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3,73

sur 427 notes
Un ex-marine à la retraite qui a du mal à boucler ses fins de mois, un chien au centre d'un divorce, une fête de Noël chez son ex-femme, un coeur au centre d'une rencontre, une femme fraichement veuve qui reprend goût à la vie, une récompense qui divise, un mec qui entre dans un bar avec un perroquet invisible, un couple et leur chien dans un camping-car, l'achat d'une voiture qui ne se passe pas comme prévu, une rencontre avec un air de déjà-vu, une femme dans un aéroport qui recherche Véronika, un client qui recherche du plaisir...

Autant de héros du quotidien, autant d'histoires, qu'elles soient touchantes, originales, déjantées, entrainantes ou tristes, qui se picorent au gré de l'envie. Russel Banks nous conte, dans ces 12 récits, le destin parfois tragique de personnages le plus souvent esseulés que l'on accompagne le temps du récit et que l'on quitte en douceur. Sans en faire trop, l'auteur nous plonge en toute sincérité et délicatesse dans ces tranches de vie. Telles des sucreries que l'on laisse fondre sous la bouche, ces nouvelles, portées par une écriture riche, dressent avec justesse un tableau des relations humaines, le plus souvent familiales, fussent-elles si fragiles.

Un membre permanent de la famille... si attachant !
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Russell Banks est un très grand romancier. Son dernier livre “Un membre permanent de la famille” montre qu'il est aussi un sacré nouvelliste. En douze nouvelles et douze instantanés de vie, il réussit une radiographie de l'Amérique moyenne absolument remarquable. On rentre dans chacune des histoires avec le sentiment de suivre ces personnages depuis longtemps alors qu'on vient de les découvrir depuis quelques lignes, avec l'idée aussi de laisser le lecteur imaginer l'après. Comme un grand photographe le fait avec ces clichés. C'est formidablement conté comme toujours chez Banks et le seul regret c'est que son recueil ne soit pas plus épais.
Forcément conseiller pour agrandir votre PAL.
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Je voudrais pour entamer cette critique citer Hervé Bazin :
« On peut faiblir sur 1000 m et se reprendre. Sur 100 m, non.
En face du roman, la nouvelle est dans le même cas : elle n'a pas droit à la moindre erreur. »

Pour m'intéresser à des nouvelles, j'ai besoin d'être intriguée dès les premières lignes, captivée tout au long de l'histoire et « scotchée » par la fin.
Peu d'écrivains ont réussi à y parvenir.
J'avais donc quelques inquiétudes en ouvrant « Un membre permanent de la famille », Russell Banks que je considère comme l'un des meilleurs auteurs Américains, réussirai-t-il à faire passer l'essentiel en si peu de pages ?
Eh bien oui ! Je referme ce livre totalement conquise.
Dans ces douze nouvelles, l'auteur met en scène des personnages émouvants, drôles parfois, il nous parle d'échecs amoureux et de frustrations affectives, au sein de familles brisées par des divorces. On s'arrange alors pour se partager les enfants et le dernier lien conjugal est parfois un animal, comme cette chienne qu'un couple finira par se disputer cruellement parce qu'elle est devenue «un membre permanent de la famille».
Quelques pages plus loin, c'est encore du divorce dont il est question à travers l'histoire d'Harold qui accepte le soir de Noël l'invitation de son ex épouse et de son nouveau mari.
J'ai particulièrement aimé « Big Dog » qui raconte avec humour et inquiétude la nuit d'horreur d'une femme oubliée dans un garage alors qu'elle souhaitait acheter une voiture avec pour seul compagnon un Pitbull féroce et menaçant.

Russel Banks peint dans ce magnifique livre des instantanés de vie avec quelques personnages attachants qui bien souvent nous ressemblent.
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Russel Banks ne raconte pas des histoires mais plutôt des instants bien précis de la vie.

Il se glisse au milieu d'une situation et pose le scénario en quelques lignes.
Juste de quoi situer les personnages et surtout préparer le lecteur à l'action qui déclenchera ce moment qu'il veut nous raconter.

On ne sait pas exactement où cela commence et cela peut tout aussi bien se finir au beau milieu d'une phrase.
Pas d'importance si parfois ça finit en queue de poisson, car l'essentiel c'est qu'il réussit à nous faire immortaliser exactement la teneur de ces moments si particuliers qu'il a décidé d'aborder et il fait germer en nous une réflexion qui se poursuivra une fois la nouvelle terminée.

Il retranscrit des moments de grâce, d'horreur, de drame, tous suspendus dans le temps.
Des moments incongrus, ou profonds, des tournants qui changent à jamais une vie.
Il nous fait entrevoir des univers insoupçonnés, et questionne nos actions et nos valeurs.

L'auteur américain met le doigt sur des sentiments refoulés, des non-dits, le courage, la résilience, l'abattement, de tous ces petits riens qui constituent nos êtres trop souvent dépassés par le flot de nos vies.

Le cocktail de nouvelles est bien corsé et à déguster bien frais !!


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Ce livre est constitué de douze nouvelles qui racontent chacune un passage de la vie d'un homme ou d'une femme. On rencontre tout à tour, un ancien « marine » victime d'une commotion cérébrale à cause d'un accident de la circulation, dont les fins de mois sont difficiles ; un homme en train de divorcer et qui se dispute la garde des animaux, car la chienne l'a choisi, lui. C'est la nouvelle qui donne le titre à l'ouvrage.
Un autre homme divorcé mais pas encore libre dans sa tête et qui n'a pas refait sa vie. Un homme qui va rencontrer la veuve de celui qui lui a donné son coeur pour une greffe.

Il y a aussi des femmes dans ce recueil, l'une d'elle vient de perdre son mari et récupère l'urne contenant ses cendres et ne sait comment se comporter ; une autre femme, noire qui va s'acheter sa première voiture qui va se retrouver oubliée dans le parking du garage…

Ce que j'en pense :

C'est très difficile, je trouve, d'écrire une chronique sur un recueil de nouvelles car on ne peut pas donner d'indice sur le lien qui existe entre elles, car ce serait révéler une partie du suspens. de même, entrer dans les détails risque de nous amener à citer beaucoup de personnages or, ce n'est pas ce qui fait l'intérêt.

Je vais donc rester sur le style de l'auteur, qui m'a bien plu, avec une écriture assez vive, pour entretenir l'envie de poursuivre et en même temps, dressant des portraits de personnages qui ont leur faiblesse, leurs failles parfois dans ce monde difficile, personnel qui est le notre aujourd'hui, et pour lesquels on éprouve de la tendresse car leur vie est plus ou moins semblable à la notre. Les émotions, les affects sont très bien décrits, avec lucidité, et empathie.

Russel Banks nous offre ainsi un moment crucial dans la vie de chacun des personnages dont on sent qu'ils sont arrivés à l'heure d'un bilan et peut-être d'un changement dans leur vie.

J'ai aimé tous les personnages, car ils mènent la vie de tout un chacun, et c'est un peu comme si l'auteur parlait de nous.
Il évoque aussi la fragilité des liens d'amitié, comment devient-on amis, et comment reste-t-on amis ? et aussi celle de l'amour.

Des nouvelles qui se lisent avec plaisir, dans des paysages variés, car l'auteur nous fait voyager, dans des régions et dans des familles différents. J'ai eu l'impression que l'auteur laissait le lecteur imaginer une suite dans sa tête, car on n'a pas envie d'abandonner les personnages. On passe de l'un à l'autre avec légèreté, comme si on feuilletait un album photos.

C'est le premier livre de Russel Banks que je lis et j'y ai pris du plaisir. Il a su capter mon attention et m'entraîner avec lui dans ces instants de la vie (fragment de vie) de chacun des personnages. J'ai beaucoup aimé « Blue », l'histoire de la femme noire qui va s'acheter une voiture, et que l'on oublie sur le parking et « Oiseaux des neiges » et bien sûr celle qui donne le titre au recueil.
Note : 8/10

Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Loin du rêve américain, ces tranches de vie ressemblent à des instantanés flous où des ombres se dessinent en arrière-plan,tentant d'accrocher un peu de lumière dans le paysage désenchanté de leur existence terrestre.

Russell Banks excelle dans l'art de dépeindre ses contemporains à bout de souffle dans leur quotidien ou tentant d'échapper à leur réalité par des jeux de dupes.
Mettant en scène ses personnages dans des situations bien précises, il transforme celles-ci en réflexions philosophiques en révélant les points de bascule de leur trajectoire. Ces âmes blessées composent un patchwork de détails et de sensations qui interrogent le lecteur sur les petits arrangements qui constituent la partie cachée de chacun de nous,ce que l'on donne à voir, ce que l'on fait,ce que l'on croit et ce qui nous échappe...
Âpre et dérangeant.
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Fin observateur de l'être humain, Russell Banks parvient à saisir et à décrire des moments clés de la vie, noyés dans des quotidiens souvent ternes, à travers lesquels chacun se révèle, nous livrant ses peines, ses regrets ou ses espoirs, qu'ils soient réels ou feints, mais toujours dans un même but : rendre la vie plus belle.


Douze nouvelles à travers lesquelles des hommes et des femmes s'ouvrent et se dévoilent, laissant apparaître leur fragilité, leur faiblesse et, par là-même, leur humanité. Que ce soit des hommes quittés qui n'ont pas fait le deuil de leur relation, des inconnus en quête de compagnie et de chaleur humaine, une jeune veuve désireuse de rattraper le temps perdu, un nouveau lauréat du prix MacArthur, une femme dont le rêve tourne au cauchemar, chacun lutte à sa manière pour ne pas sombrer…


Des récits qui oscillent entre fantasme et réalité, peuplés de personnages attachants et terriblement humains, auxquels il est facile de s'identifier. Des bouts de vie saisis sur le vif, qui se prêtent aux confidences et aux états d'âme. L'écriture est pleine de finesse et de justesse et nous transporte avec succès aux quatre coins des Etats-Unis. Russell Banks réussit le pari de nous offrir un recueil à la fois émouvant et équilibré, où chaque histoire apporte sa pierre à l'édifice de la vie.


Challenge Variétés : Un recueil de nouvelles
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Des nouvelles parfaitement ciselées qui me transportent de la neige des Adirondacks, à la mi-saison de Caroline du Nord, jusqu'au soleil de la Floride. A l'instar des oiseaux de neige, ces retraités du Nord qui passent leur hiver en Floride. Comme Russell Banks lui-même. Une migration au fil des saisons, mais un même univers. Celui de la solitude. Des pères isolés, des femmes célibataires, des couples divorcées…

L'Amérique de la middle class. Il faut peu de mots à l'auteur pour placer la situation, et d'entrée, pour chaque nouvelle, je suis dans la place. Je vois parfaitement ce père de famille, retraité, deux fils officiers de police, un autre gardien de prison, et lui qui braque des banques pour survivre. Je sens la détresse de cette femme, mère et noire, économisant depuis des années, voulant acheter une voiture d'occasion, se retrouvant enfermer dans ce parc automobile et prisonnier d'un pitbull à l'air hostile. Je perçois le chagrin de cette famille qui se décompose et dont le chien, ce membre permanent de la famille, oscille d'un camp à l'autre.

La tristesse des vies, toutes aussi banales que la mienne, se résume en une douzaine de nouvelles, chacune chargée d'émotion, de peur ou d'impuissance. Toutes ont ce point commun la solitude de ces êtres, ces gens pour qui la société semble leur échapper. Magnifique écriture, sombres vies, vibrantes nouvelles.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Du grand art. de l'humain saisi sur le vif. Des tranches de vie capturées en direct, en quelques mots. Je suis sciée, touchée, bouleversée, et cela ne m'arrive pas si souvent. Comment cet écrivain arrive-t-il, en 12 récits très courts, à toucher l'indicible? L'essentiel de nos vies ? Russell Banks nous dit exactement ce que nous sommes, ce qui nous construit, ce qui nous défait, ce qui nous angoisse et il le fait avec empathie et pénétration, et avec cette espèce de, oui, j'ose le dire, de grande bonté qui doit être la sienne pour réussir à embrasser d'aussi près la vie, toutes nos vies. Russel Banks maîtrise l'art de se faire oublier pour donner au lecteur le sentiment d'être plongé dans l'existence même de ses personnages, au plus près de leurs émotions et de leur vulnérabilité. Il met en scène des tranches de vie banales, des couples qui se séparent, des sentiments qui se fanent, des maladresses, des rêves perdus, des êtres qui se frôlent et se manquent. Il parle du temps qui passe, la cruauté de vieillir. Il rejoint nos faiblesses, nos blessures, nos solitude, nos détresses. Il appréhende ses personnages durant un moment très court mais très intense de leur vie, et à la fin du récit on les garde en soi longtemps, tant on s'est senti proches de leurs rêves, de leurs désarrois, et de leurs doutes. Un très grand moment de lecture que l'on savoure lentement et intensément, et qui dure bien après avoir refermé le livre
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De Russell Banks, j'ai lu il y a quelques années, de beaux lendemains. J'avais beaucoup aimé son écriture. A l'occasion des Assises Internationales du Roman, je l'ai rencontré d'abord lors d'un repas à la Villa Gillet pour parler de son livre Un membre permanent de la famille. A ce moment, je n'avais lu que la première nouvelle qui m'avait fait grande impression. Monsieur Banks de même, il parle aussi bien qu'il écrit ! Il m'a donné envie de lire toute son oeuvre…
Le reste de son recueil, je l'ai lu, doucement, une nouvelle par-ci, une nouvelle par-là. Difficile de critiquer un recueil de nouvelles mais globalement, j'ai beaucoup aimé. Ces petites histoires plantent très bien le décor en quelques pages pour donner l'ambiance voulue. C'est en général ce que je reproche aux nouvelles, des petites histoires qui ne marquent pas par ses personnages et ses intrigues. La plupart laisse un sentiment de malaise (Ancien marine, la nouvelle éponyme Un membre permanent de la famille), d'horreur (Blue) et parfois donne à réfléchir (A la recherche de Veronica, La porte verte). Russell Banks sait donner vie à ses personnages, des hommes, des femmes, souvent âgés, divorcés, parfois sans enfants… On retrouve même l'auteur dans une de ses nouvelles !
C'est Blue, la nouvelle qui m'a le plus marquée. La vie de Ventana, sa situation incongrue et son final m'ont longtemps hanté. Chaque nouvelle a sa particularité, sa saveur. Bref, il faut que je lise tout de Russell Banks, j'aime sa façon d'écrire, de marquer les esprits. le prochain : American darling.
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