AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 854 notes
5
21 avis
4
31 avis
3
5 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je viens de finir mon premier roman de Russell Banks "sous le règne de bone"
Et j'avoue avoir été séduit par le style de l'écrivain, sa façon plutôt intelligente de faire parler son personnage .
Chappie est un gosse de 14ans, crête iroquoise, piercing, un adolescent comme on en croise en ville, vous savez les "punks à chiens ".
Entre un beau père ignoble et une mère dépassée, Chappie se désocialise peu à peu.
Il abandonne le collège, commet de petits larcins pour payer son herbe.
Il squatte chez son pote Russ guère plus âgé que lui.
Nous entrons dans le milieu de la petite délinquance.
Chappie est un gosse intelligent, il a plus de bon sens que ses affreux parents, il connaît les limites à ne pas dépasser.
L'incendie du squat va obliger Chappie et Russ à faire le mort, ensemble ils vont faire un bout de chemin.
Malgré ces airs de dur et sa répartie on le sent fragile, sa mère lui manque.
Chappie se métamorphose en bone. Un tatouage sur l'avant bras, deux os en croix façon pirate.
Le règne de bone va commencer.
La rencontre de Rose qu'il sauve d'un prédateur sexuel et I-man un vieux rasta philosophe.
Entre la culture de légumes dans un bus et les joints de ganja bone va troquer l'habit punk et choisir d'être un rasta blanc, dread,sandales, bâton de Jah et bien sur marijuana.
La deuxième partie du récit se passe en Jamaïque.
En compagnie de I-man il va connaître l'univers du narco trafic, de gens sans scrupules et la rencontre avec son père biologique.
La partie jamaïcaine du récit ne m'a pas emballé, trop d'invraisemblances.
Malgré cette fin un peu décevante, tout est irie man (tout baigne)
Commenter  J’apprécie          581
Le grand Russell Banks signe avec ce roman un portrait saisissant des laissés pour compte de la grande Amérique. Bone à quatorze piges, une mère absente,un beau-père chelou, avec sa crête d'Iroquoi et ces piercings, il traine dans les galeries commerciales ou il vole et se drogue. Pourtant, il ne faudrait pas grand chose, pour que Bone reprenne le bon chemin. Mais, le chemin, il décide de le prendre à sa façon, il se barre sur les routes du grand Sam, puis vers un ailleurs improbable la Jamaique. Russell rend ce môme hyper attachant, car ces larcins, la prise de drogues, jusqu'à son look sont autant d'appels au secours que personne voit ou ne veut voir.Au pays ou tous les rêves sont possibles, Banks avec une qualité narrative incroyable montre aussi que pour les moins vernis, l'Amérique est loin d'être un Eldorado. Et Bone, resteta à jamais dans nos mémoires. Un très grand roman.
Commenter  J’apprécie          410
Un road-movie en forme de voyage initiatique qui monte en puissance au fil des pages, pour finir en apothéose sur la renaissance lumineuse et touchante de Chappie / Bone, 15 ans.
Suivant la fugue de Bone, le roman part de l'arrière-cour délétère et miséreuse de la middle class déshéritée américaine dont Russell Banks n'a pas son pareil pour croquer le désespoir.
On ne donne pas cher alors de la peau de Bone, et j'ai cru un moment que le roman allait s'embourber, et moi avec, dans ce cloaque.
Mais le petit gars Bone, tout comme son créateur, a de la ressource et saura s'en extraire et tutoyer la lumière auprès d'un gourou jamaïcain solaire marie-jeanné jusqu'au bout des dreadlocks.
Belle lecture qui imprègne en profondeur.
Commenter  J’apprécie          260
Il suffit d'un tatouage pour qu'un adolescent de 14 ans se trouve une identité.
Bone est voleur, dealer, squatter, traficoteur et décoré d'une crête iroquoise et de percings. Donc pourquoi pas d'un tatouage en forme d'os? Et des dreadlocks de rastafari?
En rupture familiale, zonant au hasard des rencontres amicales ou des situations catastrophiques, le road movie initiatique de ce petit délinquant se décline entre humour, sagesse et solitude.
C'est un mauvais conte pour sales gosses! Bone vit sur le fil du rasoir mais il est libre et il règne!

Au fil des pages, je me suis attachée à ce gamin improbable, à sa narration juvénile de garçon largué mais débrouillard par nécessité, à sa générosité, à sa rage et à sa désespérance. Il n'aspire qu'à une vie heureuse et ordinaire. Il a le coeur tendre et une acuité féroce et révoltée sur ce qui lui arrive. Se ressentent au fil des pages, une certaine fraîcheur, un brin de fantaisie, une pincée d'ironie dans le propos. le roman qui pourrait être glauque en est traversé par un souffle de liberté.
Entre Amérique et Jamaïque, Russel Banks, avec talent, nous conte une société sinistre et désenchantée, peuplée de marginaux et de laissés-pour-compte, avec des bandes de bikers tatoués, des prédicateurs lubriques, des Rastas jamaïquains spirituellement éclairés, des trafiquants de drogue, des familles aux enfants en naufrage, par l'alcool, le chômage ou les armes à feu.
Commenter  J’apprécie          150
Roman initiatique de Chappie, un jeune blanc pauvre de l'état de New York. On suit son évolution depuis la maison délétère ou vivent sa mère et son beau père vers un squat en ville avec des bikers puis la rencontre avec un vieux rasta dans un terrain vague en bordure de centre commercial qui va accompagner sa quête de figure paternelle. 

Une très belle écriture. On est dans la tête de Chappie qui devient Bone. le style transmet une forme d'évidence qui permet de sentir le lien qui se fait dans la tête de l'ado entre la quête émotionnelle de l'amour de sa mère, le besoin de trouver son père et les actes et choix de vie qu'il pose. 

En creux cela fait ressortir également l'inanite et le peu d' importance du moule dans lequel essaie de nous maintenir la société de consommation à une époque où le rêve américain n'est plus qu'un mirage dont la réalité a été balayée par les inégalités de la société.

Commenter  J’apprécie          120
C'est un peu l'histoire d'une descente aux enfers lente mais implacable : après avoir fait un premier pas vers la délinquance avec un menu larcin, Chappie va être lâchement mis de côté par sa famille. La drogue à 14 ans, les vols, les squattes, rien ne lui sera épargné, lui qui est à peine entré dans l'adolescence.

Au fur et à mesure de ses mésaventures, il va apprendre à reconnaitre le Bien du Mal. Il va faire confiance à des gens qui ne sont pas dans les normes. Il va refuser la fatalité en se battant pour sauver d'autres personnes. Et il va devenir Bone. Pour "devenir un mendiant tout neuf". Pour s'opposer à l'identité que lui ont donné ses parents et s'en créer une nouvelle, vierge de tout ce que charriait son ancienne vie.

Armé de cette nouvelle identité, il trace sa route au grès de ses rencontres, de ses envies, des refus de sa mère pour se rendre à l'évidence. Il cherche. Mais sans savoir forcément quoi : un père, une famille, un toit, de l'amour ? Et on s'attache à ce petit bonhomme qui tente, tant bien que mal, de faire ce qu'il peut avec le peu qu'on lui a donné.

Un beau roman comme une longue plainte qui est tue avec des personnages forts et une description de la pauvreté d'une certaine Amérique qui semble terriblement réelle.
Lien : http://www.tulisquoi.net/sou..
Commenter  J’apprécie          100
Bone (ex Chappie) à 14 ans, n'a pas une vie facile et une allure de junkie... Né de père inconnu, élevé par Ken, un beau-père alcoolique, violent et pervers, et une mère, simple employée de bureau toujours en dépression, qui boit pour oublier, il est souvent seul et à la rue. Sans repères, il sèche l'école, se drogue, vole, espérant qu'au milieu de cette galère quelqu'un va enfin s'apercevoir de son existence et lui tendre la main...
Mais il ne peut compter que sur lui-même.
Le jour où sa mère et son beau-père découvrent qu'il leur fauche de l'argent (la collection de pièces anciennes de sa mère), il se retrouve à la porte. Bone va alors zoner de squat en squat, dans des milieux de plus en plus glauques où il commencera par devenir un petit dealer, pour trouver une place dans ce monde, tout en rêvant de se sortir de là et de faire la connaissance de son vrai père. le lecteur au fil des pages apprend toutes les situations difficiles qu'il a vécu dans sa famille et se demande si cet ado va pouvoir s'en sortir ainsi, car maltraité par sa famille et abandonné par la société américaine.
Mais ce que Bone désire plus que tout, c'est de rencontrer quelqu'un qui l'aime comme il est... et lui qui vit au jour le jour, ne sachant pas toujours ce qu'il va manger ni où il va dormir, s'interroge sur la différence entre le bien et le mal et seule sa conscience propre va lui permettre d'échapper à la loi du milieu.
Enfin, quand le lecteur commence à désespérer, Bone rencontre I-man, un jamaïcain rasta plein de sagesse et, malgré la drogue qui est omniprésente dans leur relation, le gamin des rues va trouver un sens à sa vie...
Un roman n'est pas autobiographique mais a été écrit avec le coeur.

"Vous allez sans doute croire que j'invente pour avoir l'air mieux que je suis en réalité ou plus malin..." voilà comment commence le roman, voilà comment Bone s'adresse au lecteur et l'implique dans son histoire... et ce sera ainsi tout au long du roman : le ton vulgaire et familier, l"insouciance de l'adolescence, les situations choquantes et violentes qui pourtant paraissent normales pour Bone, rien n'épargne le lecteur qui se retrouve comme obligé de suivre l'évolution De Bone, de le voir grandir, affirmer sa personnalité et il se retrouve soulagé quand finalement Bone prend sa vie en main et devient quelqu'un de bien...

Mais cela prend du temps ce qui explique que parfois le lecteur veuille tourner les pages plus vite, sauter quelques détails, savoir ce qui va arriver à Bone...

L'auteur, très controversé à la sortie de ce roman, tant il dépeint l'Amérique qui abandonne ses enfants pauvres avec réalisme, cruauté et beaucoup de pessimisme, veut nous démontrer l'influence du milieu dans le devenir des humains. Il ne cache rien de la drogue, de la pédophilie, de l'alcoolisme ou de la violence... C'est un auteur très engagé !

Bref un roman dur pour qui connaît ou travaille avec des ados (car même en France, ne nous voilons pas la face il y a des ados maltraités) mais nécessaire. Il est devenu un roman culte...

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
Commenter  J’apprécie          90
J'ai découvert Rusell Banks avec ce titre. J'ai été complètement embarquée dans son univers. Arrivée à la fin, je regrette même que le roman soit si court.
J'ai beaucoup aimé suivre Bone tout au long de son apprentissage difficile, de ses rencontres improbables grâce à ses réflexions amusantes et sa personnalité hors du commun.
bien que le texte date de 1995, il n'a pas pris une ride !
Je vais certainement poursuivre très bientôt l'aventure avec cet auteur.
Lecture à partager !
Commenter  J’apprécie          90

« Un tatouage vous fait ce genre de chose : il vous fait penser à votre corps comme à un costume particulier que vous pouvez mettre et enlever chaque fois que vous en avez envie. »
Un adolescent en mal de vivre, Chappie puis Bone, lorsqu'il décidera de changer son nom et de devenir un « autre », est un de ces « ados » sans repère, n'ayant pas « mauvais fond » mais se laissant entraîner à la suite d'erreurs de choix, à se droguer, voler, fuir tout en essayant de vivre sa vie …
Vu comme ça, pas très engageant ce roman, n'est-ce pas ?
Alors, changeons d'angle de prise de vue …
Russel Banks a pour point fort de réussir à la perfection « les rôles de composition ». Il se met dans la peau de son personnage, il en adopte le langage, les pensées, les doutes, les forces et les faiblesses …. Il EST Chappie puis Bone …
Il parvient ainsi à nous faire partager le voyage « initiatique » de ce jeune, un « road-movie » à l'américaine.
Voyage au demeurant intéressant, par la galerie de portraits rencontrés, par ces Etats-Unis (puis Jamaïque) que nous entrevoyons, par les expériences, auxquelles Bone va être confronté et qui entraîneront chez lui des opinions, des tâtonnements … Au fond, Bone, dans son voyage se cherche lui-même, mais il cherche aussi les autres (l'autre qui est ton frère…) pour voir s'il peut les croire, leur faire confiance, les aider, vivre des moments forts avec eux …
Une rencontre lui permettra de s'affirmer, mieux se connaître, mieux aller à la rencontre des autres, lui "apprendra" à dire « je » (même si le livre est dès le départ écrit à la première personne du singulier)….
La seconde partie évoquant la Jamaïque est remarquablement bien documentée et apporte des éléments intéressants.
Le voyage se finira-t-il un jour ? Peut-on savoir qui on est réellement ? Se connaît-on vraiment ?
Russel Bank touche du doigt un des problèmes majeurs de la société : argent, drogue, violence …. Comment grandir et s'épanouir dans un monde qui vous montre de telles choses ? Comment éviter les mauvais choix ?
L'écriture est en lien avec l'âge et la vie De Bone, langage familier (jamais vulgaire), mots écourtés, négations incomplètes. Les dialogues sont en style indirect, ce qui met un peu de lourdeur dans le propos mais donne « un style » tout particulier au récit.
Il est évident que ce roman m'a fait penser à « L'attrape-coeurs » de Stalinger. Il faut absolument le remettre dans son contexte (date, lieu…) pour en saisir la subtilité et l'apprécier.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
Commenter  J’apprécie          81
On ne peut que s'attacher à Bone, ptit mec livré à lui-même en mode survie. Sa façon de s'adresser à une gamine de 6 ans en l'appelant Man me faisait sourire à chaque fois. Les nouvelles de Banks ne m'avaient pas emballée plus que ça mais heureuse d'avoir brisé la glace avec ce roadtrip.
Très belle découverte, je recommande
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (1837) Voir plus



Quiz Voir plus

Sous le règne de Bone; RUSSEL BANKS

Quel est le nom réel de Bone ?

Bone
Charlie
Chappie

4 questions
52 lecteurs ont répondu
Thème : Sous le règne de Bone de Russell BanksCréer un quiz sur ce livre

{* *}