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EAN : 9782012159877
182 pages
Hachette Livre BNF (01/04/2013)
3/5   1 notes
Résumé :
Idylles prussiennes / par Théodore de Banville
Date de l'édition originale : 1871

Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces œuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je ne connaissais pas Théodore de Banville, jusqu'à lire son nom et des commentaires scientifiques sur son oeuvre dans l'ouvrage universitaire le poète et le joueur de quille. Les universitaires s'y questionnent sur l'utilité sociale de la poésie et des poètes, leur place dans la cité. Or, Théodore de Banville semble se poser la même question, à laquelle il répond dans la préface : il écrit parce qu'il a des choses à dire, parce qu'il doit raconter ce qu'il vit et ce que vit la population française.
Une idylle est un petit poème sur un sujet amoureux, souvent dans un cadre champêtre. Or, dans le recueil, les oiseaux ne chantent plus, le décor est celui de la ville de Paris derrière ses fortifications : nous sommes loin du paysage bucolique. le titre repose en effet sur une antithèse : l'évocation de la nature et de l'insouciance amoureuse s'opposent à l'adjectif "prussien" qui, dans les poèmes, est un synonyme de brutalité, de sauvagerie, de violence. de Banville écrit en effet pour raconter la défaite de l'Empire en 1870, l'avancée prussienne et le siège de Paris. Ses poèmes sont donc chronologiques.
Néanmoins, de Banville n'est pas Victor Hugo... Victor Hugo a aussi écrit sur ces événements douloureux, dans le recueil l'Année terrible. Et, selon moi, de Banville n'est pas à la hauteur du maître. D'ailleurs, il écrit surtout en octosyllabes, comme si, dans son écriture même, il savait qu'il ne pouvait risquer la comparaison. On trouve ainsi moins d'envolées lyriques ou philosophiques : de Banville n'élargit pas son propos à l'universel comme le fait Victor Hugo.
Sa poésie a des accents patriotiques, qu'on qualifierait presque de cocardiers aujourd'hui, avec une conception des Prussiens comme des brutes, dirigé par un Bismarck orgueilleux, stupide et sanguinaire tout à la fois. de Banville reflète donc les conceptions de son temps et les met en vers. Il célèbre les soldats morts en martyrs - un poème évoque le Dormeur du Val qu'il doit précéder de quelques semaines, les femmes violées, les enfants massacrés. Il célèbre la Marseillaise, la République et la Liberté, la Patrie.
L'originalité vient, selon moi, dans son questionnement même sur sa poésie et son écriture, transformée par l'expérience de la guerre. Avant, écrire lui était facile, il traitait de sujet joyeux et légers ; désormais, sa plume et son style ont changé. Ce sont les passages que j'ai trouvés les plus intéressants, car les plus originaux, les moins chargés de messages de propagande. Il va même jusqu'à s'interroger devant le corps d'un jeune soldat prussien : était-il lui aussi un poète amoureux ?
Je vais relire l'Année terrible de Victor Hugo pour la force de ses images et de son écriture, mais j'irai sans doute découvrir une autre facette de l'oeuvre de de Banville, moins historique et politique.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
ÉPILOGUE.

Rime, avant cet âge fatal,
Voilà bien longtemps, quand la France
Dans une coupe de cristal
Buvait le vin de l'espérance,

Sous mon front venant te poser,
Lors de ces époques heureuse
Tu chantais comme le baiser
Qui joint deux bouches amoureuses,

Quant la Patrie eut à son flanc
Reçu la blessure exécrable
Lorsqu'il fallut donner son sang
Pour cette martyre adorable,

Tu résonnas comme un clairon
Qui raille le danger vulgaire,
Et ta voix, mieux que l'éperon,
Fit bondir les coursiers de guerre,

Pleine de confiance encore,
Tu te jetais dans la mêlée,
Fière, sous ta cuirasse d'or,
Ainsi qu'une Penthésilée ;

Et plus d'une fois le vainqueur,
Atteint jusque dans son génie,
tressaillait sous l'accent moqueur
De ton implacable ironie !

Maintenant, tout à mon souci,
Je t'entends, parmi les ténèbres,
Sonner sans trêve et sans merci,
Comme un glas aux notes funèbres,

Ou tu gémis, comme les flots
De la mer qui songe et qui veille.
O Rime, exhale tes sanglots
Tout bas, tout bas, à mon oreille.

Et moi, j'étoufferai sans bruit
Le cri qui de mon cœur s'élance,
Car étant plongé dans la nuit,
Il nous faut garder le silence.

Mais que, rendue à notre amour,
La divine, la bien-aimée
Sourie à la clarté du jour,
Sa plaie horrible étant fermée ;

Elle entendra ton chant joyeux
Qui la caresse et qui la venge,
Monter éclatant dans les cieux
Et pareil à la voix d'un ange.
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