Citations sur Little big bang (12)
Papa glissa lourdement de la table et se dirigea vers la fenêtre pour regarder dehors, tel Moïse contemplant tristement, depuis le mont Nébo, la terre promise à laquelle il ne parviendrait jamais. Il y avait cependant une énorme différence entre eux : Moïse était alors déjà un vieillard, sur le point de mourir de toute façon. Qu’avait-il à perdre ? Une terre balayée par le hamsin et couverte de trombidions, avec deux cent millions d’Arabes autour et un peuple qui, au mieux, l’aurait élu pour prendre la tête de l’opposition. En fin de compte, Moïse s’y retrouvait entre ce qu’il y avait à perdre et à gagner. (p. 94-95)
Tout était parfaitement normal : Grand soleil, chute du cours de la Bourse, deux suspects palestiniens - une fillette de deux ans et un garçon de quatre ans - tués par un jeune Israélien, tireur d'élite chez les parachutistes (...), révélation de quatre affaires de corruption pour des marchés publics (...), peut-être une guerre avec la Syrie pour l'été, et très prochainement la bombe nucléaire aux mains de l'Iran, qui pourra alors anéantir Israël en moins d'une seconde. Ces nouvelles apaisèrent beaucoup Maman, parce que c'était la vie courante.
tu n'espérais tout de même pas que je te dise que je n'ai rien à dire avant même de t'avoir examiné et de savoir que je n'aurais rien à dire.Maintenant, je peux te garantir de façon scientifique que je n'ai rien à dire...
(…) l’explosion nucléaire de la bombe qui tombera sur Gush Dan atteindra, elle, les 5 000 degrés. La tâche qu’Hitler n’était pas parvenu à accomplir en trois ans sera achevée en trois secondes, sans aucune logistique complexe et onéreuse. Cette description fit forte impression sur Grand-mère, qui demanda à Papy s’il croyait que c’était ce qui allait se produire. Il lui répondit que si le pays ne se dotait pas sous peu d’un dirigeant de l’envergure de Begin, les couilles de Churchill et la conscience de Ben Laden en sus, en bref un dirigeant qui n’hésite pas à lancer une frappe préventive sur Téhéran, alors oui, c’est ce qui allait se produire et qu’on ne vienne pas dire qu’il n’avait pas prévenu. (p. 17-18)
Effrayée, maman décida de lui faire suivre une diète à base de pop-corn dont on lui avait dit monts et merveilles, parce que c'était un régime à la fois plaisant et amaigrissant et qui s'accordait avec les sorties au cinéma.
Les adultes n'affrontent pratiquement rien, ils balaient les problèmes sous le tapis en espérant que tout ira bien, ou alors ils déclenchent des guerres pour les noyer dans les fleuves de sang !
Au lieu d'effacer les anciennes frontières, on ne fait qu'en tracer de nouvelles, érigeant encore et encore barrières et séparations.
"S'il y a une chose pire que de vivre avec un hypocondriaque, déclara maman à son amie, [...]c'est bien de vivre avec un hypocondriaque qui a peur des médecins. Tu vois le tableau? Désirer plus que tout aller chez le médecin, et le craindre encore plus!
Après avoir entendu la traduction du docteur Uda, Abu Rudjum fixa la ligne d'horizon et répondit avec tristesse que les gens "se coltinaient" des choses bien pires, des cancers de l'intestin, un coeur empli de méchancetés, des cauchemars, des espoirs jamais réalisés...
- Vu les circonstances, je pense que tu peux faire une pause dans ton régime. Ce serait dommage qu'il te tue avant de t'avoir aidé à maigrir...