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EAN : 9782846264167
126 pages
Au Diable Vauvert (13/10/2011)
3.43/5   22 notes
Résumé :
« « L'Affaire », c'est juste une vie qu'on a jetée à la poubelle. Seulement ma vie que l'on a cassée comme on déchire un dessin raté. Finalement, ça n'est rien, ou pas grand-chose, mes tripes que des journalistes ont tricotées comme de la laine pour se faire un pull pour l'hiver. De ceux que l’on porte sans se soucier de qui crèvera de froid dehors, sans se soucier de la peine que ça fait, à l'intérieur, de n'être qu'un lapin face aux chasseurs. »
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Un texte essentiel pour dénoncer l'hypocrisie de notre société et de la presse. En effet, Tristane Banon démontre qu'une victime de viol ne peut pas se présenter en étant féminine et apprêtée, une victime doit être éplorée et brisée pour montrer sa détresse et susciter la compassion des autres.
Pourquoi cette mise en scène ? Est-ce que seul l'image prime dans notre société ? A quel moment est-il possible que ce soit le procès de la victime ? Alors que le fautif peut mener sa vie et commettre d'autres méfaits ?

Elle a même été privé de son identité, elle ne pouvait plus sortir sans être reconnue et apostrophée, elle était devenue la fille qui a accusée DSK, puis celle qui aurait dû prendre la parole si elle avait dit la vérité...
Le constat est assez sombre, je salue son initiative de prendre la plume pour dénoncer et nous faire réfléchir, ce n'est pas étonnant que tant de personnes se taisent... En revanche, j'ai trouvé que le texte aurait pu être plus court et le style plus travaillé.
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Tristane Banon s'est fait connaître comme romancière et aussi et surtout comme la première personnalité publique qui avait dès 2007 osé dénoncer le politicien et ex futur candidat à la présidentielle de 2012 Dominique Strauss Kahn de violences sexuelles.

En 2007, Tristane Banon racontait en effet à Thierry Ardisson dans l'émission "93 Faubourg Saint-Honoré", comment DSK a tenté de la violer cinq ans auparavant lors d'une interview.

le livre de Tristane Banon, le bal des hypocrites, avait été publié en 2011 au Au diable vauvert quelques mois après la fameuse affaire DSK, est réédité en 2020 dans la collection poche du Diable Vauvert avec une préface de l'auteure qui revient sur la génèse de ce livre et qui surtout semble satisfaite de la libération des femmes victimes de violences sexuelles dans le prolongement de me too ( voir notre récente chronique sur le livre she said)

Ce livre est aussi et surtout le témoignage d'une jeune femme qui souffre terriblement de ne pas avoir été crue, d'avoir été considérée comme une affabulatrice, et qui, au moment où elle écrit, décide de prendre la plume, car faute d'être entendue écrire est quelque chose de vital pour elle.

Relatant les faits avec une vraie distance et un certain détachement- et ne citant jamais expressement DSK, Tristane Banon y dénonce également une justice à deux vitesse et montre que plongée dans une tourmente médiatique qu'elle devra affronter seule contre tous, Tristane Banon a bénéficé d'un courage que nul ne pourra lui enlever.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je m'attendais à découvrir un roman, il s'agissait en fait du témoignage de Tristane Banon, autrice agressée par Dominique Strauss Kahn des années avant que n'explose le scandale de la chambre du Sofitel.
Je n'ai pas particulièrement été charmé par le style de l'auteure (mais est-ce vraiment important dans le contexte d'un témoignage?), celle-ci relate les faits avec distance et froideur, ne laissant transparaître aucun sentiment. Je n'ai donc pas été aussi touchée que je l'aurais souhaité par son histoire.
Son témoignage est important, bien que tardif, car il révèle la souffrance et les épreuves que doivent traverser les victimes d'abus sexuels: culpabilisation, honte, omerta, déni.
Les femmes et les victimes doivent faire respecter leurs droits, et cela passe notamment par la dénonciation.
L'auteure met également en lumière la perversité des médias, qui traite les informations de façon totalement arbitraire, il était fascinant de découvrir l'envers du décor.
Cet exposé des faits représente donc une prise de parole nécessaire.
Je tire mon chapeau à Tristane Banon, pour son courage, au nom de toutes les femmes.
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J'ai adoré son livre et pourquoi me direz vous ?

D'abord je l'ai lu bien après le battage public, sans savoir vraiment qui était Tristane BANON.

Ce livre est certes triste, mais il dénonce le traitement de la vie privée par les médias, surtout quand votre propre vie vous échappe ! Elle le décrit très bien quand elle raconte l'anecdote de la dame d'âge avancé qui lui explique qu'elle a "cherché" ce qui lui est arrivé et lui précise la tenue "prétendument" aguichante dont elle était affublée au moment des faits et lorsque l'auteure lui explique qu'elle ne portait pas ces vêtements, la femme lui rétorque " je sais ce que j'ai lu dans la presse" , voilà tout est dit.

C'est une femme, son intimité, sa vie qui a été bafouée mais deux voire trois fois, une fois par un homme, la seconde par les médias, et la dernière par ceux qui savaient et prétendaient être ses amis et lui ont tourné le dos.

Ce milieu est tordu, enfin "ce", ces milieux sont tordus dès lors qu'ils ont du pouvoir sur les autres ...

J'ai aimé qu'elle ne s'acharne pas sur son agresseur, qu'elle reste toujours à raconter ce qu'elle a vécu à partir de la découverte par la presse de l"Affaire", j'ai aimé sa retenue.

Son récit m'a touché.
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Tristane Banon, c'est cette femme, celle avant Nafissatou Diallo. Elle est celle que l'on n'a ni crue ni voulu entendre plus tôt. Celle qui a eu peur, qui a sombré, qu'on a traquée. Celle qui a subi l'assaut, les assauts, d'un homme puis d'une meute de medias, personnages politiques, simples badauds, tous prêts à dire, penser, s'exprimer, inventer. Recroquevillée, elle s'est longtemps tue et a provoqué, au mieux l'interrogation, au pire la colère et l'indignation. Pourquoi se cachait-elle quand tout le monde était enfin prêt ? Pourquoi ce silence quand tous les micros se tendaient ? Alors elle raconte. Un morceau seulement. Elle s'écrit. Ses cris. Et ses larmes aussi.
Certains livres sont nécessaires, moins pour leurs lecteurs/lectrices que pour leurs auteurs/autrices. Et c'est le cas ici, je crois. Si j'ai compris le besoin d'écrire et de publier celui-ci, je dois reconnaître que j'ai moins vu celui de le lire, de mon côté en tout cas. Il amènera certains à réfléchir, je l'espère, mais moi je savais déjà, et c'est sûrement pourquoi il ne me marquera pas, ou pas autant que je le pensais. Et puis je n'avais pas tout suivi à l'époque, alors forcément, certains faits que l'autrice choisi de raconter à mi-mots sont restés dans l'ombre de mon ignorance, pas toujours simples à comprendre et à situer. Une lecture en demi-teinte donc, même si j'en reconnais l'importance.
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critiques presse (3)
Actualitte
15 novembre 2011
Une seule chose dérange, après avoir fermé l'ouvrage. L'idée qu'en dehors du drame qui a poussé Tristane Banon sous le feu des projecteurs, elle n'est peut-être pas si étrangère à ce système qu'elle dénonce - justement, légitimement et talentueusement - avec tant de véhémence.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Lexpress
17 octobre 2011
Son éditrice n'exagérait pas: c'est bien un livre d'écrivain. Car Le Bal des hypocrites se lit d'une traite. On pouvait s'attendre à un texte revanchard, pleurnichard. Mais à travers les épreuves, enfin contées de sa propre voix, Tristane Banon est restée digne et lucide. Sa plume fluide, rythmée, parle pour elle.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Bibliobs
14 octobre 2011
« Le Bal des hypocrites » n’est pas le chef d’œuvre que personne n’attendait; mais il n’est pas non plus l’indigne prostitution de la littérature à fins médiatico-judiciaires qu’on pouvait – à bon droit – craindre. Certes, la petite blonde qui a divisé la France en deux prend le risque d’agacer à force de régler ses comptes. Mais le lecteur qui ne s’est pas fait une religion sur l’affaire Banon-DSK comprendra qu’elle a vraiment des comptes à régler.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Mon téléphone sonne, ne fait que sonner, je vis dans le sas d'entrée d'un magasin. Le jour, la nuit, ça ne s'arrête pas. Les amis soutiennent, certains s'en vont, comme celui qui m'écrit, alors que je n'ai rien fait, rien dit : "Que ce soit vrai importe peu, faire ça est honteux, c'est une flèche plantée dans le dos de la gauche, tu n'en sortiras pas grandie"... L'ancien ami est journaliste. Il y a encore quelques jours, il déjeunait chez moi, s'asseyait sur ma chaise, caressait mon chien, appréciait un repas que je lui avais cuisiné. Alors quoi ? De quoi suis-je responsable ? Je me suis juré le silence, pourtant je l'appelle, je ne peux pas croire ce que je lis. Comme il ne répond pas, je laisse un message, m'insurge, faire " ça ", c'est faire quoi ? Rester terrée chez soi, un " chez-soi " qui n'est même pas chez moi ? Ne pas répondre aux sollicitations ? Se taire ? Refuser les interviews, les directs, les semi-directs, les différés, les enregistrés, les d'ici, les d'ailleurs, les du monde entier ? Faire " ça ", c'est faire quoi ? Ne rien faire, se faire toute petite, minuscule, une poussière ? Tu t'en fous de la poussière, comme de l'amitié que tu balayes au nom de la gauche qui souffre. Et moi ? As-tu pensé que je pouvais souffrir de tout ce cirque, que j'étais innocente ? Que je n'avais rien demandé, ni il y a huit ans, ni depuis deux semaines, pas même répondu que je ne voulais pas répondre, pas même confié un morceau de mot sur lequel un journaliste pourrait prendre appui pour écrire ? Faire " ça ", c'est faire quoi ? Exister ? Depuis le 15 mai, c'est la seule chose que j'ai tenté de continuer à faire. Vivre, ou plutôt survivre. Pardon.
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Puis il y a eu l'accident, le trois tonnes qui percute mes certitudes, l'homme qui devient méchant. C'est celle d'après ça qu'ils appellent catin, celle qui apprendra à dissocier le corps de l'esprit, car c'est le seul moyen de s'en remettre, peut-être, de supporter en tout cas.
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J'ai fait le vœu de silence, pourtant, je voudrais tant le voir, face à l'une de ces caméras qu'il chérit, me redire ses accusations droit dans les yeux. Je ne pensais pas qu'il serait si difficile de me taire, que les vautours mangeraient ma vie comme des charognes, transformeraient les contours de la vérité, la modèleraient selon leurs envies et leurs besoins, dès lors qu'ils ont compris que, même s'il fallait que je me ronge les doigts jusqu'au sang, je ne leur ferais pas la joie de me prêter à leur cirque ridicule. Les jugements ne doivent pas être rendus devant les caméras. Seuls les juges condamneront les coupables. Je sais que l'on peut se perdre à ce jeu-là, et je n'ai d'autre excuse, pour avoir parlé lors de ce dîner cathodique, que la volonté de me décharger auprès de ceux qui avaient le pouvoir de faire le travail à ma place, d'empêcher le bourreau de nuire en creusant ce que je me sentais incapable de dévoiler moi-même. C'était lâche, je le sais. Je n'ai pas honte de cette lâcheté-là, j'étais juste une jeune femme de vingt-sept ans qui voulait se reconstruire, sans pour autant laisser le crime impuni. Mon erreur a été de croire qu'il y avait peut-être des super-héros autour de la table, ou devant l'écran. Des super-héros pour combattre les forces du mal. Je me suis trompée.
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Au bas de mon immeuble à Boulogne, il y a déjà du monde. Un ami passe me prendre, je déménage. Je n'ai pas le choix. Je fuis, je pars me cacher, m'enterrer. Ma mère m'appelle, elle hurle dans mon répondeur, les journalistes sont chez elle, la suivent, l'attaquent de questions. Elle répond, ne fait que répondre, maman qui ne sait plus se taire. Je ne lui réponds pas, je ne réponds à personne.
Il me faut six heures pour trouver une nouvelle adresse. Je ne prends que mon sac, mon chien, ma peur et mon ordinateur. Je ne sais pas pourquoi l'ordinateur, peut-être parce que je n'ai pas d'homme auprès de moi pour m'accompagner. Ma cachette est petite, mais discrète. Flaubert s'adapte, compagnon de galère. Les journalistes ne savent pas encore cet endroit, les amis et maman non plus.
Ce dimanche n'en finit pas, c'est le dimanche le plus long du monde. Le train de David prend son temps, ma messagerie rend l'âme, je sens mon courage s'émietter. Déjà, la réalité me dépasse.
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L'ancien gros a pris de la hauteur. Il s'est glissé dans un costume de presque président. Il dit qu'il pense à "l'homme" et là, je pense qu'il oublie babouin... l'homme-babouin. C'est plus exact et il le sait.
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