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Critique de folivier


Première lecture de cet auteur, et quelle superbe découverte.
Un grand roman d'une puissance et d'un souffle incroyable. Au travers de l'histoire du clan Brown regroupé autour du père, John Brown, c'est d'une part une histoire des Etats-unis au milieu du XIX° siècle avant le déclenchement de la guerre de Sécession, l'histoire de la lutte permanente et presque des anti-esclavagistes et des réseaux clandestins pour aider les esclaves évadés. C'est une magnifique fresque de la vie des colons et des fermiers dans les Etats de l'Ouest américain en cours de colonisation au millieu d'une nature sauvage . C'est aussi une belle analyse et réflexion politique, philosophique sur la nature de l'esclavage aux états-unis et de la lutte pour un idéal, soulevant des questions essentielles : le meurtre peut-il être justifié pour sauver d'autres hommes ? L'engagement militant, l'idéologie, la conviction de détenir la vérité entraîne t-il inexorablement vers l'extrémisme ? Enfin c'est un bouleversant récit d'une relation père-fils, avec un père manipulateur et fanatique, commandeur, demi-dieu, figé dans ses certitudes mais beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. C'est d'ailleurs, là aussi une des nombreuses grande qualité de ce roman. Russel Banks dépeint des personnages complexes, ballotés entre leurs désirs, leurs devoirs et leurs croyances.
"Les principes se sont solidifiés en habitude et l'habitude en caractère" (p16)
J'ai surtout découvert un écrivain avec un style magnifique qu'il décrit ainsi dans la rédaction du narrateur : "c'est mots sont mes pensées mises en bonne relation et agencées avec de belles proportions".
Chaque page est un bijou d'écriture, dans la description de la nature, des montagnes, d'un levé de soleil, des forêts, dans la description du travail quotidien, par les réflexions sur la religion, les conséquences philosophiques sur la nature humaine et les répercussions de l'esclavagisme détruisant sa propre condition d'être humain.
Et quel magnifique symbole que ce mont Tahawus, que les indiens appellent le Pourfendeur des nuages, donnant le titre au roman, protégeant la vallée ou s'abrite la famille Brown avec face à la ferme ce bloc de granit planté dans la prairie image réduite du mont Tahawus, stèle mémorielle. Symbole d'une déchirure du ciel pour dissiper les nuages de l'esclavagisme, d'une conception du monde autour des races pour l
C'est un immense roman, d'une densité incroyable qui soulève énormément de questions politiques, philosophiques, morales et qui renvoi à chaque instant à des évènements de notre actualité (si on remplace les "nègres" du récit par les "migrants" par exemple) à notre époque.
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