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Citations sur L'année de l'Éducation sentimentale (7)

" Mais elles se taisaient .
Elles avaient peur que l'une dise: elle a changé, tu ne trouves pas? Parce que la remarque aurait pu s'appliquer aussi à elles, dans une certaine mesure, il était indéniable que depuis 81, elles aussi avaient changé. Elles préféraient ne pas creuser cet aspect des choses. "
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Pour chacune d'elles, la vie des autres était un mystère. Mais elles avaient besoin des autres pour apprécier ce qu'elles vivaient.
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Elle se retourna dans son lit, repensa au roman et se dit : il faudrait que je le relise.
(…)
Elle se souvenait d’une femme déguisée en sphinx ou en ange mangeant des écrevisses, elle se souvenait de l’expression « un buisson d’écrevisses ». Je n’ai jamais mangé d’écrevisses, se dit-elle, il faudra que j’en mange un jour, au moins une fois dans ma vie ; elles doivent avoir à peu près le goût des langoustines, elle se souvenait avoir entendu dire qu’on en trouvait moins, qu’il fallait que l’eau soit très pure, une eau de torrent. L’eau est de moins en moins pure, se dit-elle ; il faut aller de plus en plus loin pour trouver des rivières vraiment pures.
Elle se souvenait que c’était monotone et triste, copieux, comme si la vie vous restait sur le cœur...
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Quand elle s’était retrouvée face à lui au pot de départ, elle s’était présentée : Anne Doucet, elle avait dit l’année de L’Éducation sentimentale. C’était un repère comme un autre, elle avait dit : J’aimais beaucoup votre cours ; c’était très intéressant, très construit. Tout ce qu’elle avait trouvé. Ce n’était pas vrai , ce n’était pas non plus original, mais elle avait senti que cela le flattait bien qu’il eût protesté : Oh, n’exagérez pas , je n’ai aucun mérite, j’ai fait ce cours une dizaine de fois, vous savez, c’était ma spécialité , ce roman ; je lui ai consacré ma vie, une manière de parler bien-sûr,-il considérait la tige pâle de sa coupe de champagne -, il faut bien consacrer sa vie à quelque chose !
Elle avait reconnu son léger zézaiement, elle avait dit en riant : Vous aviez expliqué « la poire est mûre ».
Il avait ri aussi : « La poire est mûre !». Il avait le teint rouge. Il avait dû boire un peu trop mais c’était normal dans les circonstances. Il avait poursuivi : un roman dans lequel rien ne se passe. Rien n’arrive…. Pas de sujet. Rien de décisif, la vie, n’est-ce pas, la vie….
Comme elle-même avait bu : elle était devenue très exubérante ; Elle s’était mise à parler vite : on n’était plusieurs à venir, toute une bande, je ne sais pas si vous vous souvenez, elle avait énuméré plusieurs noms. Mais oui, disait Boulis, l’œil vague, mais oui….

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Mais elles se taisaient.
Elles avaient peur que l'une dise : Elle a changé, tu ne trouves pas ? Parce que la remarque aurait pu s'appliquer aussi à elles, dans une certaine mesure, il était indéniable que depuis 81, elles avaient changé. Elles préféraient ne pas creuses cet aspect des choses.
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Calme-toi, se dit-elle. C’est un insecte. Il y a ce jeune homme, dans la maison, tu le sais. Nous, les femmes, produisons des hommes. C’est quand même extraordinaire. Les hommes nous font peur, - car de qui avons-nous peur quand nous sommes enfermées entre femmes dans une maison isolée ?- Mais nous produisons d’autres hommes (nos fils) qui nous protègent. Le monde est bien fait ! Sois optimiste, se disait-elle, sois positive.
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Dans l'ombre qui s'étendait sur le champ, se profilait pourtant quelque chose qui avait persisté en elles, à leur insu, quelque chose d'induré - ces images que le temps dépose -, c'était là, au Malebranche, dans la petite salle sombre où ils allaient jouer au flipper, la salle du fond (là où la bande avait ses habitudes), qu'Irène avait pleuré pour une histoire de coeur dont personne d'autre qu'elles ne se souvenait. Pour une histoire vieille comme la lune, comme les été au mont Athos. Cette histoire faisait partie du dépôt qu'avait laissé en elles l'existence. Elles en parlaient encore. Elle les remuait encore. Elles en souffraient encore?
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