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Critique de Renod


« Quand l'heure a sonné, il n'est plus ni de beauté ni de dignité. Il ne reste que le tranchant de la mort dans son obscène crudité. » Oussama Kandar, chef de la brigade criminelle de Kaboul, examine le cadavre dénudé d'une fillette. C'est la troisième petite victime découverte ces derniers jours. Kandar découvre qu'il existe un intervalle de dix jours entre chaque meurtre. Il ne lui reste donc que dix jours pour identifier le tueur sans quoi la série macabre continuera.

Mais en Afghanistan rien n'est simple, la police judiciaire a peu de moyens, la médecine légale est balbutiante, le pouvoir et la justice sont largement corrompus et la population est soumise aux traditions tribales et aux préceptes religieux.

Kandar est surnommé 'qomaandaan' du fait de ses faits d'armes glorieux. Son passé de mojahid au côté de Massoud lui vaut beaucoup de respect mais aussi de nombreux ennemis. L'enquête s'annonce compliquée mais ce combattant vertueux est prêt à faire front avec son équipe. le décompte est lancé. Dix jours…

Au même moment, à Paris, Nicole Laguna est kidnappée. Ancien cadre du bureau action de la DGSE, elle s'est spécialisée dans la traque et la capture des grands criminels. Elle découvre qu'elle est entre les mains de la Cupola, une organisation qui chapeaute les mafias italiennes.

Ses ravisseurs lui apprennent que son mari et ses deux enfants ont également été enlevés. le chef suprême de la mafia, Alfredo Vipere, lui ordonne de retrouver Franck X, un chimiste qui a mis au point une nouvelle drogue, « la neige », qui ne rend pas dépendant. « La neige devrait rapidement inonder les rues occidentales et la mafia risque de perdre le monopole mondial de la drogue. L'homme est introuvable. Nicole, qui est une pointure en matière de recherche de grands criminels, doit absolument retrouver ce chimiste sans quoi, sa famille sera massacrée…

Le Baad, c'est le mal, la part noire de l'âme faite de cruauté et de violence. le Baad est également une coutume afghane qui fait froid dans le dos : elle consiste à sceller la réconciliation de deux clans par l'offrande, de la part de l'offenseur à l'un des hommes de l'autre clan d'une petite ou jeune fille de sa famille. L'esclave devient alors objet de « punitions » pouvant entraîner sa mort ou des mutilations, sans que son ou ses tortionnaires soient inquiétés.

J'étais assez sceptique en débutant cette lecture. J'avais en tête l'excellent « Pukhtu : Primo » de DOA, la marche était donc assez haute. Je craignais également de retrouver les stéréotypes du thriller simplement exportés dans un contexte exotique. Mais ces réticences se sont vite dissipées. le récit est entraînant, je n'ai ressenti aucune lassitude. le roman mérite d'être qualifié de « page-turner ».

Et en plus d'être un thriller efficace, « Baad » permet de parcourir l'Afghanistan, d'une capitale, Kaboul, écartelée entre la modernité et le poids des traditions, aux zones montagneuses isolées où règnent des djihadistes et des narcotrafiquants. L'auteur rend hommage à la richesse multiculturelle du pays. Il parvient également à dépeindre les sublimes paysages.

Allez, vous aussi, rendez vous dans l'Afghanistan de Cédric Bannel, vous n'en reviendrez pas.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont pour cette lecture.
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