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G.Charpantier (01/01/1882)
4.25/5   2 notes
Résumé :
A Georges Rochegrosse
Mon cher enfant,

Ces Contes t'appartiennent doublement, car tu en
as résumé la pensée intime dans le charmant Fron-tispice qui, sans doute, donnera envie de les lire?
D'ailleurs, en les écrivant, je songeais à toi, avant
de songer au public. Amuser un artiste, pour qui le
mouvement et la vie n'ont pas de secrets, pour qui
la nature est pleine d'âmes, et que la Couleur enivre
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans ses Contes féeriques, Banville mêle brillamment le monde des fées à celui du Paris de la fin du XIXe.

Parmi les protagonistes de ces 50 contes, point de vaillants et preux chevaliers, point de princes et princesses, mais des artistes et poètes dont les fées deviennent parfois les muses. Quelques diables également, parmi lesquels le Démon de la Perversité de Poe aux prises le temps d'un texte avec Baudelaire. La magie dépeinte est ici tout autant à la source de l'art, de la poésie et des rêves des personnages qu'elle en résulte, et les visions qu'elle suscite, des fantaisies mettant en scène les règnes animal et végétal, sont d'une beauté et d'une inventivité folles.

L'ouvrage, s'il sait émerveiller, fait également sourire par son ironie mordante. Lever le voile, révéler la magie dissimulée et pourtant omniprésente dans un univers tristement positiviste, permet à l'auteur de poser un regard acerbe sur ses contemporains, qui, pour réussir, n'hésitent pas à laisser derrière eux leurs aspirations comme leur âme. Les directeurs de théâtres, les poètes embourgeoisés aux textes aussi médiocres que convenus en font les frais à de multiples reprises, au risque d'ailleurs que certains des contes en paraissent redondants.

J'ai apprécié l'équilibre précaire, la balance délicate dépeinte ici entre modernité et merveilleux, et la confusion de ces deux notions qui fait naître aussi bien des fées parisiennes que le Démon des Cartons Verts (comprendre « de la paperasserie »), ainsi que les clins d'oeils appuyés et parfois moqueurs aux contes traditionnels de Perrault ou des frères Grimm. Je referme cet ouvrage en regrettant qu'il n'en existe pas de réédition, mais avec des images plein la tête, et l'envie, déjà, de m'y replonger.

Lien : https://mahautdavenel.wordpr..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Vous comprenez, mon ami, que forcé chaque minute de profaner ses Dieux, de marcher avec ses gros sabots sur la poitrine nue de la Poésie, de préférer des inepties aux belles œuvres et d'insulter Shakespeare au profit de Bobèche, pas un directeur de théâtre ne pourrait vivre une heure, s'il avait gardé dans son sein une âme humaine ! C'est pourquoi une mesure de haute raison politique nous force à leur prendre leurs âmes, que d'ailleurs nous leur rendons plus tard fidèlement, comme vous l'avez vu, et que nous leur remplaçons par des âmes de directeurs, impénétrables à la poésie, appropriées pour l'usage auquel elles doivent servir, et dont la fabrication première revient au célèbre Vaucanson ! Autrement, ne voyez-vous pas qu'il arriverait de deux choses l'une : ou, comme je vous l'ai dit, les directeurs mourraient, épouvantés de leurs propres blasphèmes ; ou bien, avec un moyen de propagande aussi puissant que le théâtre, le génie, l'incoercible génie entraverait bien vite le triomphe permanent de la médiocrité, qui est la sauvegarde et l'unique salut des sociétés modernes...

"Les papillons gris"
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Ce que j'ai, ce que je vends, ce que je donne, je ne vous l'ai jamais refusé ; ce n'est pas ma faute si vous n'en voulez pas, et à ce propos vous m'obligerez en reprenant le petit portefeuille de maroquin blanc, effroyablement gonflé, que vous m'avez envoyé sur fond de la corbeille de fleurs. Mais quoi ! vous me demandez de l'amour, et je n'en ai pas, je n'en tiens pas : dans mon cœur il n'y a que du mépris et de la haine ! J'ai été élevée par une mégère qui me piétinait sur le ventre ; en plein hiver j'errais avec une robe de toile, sans chemise, et chaussée de souliers qui n'avaient pas de semelles ! Mes fêtes, c'était quand je pouvais piquer la fourchette dans la poêle des arlequins à un sou ; enfin j'ai été vendue tout enfant, sans cesser d'appartenir à l'ignoble misère. J'ai été arrêtée, brutalisée, jetée dans les prisons ; j'ai connu toutes les horreurs avant d'avoir acquis la force de vivre ; et à présent que me voilà riche, belle, maîtresse de tout, plus indifférente que si j'avais été taillée dans le marbre, vous me dites : Donnez-moi de l'amour ! Et avec quoi voulez-vous que j'en fasse !

"Jamais trop tard"
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Il ne tiendrait qu'à moi de donner ici ces poèmes sans défaut ; mais je n'aime pas mêler des vers au milieu de la prose, parce que cela me fait l'effet de raccommoder un torchon avec de la toile d'or.

"Promenade galante"
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Quand le soir est venu, les Parisiens sont si heureux d'être libérés du travail diurne que, tout en se promenant, ils ruminent comme des bœufs , heureux et stupéfaits, et alors on peut bien démolir Paris sans qu'ils s'en aperçoivent.

"Le Juif"
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