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Jean-Marc Mandosio (Traducteur)
EAN : 9782081231474
124 pages
Flammarion (03/03/2010)
3.75/5   22 notes
Résumé :
" C'est donc ainsi que commencent les croisades, c'est-à-dire l'aventure de ces chrétiens qui ont entendu l'appel du pape, en sont restés fascinés et se sont engagés dans une entreprise qu'avec nos valeurs d'aujourd'hui nous jugeons assez discutable, mais qui pour eux était sacro-sainte : ils partent pour Jérusalem, à pied, en se taillant un chemin par la force, et prennent la ville. C'est la première croisade ; mais il y en aura ensuite beaucoup d'autres. Car les m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Tout tient à la manière de présenter cet épisode de l'Histoire occidentale dans sa rencontre souvent conflictuelle avec le Moyen-Orient musulman. René Grousset voyait dans les Croisades une des grandes épopées chrétiennes au Moyen Âge. Tout a changé après la décolonisation et la fin du mandat Français sur le Liban et la Syrie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
C'est vrai que lorsqu'on y regarde de près, le comportement des Croisés lors de leur entrée dans Jérusalem en juillet 1099 n'est pas très digne de la part d'hommes qui se réclamaient de la foi catholique : les pillages et massacres auxquels ils se livrèrent ne les honorent guère, et, par contraste, le comportement presque chevaleresque de Saladin lorsqu'il entra dans la Ville Sainte en 1187 donne plutôt l'avantage à l'Islam quant à la manière de traiter les vaincus.
Cela dit, est-ce le devoir de l'Occident d'aujourd'hui de faire oeuvre de repentir pour les exactions commises au nom du Christ il y a de cela près d'un millénaire ? le paradoxe est que l'on tua en invoquant le nom de Celui qui rappela le commandement mosaïque : "Tu ne tueras point".
Faut-il suivre l'opinion d'Anne Comnène qui, voyant arriver les chevaliers francs à Byzance, les regarda comme des brutes épaisses ? Faut-il adopter le point de vue des Turcs et considérer les hommes bardés de fer venus d'Europe occidentale comme des êtres cruels et sanguinaires, et ce malgré l'admiration que les uns et les autres éprouvèrent pour une bravoure partagée ? N'y a-t-il pas autant de mal à appeler au "djihad" contre les Mécréants, selon l'une des interprétations possibles du mot qui signifie "effort suprême" - un mot qui peut aussi bien s'appliquer à un effort sur soi dans un Islam qui ne veut pas la guerre - qu'à inviter des hommes à lutter les mains armées dans une "guerre sainte" de la Chrétienté contre le même Islam ? Les "Francs" et les "Sarrasins" avaient-ils conscience que le fait de se livrer les uns contre les autres des combats meurtriers au nom de leurs croyances respectives était une trahison de la foi elle-même ?

Bien sûr, ce serait un anachronisme de dire : "à leur place, nous aurions agi autrement !" Mais, si nous avons aujourd'hui le droit de dire : "cela n'est pas conforme à l'idée que je me fais de la foi et de l'homme qui croit", nous ne pouvons pas nous permettre de faire plus que de nous étonner des choix des Chrétiens et des Musulmans au Moyen Âge de se battre plutôt que de négocier et dialoguer et de la manière qu'ils avaient de concevoir la défense d'un dogme, car ils ne connaissaient qu'une seule doctrine religieuse et ne comprenaient pas qu'ailleurs on en eût une autre. Il y avait bien un universalisme au Moyen Âge, mais on le concevait non pas selon le schéma du droit à la différence, comme nous le faisons de nos jours, mais dans l'unicité de son propre credo, de l'adhésion à des articles de foi qui étaient exclusifs et ne permettaient pas de penser que des hommes qui ne les épousaient pas pouvaient être autre chose que des "Infidèles". Il s'agissait donc de ramener l'autre dans le rang, et réciproquement, en le faisant passer sous ses fourches caudines, en lui faisant adopter ses propres certitudes religieuses, et s'il n'acceptait pas de le faire, on admettait que l'on pût le tuer.
Notre conception du monde et de l'homme s'est élargie, et c'est une bonne chose, mais au nom de cette manière de voir plus "tolérante", avons-nous le droit de juger nos lointains aïeux ? Ce serait trop simple. Et cela n'est pas une manière de comprendre et d'écrire correctement l'histoire. Notre devoir est au contraire de la raconter telle qu'elle fut et non pas de ne plus en faire le récit (l'amnesie n'existe pas dans le travail historique) ou de donner des leçons à nos ancêtres, comme si l'homme contemporain était parfait et indemne de tout reproche.

L'Occident chrétien est resté maître d'une étroite bande de territoire sur le littoral oriental de la Méditerranée, un espace qui s'est encore rétréci au fil du temps jusqu'à l'expulsion définitive en 1291.Qu'a-t-il gagné à cela ?

On peut expliquer les raisons qui conduisirent les habitants de l'Europe à partir en Croisade, on peut raconter leurs exploits, mais on aura beau faire, on ne peut plus aujourd'hui justifier leurs choix.

Cela ne doit pas en revanche conduire les citoyens que nous somme à battre leur coulpe et à se flageller pour les erreurs commises par nos lointains ancêtres. Assumons ce qui a été. Approfondissons nos connaissances à ce sujet. Sans éprouver la moindre honte.

Le livre de Barbero nous est utile pour situer la réflexion contemporaine et tracer des limites à celle-ci. Mais il ne faudrait pas pour autant idéaliser nos voisins moyen-orientaux. On a un peu trop tendance à laisser parler en nous une sorte de complexe de culpabilité à leur endroit et à s'imaginer que nous leur devons réparation du mal accompli il y a longtemps. Cette méthode n'est pas la bonne. La seule qui vaille est de nous considérer réciproquement avec estime, comme des égaux devant l'Eternel - si Éternel il y a.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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Un petit livre assez intéressant mais sûrement trop court pour bien comprendre les croisades: tout n'est que survolé. Cela peut cependant donner l'envie d'approfondir !
Des anecdotes intéressantes sur des personnages importants des croisades, comme Saint Louis.
J'ai pourtant trouvé l'auteur un peu trop partial, n'allant pas jusqu'au bout de son raisonnement. Légèrement manichéen dans ses interprétations ? Possible. Je laisse à chacun le loisir de penser autrement !
J'ai trouvé très intéressant le développement sur l'idée de 'guerre sainte' alors que les premiers chrétiens refusaient le plus souvent de se battre. On voit la subtilité de l'appel à la croisade du pape Urbain II: les croisés accéderont au bout du compte au paradis, mais cela ne veut pas dire qu'ils ne commettent pas de péchés en pillant et tuant. Là aussi, à approfondir ; je préférerais voir d'autres sources avant d'être certaine que, passée la première croisade, on disait que tuer en terre sainte n'était pas un péché… bref, j'aurais aimé une bibliographie plus importante. Barbero affirme, affirme, mais ne dit pas forcément ses sources…
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Histoires de croisades, tout est dans le titre ! Il ne s'agit pas de l'histoire des croisades avec un grand H mais l'ouvrage très court, un quasi fascicule, est plutôt consacré aux personnages clefs : Richard coeur de Lion ; Saint Louis ; Baudoin ect et à des anecdotes relatifs aux croisades.
S'en suit une analyse sur les différences entre guerre sainte et Djihad, entre Croisés, Byzantin, Arabes, Turcs. Qu'est ce qui les rapproches ? quel sont les points de divergences ?
Dans cet essai, Alessandro Barbero fait de son mieux pour êtres le moins manichéens possible, se qui donne un peu l'impression qu'il tente de ménager la chèvre et le choux, pour ne froisser personne. Il y parvient, mais cela rend l'ensemble fade par manque de convictions et de positions clairement appuyées.
Je préfère lire des auteurs aux positions fortes quitte à lire plusieurs ouvrages aux thèses antagonistes pour se faire une opinion, plutôt qu'un seul livre, soit disant objectif, mais sans saveurs.
Cela dit le livre est intéressent et facile à comprendre.
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Excellent petit ouvrage, vif et intelligent.
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Quelques bonnes informations.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Saint Louis commença à leur dire qu'il avait besoin de leur aide. En entendant cela, les plus désabusés commencèrent à s'inquiéter, car quand le roi demande de l'aide à l'Église, cela se traduit souvent par une contribution sonnante et trébuchante. Cette fois, pourtant, Louis prévint tout de suite qu'il ne comptait demander de l'argent à personne et que l'entreprise était entièrement financée par ses soins: l'aide dont j'ai besoin, expliqua-t-il, ce sont vos prières. Salimbene raconte que les moines français se mirent tous à pleurer.
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Durant la croisade en Égypte, un de ses vassaux lui [à Saint Louis] dit: « Nous ferions peut etre mieux de nous mettre en sûreté, nous ne sommes pas venus ici pour nous faire massacrer » ; et Louis lui répondit: « Soyez certain que nul n'aime la vie plus que moi, mais c'est le devoir d'un roi chrétien que de la risquer ici. »
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Videos de Alessandro Barbero (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alessandro Barbero
Avec Alessandro Barbero & Diego Marani Rencontre animée par Fabio Gambaro
Italissimo ce sera début juillet et – toute l'équipe du festival croise les doigts – en présence du fidèle public de la manifestation. Dans cette attente, le festival adresse un signe à ses spectateurs : une journée de rencontres et de lectures construites autour Dante et Goliarda Sapienza, deux piliers de la culture italienne, que réunit un pont de cinq siècles.

De Dante Alighieri, le « père de la langue italienne », cette année marque le 700e anniversaire de la mort. Sa Divine Comédie, chef d'oeuvre parmi les chefs d'oeuvre, célèbre en trois chants, de l'Enfer au Paradis, en passant par le Purgatoire, la représentation du monde catholique au Moyen-Âge. le texte est devenu une référence incontournable de la culture occidentale, son influence est incommensurable.

L'historien médiéviste et romancier Alessandro Barbero publie une biographie trépidante du héraut des lettres italiennes. Un portrait vivant qui révèle l'homme de son temps, loin de la sacralisation du Poète à laquelle se livrent bien des commentateurs ! « Je ne cherche pas à expliquer pourquoi, sept cents ans après la mort de Dante, il vaut encore la peine de lire La Divine Comédie : je raconte la vie d'un homme du Moyen Âge, qui eut des parents, des oncles, des tantes et des grands-parents, qui alla à l'école, tomba amoureux, se maria et eut des enfants, s'engagea dans la politique et fit la guerre, connut des succès et des malheurs, la richesse et la pauvreté. Sauf que cet homme est l'un des plus grands poètes qui aient jamais foulé la terre. »

Avec le soutien de l'Ambassade d'Italie en France et du Consulat italien
À lire – Alessandro Barbero, Dante, trad. de l'italien par Sophie Royère, Flammarion, 2021.
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