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Critique de micetmac


En SF, il en est comme à las végas, le Banks gagne toujours.
LE SENS DU VENT est le cinquième opus que cet auteur situe dans l'univers de la Culture et c'est l'un des plus réussi.

la Culture. Il s'agit d'une société pan galactique qui regroupe à vue de poil 30.000.000.000.000 d'habitants. Trente mille milliards. La Culture présente plusieurs caractéristiques :
- Elle est technologique. A un stade très avancé. Ce qui lui a permis de résoudre bien des couillos in the potage : plus de problèmes d'énergie, de ressources. Plus de pauvreté non plus, c'est les 30 Glorieuses au stade ultime et illimitée sans date de péremption. En outre la mort est une donnée très relative. Les modifications génétiques allongent l'existence au delà de l'imaginable et confère une quasi immortalité.
- Elle est hédoniste. Les races composant la Culture ne connaissent pas le travail, ni la propriété (quasiment). La gestion de cet immense conglomérat a été confiée à des Intelligence Artificielles : Les Mentaux. Ces derniers se présentent sous la forme de petits drones ou bien encore de vaisseaux spatiaux, parfois gigantesques (plusieurs centaine kilomètres de long, large, profondeur et toutikiki)
- Elle est égalitaire : toutes les races humanoïdes, tentaculaires, insectoïdes (etc.) sont égales entre elles.
- Elle est tolérante. A l'extrême. Tout est permis à condition de respecter quelques règles : on ne massacre pas, on ne tue pas, on n'asservit pas. Ce qui ne va pas sans poser quelques soucis avec des races belliqueuses.
- Elle est pacifique. En théorie la Culture se garde d'intervenir dans les affaires de ses voisins. En théorie seulement. Si Elle estime que des sociétés autres contreviennent à ses valeurs, elle intervient et entreprend d'englober les récalcitrants. La Culture ne détient pas officiellement d'armée régulière mais ses différents types de vaisseaux sont pour la plupart armés jusqu'aux cales.
- Elle est hypocrite. La Culture suborne, corrompt et agit discrètement dans son sens. Elle a pour cela un moyen imparable le Contact qui évalue les civilisations nouvellement découvertes et son discret bras armé les CS pour Circonstances Spéciales : les services secrets de la Culture. Redoutables. le MOSSAD puissance millananawak au carré. de plus elle peut compter sur une avance technologique certaine sur ses différents adversaires.
- Elle est ennuyeuse. Les habitants de la Culture sont guettés en permanence par l'inanité, le questionnement vain, "qu'est ce que je vais bien pouvoir faire ce prochain bicentenaire ?". Certains s'enivrent de plaisirs licencieux, d'autres se tournent vers les CS. Les personnages de Banks sont toujours ainsi à la marge de la Culture, toujours ambivalents par rapport à Elle. Et souvent broyés par Elle.
Et je vais m'arrêter là.... Parce que je pourrais continuer encore et encore. Vous narrer les VSG, vaisseaux spatiaux Généraux (vaisseaux mondes), vous parler de la sublimation, etc.

LE SENS DU VENT est, comme souvent chez Banks, un modèle de construction démoniaque. Nous sommes d'abord perdus, largués et puis la force inexorable de la plume, la logique des flash-back insérés dans la trame narrative, les histoires parallèles confortant la vision du mathématicien Gauss que lesdites parallèles finissent toujours par se rejoindre.... Nous nous retrouvons à la fin bluffé et l'esprit clair. A vrai dire LE SENS DU VENT m'a fait penser à du John le Carré, période LA TAUPE ou LES GENS DE SMILEY pour ce sens du récit, du tempo et du brio.
Le plus de Banks est qu'il lâche la bride à une imagination sur-multipliée Que ce soit la description de l'Orbitale, des races aliens, de formes de vies totalement improbables (?) et furieusement poétiques, telles les Bethonosaures, immenses dirigeables organiques avec tout un écosystème sur la couenne.
L'humour, pince sans rire, est toujours là. La dérision de Banks, son "j'sais bien que ça a l'air totalement cintré...", les dialogues incongrus, absurdes ; le systématisme à éviter ou dévoyer les poncifs du space opéra...
Mais ce livre, celui là précisément, a un supplément d'âme niché dans ses paragraphes. Il est poignant. La douleur de Quilan qui a perdu sa compagne n'est pas du tout lointaine et improbable. L'amour et le deuil se contrefoutent de la barrière des espèces.
Cet opus est l'un des meilleurs que j'ai lu du cycle de la Culture, l'un des meilleurs que j'ai lu tout court. Banks est définitivement un grand écrivain.
Lien : http://micmacbibliotheque.bl..
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