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EAN : 9782259208567
592 pages
Plon (22/09/2012)
4/5   19 notes
Résumé :
Je sais aujourd’hui qu’un jardin n’est pas uniquement un agencement d’arbres, d’arbustes et de fleurs, il est le passé et l’avenir d’une région, d’un pays, d’une religion, d’une civilisation.
Du jardin de l’Eden à celui que modestement j’entretiens, ce Dictionnaire amoureux rend hommage aux auteurs tels que Hugo, Chateaubriand, Garcia Lorca et Prévert, qui ont su domestiquer et magnifier cette nature reconstituée et ce faisant aux peintres qui s’en sont inspi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un merveilleux voyage, une très longue ballade en forêt, qui n'est pas celle d'un misanthrope, mais un partage sur le monde étrange et inimaginable, celui de la forêt, notre voisin le monde forestier.

En cette année 2022 qui a vu partir en fumée une telle quantité de massifs forestiers, plaider pour nos amis les arbres, stoïques dans leur détresse, me semble poser une juste question sur le futur de notre planète.

Là où les températures dépassent souvent les 35 degrés, comme en Bretagne aux étés peu caniculaires, la même angoisse est apparue. de nouvelles images circulent maintenant, révélant le retour de la végétation et des touffes de feuilles sur nos arbres éprouvés. La prodigieuse activité végétale nous suggère de devenir un protecteur et non un élagueur.

Amoureux de nos forêts, j'invite tous les lecteurs à partager l'émotion d' Alain Baraton, qui chaque semaine nous guide avec les gestes qui sauvent, nous proposant devant la fin de vie d'un pommier, d'être non un chimiste mais un porteur de nouvelles plantations.

Le dictionnaire amoureux des arbres, aurait pu partir en diagonale en mettant en avant quelques problématiques urgentes, mais il risquait alors de devenir un projet flou, ou trop touffu. La simplicité de l'amoureux des plantes, fut d'aller leur parler une à une. C'est aussi tenter de réaliser l'alpha et l'oméga, de l'espace forestier, éprouver des repères pour en retenir le singulier.

Les noms des arbres défilent selon l'alphabet, en pointant à chaque fois l'essentiel, et à la dérobée, une idée vient mettre un peu de désordre, comme la déclaration des droits des arbres, les déserts, Guernica, nos jardiniers...Ces chapitres ouvrent la réflexion sur de multiples sujets, et à la façon d'un marcheur il invite le lecteur au dialogue et à la redécouverte de nos jardins.

Ce sont principalement les craintes d'Alain Baraton, sur le devenir des forêts qui sont l'objet de ces dialogues. Les arbres étaient là avant les humains, les plantes n'ont pas besoin de nous pour prospérer. A l'inverse nous les savants, avons cruellement besoin d'eux. Que seraient nos petits déjeuners sans les caféiers, les théiers ou les chocolatiers...

Et si on évoquait les jardiniers ?

Partons à la découverte de la première botaniste entrée dans l'histoire ? Jeanne Baret page 154, dévoile avec la complicité d'Alain Baraton la très belle rencontre de Bougainville, et sa grande passion pour les plantes qui la mènera jusqu'à Versailles.
Ne doit-on pas revenir à celui qui eu l'audace d'écrire un livre de poésie, pudiquement appelé Arbres, Jacques Prévert.

Ainsi les feuilles mortes sont entrées dans le dictionnaire amoureux des arbres.
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J'ai déjà, brièvement, évoqué cette excellente collection des « Dictionnaires amoureux » chez Plon, permettant à des experts de laisser libre cours à leur érudition sur près de six cents pages (voire plus). Mais des dictionnaires sur les jardins, il y en a pléthore, me direz-vous. Et vous n'avez absolument pas tort. Donc, qu'est-ce qui fait la différence entre tous ceux-là et celui-ci ?
Tout d'abord, ce n'est pas un lexique des termes du jardinage, aride et rébarbatif. Nous ne sommes pas dans une séquence de « Silence, ça pousse ! » sur France 5. Bien au contraire, c'est un véritable voyage dans la constellation des espaces verts, de leurs occupants, de leurs particularités. le périple se fait promenade, du Jardin d'Acclimatation de Paris à Villandry, en passant par Saint-Cloud, Ermenonville, Chantilly, Giverny et Saint-Pétersbourg. Là, au milieu des troènes et des cyprès, tout en cueillant des zinnias, vous rencontrerez le Nôtre, Jacques Boyceau de la Baraudière, Roberto Burle-Marx ou les Wirth, selon votre sensibilité. Sans oublier des figures historiques hautes en couleurs : les rois de France, avec une place centrale pour Louis XIV, mais également Napoléon I, Napoléon III, François Mitterrand et Jacques Chirac. Ainsi vous apprenez l'existence du Jardin de Pamplemousses, sur l'île Maurice.
Ensuite, un autre atout de ce dictionnaire, réside en la personnalité de son auteur : Alain Baraton. Né en 1957, ce jardinier français est responsable du Domaine national de Trianon et du grand parc du château de Versailles depuis 1982. Il est donc bien un expert en la matière (et ne fait pas la part belle au grand « jardin » dont il s'occupe). Mais au-delà de la somme de connaissances, il y a la découverte d'un véritable auteur, au style « fleuri » (je n'ai pas pu ‘en empêcher), émaillé de métaphores, de références littéraires (les citations poétiques vont De Lamartine à Théophile Gautier, avec des extraits de chansons. Jacques Dutronc, par exemple) et d'anecdotes personnelles. le pari me semble réussi : à la lecture de ce dictionnaire, nous apprenons tant de choses, sans aucun ennui, en riant bien souvent, en râlant parfois devant l'inanité des pouvoirs publics face à la nature. Il y a donc bien un goût pour l'écriture chez les amateurs (et les professionnels) de jardins.
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L'auteur se promène en toute liberté dans ses souvenirs comme dans ses jardins favoris, au coeur de ses émotions comme parmi ses connaissances.
Il nous fait profiter de ses anecdotes sympathiques, de ses engagements écologiques et de ses références personnelles tant littéraires, picturales que savantes formulées avec simplicité.
Nous voyageons ainsi dans l'histoire, parcourons la géographie et les styles, apprenons les découvertes des botanistes et des paysagistes, des plus connus aux moins connus mais tout aussi intéressants.
La passion de l'auteur se partage avec plaisir en papillonnant dans les allées de sa curiosité.
Lire plus sur anne.vacquant.free.fr/av/
Lien : http://anne.vacquant.free.fr..
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Ce dictionnaire s'appuie sur le savoir d'un homme qui gère les jardins de Versailles , du Trianon et de Marly mais aussi sur l'humour et la faconde du chroniqueur radiophonique. Amoureux des jardins ,j'y ai butiné et fait mon miel.
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c'est a mon avis :de la pedagogie sur la nature alain baraton est un homme qui raconte magnifiquement la vie des jardins
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Introduction du marronnier en France:

Ce dernier est aujourd'hui présent dans les parcs et jardins de France. Il est devenu si ordinaire qu'il semble avoir toujours orné nos paysages.
L'histoire du marronnier commence débute en 1581. Charles de L'Ecluse, le directeur des jardins impériaux de Vienne, découvre cette plante alors inconnue et en fait une description très précise. Persuadé que l'arbre est originaire des Indes, il le nomme naturellement marronnier d'Inde. En 1615, François Bachelier, un botaniste passionné par toutes les raretés végétales, en plante un dans le jardin de son hôtel particuliers du Marais, à Paris. Notre végétal apprécie l'air de la capitale et vivra plus de deux siècles. Il faut attendre 1650 pour qu'un deuxième pied soit installé dans le Jardin du Roy, toujours à Paris. Il devient une curiosité et draine sous sa frondaison des centaines de curieux. La folie du marronnier est née, et tous les propriétaires de parcs veulent en planter sous leurs fenêtres. Mais cela a un coût, 100 sous, la somme à débourser pour acquérir un simple marron. Converti, le montant avoisinerait les 350 euros. Ce n'est pas rien. Un arbre aussi cher se doit bien évidemment d'être présent, et en nombre, dans les domaines royaux. Louis XIV ordonne que soient créés des alignements et des bosquets de marronniers dans le jardin des Tuileries et bien sûr à Versailles.

(...)

Excités par le prix exorbitant des marrons, quelques petits malins décident de partir en Inde chercher les précieux arbres. Ils n'ont trouveront pas et pour cause: le marronnier commun est une plante originaire de Grèce et d'Albanie.

Producteur de fruits dangereux lorsqu’ils vous tombent sur la tête, victime d'un papillon ravageur, sujet à quantité de champignons et maladies, le marronnier est un arbre qui, en outre, vieillit mal. Il n'existe plus aujourd'hui de jeunes alignements excepté dans les domaines historiques et dans de rares propriétés privées. Ironie de l'histoire, le marronnier redevient ce qu'il fut autrefois, un arbre rare."p27/29
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"François Ier est né deux après la découverte des Amériques. En 1540, il a quarante-six ans, il est toujours fasciné par ce continent lointain, aussi impressionné que nous pouvions l'être après que l'homme eut marché sur la Lune. Aussi, lorsqu’il apprend qu'une expédition désire lui offrir un végétal d'outre-Atlantique, il ne se fait pas prier.. La plante est un thuya et elle est découverte en 1534 par Jacques Cartier, sur les rives du Saint-Laurent. Les Indiens le nomment "arbre de vie" pour son feuillage qui reste vert toute l'année et semble ainsi être immortel. Jacques Cartier est persuadé qu'il est ainsi appelé pour ses propriétés médicinales et que la consommation de ses feuilles permettra de lutter contre le scorbut, une maladie qui affecte gravement les marins. Mais il n'en n'est rien. Pire, les feuilles sont toxiques. Hormis quelques téméraires bientôt décédés, les marins n'y touchent pas et l'arbre arrive intact en France. Pour les botanistes, il est hors de question de jeter par-dessus bord un arbre qui a résisté à une traversée de l'Océan. Il est alors offert à François Ier qui s'empresse de la planter dans les jardins de Fontainebleau. Le roi est admiratif devant le petit conifère né sur des terres inconnues et lointaines et qui a tenu bon durant ces longues semaines passées en mer. Il pense qu'il mérite bien son surnom d' "arbre de vie" et à son tour le nomme ainsi.

Le thuya est un conifère si employé de nos jours que certains n'hésitent pas à le qualifier de béton vert. Il est même devenu de bon ton de le dénigrer, ce qui est injuste. En port libre, il atteint 30 mètres de hauteur et peut vivre trois cent ans.
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Un jardin, c’est une chose supérieure, c’est une mosaïque d’âmes, de silences et de couleurs, qui guettent les cœurs mystiques pour les faire pleurer. Un jardin, c’est une coupe immense aux milles (sic) essences religieuses. Un jardin, c’est quelque chose qui vous étreint avec amour, c’est une paisible amphore de mélancolies. Un jardin c’est un tabernacle de passions, c’est une grandiose cathédrale pour de très beaux péchés. Dans les jardins se cachent la mansuétude, l’amour, et cette sorte de vague à l’âme que donne l’oisiveté. »
Federico Garcia Lorca.
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(L’exergue) : « les amateurs de jardin sont réputés paisibles. On imagine mal échangeant des coups de sécateur, même lorsqu’il s’agit de trancher entre le naturel, qui dissimule autant que possible l’intervention de l’homme, et l’invention de toutes pièces qui la revendique comme sa fierté. Cette querelle est aussi ancienne que les princes babyloniens ; elle dure et durera parce qu’elle n’est rien d’autre que la continuation sur un autre terrain, sur la terre même, de la plus opiniâtre des guerre philosophiques, celle qui oppose les zélateurs de la Nature – au fond, les croyants à une « nature humaine » – et les sceptiques, adepte de l’artifice… »
Pierre Veilletet, Le vin, leçon de choses, Arléa, 1994.
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Arcimboldo est un artiste d'exception qui pratique l'humour avec talent. Un de ses tableaux représente un plat qui déborde d'oignons, de carottes, de champignons et autres aliments. Il est nécessaire de retourner la toile si l'on veut comprendre pourquoi l'œuvre s'appelle L'Homme potager.
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