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EAN : 9781981450039
360 pages
CreateSpace Independent Publishing Platform (09/02/2018)
5/5   2 notes
Résumé :
Que feriez-vous si des membres de votre famille vous confiaient avoir commis des crimes ou en avoir été les complices ? Que feriez-vous si vous pensiez que certains d’entre eux pourraient en commettre à nouveau ?...

Nadia rêvait de quitter le mobile home de sa mère Hassana qui la maltraitait. Avec son mari Hector, elle pense avoir réussi à fuir la misère et la délinquance. Elle est devenue professeur à Paris. Mais son passé la rattrape. Son père, qu’e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Qui n'a pas rêvé, un jour, d'une autre vie, d'une vie meilleure ?

N'est-ce qu'un rêve, est-il réalisable ? N'est-ce pas sagesse aussi de se contenter de ce que l'on a, d'apprendre à l'aimer et y trouver une forme de bonheur ?

Une petite méditation personnelle et d'actualité au moment des fêtes de fin d'année et des sempiternelles sages résolutions du Nouvel An.

Je profite de cette fin d'année 2022 et de cette nouvelle année 2023 qui s'annonce pour vous souhaiter le meilleur, selon vos rêves, mais de préférence en réalité tout de même ! 😊

Je voulais aussi remercier tous ceux qui ont pris le temps de lire un de mes livres, malgré leur emploi du temps chargé et leurs listes de lectures qui s'allongent sans cesse à chaque rentrée littéraire.

À Noël et pendant les fêtes de fin d'année, j'aime offrir des livres, réveiller ceux qui se sont endormis, parler de ceux qui, comme le Rêve d'une vie meilleure, me tiennent à coeur, sans que je puisse dire pourquoi. Avec le recul, je le trouve même parfois assez sombre. Reflet de notre monde ou de mon état d'esprit ? Les deux peut-être. À mon humble avis, le Chemin des Étoiles est plus optimiste. Quoique…

Peut-être me direz-vous si la curiosité vous pique et vous donne envie de découvrir l'histoire de Lisa ou l'histoire de Nadia et de son mari Hector qui rêvaient de changer de vie, de rompre avec le père de Nadia, complice de criminels et de mafieux.

En apparence, ce rêve s'est réalisé puisque Nadia est devenue enseignante et Hector conseiller financier mais où commence le crime et où s'arrête-t-il ? Que faire lorsqu'on a entre les mains des documents qui sont des preuves convoitées d'activités criminelles, en lien notamment avec l'Histoire de l'Érythrée ? Plusieurs articles de journaux m'ont fait découvrir la situation complexe de ce pays, je les ai référencés dans le roman, ainsi qu'un reportage intitulé « Voyage en Barbarie »

https://voyageenbarbarie.wordpress.com.

Bonne année à tous. Que les rêves qui vous tiennent le plus à coeur deviennent réalité.
Lien : https://laurebarachin.over-b..
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Il m'est difficile d'être objectif avec les oeuvres de mon amie sur Babelio, Laure Barachin. Bien que nous ne nous sommes jamais rencontrés, peut-être que je sois devenu mal placé pour émettre un jugement de valeur sans trop me laisser emporter par mon enthousiasme pour ses sujets, ses personnages, la problématique qu'elle soulève, son style bien particulier et l'élégance de son langage et formulations.
Mais ignorer son troisième oeuvre "Le Rêve d'une vie meilleure" et m'abstenir de tout commentaire, reviendrait à me demander l'impossible. Toutefois, je promets d'être plus critique que jamais...pauvre Laure !

Dans cette optique, cela démarre plutôt mal pour moi : première page, première phrase : " Peut-on commettre un crime pour la bonne cause ?"
Décidément, l'auteure n'a pas eu l'intention de rendre ma tâche facile ! Comme question, elle est incontestablement de taille, mais fort ingénieuse pour capter d'emblée l'attention du lecteur !

La question est posée par son personnage principal, Nadia, qui sans pour autant trancher, se met à réfléchir aux mauvais exemples (Adolf Eichmann, Pablo Escobar), les bons (Oskar Schindler, Jean Valjean) et le tourmenté Raskolnikov de Dostoïevski. Elle-même a eu un passé problématique : la vente de drogues pour le compte de son père, François, et son oncle, le truand Noël dit "Le Patron" ou "Le Boss", afin de financer ses études. Maintenant, comme professeur à l'Institut d'Études Politiques de Paris, spécialiste de l'Ukraine, elle est en route avec son mari, Hector, conseiller financier d'une filiale française d'une banque suisse, pour Kiev, en mission secrète pour François et Noël. Il s'agit de recevoir pour eux une clé USB qui les sortira du pétrin.

Nadia (appelée ainsi par sa mère algérienne, Hassana, en hommage à la grande gymnaste roumaine, Comaneci), espère que ce voyage permettra un rapprochement avec son mari, qui est passé de la "délinquance ordinaire à celle en col blanc". À son retour elle apprend que sa pauvre mère est décédée, suicidée . Entre elle et sa mère il n'y a pas eu d'amour, mais elles étaient "viscéralement liées". Les rêves d'Hassana d'une vie meilleure, ne se sont jamais matérialisés, au contraire, la solitude, la dèche et la prostitution misérable ont été son sort.

À Kiev, le personnage qui leur a remis la clé USB, Dimitri Ossipov, dont les grands-parents ont été victimes du Holodomor (la liquidation des koulaks dans les années 1932-1933 et la famine qui s'est ensuivei, surtout en Ukraine), ce qui l'a non seulement rendu un virulent anticommuniste, mais l'a fait rejoindre le contre-espionnage et mener des opérations "spéciales" pour le S.A.C. (Service d'action civique), une association contestable de fidèles au général De Gaulle (1960-1981). La fameuse clé USB contient des documents compromettants pour la politique en France et auraient dû être détruits, notamment ceux par rapport à la mort mystérieuse d'un ministre français, Robert Legendre, et de Jane Davis McQueen, son chef de cabinet.

Ce que tout le monde ignore, c'est que Hector a en catimini copié la clé USB. Ce que lui et le duo Noël et François comptent faire au juste de tous ces secrets, je ne puis vous révéler, évidemment. En tout cas, les choses se compliquent lorsqu'il est question de détournement de fonds et un volet érythréen (la lutte pour son indépendance de l'Éthiopie).

Ce ne serait pas une oeuvre de Laure Barachin, si l'auteure s'était contentée d'une intrigue politico-criminelle. Comme dans ses 2 précédents romans l'aspect psychologique est crucial. Mais au-delà d'une fine caractérisation des différents personnages, cet ouvrage pose la question du "mal". Comment s'en sortir, si son passé, par un concours de circonstances non voulues mais peut-être trop facilement acceptées, est gravement hypothéqué par le mal ? Comment, en d'autres termes, faire table rase des avantages que le mal apporte pour mener une vie, qui, au contraire, apporte le bien aux autres et assure, ainsi, un bonheur personnel ? Comment, finalement, s'assurer ce "rêve d'une vie meilleure" ?

Un petit bémol constitue peut-être un peu trop de clins d'oeil aux grands noms de la littérature mondiale (Albert Camus, Le Tasse, Juan Gabriel Vasquez, Vassili Grossman ...) et l'emploi de sigles, comme par exemple C.P.A.M., C.M.U. et Vélib, qui ne sont pas toujours aussi évidents aux non-résidents français. Dans votre 4ème roman, Laure, mettez la signification de ces sigles entre parenthèses ou en note de bas de page pour vos admirateurs "étrangers"
.
Bien qu'il convient de nuancer un peu ma première remarque, dans ce sens que l'auteure (tout comme moi d'ailleurs) cherche à peaufiner son échelle de valeurs humaines à travers la littérature, les leçons de l'histoire et la réalité géo-politique qui est la nôtre.
Dans cette perspective, Laure Barachin a relevé un défi très ambitieux, grâce à une logique implacable, fondée sur des connaissances solides et étendues de notre Histoire. On a peine à croire que cette toulousaine n'a même pas 40 ans : son érudition, sans prétention pour autant, est impressionnante.

Bref, je suis ravi et fier de son oeuvre !
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Laure Barachin est décidément un Janus de l'écriture. On peut toujours faire deux lectures diamétralement opposées de ses livres, et le rêve d'une vie meilleure n'y échappe pas.

La première lecture est une lecture engagée - je vous invite à relire la critique de notre ami Kielosa, qui a très bien analysé cet aspect. Laure Barachin écrit des fictions, mais elles sont fortement ancrées dans un contexte social et politique réaliste et cultivé, qui leur donne leur sens. Ainsi, le rêve d'une vie meilleure prend à bras le corps les maux les plus cauchemardesques de notre société et les organise autour d'une question dérangeante sur laquelle la réflexion politique a toujours buté : a-t-on le droit de tuer au nom d'idées ?

Le deuxième visage des romans de Laure Barachin est psychologique, fortement psychologique. La question du meurtre politique est ici un support pour plonger dans les tourments et les contradictions intimes des personnages. La manière dont est réalisée cette plongée est ce que j'apprécie tout particulièrement dans les livres de cette auteure, et que j'avais déjà apprécié dans Un été en terre catalane : Laure Barachin écrit dans une langue recherchée, mais en enchaînant les idées comme quand on se parle à soi-même, en collant au rythme intérieur de la pensée, et non pas aux conventions qui voudraient qu'on évite les digressions, qu'on suive une idée sans s'en écarter. Notre pensée - la mienne en tout cas - est traversée d'associations qui la font glisser d'une idée à l'autre, évoquer des références et des souvenirs, avant de revenir à son fil qui s'en trouve enrichi. Laure Barachin réussit à suivre ce rythme et à nous emmener dans un voyage intérieur.

L'association de ces deux aspects, fort engagement politique et voyage intérieur, ne va pas toujours de soi. Ainsi, dans le livre lui-même, Laure Barachin parle des écrits d'un de ses personnages comme recelant un "réalisme mélancolique et désenchanté", de celui qui n'est fait, ajoute-t-elle, ni pour plaire au lecteur, ni pour le distraire ou le rendre heureux. Sans doute est-ce une mise en abyme intentionnelle : l'auteure sait que ce réalisme mélancolique et désenchanté est justement celui que l'on trouve dans son propre roman. Mais j'ajouterai que le fait qu'un livre ne soit pas fabriqué pour plaire, distraire ou aider le lecteur à régresser dans un monde faussement sécurisant, est justement ce qui m'attire en littérature, me plaît, me divertit (alternative pascalienne à la distraction) et m'aide à me sentir bien. Une nouvelle très belle réussite de cette auteure décidément à suivre !
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Un roman passionnant et bien écrit qui, à partir d'une intrigue de thriller psychologique et politique, évoque des problèmes contemporains : l'espoir d'avoir une vie meilleure, de réaliser ses rêves, d'échapper aux déterminismes sociaux. Certains passages sont émouvants voire poignants. Je me suis attaché aux personnages que j'ai quittés à regret car j'avais fait miennes leurs interrogations. Aider autrui : oui. Mais à quel point ? Jusqu'à mettre sa propre vie, sa famille, sa carrière en danger quand le passé refait surface et nous oblige à faire des choix ?
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Joséphine reprit son souffle avant d’exposer ses idées avec la même ferveur. Elle avait peur, avait sans cesse peur que ses interlocuteurs outrecuidants la rabaissent et se moquent d’elle, de son érudition inutile puisqu’elle n’était qu’une pute ou officiellement une assistée, une chômeuse de longue durée bonne à rien, à part à vider les caisses de l’État car elle était bénéficiaire des minima sociaux. Nadia le devina, elle n’en fut que plus indulgente. Elle éprouvait une empathie soudaine et surprenante pour cette femme qu’elle avait longtemps détestée parce qu’elle avait besoin de haïr quelqu’un. Pourquoi pas la sale négresse du cagibi voisin ?

« Je sais que le monde a changé, l’organisation sociale, balbutia Joséphine. Tout a changé et pourtant rien n’a changé, ou alors en pire. Le progrès est mort. La révolution industrielle est morte. Nous ne sommes plus une classe solidaire, unie, qui fait la force. Nous sommes seuls, isolés. La désindustrialisation est passée par là, ainsi que son bébé : le chômage de masse. Avant, on tirait de nous de très grosses fortunes ; maintenant, la condition indispensable à l’enrichissement est de nous licencier. Plus personne ne veut nous embaucher, nous payer, nous permettre de travailler. L’obsession majeure est de réduire les coûts salariaux, de se débarrasser de ceux qui n’ont pas encore été virés sans se retrouver au tribunal. Peut-être recherchent-ils d’authentiques misérables à exploiter, des hommes, des femmes, voire des enfants qui vivraient comme à l’époque du bouquin. Je l’ignore. Ça me désespère… »
Nadia la serra dans ses bras. Elle s’occuperait d’elle, elle ne manquerait de rien. Elle ne la laisserait pas sombrer dans cette lente déchéance.
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Elle avait perdu un ami et de nombreux détails la tracassaient. Sa mort brutale était étrange, suspecte. Elle se souvenait du discours sur la corruption qu’il avait prononcé à l’Assemblée nationale devant des députés médusés. Il avait un ton à la fois grandiloquent et énigmatique. Il prétendait vouloir en finir avec des pratiques archaïques qui contribuaient à l’injuste pillage des ressources de l’Afrique. La complicité des autochtones appartenant à l’élite, au détriment de l’ensemble de la population, ne les honorait pas et les rendait en partie responsables des malheurs et de la misère endémique de leurs pays. Qui cherchait-il à incriminer ? N’était-ce qu’une tirade générale, classique, sans but précis, si ce n’est celui d’entrer dans les annales de la rhétorique politique car la presse commenterait ses paroles sibyllines et leur donnerait une portée qu’elles n’avaient peut-être pas ?
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Elle s’était éloignée de son père et de sa mère parce qu’elle avait honte de ses origines. Une telle bassesse sociale et morale n’était pas présentable. Elle n’était pas digne d’un honorable maître de conférences. Il l’avait souvent entendue mentir à des amis, des collègues, affirmer qu’elle était orpheline.
Cette réaction, cette dissimulation, l’avait déçu. Elle avait changé, elle était désormais arrogante, dédaigneuse, hautaine. Elle n’était plus sa noble Bérénice, la Nadia des débuts de leur relation. Elle était froide, distante. Elle lui manquait. Il espérait la retrouver. Elle ne lui avait pas parlé depuis le décollage. Elle dormait contre son épaule. Ce voyage les rapprocherait-il ? Le retour intempestif de Noël et François dans leur vie bien réglée serait-il un mal pour un bien ? Les épreuves la rendaient admirable, courageuse. Il savait qu’elle avait accepté d’aller en Ukraine récupérer la clé USB qui leur vaudrait de l’or non par cupidité mais par sens du devoir.
Il lui prit soudain la main et la lui serra. Malgré ses doutes, il lui sembla qu’ils se regardaient à nouveau avec amour.
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Hector ne lui en tenait pas rigueur. Lui aussi avait ses secrets. Il dissimulait la récente découverte qu’il avait effectuée et les informations troublantes qu’il possédait sur la mort mystérieuse du ministre des Affaires étrangères, Robert Legendre, en 1994. Dans sa chambre d’hôtel, il visionnait sur son ordinateur portable le discours du ministre sur la corruption qu’il avait l’intention d’éradiquer. Son charisme face aux députés de l’Assemblée nationale avait rendu sa tirade célèbre. Elle était entrée dans les annales de la rhétorique politique française, comme longtemps auparavant, à Rome, celle de l’avocat et brillant orateur Cicéron contre Catilina dont il avait déjoué la conjuration ou, en Grèce, berceau de la démocratie, celle de Démosthène et ses mémorables philippiques, dont plus personne ne se souvenait aujourd’hui, contre Philippe de Macédoine.
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Cette adversité impitoyable les avait rapprochés. Nadia n’avait ni père ni mère dignes de ce nom. Elle aimait les livres et le théâtre. Hector l’appelait sa Bérénice. Celle-ci, reine de Palestine, n’avait pu épouser Titus, l’empereur. Le peuple romain était hostile à cette union. Les deux amants avaient cédé à la raison d’État et s’étaient séparés mais Hector, dont la naissance avait été placée sous le sceau des tragédies raciniennes, avait refusé une fin aussi tragique, il ne souhaitait pas servir « d’exemple à l’univers / De l’amour la plus tendre et la plus malheureuse / Dont il puisse garder l’histoire douloureuse».
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