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Pierre Furlan (Traducteur)
EAN : 9782868696724
380 pages
Actes Sud (10/08/1993)
3.61/5   136 notes
Résumé :
Prodigieux écrivain, "story teller" né, Russell Banks nous donne avec ce Livre de la Jamaïque, un superbe polar ethnographique qui réinvente toute la sensualité et tous les vertiges de l'île du reggae. Le narrateur, un universitaire américain, est venu enquêter sur le monde des Marrons, ces descendants des guerriers Achantis qui vivent en autarcie dans la brousse jamaïcaine. L'image de poster va se transformer en cauchemar lorsqu'un Marron innocent est accusé d'un c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Voyage dans le sud, au coeur de la Jamaïque (au moment où les voyages à l'extérieur du pays sont fortement déconseillés…)

Un livre que j'avais commencé mais abandonné il y a quelques années. J'avais alors cru prendre un polar léger pour la route et je m'étais égarée plutôt dans les descriptions de la société jamaïcaine. C'est pourtant ces mêmes descriptions qui m'ont plu cette fois, comme quoi notre appréciation dépend des attentes et de l'état d'esprit de la lectrice ou du lecteur.

Un voyage en Jamaïque des années 70, un périple qui va au-delà des plages ensoleillées. Avec l'auteur, on pénètre dans le pays cockpit et ses particularités géologiques, on visite les villages isolés de la terre des Marrons. On comprend un peu de l'histoire du pays, ses particularités religieuses et sa corruption politique endémique. On constate aussi le clivage social entre la misère des uns et les riches villas entourées de murs des autres.

À travers tout ça, le héros réfléchit sur sa propre condition, quand il se retrouve par exemple le seul Blanc d'une grande fête. La vie de cet universitaire venu écrire tranquillement se trouvera chamboulée.

Un roman pour les curieux d'autres sociétés, sans grande histoire d'amour, sans héros extraordinaire ni suspens d'un véritable thriller.
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Pour celui qui est déjà aller en Jamaïque et qui a été en contact avec sa population indigène, ses particularités, ses caractéristiques à tous les niveaux de la société, des us et coutumes, « le livre de la Jamaïque » est pour lui. En effet, il constituera une réminiscence, à la manière de la « madeleine de Proust », ou même plusieurs souvenirs et réminiscences étalés sur une série de récits qui s'entremêlent et s'entrechoquent dans ce melting-pot socio-culturel à l'ambiance d'un polar tortueux.
Comment un écrivain-ethnologue en voyage à la Jamaïque se retrouve observé, traqué par ceux-là même qu'il espère apprivoiser dans ses écrits ? C'est là que réside la difficulté de l'ouvrage dans son enchevêtrement d'intrigues alambiquées, mais aussi son originalité, dans lequel on y retrouve un tel brassage de personnages et de cultures différentes qui aboutissent en fin de compte à une globalité que l'auteur, Russell Banks, exprime – entre autres – ainsi : « Cette île possède une beauté et une complexité mystérieuse qui dépasse tout ce qu'on peut voir ailleurs dans le monde. » Mais aussi : « Cette île sanglante, sombre et splendide de la Jamaïque qui l'envers presque parfait de ton monde. »
Au final, dans « le livre de la Jamaïque », tout y est mélangé et superposé : l'histoire, la géographie, la société, la démographie, la religion, la langue, la musique, la gastronomie de la Jamaïque, mais aussi la politique, la violence, les gangs, la corruption, les inégalités. On aime ou on n'aime pas. J'ai vraiment apprécié. Ça m'a rappelé mon superbe séjour de deux mois au pays de Bob Marley, du reggae et de la Red Stripe…
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Ce roman est angoissant et distille de l'inquiétude et de la peur à chaque page sans pour autant qu'il ne soit question d'horreurs. Un peu trop long à mon goût mais l'auteur nous offre un beau voyage en Jamaïque.
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ce livre est, pour moi, carrément emmerdant !
Je me suis forcé à lire 240 pages mais là , j'ai abandonné !!!
Pas vraiment une histoire mais plutôt plusieurs, d'un inintérêt profond. Des réflexions hermétiques émaillent le récit tant sur les habitants "étudiés" que sur le personnages central. Quel est réellement l'objet du livre ? après 240 pages, je ne le sais pas avec certitude ? le style est plutôt lourd. Des descriptions longues et répétitives envahissent le récit sans faire progresser quoi que ce soit? Je me suis ennuyé.
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LE LIVRE DE LA JAMAÏQUE de RUSSELL BANKS
Un écrivain américain part en Jamaïque pour étudier les Marrons qui étaient des esclaves en fuite. Il va se trouver confronté très rapidement à une enquête policière, une femme coupée en morceaux retrouvée dans un trou et qui semble avoir été tuée par son mari De Vries et l'implication d‘un docteur Menotti, de son fils et d' Errol Flynn. Notre écrivain va revenir plusieurs fois sur l'île seul ou avec sa famille car si certains aspects de l'île sautent au yeux comme la prédominance blanche riche sur les noirs pauvres, la culture Marron, les Rastafaris ou l'Obeah restent extrêmement mystérieux sans parler de certaines pratiques vaudous très vivaces. Au cours de ses visites, aidé par Terron, un Marron, il va suivre l'évolution de l'enquête sur la femme morte et s'aventurer au coeur du pays Marron réalisant que la compréhension qu'il en aura ne pourra être purement intellectuelle, il va devoir « sentir, ressentir »aidé par le ganga. Un voyage qui ne sera pas de tout repos.
Un roman complexe, intéressant qui demande beaucoup d'attention tant les événements se bousculent et la réalité devient incertaine. Entre polar et ethnologie, un voyage dépaysant.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Tu reviens à tout cela, à cette île sanglante, sombre et splendide de la Jamaïque qui est l'envers presque parfait de ton monde. Tu retournes à ce sol contre lequel se détache ta propre altérité, et tu te vois encore comme si c'était la première fois. Devant ces voix d'acajou qui t'emplissent les oreilles, tu continues à éprouver la sonorité plate et métallique de la tienne et les minces filaments en spirale de tes phrases et de tes pensées. Auprès de ces corps élancés, noirs, à la démarche sensuelle, le tien t'apparaît couleur de parchemin, raide et épais ; c'est un corps dont l'évolution s'est faite au long de millénaires dans les forêts rocheuses du Nord, sous des cieux noirs. Et sur ce fond de versions du passé qui se révèlent à toi par des contes, des gestes, des liens familiaux, des rêves et des documents, tu te mets à remarquer la complexité de ton propre passé ; car si tu peux commencer à saisir le passé d'un inconnu au moyen de ses contes, de ses gestes, de sa parentèle, de ses rêves et de documents, le tien aussi doit pouvoir être dévoilé de la même manière. Tu deviens ton propre étranger et c'est ainsi que lorsque tu retournes sur l'île de la Jamaïque, comme le vieil homme l'avait prédit, tu reviens à toi-même. (p. 266)
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Accordons-lui une plus grande capacité à comprendre et à parler le patois jamaïquain, une tolérance accrue pour la flamme vive du rhum blanc, et davantage de respect pour les difficultés qu'on rencontre lorsqu'on veut comprendre quelqu'un d'une autre culture, d'une autre race, d'une autre géographie, d'une autre économie et d'une autre langue - et cela même alors que je me familiarisais tous les jours davantage avec les subtilités de cette culture, de cette race, de cette géographie, de cette économie et de cette langue. J'ai appris le nom des arbres, des fleurs et des aliments qui m'entouraient ; j'ai appris à jouer aux dominos avec autant de férocité qu'un Jamaïquain, et j'ai même appris à parler assez bien avec des Jamaïquaines pour qu'elles puissent oublier pendant de longs moments l'extraordinaire avantage financier que je représentais pour elles, et qu'il leur arrive brièvement d'arrêter de me raconter uniquement ce qu'elles croyaient que je voulais entendre. Ce qui ne veut pas dire que je comprenais alors ce qu'elles me disaient. (p.47)
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La différence, évidemment, était qu'ils avaient appris plusieurs siècles auparavant quelque chose que moi, descendant d'un peuple incomparablement plus favorisé, je n'avais jamais été obligé d'acquérir. Ils avaient appris à survivre. La survie était pour moi un fait qui m'était accordé d'avance, et il était donc plus que vraisemblable que dans des circonstances analogues je serais incapable de survivre. Je deviendrais le vieux bougon, l'homme amer qui marche les yeux rivés au sol, le pessimiste qui prophétise partout le désastre et l'échec qu'il appelle de ses voeux ; je serais le suicidaire qui veut entraîner les autres dans sa chute. Il n'y avait pas de place, dans ma culture, pour le genre d'optimisme qui les protégeait dans leur monde, et il ne semblait pas y avoir de place, dans leur culture, pour le genre de rigueur, de complétude et de recherche de symétrie dont je pensais qu'elles me préservaient au sein du mien. (p.223)
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Il y a des hommes qui trichent et volent, qui couchent avec la femme des autres, maltraitent des enfants et parfois tuent un autre homme, et pourtant on peut toujours les comprendre d’une certaine façon. Il existe toujours une explication. Cela n’en fait pas des êtres bons, évidemment, mais cela montre pourquoi ils sont mauvais. Chez Flynn, cependant, il en allait autrement. Il n’y avait jamais eu d’explication à ses actes. Il n’était même pas fou.

(10/18, p.32)
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Ce qui me plaisait par dessus tout, cependant, c'était l'idée de vivre dans une maison couleur pastel aux murs de stuc, au sommet d'une colline et loin des touristes, ces Américains et ces Canadiens gras et bruyants, avec leurs marmots pleurnichards, leurs quête fébrile de souvenirs et leur calcul incessant du taux de change.
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Vidéo de Russell Banks
Russel Banks est mort le 8 janvier 2023. Cet écrivain, très apprécié en France, était un ardent critique des dérives de l'Amérique contemporaine. "Le Royaume enchanté", son dernier roman vient de paraître aux éditions Actes Sud dans une traduction de Pierre Furlan.
Nos deux critiques littéraires l'ont lu et vous en parle.
#critique #litterature #russellbanks
__________ Livres, films, jeux vidéo, spectacles : nos critiques passent au crible les dernières sorties culturelles par ici https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrosjQHaDUfeIvpobt1n0rGe&si=ReFxnhThn6_inAcG une émission à podcaster aussi par ici https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture
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