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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne me lasse pas des romans du cycle de la Culture, et le dernier que j'ai lu me semble toujours le meilleur, depuis que j'ai entamé la série avec L'homme des jeux. le sens du vent n'échappe pas à la règle.

On retrouve ici la légère ironie qui rend la lecture savoureuse. L'auteur n'hésite pas à se moquer des humains de la Culture, hédonistes, vains, toujours à la recherche de sensations fortes pour échapper à l'ennui. On pourrait y voir sans doute l'aboutissement optimiste de la civilisation humaine telle que nous la connaissons, débarrassée des luttes de pouvoir, de l'avidité, de la violence, du manque, des maladies, et de la pauvreté. Et, la plupart du temps, de la mort. Ce qui laisse du temps pour se consacrer à de très longues vies de loisirs, et corollairement donc, d'ennui.

Mais il n'est pas en reste avec les Mentaux et autres drones, souvent farfelus, susceptibles, retors, jamais en reste pour les coups tordus et les billards à bandes infinies, tant et si bien que nos petites intelligences humaines s'y perdent un peu.

Un des attraits principaux des romans du cycle de la Culture réside dans les rapport entre les civilisation Impliquées (en gros, les plus évoluées) dont fait partie la Culture, et les civilisations qui, techniquement et/ou moralement, n'ont pas atteint ce stade.

S'il n'y avait pas les autres, et l'existence de Contact et de Circonstances spéciales, sortes d'officines d'espionnage et de contre-espionnage pour la seconde sous couverture de la diplomatie de la première, on s'ennuierait ferme. Toute la saveur des intrigues réside donc dans ces contacts entre civilisations, ce qui permet à Iain M. Banks d'aborder nombre de thèmes philosophiques, psychologiques ou moraux dans chacun de ces romans. L'existence de l'autre permet toujours de se sentir exister et de se comprendre soi-même.

Le sens du vent explore les conséquences de l'ingérence d'une civilisation dans l'évolution d'une autre, la perte, le deuil, la vengeance et la culpabilité. le tout sur fond d'intrigues digne de romans d'espionnage, la question étant toujours de savoir qui roule pour qui, et à qui profite le crime. Question laissée en suspens, sans doute pour être mieux reprise dans un opus suivant.
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Les cinquante milliards de citoyens de l'Orbitale de Masaq', dans la Culture, passent l'essentiel de leur temps dans des successions de soirées, d'événements mondains, ou bien à pratiquer des sports extrêmes comme le rafting sur coulée de lave ou les sports de glisse sur des dunes de sables aux dimensions titanesques, pour pimenter leur vie ou recréer artificiellement des échantillons de terreurs que l'état d'avancement de la Culture a permis d'éradiquer.

Venant du monde de Chel et réfugié volontaire sur l'orbitale de Masaq', le compositeur chelgrien Mahrai Ziller, musicien prodige universellement reconnu, a choisi l'exil, dénonçant avec violence le système des castes de Chel. D'une renommée immense, il est devenu un observateur aguerri de la Culture.

Le Major Quilan, lui, n'a plus envie de vivre depuis la disparition de sa femme Worosei dans la guerre civile entre castes du peuple chelgrien.
Avec beaucoup d'embarras et une volonté de réparation, la Culture a reconnu avoir manipulé les chelgriens dans des manoeuvres qui ont malheureusement conduit à cette guerre civile désastreuse.
Quilan est sélectionné par les chelgriens pour une mission à haut risque dont il ignore le contenu – officiellement pour convaincre le compositeur Ziller de revenir dans le monde de Chel – en réalité pour ce qui va s'apparenter à une revanche génocidaire.

A travers les paysages grandioses de l'Orbitale de Masaq', les fils de l'intrigue se nouent avec maestria, agrémentés de flashbacks et des nombreux personnages vivants ou sublimés (ceux qui abandonnent l'univers matériel pour devenir des « âmes »), avec, tout au long du roman, Ziller et Quilan qui taquinent comme des mouches du coche les atermoiements de la Culture, cette société oisive, démocratique et technologiquement finalement toujours dominante.
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Le seul volume du cycle de la Culture que je n'avais pas lu . C'est toujours très bon ,une sorte de 11 septembre galactique avec réflexion sur la vengeance et le terrorisme et toujours une incroyable capacité d'invention de civilisations , d'espèces et de paysages.Et encore cet humour si particulier …qui nous manquera.
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En SF, il en est comme à las végas, le Banks gagne toujours.
LE SENS DU VENT est le cinquième opus que cet auteur situe dans l'univers de la Culture et c'est l'un des plus réussi.

la Culture. Il s'agit d'une société pan galactique qui regroupe à vue de poil 30.000.000.000.000 d'habitants. Trente mille milliards. La Culture présente plusieurs caractéristiques :
- Elle est technologique. A un stade très avancé. Ce qui lui a permis de résoudre bien des couillos in the potage : plus de problèmes d'énergie, de ressources. Plus de pauvreté non plus, c'est les 30 Glorieuses au stade ultime et illimitée sans date de péremption. En outre la mort est une donnée très relative. Les modifications génétiques allongent l'existence au delà de l'imaginable et confère une quasi immortalité.
- Elle est hédoniste. Les races composant la Culture ne connaissent pas le travail, ni la propriété (quasiment). La gestion de cet immense conglomérat a été confiée à des Intelligence Artificielles : Les Mentaux. Ces derniers se présentent sous la forme de petits drones ou bien encore de vaisseaux spatiaux, parfois gigantesques (plusieurs centaine kilomètres de long, large, profondeur et toutikiki)
- Elle est égalitaire : toutes les races humanoïdes, tentaculaires, insectoïdes (etc.) sont égales entre elles.
- Elle est tolérante. A l'extrême. Tout est permis à condition de respecter quelques règles : on ne massacre pas, on ne tue pas, on n'asservit pas. Ce qui ne va pas sans poser quelques soucis avec des races belliqueuses.
- Elle est pacifique. En théorie la Culture se garde d'intervenir dans les affaires de ses voisins. En théorie seulement. Si Elle estime que des sociétés autres contreviennent à ses valeurs, elle intervient et entreprend d'englober les récalcitrants. La Culture ne détient pas officiellement d'armée régulière mais ses différents types de vaisseaux sont pour la plupart armés jusqu'aux cales.
- Elle est hypocrite. La Culture suborne, corrompt et agit discrètement dans son sens. Elle a pour cela un moyen imparable le Contact qui évalue les civilisations nouvellement découvertes et son discret bras armé les CS pour Circonstances Spéciales : les services secrets de la Culture. Redoutables. le MOSSAD puissance millananawak au carré. de plus elle peut compter sur une avance technologique certaine sur ses différents adversaires.
- Elle est ennuyeuse. Les habitants de la Culture sont guettés en permanence par l'inanité, le questionnement vain, "qu'est ce que je vais bien pouvoir faire ce prochain bicentenaire ?". Certains s'enivrent de plaisirs licencieux, d'autres se tournent vers les CS. Les personnages de Banks sont toujours ainsi à la marge de la Culture, toujours ambivalents par rapport à Elle. Et souvent broyés par Elle.
Et je vais m'arrêter là.... Parce que je pourrais continuer encore et encore. Vous narrer les VSG, vaisseaux spatiaux Généraux (vaisseaux mondes), vous parler de la sublimation, etc.

LE SENS DU VENT est, comme souvent chez Banks, un modèle de construction démoniaque. Nous sommes d'abord perdus, largués et puis la force inexorable de la plume, la logique des flash-back insérés dans la trame narrative, les histoires parallèles confortant la vision du mathématicien Gauss que lesdites parallèles finissent toujours par se rejoindre.... Nous nous retrouvons à la fin bluffé et l'esprit clair. A vrai dire LE SENS DU VENT m'a fait penser à du John le Carré, période LA TAUPE ou LES GENS DE SMILEY pour ce sens du récit, du tempo et du brio.
Le plus de Banks est qu'il lâche la bride à une imagination sur-multipliée Que ce soit la description de l'Orbitale, des races aliens, de formes de vies totalement improbables (?) et furieusement poétiques, telles les Bethonosaures, immenses dirigeables organiques avec tout un écosystème sur la couenne.
L'humour, pince sans rire, est toujours là. La dérision de Banks, son "j'sais bien que ça a l'air totalement cintré...", les dialogues incongrus, absurdes ; le systématisme à éviter ou dévoyer les poncifs du space opéra...
Mais ce livre, celui là précisément, a un supplément d'âme niché dans ses paragraphes. Il est poignant. La douleur de Quilan qui a perdu sa compagne n'est pas du tout lointaine et improbable. L'amour et le deuil se contrefoutent de la barrière des espèces.
Cet opus est l'un des meilleurs que j'ai lu du cycle de la Culture, l'un des meilleurs que j'ai lu tout court. Banks est définitivement un grand écrivain.
Lien : http://micmacbibliotheque.bl..
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C'est pour assouvir sa volonté manifeste de s'occuper des affaires des autres que la Culture a depuis longtemps créée la section Contact. Cette entité est là pour influer, à de plus ou moins grand degré, l'évolution des sociétés dites "impliqués" (comprendre impliqué dans l'avenir de l'Univers car ayant une avancé technologique suffisante). Souvent cette ingérence marche très bien. Parfois non. Ça a été le cas pour les Chelgriens, une société stable mais avec un système de caste très rigide, qui a vu l'influence de la Culture les conduire à une guerre civile dévastatrice. L'un des plus grand échec de la Culture qui garde en elle un grand sentiment de culpabilité. Les Chelgriens eux, ayant appris la responsabilité de la Culture dans cette guerre, gardent envers elle un terrible ressentiment. C'est quelques temps après la fin de la Guerre civile sur Chel que se passe l'histoire de ce livre. Sur l'Orbitale de Masaq' s'est réfugié depuis longtemps un compositeur de renom Chelgrien, Ziller, qui cherchait à fuir ses semblables et leur système de caste. Un jour les Chelgrien envoient Quilan, un vétéran de la guerre des castes qui a bien du mal à se remettre de la perte de sa compagne à Masaq' avec comme mission, officiellement, de convaincre Ziller de rentrer chez lui. Officiellement.

Bon, le résumé est déjà un peu long, et pourtant très succin en vérité. Je ne parle pas de personnage important et je n'approfondie pas grand chose. En vérité j'avais commencé, mais c'était brouillon, trop long, assez dur à comprendre si on a pas soit même lu le livre. Pas assez en forme peut petre ? Bref, en gros, c'est un livre assez dense. L'histoire se passe principalement sur Masaq' et change de point de vu régulièrement. Les fils de l'intrigues se dénouent lentement, notamment au gré des flash back de Quilan qui découvre en même temps que nous les vrais raisons de sa présence sur Masaq'. Les relations entre les différents personnages sont très bien approfondis et les questions philosophiques très présentes. le livre garde en toile de fond, comme un échos sourd, l'horreur de la Guerre. Clairement le plus sombre du cycle, l'histoire de Quilan par exemple est très profonde et émouvante. Pour autan l'humour, très britannique, n'a pas totalement disparu. Avec ça on retrouve le sens de l'émerveillement typique du cycle, en encore plus incroyable ici; une terrible imagination et une société très cohérente malgré un aspect extrêmement futuriste où tout semble possible. En fait, il y a tout dans ce livre. le plus complet, intelligent, et sincère du cycle que j'ai pu lire pour l'instant. Et un des tout meilleurs qui soit dans le genre. En plus, Banks oblige, c'est très bien écrit.

Comme toujours en SF, difficile de ne pas voir les influences de faits passés ou contemporains dans l'inspiration du contexte de cette histoire. Au pire, le livre est dédié aux vétérans de la guerre du Golf, pour ceux qui n'auraient pas compris. Mais Banks évite tout manichéisme et ici encore il est bien difficile de juger la Culture dans toute sa variété et sa complexité. Les questions philosophiques que pose le livre, évidentes ou sous-jacentes, sont nombreuses et sont parfaitement intégrées au récit.

Une réussite totale. Une ambiance terrible, une histoire très émouvante et intelligente, des relations entre personnage fouillées, une imagination débordante, des petites touches d'humours qui font mouche, une structure narrative inventive et non-linéaire, des surprises, des questionnements philosophiques et sociétales dans un récit plutôt intimiste et une écriture soigné au vocabulaire varié. Un livre qui vous colle à la peau et que vous n'êtes pas prêt d'oublier. Une référence absolu du space opéra.
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Sur l'orbitale Masaq', le Central a commandé au compositeur Ziller Mahraï une symphonie dont la note finale doit résonner lorsque la lumière d'une nova de plus de huit cents ans atteindra l'habitat. Souvenir de la guerre contre les Idirans, souvenir de l'extinction de plusieurs planètes, les deux novae qui ouvrent et clôturent le roman sont le lancinent souvenir de la participation du Mental de Masaq à la guerre.
Se greffe sur ces anciennes cicatrices celles bien plus récentes d'une intervention de la Culture dans la civilisation chelgrienne, dont Ziller s'est volontairement exilé des années auparavant. Une intervention qui désireuse de mettre un terme à un système de castes profondément inégalitaire a abouti à une guerre civile de cinquante jours au cours desquels batailles et massacres ont opposé les Chelgriens. Durant cette guerre, le Major Tibilo Quilan a perdu irrémédiablement son épouse, elle aussi major dans la même unité. Il ne se remet pas de cette perte, lui qui a failli mourir durant la bataille ne souhaite que mourir. Aussi accepte-t-il la mission suicide qui lui est confiée et qui doit le conduire sur Masaq' afin de convaincre Ziller Mahraï de regagner l'espace chelgrien. Or, la Culture de repend très officiellement d'avoir été la cause de la Guerre des Castes.

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Le cycle de la culture de Banks est (presque toujours) une merveille d'intelligence. le sens du vent n'échappe pas à son brio et rejoint mes préférés de la série, à savoir : L'usage des armes et bien sûr L'homme des jeux.
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Est-ce que je vais choquer quelqu'un en disant que Banks, une fois n'est pas coutume, a écrit du lourd ?
Non, évidemment que non.
Toujours dans le cadre de la Culture, nous y suivons un Chelgrien, Ziller, exilé sur l'orbital Masaq', qui se retrouve mêlé à une histoire bien sombre de revanche, d'amour, de trahison, et de politique. En effet, la Culture a, près de 800 ans auparavant, utilisé les Chelgriens dans leur guerre contre la race des Idirans, ce qui a provoqué une guerre civile chez les Chelgriens, et donc beaucoup de morts. Un émissaire, Quilan, qui a perdu sa compagne dans le conflit, est envoyé sur Masaq' afin de se venger de la Culture.
Il fait beaucoup écho à Consider Phlebas, le premier livre du cycle, au vu des thèmes abordés: vengeance, haine, pardon, regret, des thèmes très forts, avec une histoire toujours aussi prenante. du grand Banks !
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Superbe ! Sur les anciens combattants et leurs traumatismes, le progrès technologique ne fera pas disparaître la conscience, la culpabilité, les émotions...
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