Un merveilleux voyage, une très longue ballade en forêt, qui n'est pas celle d'un misanthrope, mais un partage sur le monde étrange et inimaginable, celui de la forêt, notre voisin le monde forestier.
En cette année 2022 qui a vu partir en fumée une telle quantité de massifs forestiers, plaider pour nos amis les
arbres, stoïques dans leur détresse, me semble poser une juste question sur le futur de notre planète.
Là où les températures dépassent souvent les 35 degrés, comme en Bretagne aux étés peu caniculaires, la même angoisse est apparue. de nouvelles images circulent maintenant, révélant le retour de la végétation et des touffes de feuilles sur nos
arbres éprouvés. La prodigieuse activité végétale nous suggère de devenir un protecteur et non un élagueur.
Amoureux de nos forêts, j'invite tous les lecteurs à partager l'émotion d'
Alain Baraton, qui chaque semaine nous guide avec les gestes qui sauvent, nous proposant devant la fin de vie d'un pommier, d'être non un chimiste mais un porteur de nouvelles plantations.
Le
dictionnaire amoureux des arbres, aurait pu partir en diagonale en mettant en avant quelques problématiques urgentes, mais il risquait alors de devenir un projet flou, ou trop touffu. La simplicité de l'amoureux des plantes, fut d'aller leur parler une à une. C'est aussi tenter de réaliser l'alpha et l'oméga, de l'espace forestier, éprouver des repères pour en retenir le singulier.
Les noms des
arbres défilent selon l'alphabet, en pointant à chaque fois l'essentiel, et à la dérobée, une idée vient mettre un peu de désordre, comme la déclaration des droits des
arbres, les déserts, Guernica, nos jardiniers...Ces chapitres ouvrent la réflexion sur de multiples sujets, et à la façon d'un marcheur il invite le lecteur au dialogue et à la redécouverte de nos jardins.
Ce sont principalement les craintes d'
Alain Baraton, sur le devenir des forêts qui sont l'objet de ces dialogues. Les
arbres étaient là avant les humains, les plantes n'ont pas besoin de nous pour prospérer. A l'inverse nous les savants, avons cruellement besoin d'eux. Que seraient nos petits déjeuners sans les caféiers, les théiers ou les chocolatiers...
Et si on évoquait les jardiniers ?
Partons à la découverte de la première botaniste entrée dans l'histoire ? Jeanne Baret page 154, dévoile avec la complicité d'
Alain Baraton la très belle rencontre de Bougainville, et sa grande passion pour les plantes qui la mènera jusqu'à Versailles.
Ne doit-on pas revenir à celui qui eu l'audace d'écrire un livre de poésie, pudiquement appelé
Arbres,
Jacques Prévert.
Ainsi les feuilles mortes sont entrées dans le
dictionnaire amoureux des arbres.