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EAN : 9782200354480
128 pages
Armand Colin (14/03/2008)
3.42/5   6 notes
Résumé :
Les langues romanes que sont le catalan, l'espagnol, le français, l'italien, le portugais et le roumain forment une vaste famille comportant plusieurs centaines de millions de locuteurs. Elles ont une origine unique : le latin, la langue de Rome (lingua romana).
Ce livre retrace leur genèse d'un point de vue linguistique et sociolinguistique, depuis la latinophonie impériale tardive (IIIe-Ve siècles) jusqu'à la romanophonie du haut Moyen Age (VIIIe-IXe siècle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai toujours été fasciné par l'énigme de l'évolution des langues vivantes. En particulier, je m'intéresse à l'origine de français. On dit souvent: le roman (ancêtre du vieux français) provient du latin vulgaire. L'auteur de ce livre montre que cette affirmation est un raccourci discutable. le latin parlé "cultivé" (c'est-à-dire non "vulgaire"), présentait lui-même plusieurs niveaux; la différence entre ces deux types de latin est donc moins évidente qu'on ne le suppose souvent. Michel Banniard pointe aussi que, dans les textes de l'époque classique, on découvre parfois l'emploi de certains prépositions a priori inutiles (les substantifs se déclinaient et l'usage du cas ad hoc suffisait). Ces pratiques, d'abord exceptionnelles, se sont par la suite généralisées et font partie intégrante de notre langue actuelle. Un autre exemple: l'usage de démonstratifs latins "forts" (c. à. d. emphatiques) comme « ille », d'abord rares, s'est généralisé et le sens s'est affaibli au fil des siècles, donnant finalement naissance à notre article défini « le ». Même remarque au sujet de l 'ultra-simplification des déclinaisons latines qui, dans la langue romane, vont se réduire au "cas sujet" et au "cas régime". Ce sont de simples exemples, mais ils conduisent à considérer que, très tôt, "le ver était dans le fruit": les particularités de notre langue proviennent de l'emploi (abusif) de formes existant déjà dans le latin écrit "cultivé".

Ceci étant noté, je dois reconnaitre que ce court ouvrage dépasse largement mes compétences. Il est beaucoup plus précis et complet que les livres de vulgarisation d'Henriette Walter, qui m'avaient passionné mais qui n'entrent dans aucun détail. Michel Banniard a beau donner des définitions aux mots précis qu'il utilise, ça passe mal (pour moi, du moins !). Il étudie très sérieusement l'évolution de la langue - ce qui, pour le profane, est assez fastidieux. Malgré cette difficulté (pour moi), je ne regrette pas ma lecture. J'ai glané quelques conceptions stimulantes.
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C'est au départ un livre pour étudiants que celui-ci,, mais comme il n'exige pas de grandes connaissances linguistiques, il sera accessible au lecteur intéressé par les phénomènes qui conduisent du latin parlé au roman. Tout y est décrit avec précision et sans abus de jargon : juste les termes nécessaires à une expression rigoureuse des idées. Ceci dit, la lecture manque un peu de charme, ce charme que l'on trouvait dans la "Genèse culturelle de l'Europe".
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
... du III°s av. J.-C. au VIII°s (voire du III° au XIII°s), deux lignes de force se dessinent :
- toute la latinophonie a partout évolué dans le même sens général aboutissant à ce qu'on peut appeler une romanophonie. ... Cette évolution était inscrite dans la logique même du latin : elle ne l'annule pas, elle l'accomplit.
- En revanche, chaque région a coloré localement sa latinophonie : ainsi sont sortis de la parole latine, elle-même variable, des centaines de dialectes qui appartenaient à de plus vastes ensembles, d'où ont fini par émerger les langues romanes principales (émergences politiques autant que langagières). La question de cette différenciation a suscité d'anciens et vifs débats. Pourtant, il semble difficile d'écarter l'hypothèse que, surtout au niveau de la phonologie, c'est d'abord le substrat qui a joué un rôle essentiel. C'est en effet la prononciation qui colore de façon contrastée des langues qui, par ailleurs, ont suivi des évolutions profondément parallèles. On admettra aussi que le superstrat a joué un rôle important ans le cas où les locuteurs nouveaux occupaient une place privilégiée dans l'espace social : Francs (Belgique au V°-VI°, Neustrie au VII°, Austrasie au VIII°) ou Slaves (Dacie, VII°-VIII°).
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Plutôt que de considérer les langues romanes comme une forme issue d'une sorte de dégénérescence incontrôlable ru latin, il serait plus exact de décrire leur élaboration comme une longue genèse dans laquelle l'invention et la création ont joué pour une large part : il ne suffisait pas, contrairement à un axiome explicite, de mal parler latin pour inventer l'ancien français (ou tout autre langue romane). Ce recalage idéologique vaut pour l'émergence au niveau de l'écrit des langues non romanes. Les différentes études publiées confirment ce point de vue.
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