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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Les récits qui reposent uniquement sur des souvenirs évanescents et intéressés, c'est-à-dire les Mémoires, ne sont pas fiables : ils ont tendance à n'être que des projections complaisantes. »

Sous ce titre « Voyager », évocateur de contrées lointaines et d'expériences qui sortent de l'ordinaire, Russel Banks a caché un livre qui s'apparente plus à une autobiographie, un retour sur ses 4 mariages et un bilan de vie face à la vieillesse qui s'installe. Donc je n'ai en effet pas ressenti la moindre complaisance ou enjolivure suspecte.

Pourtant le titre ne ment pas dans la mesure où il a mené une vie vagabonde. La première moitié de ce livre revient sur ses mariages, du premier contracté alors qu'il n'avait pas encore vingt ans jusqu'au dernier. En compagnie de sa quatrième épouse, il parcourt la plupart des îles des Caraïbes, dans le but de brosser un portrait honnête de son passé. La part biographique ne l'emporte pas sur son ressenti d'observateur face à tant de sociétés particulières, d'une beaucoup plus grande diversité que je ne l'avais supposé.

La seconde partie, aux chapitres plus courts, relate divers voyages en Europe, en Afrique, dans l'océan indien (Seychelles). Il y a également trois échappées nord-américaines, dont l'une dans le parc national des Everglades en Floride. Enfin, les trois derniers textes sont consacrés à la passion de l'alpinisme que Russel Banks a développée dans sa maturité : l'un à l'Equateur, un second à d'autres sommets des Andes et enfin un dernier sur l'Himalaya.

Observateur avisé des beautés de ce monde, Banks n'est pourtant pas aveugle face aux ravages de l'urbanisation galopante, à toutes les extinctions d'espèces, animales ou végétales. Et il pointe aussi l'inconséquence de son attitude de voyageur, qui, tout comme les millions de touristes qui parcourent inlassablement le monde, aboutit à une accélération de la destruction des êtres et des paysages…
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Russell Banks est un de ces écrivains géants sur lequel je peux compter pour une lecture intelligente et plaisante. Voyager n'est pas un guide touristique conventionnel; Banks se prétend voyageur plutôt que touriste et ses périples autour de la planète en font foi : à part le tour des îles caribéennes qui demeure somme toute assez pépère, ses autres voyages portent leur lot de difficultés, en particulier ses escalades des monts andins et himalayens et ce, à un âge où l'on préfère plutôt s'asseoir et contempler. Voyager est aussi un récit personnel parsemé de réflexions sur l'amour, la paternité, la famille et la vieillesse. Ses confidences s'intègrent bien au compte-rendu plus terre à terre relié à l'organisation et à la planification de ses voyages et apportent une dimension humaine au propos de l'auteur. de plus, ce récit jette une lumière nouvelle sur l'écriture de ses romans dont on comprend qu'ils contiennent plusieurs aspects de sa propre vie. À lire si on veut en savoir plus sur l'homme derrière l'écrivain...
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Russel Banks nous invite à revisiter avec lui sa vie de voyage et d'écriture. Durant ce voyage commençant aux confins des années 60/70 Russel Banks va nous entraîner des Caraïbes, en Floride, en Équateur ou encore dans l'Himalaya.
Ce sera l'occasion pour lui de nous retracer sa vie amoureuse et ses mariages. de nous parler de ses filles,de Christine et de Chase
Mais aussi et surtout de nous donner son point de vue sur la Vie du monde
Et dans ces pages l'on retrouvera toute la pensée progressiste de Russel Banks
Que ce soit lors de ces études à l'université de Chapel Hill en Caroline ou lors de randonnées aux Seychelles dans la Vallée de mai au sein de la plus vieille forêt primaire de notre planète.
Et comment ne pas être touché quand Russel Banks invoque sa responsabilité actuelle vis à vis de l'Afrique, de l'esclavage de la ségrégation. Invocation faite depuis l'Ile de Goree au Sénégal et invocation qui nous implique tout autant.
Enfin ce livre est un hymne au temps qui passe, au possible déclin physique et intellectuel.
Mais ce temps qui passe c'est le sens même de la Vie et que Russel Banks nous parle bien de ce temps là.
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Les voyages forment la jeunesse et freinent la vieillesse. Russell Banks est un écrivain, non pas voyageur, mais qui a beaucoup bougé tout au long de sa riche existence. La nature de ses romans ne laisse pas présager ce mouvement permanent, la plupart de ses écrits se déroulant en Nouvelle-Angleterre. La multiplication de ses périples, de ses mariages, la coincidence des deux et les multiples passerelles, la synergie de ses expérimentations diverses nous laisse voir un homme attachant, "brut de fonderie", en perpétuelle quête de lui-même et surtout d'une grande honnêteté, d'une grande sincérité. Il ne se fait pas de cadeau, conscient que l'atavisme familial ne l'a pas aidé. le temps passant, il se bonifie, sans illusion toutefois, le dépassement de soi devient une règle avec l'âge.
Nous voyageons avec lui, non comme touriste, mais comme voyageur curieux et respectueux des lieux et cultures qu'il traverse, s'enrichissant à chaque étape, montagnard défiant les années qui passent, solide nature à la limite quelquefois de la rupture, risque-tout pessimiste sur l'avenir du monde mais doué d'un optimisme certain quant à sa bonne étoile.
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Gravir l'Aconcagua vautré sur mon canapé, voilà l'une des aventures que ce livre m'a permis de vivre par procuration.

Ajoutons-y quelques îles caraïbes où courtiser ma quatrième épouse en lui racontant mes trois fiascos précédents, une virée culpabilisante en Hummer H2 orange coucher de soleil métallisé dans les paysages bientôt assassinés de l'Alaska, la rencontre rarissime d'un perroquet noir dans un cimetière français des Seychelles ou encore le grand retour sur les lieux de mes premiers exploits universitaires.

Russell Banks en racontant ses voyages se raconte lui-même et me raconte immobile dans mon lit à essayer de me rappeler quelques bribes de Chine ou d'Afrique du Sud, du Québec ou d'Ecosse.

Ecrire ses voyages, c'est toujours s'écrire soi-même. Russell Banks en profite pour faire le bilan d'une vie mouvementée, d'un corps qui se heurte à la montagne et à l'âge, d'un homme qui en tournant autour du monde ne fait rien d'autre que se chercher lui-même. Il semble, au sommet d'un col himalayen, dans une maison de l'esclavage à Gorée ou dans la solitude habitée des Everglades, y parvenir de temps en temps.
Lien : http://www.lie-tes-ratures.c..
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Voyager de Russel Banks démontre combien un parcours à priori heurté et chaotique peut receler une ultime leçon de sagesse qui n'apparaîtra que dans les dernières années de la vie, quand on fera le bilan du chemin parcouru. Regroupant différents articles de voyages pour des revues mais remaniés pour créer un tout cohérent, cet essai captive par la virtuosité littéraire de l'écrivain à manier la description géographique, politique et sociale des lieux traversés et, dans le même temps, la description sentimentale, artistique et intellectuelle de son intériorité. Ce long périple dans les Caraïbes est l'occasion pour Russel Banks de revenir sur les échecs successifs de ses précédents mariages, avant d'aborder d'autres contrées pour finir sur des pages magnifiques sur l'alpinisme. Ce corps usé par le temps mais à l'esprit toujours aussi vif veut encore se prouver qu'il est vivant, et c'est un voyage au bout de lui-même que l'écrivain fera, pour peut-être se rencontrer…
Lien : https://cestarrivepresdechez..
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La première partie du recueil, intitulée "Voyager", commence à la fin des années 1980. Un magazine new-yorkais de luxe propose à Russel Banks de partir soixante jours dans les Caraïbes pour visiter et écrire sur trente îles, Russel Banks - en instance de divorce - en profite pour inviter Chase, la future quatrième Mme Banks. C'est l'occasion de lui faire découvrir une partie du monde qui a compté beaucoup dans sa vie - il a vécu dix ans à la Jamaïque avec Becky, Mme Banks n° 2 et leurs trois filles et d'apprendre à mieux se connaitre avant de légaliser leur relation.
Le récit se termine par la visite de Russell Banks à Cuba, à l'invitation officielle de la Foire du livre de la Havane en mars 2003. Lui qui - adolescent - avait fugué pour rejoindre les guérilléros en 1959 pouvait enfin interviewer le Leader Maximo.

La deuxième partie du livre est composée de divers essais qui parlent aussi bien de ses années étudiantes à Chapel Hill, l'université progressiste de Caroline du Nord dans les années 1960, une visite dans les Everglades en Floride, un voyage au Sénégal pour visiter l'île de Gorée et revenir sur l'esclavage et la traite; une randonnée aux Seychelles; les essais d'un nouveau véhicule de luxe en Alaska et des escalades dans les Andes et l'Himalaya.
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