Qu'arrive-t-il à la culture de l'ancien empire romain d'Occident envahi par les Barbares, à partir du V°s ? Quels points de résistance de latinité savante, de culture littéraire, d'apprentissage et de diffusion du savoir écrit, se maintiennent en l'absence d'un état central ? Quel rôle joue l'église des V° et VI°s dans cette résistance ? Et quelles en sont les figures majeures, trop peu connues aujourd'hui (Cassiodore, Bède, Alcuin) ? Enfin, qu'arrive-t-il au latin parlé dans le peuple, dans la mesure où l'on peut le savoir grâce aux actes des conciles régionaux qui s'occupèrent de pastorale ? Telles sont les questions passionnantes que pose et tente d'éclaircir ce petit livre,questions qui résonnent étrangement aujourd'hui .
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Un très bref bilan de ces deux analyses montre combien cette période est à la fois conservatrice et créatrice. La littérature latine demeure vivante sous de nouveaux visages eux-mêmes en cours de transformations. Les littératures germaniques sont en attente, tandis que le contact avec la culture écrite chrétienne prépare l'apparition de leurs scriptae nationales. Les pays neufs dont l'irruption dans l'histoire s'accomplit alors donnent son visage à l'Europe. Enfin, la symbiose entre une écriture latine dominatrice mais ouverte aux influences populaires et une masse de traditions folkloriques en pleine résurgence prépare l'engendrement des contes et légendes du Moyen-Age, eux-mêmes préludes d'une autre littérature.