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EAN : 9782253169727
600 pages
Le Livre de Poche (16/10/2013)
3.43/5   38 notes
Résumé :
La Terre, aujourd’hui. Un monde entre euphorie et tragédie, figé dans l’ombre du terrorisme et menacé par une crise financière globale. Les hommes connaissent ce monde. Mais peu savent qu’il existe une multitude d’univers parallèles, et une organisation puissante dotée d’agents capables de voyager à travers les mondes. Cette organisation s’appelle le Concern. Elle prétend guider et aider la Terre. À n’importe quel prix.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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En Résumé : Je ressors de cette lecture avec un sentiment mitigé, pourtant tout démarrait bien la narration éclatée, pleine de secrets et de manipulations, se révélait astucieuse et l'auteur offrait de nombreuses bonnes idées, mais plus j'avançais plus un sentiment brouillon persistait, comme si l'auteur s'était senti obligé de terminer d'écrire rapidement son livre. L'univers développé reste assez minimaliste là où j'attendais justement de multiples univers. Certains personnages se révèlent intéressants, mais apportent au final qu'un infime partie à l'intrigue et on se demande pourquoi les développer autant, tandis que d'autres, principaux, ont du mal à complètement accrocher le lecteur. le rythme du roman vif et entrainant permet au lecteur de rapidement entrer dans l'histoire, mais parfois fait qu'on passe trop rapidement sur certains axes de réflexions, de plus la conclusion parait précipitée. La plume de l'auteur se révèle fluide et travaillée. Au final j'ai l'impression d'avoir eu un livre avec fort potentiel, de très bonnes idées, mais traité parfois de façon trop rapide ou de façon confuse.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Un exigeant hybride Banksien

Iain Banks, il faut le savoir, est un des rares écrivains de science-fiction à avoir réussi en parallèle (et par réussir, j'entends chiffres de vente et reconnaissance du grand public et de la critique) une carrière en littérature blanche ou dans d'autres genres que les littératures de l'imaginaire. Il signe d'ailleurs ses romans de SF avec un « M » entre son nom et son prénom, ce « m » correspondant à son deuxième prénom, Menzies. Transition étant signé Iain M Banks, et vu son thème (les univers parallèles), il devrait purement relever de la partie « littérature SF » de l'oeuvre de cet auteur. Pourtant (et c'est là où je veux en venir avec mon histoire d'hybride dans le titre de mon commentaire), son style et l'extrême disons dureté de ses personnages le rapprochent très nettement de l'oeuvre en littérature générale de Banks. Pour finir, sa construction mélangeant progression chronologique et anti-chronologique rappelle très fortement celle d'un des romans phares du cycle de la Culture (le joyau SF de Banks), l'Usage des Armes.

Warning : Explicit lyrics

La conséquence de ce mélange des genres est que celui qui n'a lu que du Banks SF risque d'être sacrément déstabilisé par le ton très cru, très âpre et très noir de ce roman, même par rapport à l'Usage des armes, qui était jusque là son sommet en matière de noirceur dans un cadre SF. On a le sentiment d'avoir affaire à un Banks « non-censuré », notamment via la répétition de scènes de torture, de sexe très crues ou de celles où des personnages sont réduits à l'impuissance et le jouet de personnes sadiques et / ou impitoyables. Alors que toute l'oeuvre SF de Banks, Culture (les 2/3) ou pas Culture (le tiers restant) restait très classique dans son écriture (à l'exception d'EffroyablAnge –Feersum Endjinn en VO-) ou dans sa construction (à l'exception de l'Usage des Armes), on a affaire, avec Transition, à quelque chose qui, bien que classé SF, ne ressemble pas au space-opera qu'à pu écrire Banks (l'Algébriste), au planet-opera auquel il s'est essayé (La Plage de Verre), et qui surtout, surtout, ne ressemble pas à la Culture. Celui qui serait tenté de voir dans l'interventionnisme du Concern pour « améliorer » (ça reste à prouver…) les univers parallèles un miroir de l'interventionisme planétaire des CS de la Culture ferait une lourde erreur et se préparerait à de cruelles déceptions. le Concern est complètement dépourvu de la morale et des auto-limitations des CS (qui ont pourtant a 2-3 reprises commis des actions à la moralité plus que douteuse sur l'ensemble du Cycle de la Culture), et surtout il n'est pas animé par le même réel altruisme que la Culture. Bref, attention, si vous vous attendez à de la Culture / du Circonstances Spéciales dans le cadre d'univers parallèles, vous allez être sacrément décontenancé, ou même déçu.

Si vous tenez absolument à faire des parallèles, lisez la préface de Gerard Klein, elle contient l'ADN de Transition en termes de livres de SF ayant été écrits avant lui et relevant des mêmes thématiques. Personnellement, étant joueur de jeu de rôles, je ferais aussi un parallèle avec Mega, la méthode du Concern (voyage vers les mondes parallèles par la possession de corps des indigènes) ressemblant à un mix du transfert et du transit de Mega.

Intrigue, personnages, construction

Il ne faut pas vous attendre à des univers parallèles « flashy » ( pas de : les nazis ont gagné la seconde guerre mondiale, les Confédérés la guerre de sécession, les aztèques dominent l'Europe, etc), les rares décrits l'étant en quelques phrases et étant très proches du nôtre en général. Oui, la construction est complexe, l'identité exacte de chaque personnage n'étant décrite dans la première partie du roman que par un surnom (le transitionnaire, le philosophe, etc) et ne se dévoilant que peu à peu. Cela rend donc le livre assez exigeant, il faut s'accrocher pour remettre les pièces du puzzle dans le bon ordre. Mais c'est justement cette exigence qui rend le roman intéressant, quand le tableau général prend forme. Il faut juste s'accrocher, c'est tout. J'ajoute aussi que l'auteur nous propose une vraie fin, et que l'écrasante majorité des questions trouvent leurs réponses.

Outre la construction, ce sont ses personnages qui rendent ce roman extrêmement intéressant. de Madame d'Ortolan à Bisquitine, Iain M Banks s'est surpassé. Ces personnages ont un vrai relief, une vraie personnalité, on est très loin des personnages monodimensionnels malheureusement de plus en plus typiques en SF ou en Fantasy aujourd'hui.

En résumé

Il s'agit d'un roman très noir, très âpre, à la construction et à la lecture très complexes, très éloigné dans son ton de ceux de la Culture ou des autres Banks SF, mais qui récompensera le lecteur qui mènera l'histoire à son terme par un univers fascinant, une histoire grandiose, et surtout des personnages inoubliables (très, mais alors très noirs, mais inoubliables). Il faut juste ne pas confondre ce livre avec un des autres Banks SF, Culture ou pas Culture, et être conscient que dans la bibliographie de cet auteur, tout comme Effoyabl'Ange, Transition restera à part.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Ce roman est, de mon point de vue, une sacrée déception sur bien des points.Une déception formelle, parce que le narrateur est éminement peu fiable. Mais ça, en un sens, c'est une partie du jeu auquel Iain Banks joue avec le lecteur.Une déception scénaristique, également, parce que bien des aspects du récit que j'aurais apprécié de voir développés ne le sont pas, au profit d'éléments plus ... lestes, qui sont eux détaillés avec un luxe dont je me serais passé dans certains cas (autrement dit, je veux bien qu'un roman évoque, même de façon spécifiquement pornographique, le sexe. Je ne veux en revanche pas que les scènes de sexe prennent le pas sur l'intrigue, et j'ai bien l'impression que c'était le cas.Pour en revenir aux fondamentaux, ce roman raconte donc l'histoire de membres d'une organisation de voyageurs entre des mondes parallèles, des mondes parfois proches du notre, ou parfois plus éloignés (comme par exemple dans le cas de ce monde hanté par un terrorisme chrétien reprenant certains élements du terrorisme qu'on associe traditionnellement aux "groupuscules" "musulmans". Cette organisation est censée veiller au développement harmonieux des différents mondes auxquels elle peut accéder, mais peut avoir dérivé de son objectif initial pour un autre plus machiavélique (et je vous laisserai en découvrir les détails dans ce roman).Pour en revenir à mon avis sur ce roman, je suis partiellement déçu, mais aussi ébahi par certaines fulgurances : la critique de notre système économique (les SA et SARLs considérées comme une authentique aberration), l'exageration de l'approche occidentale de la torture moderne dans la lutte contre le terrorisme, bref, tous les éléments critiquant notre culture la plus contemporaine sont absolument fascinants de profondeur, de justesse (à mon avis, évidement). Même si pour la torture, certains passages sont difficilement soutenables, non à cause de la cruauté des actes, mais du degré d'introspection du tortionnaire, qui n'hésite jamais à expliquer par le menu ses motivations ET ses ambitions en matière d'actes proprement dits.En revanche, effectivement, je suis déçu par le déroulement de l'intrigue principale, qui nous balade dans bien des lieux - superbes ou horribles, et qui nous met face à bien des personnages, magnifiques ou ridicules, pour un but bien mal défini. Oui, bon, d'accord, Madame D'Ortolan est horrible et partisane d'une stagnation digne des IAs évoquées dans l'âge de la transcendance. Et elle est effectivement totallement dictatoriale, tortionnaire, et sadique. Cela dit, rien de tout cela ne suffit à voir l'un de ses assassins fétiches se retourner contre elle pour des motifs éthiques mal justifiés.Pour finir, si la pré(post)face est largement documentée, il est dommage qu'elle ne pousse pas la comparaison entre cette oeuvre et celles de [a:Charles Stross|8794|Charles Stross|https://d202m5krfqbpi5.cloudfront.net/authors/1355510574p2/8794.jpg]. Car si cet autre auteur n'a pas l'ambition démesurée de [a:Iain Banks|7628|Iain Banks|https://d202m5krfqbpi5.cloudfront.net/authors/1374456581p2/7628.jpg], son cycle des princes marchands, ou même [b:Palimpseste|10753368|Palimpseste|Charles Stross|https://d202m5krfqbpi5.cloudfront.net/books/1328804588s/10753368.jpg|15664627], sont bien plus séduisantes dans leurs objectifs et leur réalisation.Dommage, quand même, qu'il faille attendre la mort de cet auteur, que j'ai toujours considéré comme l'un des meilleurs, pour lire de lui une oeuvre simplement moyenne (ce que je trouve d'autant plus décevant d'un auteur que je continue à trouver absolument ébouriffant). Ca ne suffira pas à le faire redescendre de son piédéstal (parce que tous les auteurs ont des oeuvres moins bonnes). Mais je dois dire que les fulgurances ne suffisent pas à amener cette oeuvre au niveau du reste (la Culture, l'algébriste, ...)
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Voir cet auteur (principalement connu pour son cycle de la Culture) se dépêtrer des récits de mondes multiples n'était pas pour me déplaire.

L'histoire se base sur la théorie des mondes multiples où à chaque moment, chaque décision, une multitude de possibilités existent et qu'à chaque changement, des versions de notre monde divergent - plus ou moins - et se créent en quelque sorte.

L'histoire nous permet de suivre différents protagonistes appartenant à une organisation - le Concern ou l'Opportunisme selon les versions des mondes - dont le but est de faire en sorte d'amener chacun de ces mondes vers un avenir meilleur.
Dans ce livre, on parle politique, philosophie et uchronie selon les versions des mondes sur lesquels le Concern intervient.
C'est très intéressant comme filigrane à cette lecture. Je reste juste moyennement convaincu du fait que le nombre de possibles rend juste cette tâche herculéenne et il me semble difficile à croire qu'une organisation tiendrait vraiment des siècles durant avec une telle sensation de petitesse devant la tâche à accomplir.

L'histoire consiste aussi en un thriller politique, où l'on découvre 2 factions du Concern, ayant quelques divergences d'opinion sur le rôle et la gouvernance du Concern.
C'est cette trame qui va guider l'ensemble de l'histoire.

Côté personnage, l'introduction dans leur vie est plutôt brute de décoffrage, puisque nous découvrons au fil du texte qui ils sont, ce qu'ils font, ainsi que leurs désirs au fur et à mesure, sans mise en contexte.
Le lecteur doit ainsi s'efforcer de faire le lien entre les différents protagonistes comme un grand (même si ce n'est pas d'une très grande complexité).

Le rythme du récit est plutôt vif et rapide, bien que cela soit variable suivant les personnages et leur tranche de vie.
Tous les personnages sont, à mon sens, bien caractérisés avec chacun leur propre vie et desiderata.

Le thriller en lui-même est plutôt simple et assez manichéen, mais il permet de servir une histoire agréable à lire, où l'auteur prend un malin plaisir à nous dévoiler ses mondes que touche par touche - ce qui suffit à donner l'envie de lire.

Côté plume, comme toujours, elle est très agréable, vive, précise et a même le mérite d'introduire très facilement des concepts de SF ainsi que de philosophie, sans que cela soit compliqué à comprendre.

La fin semble toutefois assez précipitée, ce qui est un peu dommage, mais n'enlève rien à l'entrain que l'on a de connaître la fin du livre.

Un livre intéressant à lire donc, mais sans plus, ce qui est dommage vu la maîtrise du sujet visible dans ce roman.

La chronique complète à cette adresse : https://plume-etoiles.blogspot.fr/2016/11/transition-de-iain-m-banks.html
Lien : https://plume-etoiles.blogsp..
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Quand Banks sort du cycle de la culture, c'est un autre auteur que nous découvrons.

Transition se rapproche d'Entrefer, obsessionnel, un peu fou, pas forcément aisé à lire, mais tellement atypique et riche que l'on s'accroche pour savoir jusqu'où il va nous conduire.

Un livre, presque palindrome, où les multiples personnages, d'horizons si différents se rejoignent finalement, où les histoires parallèles se croisent cependant, des transitions, d'une réalité à une autre, d'un corps à un autre, un univers fascinant mais pas aisé à suivre.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Maybe he's still infected with some tiny remnant of human decency or something, but he can only really be content with himself and his despicable egotism if he's satisfied that his self-centred attitude doesn't make him a freak. For his own peace of mind he needs to believe that it's not just him, that anybody who claims to care for others is lying; maybe because they're frightened to admit they only think of themselves too, or maybe because they actively want to make people like him feel bad about themselves.
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Mais j'ai vite compris à quel point la vie est plus confortable quand on fait partie du camp des exploiteurs. Et puis je me suis dit que si les prolos étaient assez bêtes pour se laisser exploiter, alors tant pis pour eux. Qu'y puis-je ?
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L'imagination est nécessaire, non pour inventer — ce serait une erreur — mais pour échafauder des scénarios plausibles en fonction de ce que nos sens détectent. Pour établir des théories qui expliquent les événements.
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Mon existence n'est pas dénuée d'une certaine pureté. De simplicité. En un sens, il ne se passe pas grand-chose ; je suis allongé, je regarde dans le vide ou par la fenêtre, je ferme les yeux, je déglutis, je me tourne, je me retourne, je me lève régulièrement - chaque matin, quand ils font le lit -, j'observe les infirmières et les aides-soignants en veillant à garder la bouche ouverte. Je leur souris de temps en temps.
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Sometimes you cannot tell everything about a thing until you've seen it broken.
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Video de Iain M. Banks (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Iain M. Banks
Hélène Collon, c'est LA traductrice de Philippe K.Dick, qui vient d'achever la nouvelle traduction d'Ubik paru aux Éditions J'ai Lu dans la collection « Nouveaux Millénaires ».
Hélène Collon est avant tout une grande lectrice qui porte haut les couleurs de la science-fiction avec l'imagination comme horizon.Embarquement immédiat pour un cours magistral de SF !
NB : Hélène Collon a reçu le grand prix de l'imaginaire de la meilleure traduction en 1994 pour L'Homme des jeux de Iain Banks.Elle a également été lectrice à de nombreuses reprises pour le Centre national du livre, qui se fie à son regard acéré.
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