vaut ce livre ? Tout est dans le titre de mon commentaire : c'est peut-être, par la force des choses, l'ultime volet du cycle de la Culture, mais en tout cas on peut sans problème le classer parmi les meilleurs romans du cycle.

Pour les connaisseurs du cycle, justement, sachez que la Sonate a pas mal de points communs avec Excession, que ce soit sur la forme (le « tchat » entre Mentaux de vaisseaux) ou une partie du fond (là aussi, un groupe de Mentaux se forme pour enquêter sur des événements inhabituels -précisons qu'il ne s'agit pas de la Bande des Temps intéressants d'Excession, puisqu'elle est explicitement évoquée et mise « hors de cause »-). Ceux qui ont apprécié ce volet du cycle risquent donc fortement d'apprécier la Sonate, tandis que ceux qui ne l'ont pas aimé risquent d'avoir, de fait, un peu plus de mal. La Sonate poursuit d'ailleurs la tendance amorcée à la fin de Les Enfers Virtuels et assez nouvelle chez Banks de faire référence explicitement à des personnages d'autres romans du cycle (jusque là, à part des références assez régulières à la guerre Idirane et le cadre commun -la Culture-, chaque roman était largement indépendant des autres). de même, suivant la tendance initiée dans Les Enfers Virtuels, nous en apprenons plus sur un autre des au-delà (à part les Virtualités) vers lesquels les habitants de la galaxie peuvent se diriger, à savoir la Sublimation (nous en reparlerons).

Autre caractéristique marquante : c'est le roman du Cycle le plus orienté combats et action, à l'exception peut-être d'Une forme de guerre. Combats de vaisseaux, entre drones, androïdes ou même, pour la première fois, impliquant un avatar de vaisseau, il y en a pour tous les goûts et à toutes les échelles. Il est d'ailleurs fascinant de découvrir la puissance d'un avatar, qui n'étaient jusque là jamais entrés en action. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ce sont des « clients sérieux ».
Au niveau des combats de vaisseaux, ceux de la Culture font encore la preuve de leurs considérables capacités, même si, pour la première fois, l'un d'eux perd un combat face à un adversaire pourtant largement inférieur. Comme quoi, même la Culture n'est pas toute-puissante. Remarquons d'ailleurs que même s'il ne prend pas part à l'action, le plus gros vaisseau de la Culture jamais décrit par Iain Banks fait une apparition remarquée : avec ses 200 km de long et ses 13 milliards d'habitants, l'Empiriste fait son petit effet tout de même. Au chapitre nouveautés technologiques, remarquons au passage l'évocation de deux nouveaux types de Mentaux de vaisseaux, une conscience de groupe d'esprits biologiques téléchargés et un mental hybride culture / alien.

Plus qu'un aspect martial renforcé par rapport à la moyenne du cycle, on a aussi le sentiment que le roman est soit plus, soit mieux rythmé que la plupart de ses prédécesseurs. On pourra par contre émettre une légère critique sur la fin, le « grand secret » se révélant au final plus que fade. Mais peu importe, ce qui compte, ce n'est pas la destination, mais le voyage. Et quel voyage ! Un roman du cycle de la Culture, c'est avant tout un panel extraordinaire de machines fabuleuses, d'extraterrestres étonnants, de mondes étranges, de personnages hauts en couleurs et de noms de vaisseaux pittoresques. Sur ce plan, la Sonate constitue probablement le sommet du cycle : plus encore que dans les autres livres consacrés à la Culture, on en prend plein les yeux. La variété des personnages a de quoi laisser rêveur : une militaire à quatre bras, son familier en forme de cape intelligente, un avatar de vaisseau, un androïde persuadé qu'il est dans une simulation tout au long du roman, un individu réputé avoir dix mille ans, un adepte des reconstructions physiques aux goûts disons… extrêmes, etc. Bref, du pur Banks, mais puissance dix même par rapport aux « standards » du cycle.

Un mot sur l'histoire : nous en apprenons désormais beaucoup sur la Sublimation, un procédé dont nous entendions en fait parler depuis le tout début du cycle. Il s'agit d'une méthode consistant, pour une civilisation, à quitter l'espace-temps « normal » pour des dimensions supérieures, autrement inaccessibles, où l'existence est plus riche, plus complète, et surtout éternelle. C'est un concept bien connu en SF, ne serait-ce que chez Clarke. Alors qu'une race cousine de celles ayant formé la Culture va se sublimer, une autre race, comme il est de coutume de le faire en pareil cas, vient lui révéler un secret qu'elle lui cachait avant qu'elle ne parte vers le Sublime. Mais le vaisseau messager est détruit, et pire encore, la faction qui a eu connaissance de l'événement voit son QG détruit… par un vaisseau ami ! Mais le crime ne restera pas impuni, car dans les deux cas, les vaisseaux de la Culture ont bien vu que quelque chose clochait, et ils mènent donc l'enquête. Enquête qui va les mener à travers la moitié de la galaxie vers un membre de la Culture réputé vieux de dix mille ans, et pouvant confirmer le secret. D'où la mise en place d'un groupe de vaisseaux coordinateurs, et les nombreux dialogues entre eux qui parsèment le livre. Bien entendu, les meurtriers vont essayer de cacher leur crime, les espèces en concurrence pour s'emparer de la technologie et des territoires abandonnés post-Sublimation vont en venir aux mains, et qui va se retrouver au milieu ? Mais la Culture bien sûr !

Bref, pour résumer, un très bon ultime roman du cycle de la Culture, rythmé, intéressant, et nous en apprenant plus sur deux grands thèmes, la Sublimation et les origines de la Culture. C'est peut-être un peu facile, mais j'ai envie de conclure en disant que grâce à ce bon texte, nous assistons à une très belle Sublimation… de la Culture. Elle nous manquera, en tout cas.
Lien : https://lecultedapophis.word..
Commenter  J’apprécie          90
La Sonate Hydrogène est l'ultime roman du cycle de la Culture, qui en compte donc au total neuf, auxquels on peut ajouter quelques nouvelles sorties dans L'Essence de l'art. Il en partage l'essentiel des caractéristiques, et des qualités. Iain M. Banks a su renouveler le genre du space opera . Dans ses romans, il y a du souffle, du chatoyant, de l'astucieux, du grandiose. Et aussi de l'humour et une vision. Une vision ? Les civilisations technologiquement très avancées évoquées par Banks ont dépassé, de par le seul effet du progrès technoscientifique, toutes les variantes de l'exploitation de l'homme par l'homme (de l'humanoïde par l'humanoïde, ou de l'alien bizarre par l'alien bizarre, pour être plus exact), les autoritarismes et les totalitarismes, et même, assez souvent, les notions de pouvoir politique, économique ou militaire. La Culture, civilisation principale sur la scène galactique, est une société anarchiste pure, plutôt anarchiste individualiste, dans laquelle des individus autonomes et libérés du travail se regroupent librement selon leurs affinités et leurs projets. Elle est aussi dépourvue de religion et de toute idéologie aliénante. L'anarchie est fille de la science, n'est-ce pas ?
Voilà un écrivain de speculative fiction optimiste, bien dans la tradition inaugurée par H.G. Wells, l'ancêtre spirituel de tant d'auteurs britanniques. Ce qui ajoute beaucoup au plaisir ressenti à le lire.
Commenter  J’apprécie          40
9ème et sans doute hélas ultime roman de la "Culture" : apothéose de la curiosité moteur de la vie.

Publié en octobre 2012, le neuvième roman du cycle de la Culture pourra (hasard de l'écriture...) faire figure d'apothéose pour Iain M. Banks. Pas nécessairement en termes de pure qualité narrative ("Une forme de guerre" reste difficile à égaler) ou de machiavélisme noir de l'intrigue ("Excession" ou "Des enfers virtuels" sont de sérieux concurrents), mais parce que cet (hélas très probablement...) ultime roman met sans doute en scène le coeur même de la Culture, ce qui au fond la fait exister et avancer, à savoir la curiosité comme art de vivre et de penser.

Les Gzilt, une civilisation fort proche et d'un niveau technologique sensiblement équivalent à la Culture, qui furent même, des centaines d'années auparavant, au nombre des systèmes ayant discuté ensemble de la fondation de la Culture elle-même, avant finalement de décliner poliment l'offre qui leur fut faite de se joindre au creuset en création, se préparent à "sublimer", à rejoindre ce stade ultime des populations qui ont tout vu, tout entendu, tout fait, et qui aspirent collectivement à se dissoudre dans ce mystérieux nirvana où les ont précédé tant d'autres civilisations du plus haut niveau de technologie et de maturité.

Une jeune réserviste de l'Armée (dans cette société Gzilt qui présente le curieux miroir militaro-techno-démocratique du communisme libertaire de la Culture, tout citoyen ou presque est réserviste), avant tout musicienne en voie de réaliser, juste avant la Sublimation, l'oeuvre de sa vie, à savoir une exécution parfaite de la légendaire et réputée injouable sonate Hydrogène du compositeur T.C. Vilabier, va se trouver bien malgré elle entraînée dans un tourbillon totalement frénétique, à quelques jours du point final de sa civilisation, engendré par une folle quête de vérité "in extremis", où l'on découvrira à ses côtés le jeu forcené des factions gzilt ayant décidé de promouvoir envers et contre tout la sublimation, l'étrange périple d'un ermite de la Culture à la longévité surprenante, et qui pourrait à ce titre détenir dans sa monstrueuse mémoire des secrets fondateurs que l'on croyait oubliés de tous, et enfin, toujours, le charme et le ravissement d'un groupe informel d'IAs de la Culture (lointaine réminiscence des cercles ad hoc d' "Excession") bien décidés à SAVOIR et COMPRENDRE ce qui se passe...

Banks étant un vrai romancier, les réflexions intenses qu'engendre la lecture ne sont jamais chez lui présentées en digressions indigestes ou en bavardages d'essayiste, mais bien tissées dans la trame même du récit : rôle social et psychologique d'un outre-monde, fatigue morale d'une civilisation, inventivité et curiosité comme moteurs (et au passage, comme condition nécessaire de la possibilité d'IAs fortes et bonnes, pour verser sa pièce au débat "Strong AI / Friendly AI" qui continue à enflammer cogniticiens, prospectivistes et chercheurs en singularité)... tout cela nous rappelle une fois de plus que Banks, pour avoir choisi un "théâtre des opérations" situé "ailleurs et demain", et comptant parmi les plus flamboyants, efficaces et intelligents des space operas, nous parle toujours et avant tout d' "ici et maintenant".

Banks est grand, je le savais, et il ne m'aura donc jamais déçu.
Commenter  J’apprécie          40
Abandonné ! L'univers est certes intéressante et l'histoire aussi, mais c'est juste trop long ! L'auteur donne l'impression de vouloir absolument gonfler son livre ou de se regarder écrire. Et ce n'est pas parce que j'ai du temps que j'ai du temps à perdre. C'est dommage car je pense que ça gâche le livre, surtout que c'est le dernier tome de la Culture. Les écrivains, faut pas trop écrire, seulement trouver l'équilibre.
Commenter  J’apprécie          30
Une lecture que je vous conseille si vous aimez le Space Op. Sans être, à mon goût, le meilleur volume du cycle de la Culture, vous pouvez sans hésiter vous lancer dans sa lecture que ce soit pour découvrir cette saga ou pour continuer, comme moi, à lire cette écrivain de talent.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
Commenter  J’apprécie          30
Un livre de SF Space Opera écrit par Iain Banks. Autant dire que ce bouquin est chargé d'une émotion toute singulière puisqu'il termine le cycle de la Culture et qu'il est le dernier écrit par l'auteur.
Ce véritable monument, car c'en est un, se lit vite malgré ses 740 pages, le style est accessible et c'est fichtrement épique et prenant. Néanmoins, comme souvent avec Banks, c'est le début qui coince un peu, le temps pour l'auteur de poser les bases de sa narration. Il faut admettre l'idée d'être un peu perdu pendant les 50-100 1eres pages. Ensuite, c'est du bonheur en pack de 12.
Le synopsis tourne autour d'un des concepts phares de l'auteur : la sublimation qui désigne le processus, pour des individus, des sociétés voire des civilisations entières, de quitter le monde réel en se "téléportant"/"numérisant" dans un monde virtuel où ils deviennent des êtres éthérés (à priori) immortels. Ce concept, abstrait aux 1ers abords, connaît un regain d'estime car il fait écho au principe actuel (mais non récent) du métavers.
Le chapitrage est construit comme un compte à rebours à 23 jours de la sublimation de la civilisation des Gziltes. En toute logique cette sublimation devrait se dérouler sans encombre mais c'est sans compter sur l'imagination débordante de Iain Banks. Il nous mène dans un récit truculent, avec de l'action, des intrigues, du suspense et un imbroglio politico-diplomatique où se croisent des personnages hauts en couleurs comme Vyr Cossont aux 4 bras, M.QiRia l'homme qui avait 10 000 ans et bien entendu les vaisseaux essentiels dans ce tome. Chez Banks les vaisseaux sont des individus à part entière car incarnés par leur IA (appelée Mental) qui elle même possède ses propres avatars. Un vrai coup de génie, et l'auteur les bichonne avec des noms "à coucher dehors" (N'allez Pas Confondre, Chutes de Pression, C'est Toujours Mieux Que de Bosser...) ce qui les rend sympathiques.
Enfin, pour un livre publié en 2012, on s'étonne des idées visionnaires de l'auteur qui flirte avec le concept de métavers, évoque de façon moderne le principe du uploading, ou s'interroge sur le "Problème des Sims" (sic) : dans une simulation, plus on crée des êtres virtuels réalistes, qui ressemblent de plus en plus à des êtres réels, plus se pose le problème de leur statut. Une réflexion qui commence justement à pointer son nez dans l'univers des jeux vidéo (les PNJ dans les "meuporg" ont-ils des droits ?) et dans celui du métavers (statut juridique des avatars).
En somme, un superbe livre de SF qui, par son rythme épique qui vous tient en haleine, ses concepts futuristes qui tiennent la route, ses réflexions sur le devenir de l'humanité (et de l'IA) , est à ranger directement dans le panthéon des meilleurs ouvrages du genre.
Commenter  J’apprécie          20
Dernier des tomes de la Culture, cette sonate hydrogène m'a plongé dans un état d'esprit étrange dont je parlerai ... après vous avoir un peu raconté l'histoire.Autour de la Culture, il y a d'autres civilisations tout aussi avancées. Parmi celles-ci, les Gzlitres sont considérés comme des amis, essentiellement parce qu'ils ont failli faire partie des géniteurs de ladite Culture.Aujourd'hui, les Gzlitres subliment, ou plutôt franchissent la singularité, ou passent à un niveau supérieur de réalité. Bref, ils disparaissent de l'espace conventionnel. A cette occasion, certains secrets sont révélés. Dont l'un qui concerne leur livre religieux le plus important. Certains veulent voir cette révélation aboutir, et d'autres non, bien sûr. Au mileu de tout ça, Vyr Cossont, colonel réserviste, mélomane avertie, va être envoyée à la recherche d'un Culturien qui aurait participé à la création de la Culture, et en saurait plus sur ce secret. Et la sonate hydrogène là-dedans ? Si je vous en parlait, je gacherai, je pense, l'une des parties essentielles de la lecture dune oeuvre de [a:Iain M Banks|5807106|Iain M. Banks|https://d.gr-assets.com/authors/1352410520p2/5807106.jpg] : la surprise, l'inattendu.Je disais plus haut que ce livre m'avait conduit à un étrange état d'esprit. Et c'est vrai : [a:Iain M Banks|5807106|Iain M. Banks|https://d.gr-assets.com/authors/1352410520p2/5807106.jpg] est mort il y a peu, et ce roman est réellement le dernier tome du cycle de la Culture. En effet, malgré un certain renouveau du space op, je ne crois pas qu'on puisse voir émerger un jour un talent semblable à celui de l'écossais. Je ne dis pas qu'il atteint un pinacle insurpassable. Je dis que sa voix, sa façon de traiter les multiples altérités accessibles dans le cadre d'une hypercivilisation pan-galactique est authentiquement unique. Et on s'en rend compte à nouveau dans ce roman qui multiplie, je trouve, les tours de force.Vous cherchez des décors absolument baroques, totalement inconcevables, et pourtant absolument présents ? Il y en a de la première page (une écharde de planète parfaitement rendue par la couverture de Manchu) au dernier chapitre, avec toutefois une ... oh bon sang, je viens de réaliser un truc que je dois vous dire. La sonate hydrogène nous parle donc d'un atome contenant un proton et un électron. Et le décor est à l'avenant : - une base spatiale en orbite très basse autour d'une planète, et tournant à une vitesse folle - un dirigeable circulant dans les tunnels d'une ville ceinturant l'équateur d'une planète - et une microrbitale (je laisse Banks vous raconter les détails)Ces décors ont en commun, d'une certaine façon, leur analogie avec l'hydrogène. Et je suis sûr que si je creuse, je verrai ce schéma dans d'autres parties du roman.Et je regretterai encore plus la disparition de l'auteur.Quant au récit, qui marie un peu d'action, beaucoup de contemplation, et tout autant d'introspection, je dirai qu'il es parfaitement banksien. Et en plus, en plus, les mentaux font assaut de politique et de groupe de pression, rappelant d'une façon évidente mais subtile, qu'[b:Excession|12013|Excession (Culture, #5)|Iain M. Banks|https://d.gr-assets.com/books/1288930712s/12013.jpg|1494164] était avant tout une critique de la manipulation politique, mais effaçant toutefois ce côté un peu cynique au profit d'une réflexion sur la connaissance en tant que pouvoir.En vérité, je pourrai en dire encore bien des choses, et c'est bien tout le problème de l'oeuvre de [a:Iain M Banks|5807106|Iain M. Banks|https://d.gr-assets.com/authors/1352410520p2/5807106.jpg] : elle me plonge dans la réflexion, l'émerveillement, l'introspection, le tout en même temps, avec tellement de facilité et de puissance que c'en est désarmant.Autrement dit, je suis fan, définitivement. Tellement même, que j'envisage de lire les oeuvres hors SF de [a:Iain Banks|7628|Iain Banks|https://d.gr-assets.com/authors/1374456581p2/7628.jpg]
9782910899349"
Commenter  J’apprécie          21
Il y a un homme presque immortel qui s'est fait greffer des oreilles à la place des yeux , il y a une femme à quatre bras qui exécute une oeuvre injouable sur un instrument unique ,il y a un homme avec 53 pénis et quatre coeurs , il y a un vaisseau spatial nommé « Juste la notice de lavage dans la riche tapisserie de la vie » , toute la dinguerie logique et l'humour décalé de Iain Banks qui va bien me manquer et l'impression que cette histoire de civilisation qui effectue un suicide collectif ou ,qui sait, une entrée au Paradis n'est pas sans rapport avec la fin imminente de la vie de l'auteur .
Commenter  J’apprécie          20
Écrivain prolifique et génial, (consacré sixième meilleur auteur britannique de tous les temps dans un sondage de la BBC), Iain M Banks s'est éteint le 9 juin 2013 suite à un cancer foudroyant.
ain se savait-il condamné ? On pourrait le penser quand on songe que la Sublimation est l'arrière plan métaphysique de LA SONATE HYDROGÈNE. Cependant, la Sublimation hante une bonne partie du Cycle et il n'est pas étonnant qu'il se penche sur ce passage à une autre dimension sans rien en dire car comme le dit l'un des protagonistes : parler de Sublimation à une I.A. même surpuissante revient à expliquer la beauté d'une mélodie d'opéra à une guêpe.
Il ne faut voir en LA SONATE HYDROGÈNE aucune conclusion définitive du cycle de la Culture mais un roman qui s'insère dans la trame et qui montre à quel point Banks a mûri son univers sur 25 ans.
LA SONATE truste le haut du panier sidéral. Si elle n'atteint pas le niveau du SENS DU VENT, le chef d'oeuvre de la Culture ou encore L'USAGE DES ARMES le plus diaboliquement construit, il s'agit peut-être du chapitre le plus burlesque de la saga. Comme toujours, l'imagination sous stéroïde est au pouvoir. Qu'on en juge :
- L'héroïne s'est fait greffer une paire de bras supplémentaire pour pouvoir jouer correctement la Sonate Hydrogène, morceau censé représenter la complexité des atomes composant l'univers dont l'hydrogène. Un morceau de musique célébrant la pureté et la beauté du cosmos mais qui se révèle aussi dissonant qu'un ongle sur un tableau avec Céline Dion jodlant une chanson à boire en fonds musical.
- Un groupe de vaisseaux de la Culture enquillant les noms improbables : le J'ai Vu de la Lumière Et Je Suis Entré ou bien encore le C'est Toujours Mieux Que Bosser etc (un gros etc). Sans oublier le N'allez Pas Confondre... Dont le nom entier est le plus réussi du cycle.
- La description hallucinée d'un ballon dirigeable rassemblant les futurs Sublimés dans une sorte de partouze géante et continue les cinq années précédant la Transition. le capitaine de Zeppelin qui s'est fait installer trois coeurs supplémentaires pour pouvoir alimenter la trentaine de pénis auxiliaires greffés sur l'ensemble de son corps... Et bien... C'est quelque chose.
Etc, etc.
Banks ne se départit pas de ce ton décalé, cette musicalité qui fait dire que son space tient parfois autant du cake que de l'opéra. La causticité rigolarde de la plume ne masque pas totalement la profondeur de Banks qui ne manque jamais de s'interroger sur le Sens de tout ça, sur les limites et les dangers d'une toute puissance technologique. LA SONATE HYDROGÈNE est clairement le plus "baston" des romans Culturiens, ça fighte méchamment. La plume de Iain fait encore une fois merveille pour donner vie à ces combats épiques, même si, je l'avoue, ce n'est pas ce que je préfère.
In fine, on ne peut que constater que Banks évacue quelque peu son dénouement et que le grand secret ressemble à un têtard rouillé. Mais peu importe, le voyage compte bien plus que la destination, la route empruntée que le point de vue final.
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
Commenter  J’apprécie          20
Le dernier livre de la Culture.
Sublimation, immortalité alors que l'écrivain se meurt d'un cancer, Iain règle ses comptes non sans humour avec la vie.
Ce n'est pas le plus fluide des romans du cycle, il m'aura fallu du temps pour le finir, les débats entre IA, des fois peuvent être éprouvants même s'ils sont au final essentiels à cette histoire.
Deux lectures, peut-être, même une troisième, seront nécessaire pour tout absorber dans ce pavé.
A lire absolument, même s'il n'est pas des plus aisé.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (200) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4856 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}