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Jean-Marie Barberà (Traducteur)Zinat Abi Ra¨id (Illustrateur)Juan Manuel Cacho Blecua (Éditeur scientifique)
EAN : 9782953366419
576 pages
Monsieur Toussaint Louverture (16/11/2009)
3.88/5   8 notes
Résumé :
Désormais, aux côtés de ces héros de la littérature qui font rêver et même aimer la vie (Martin Eden, Don Quichotte...), il nous faut accueillir le chevalier Zifar. Zifar, âme noble éprise de justice, personnage aussi valeureux que naïf, sort du lourd sommeil dans lequel il était plongé, le pauvre, depuis la nuit des temps, ou presque... le début du XIVe siècle. Zifar ressuscite. Zifar nous comble.
Écrit en castillan par on ne sait qui, et jusqu'à présent iné... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le Livre du chevalier Zifar a été écrit à Tolède au 14ème siècle, en langue castillanne. L'édition présente est sa première traduction française ! C'est dire si l'enjeu était de taille. L'éditeur atypique Monsieur Toussaint Louverture s'est emparé de ce texte et nous offre une édition de haute qualité, comme on n'en voit plus aujourd'hui.
La couverture est en maroquin et agrémentée de dorures. A l'intérieur, 2 marque pages-cordon facilitent le repérage. le papier est de belle densité. Des illustrations signés Zeina Abirached ponctuent la lecture. le texte est numéroté tous les 5 interlignes. Les notes du traducteur, situés en fin d'ouvrage sont très érudites et apportent d'amples informations sur le contexte d'écriture.
Bref, nous sommes ici face à un travail éditorial de qualité, non dénoué d'humour...
Je ne résiste pas à vous donner la dernière page où on trouve les indications suivantes :

" L'intérieur de ce livre

a été imprimé sur les presses offsetde france
Quercy à Mercuès, sur du Print Speed Ivoire 90g.
d'une main de 2 et d'un bendsten de 200ml/ min
(il s'agit de la rugosité du papier mesurée par le passage
de l'air sur lui ; plus le courant d'air est faible,
plus la surface du papier est lisse,
remarquable, n'est-ce pas ? )

La toile

qui recouvre le livre est du Skyvertex Ubonga
qui malgré son nom étrange est du plus bel effet "


Il nous est rappelé que, dans le prologue de la première édition, l'auteur anonyme enjoignait ses contemporains et les suivants de ne pas hésiter à corriger et à améliorer le texte en question, si nécessaire !
Ainsi donc le travail de l'éditeur et du traducteur ici a été de rendre le plus clair possible un texte difficile qui a déjà subit plusieurs variations. Et je dois dire qu'il s'en est plutôt bien tiré !

Cet étrange récit se découpe en 3 parties de différentes longueurs.
Nous allons suivre tout d'abord un chevalier, Zifar, sa femme Dame Grima, et leurs deux enfants, Roboam et Garfin. Combattant courageux qui se bat avec succès pour son roi, Zifar se traine néanmoins une malédiction bien étonante : tout cheval qu'il monte meurt au bout de 10 jours. Tout ceci demandant de nombreux frais, son seigneur, par des conseils mal avisés, finit par mettre de côté son meilleur chevalier. Zifar décide alors de prendre la route, avec sa famille, pour se déprendre de cette calamité. Pauvre et sans cheval, le chevalier Zifar erre à la recherche de la vérité. Il finit par perdre sa femme et ses enfants, au gré de ses aventures mais pour mieux les retrouver un peu plus tard.
La seconde partie se présente comme les leçons de morale que le chevalier Zifar donne à ses deux fils.
On y trouve les conseils d'un père basés sur le pardon, la justice, la pondérance et tout autre vertu indispensable quand on est fils de roi.
Enfin la dernière partie aborde l'itinéraire d'un des fils de Zifar, Roboam, parti lui-même chercher l'aventure dans des contrées inconnues.

Ce texte se pare de différentes influences : conte, roman picaresque de chevalerie, récit d'initiation, leçons de morale, rhétorique chrétienne, ... On y trouvera des récits dans le récit et de nombreuses digressions.
Si la technique peut déstabiliser au début, on finit par s'y habituer et le lecteur ne devrait pas trop se perdre en route ! le texte peut s'apesantir longuement sur un moment clé du récit pour mieux abréger les x années qui peuvent suivre.
Entièrement dévoué à Dieu, le chevalier Zifar fera de nombreuses rencontres dont il sortira riche d'enseignements. Son chemin semé d'embuches sera prétexte à de nombreuses situations aussi variés les une que les autres : compte-rendus de batailles héroiques, "anecdoctes" dignes des milles et une nuit où le lecteur est censé en retirer une morale de l'histoire, reine à sauver de l'avidité de ses voisins, réflexions philosophiques...
Nous retrouverons les même élements dans la 3ème partie, où Roboam suivra les traces de son père et se tracera lui aussi un destin de personne héroique.
En effet, il est beaucoup question de filiation dans ce récit. On peut considérer ces deux parties comme symétriques. La deuxième partie, constituée justement des leçons d'un père à ses fils, sert justement de passage de transmission entre les 2 générations.
Le lecteur est donc invité lui aussi à récupérer la sagesse véhiculée dans le récit pour mieux la faire sienne et la transmettre à son tour.

Je dois dire que ce pavé de plus de 500 pages m'a fait très peur et j'y suis entrée un peu à reculons. Je ne suis pas du tout adepte des romans de chevalerie mais j'avais choisi de découvrir ce livre, par suite des louanges d'un ami libraire qui ne me disait que du bien de cet éditeur.
Force est de constater que, au vu de l'immense travail que la traduction a nécessité, ces louanges sont mérités.
Si j'ai beaucoup apprécié la première partie qui a su m'embarquer dans les aventures rocmabolesques du chevalier Zifar, je dois dire pourtant qu'à partir de la 2ème partie et ses leçons de morale, j'ai complètement décrochée... Ces leçons répétitives et brandissant à tout va la force de la foi chrétienne m'ont très vite lassé, au point que j'ai fini par sauter le reste du chapitre. Ces bons conseils qui pour certains restent pourtant fortement contemporains ont finis par être rébarbatif et la distillation de la lecture en plusieurs fois n'y a rien changé.
Du coup, les aventures de Roboam qui font suite, ont été pour moi beaucoup moins attrayants malgré leurs parallèles avec celles de son père. J'avais décroché et pas moyen de m'y replonger...

Il est très difficile pour moi d'estimer un tel texte. Je suis loin d'être spécialiste de roman médiéval et tout en reconnaissant les qualités du texte, le travail de traduction et d'édition, je ne saurais dire avoir pris beaucoup de plaisir à sa lecture.
Je pense que c'est un texte qui n'est pas à aborder de façon "naïve". La très riche et très intéressante postface éclaire grandement le contexte du récit. J'aurais peut-être mieux appréciée ma lecture si je l'avais lu avant. Mais je reconnais aussi que certains éléments ne peuvent êre compris sans lecture...
Vaste dilemme ! Dans tous les cas, la traduction est parfaite et dans un français contemporain et accessible.

Bref, le chevalier Zifar est un texte littéraire un peu hors norme qui demande une lecture soutenue et distillée. Il plaira sans aucun doute aux spécialistes de littérature médiévale et aux universitaires (qui doivent se délecter enfin d'avoir accès à ce texte), comme aux fans de récits picaresque.
Je ne fus pas la lectrice idéale pour ce texte qui reste sans contecte une somme mais je vous invite tout de même à y jeter un oeil, en particulier la première partie qui peut se lire de façon indépendante.


" Bienheureux est donc celui qui a su endurer avec patience toutes les pertes de ce monde.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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C'est un roman du XIVème siècle traduit du castillan médiéval
et comme dans la plupart de ces romans, tous les codes du genre sont présents : un chevalier courageux est victime d'une malédiction. Celui-ci voit son cheval mourir tous les dix jours, si bien que son souverain, bien ingrat et mal conseillé, ne l'envisage que sous l'angle des dépenses occasionnées. le noble chevalier, aussi dépourvu qu'un vulgaire valet, n'a plus qu'une solution : regagner son honneur en parcourant le vaste monde. Dans cet exil forcé, il emmène sa femme et ses deux fils. Première originalité de ce roman, car le chevalier errant n'est point seul et se voit affublé d'une famille.
Toutefois, la famille ne va pas demeurer unie bien longtemps. de cruelles épreuves attendent le chevalier Zifar : sa digne et sage épouse est enlevée par des marins peu scrupuleux, l'un de ses fils est embarqué par une lionne décidée à en faire son repas, et le cadet ne trouve rien de mieux que de se perdre.
Cela suffirait à désespérer n'importe qui. Mais pas le chevalier Zifar qui poursuit ses aventures, décidé coûte que coûte à acquérir gloire et honneur. C'est ainsi qu'au fil du temps et de ses pérégrinations, grâce à sa sagesse et sa vaillance, le chevalier va terminer sa carrière sur un trône, et même retrouver sa famille perdue. Dieu ne lui aura donc pas fait subir toutes ces épreuves en vain... La dernière partie du roman est consacrée à Roboam, l'un des deux fils du chevalier devenu roi, lui aussi déterminé à prouver sa vaillance et à faire mieux que son père. Ce à quoi il parviendra évidemment, Dieu étant également à ses côtés...

C'est finalement un roman assez drôle qui ressemble à ces boîtes gigogne. Il y a le roman de chevalerie pur, comme ceux de la geste arthurienne, et puis le conte fantastique, car nombre d'aventures comportent des éléments merveilleux et surnaturels (l'un de mes passages préféfés est l'histoire du chevalier dans le Lac Sulfureux), mais aussi le traité de philosophie, le manuel du parfait chrétien... On navigue entre les Mille et une nuits et Don Quichotte. C'est le mariage de l'Orient et de l'Occident. Cette (très) légère comparaison avec Don Quichotte s'explique par la présence d'un personnage qui apporte de l'humour. le ribaud (lequel deviendra le Chevalier Ami) qui accompagne le chevalier Zifar se distingue par son astuce, son courage et sa débrouillardise (je dirai même que par moments il est plus fûté que le chevalier !). Les épisodes dans lesquels il intervient sont plutôt drôles.

La troisième partie, bien qu'elle soit un peu soporifique à mes yeux, m'a fait sourire à plusieurs reprises. C'est une longue énumération des principes chrétiens, des vertus et qualités à posséder, que le Roi de Menton (ex chevalier Zifar) dévide à l'intention de ses deux fils. Ces généreuses recommandations n'ont pas été toutes suivies par le chevalier, en témoignent entre autres le traitement infligé au Comte Nason, et une parenthèse particulière dans la vie maritale du chevalier... fais ce que je dis mais pas ce que je fais. Il est tout aussi amusant de constater qu'il ne faut indisposer Dieu sous aucun prétexte mais qu'on peut occire à volonté n'importe quel quidam soupçonné de ne pas respecter les fameux principes en question. Autre exemple de charité chrétienne, l'empereur que rencontre l'Infant Roboam, et qui fait trucider toute personne qui lui pose la question :" pourquoi ne riez-vous jamais ?" (quand on vous dit que la curiosité est un vilain défaut !!).

Les quelques illustrations qui s'insèrent dans le livre sont le fait d'une artiste bien contemporaine, mais qui a su donner un cachet ancien à ses dessins, qui collent parfaitement au contexte.

La toute dernière partie de l'ouvrage est consacrée aux annexes où le lecteur trouvera toutes les explications voulues sur l'origine de ce roman et le travail de l'éditeur. Intéressant quoiqu'un peu technique . Chapeau à la maison d'édition qui a osé parier sur cette curiosité littéraire et qui, de plus, a choisi un bel écrin pour cette oeuvre originale et fort distrayante.
Malgré de toutes petites réserves sur la troisième partie (Leçons du roi de Menton), j'ai beaucoup aimé ce roman de chevalerie, plus facile et agréable à lire que certains romans contenus dans "Récits d'amour et de chevalerie" ou "la légende Arthurienne".
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Pourquoi avoir demandé à BOB de recevoir ce livre? La pure curiosité de la LCA qui ne résiste pas aux beaux livres et aux découvertes. Plus un excellent souvenir de Don Quichotte (dont je recommande la lecture chaudement), ledit héros de Cervantès étant devenu un peu "fou dans sa tête" par abus de romans de chevalerie, tels sans doute cette histoire du chevalier Zifar (même si ce roman n'est pas cité).

En arabe, Zifar signifie "voyageur" (penser aussi à safari, mais je m'égare, les vacances, ce n'est pas pour maintenant) et ce chevalier doté de toutes les qualités ne peut hélas garder un cheval plus de dix jours : la bête meurt. Lui, sa femme Grima et leurs deux fils Garfin et Roboam sont donc dans la pauvreté et décident d'aller tenter aventure ailleurs.

" Toutefois, dans sa miséricorde, Dieu, qui gouverne toutes choses, voyant les intentions du chevalier et l'espérance qu'il avait placé en Lui, ne doutant jamais de sa grâce, et voyant par ailleurs la conduite de la vertueuse dame, son irréprochable obéissance à son époux, la façon admirable dont elle élevait ses enfants et les enseignements salutaires qu'elle leur donnait, mit fin à leur mauvaise fortune, les faisant passer à l'état le plus éminent et le meilleur dont un chevalier et une dame pussent jouir, mais non sans d'abord leur avoir fait traverser de dures tribulations et de grands dangers."

Une des règles du genre est respectée : dès le départ, on sait en gros ce qui va se passer et comment cela va se terminer. le passage donne aussi une idée du style et du vocabulaire. Pas de grosses difficultés, mais on ne rigole pas trop, là!

Nos héros voyagent dans des contrées situées en Asie, parfois l'auteur donne une page dédiée à un peu de géographie. Nous restons dans un monde de gens nobles et bien-nés, seul un "ribaud" connaît une destinée hors sa classe sociale. Curieusement notre chevalier devient bigame : ah bon?

Une partie du roman est consacrée aux "leçons" que Zifar, devenu roi de Menton, donne à ses fils: les thèmes de la mort, la vie, vieillesse, richesse, pauvreté, avarice y sont abordés de façon parfois un peu moraliste.
"Ce n'est ni par son père ni par sa mère que l'homme est dit noble, mais par sa vie exemplaire et ses bonnes moeurs".
Les deux fils sont destinés à devenir puissants et dotés de responsabilité, et là Zifar leur donne des conseils plus intemporels. Si on lit cette partie petit à petit, on peut découvrir quelques pépites pour nous aussi.

Muni de ce bagage, Roboam, le cadet, part (avec quelques centaines de chevaliers et une petite fortune, quand même!) à la rencontre de son destin de chevalier. Il vient au secours de jolies dames attaquées dans leur territoire par de vils voisins, et tout cela se termine bien, mais non sans quelques mésaventures qui flirtent parfois avec le fantastique : preux chevalier, oui, mais parfois naïf et imprudent.
http://www.monsieurtoussaintlouverture.net/image/zifar-test-6.gif
Alors?
Tout d'abord je veux saluer la qualité de ce livre, à la couverture dorée, aux caractères typographiques agréables, aux illustrations vraiment réussies de Zeina Abirached, bref, un bel objet. Ainsi que l'éditeur qui se lance dans l'aventure! Ajoutons des notes fort bien faites et l'ajout des Contextes, dûs à Juan Manuel Cacho Blegua, de l'université de Saragosse, qui fait de ce roman du chevalier Zifar une étude universitaire très intéressante et éclairante.
Je ne vais donc pas jouer les spécialistes du roman médiéval espagnol et donner mon avis de lectrice naïve du 21ème siècle.

Lecture pas vraiment déplaisante, même si parfois tous ces guerriers qui guerroient sont un peu lassants. Quelques figures féminines (nobles, évidemment) viennent éclairer le paysage masculin et on a quelques jolis passages assez fins lorsque l'amour paraît.
Comme pour Don Quichotte et romans du même genre, j'aime quand une "histoire dans l'histoire" interrompt la narration et ravive un intérêt parfois défaillant je l'avoue. Ce que font aussi les dialogues plutôt bien menés.
Bien sûr la religion a une grande importance dans ce roman (le chevalier va à la messe tous les matins mais il met en application les enseignements reçus). Je laisse aux " Contextes" le détail des autres références et influences...
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Ce livre propose une de ces histoires dont nous avons l'impression d'en être un rare lecteur. nous est proposé aujourd'hui par les éditions Monsieur Toussaint l'Ouverture. Au programme, nous avons beaucoup d'aventures, un brin d'ironie et des anecdotes humoristiques. Tour à tour penseur, aventurier et conteur, ce récit datant du XIVe siècle nous propose une belle leçon de savoir-vivre. Atout original pour un livre moyenâgeux, l'auteur inconnu met en avant la valeur de l'intelligence. Il repose sur un savant mélange de morales, de bienséance et d'expériences chevaleresques hors du commun. Un trésor à découvrir au plus vite pour les aficionados du genre.
(chronique complète sur le blog)
Lien : http://livrement.wordpress.c..
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