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Citations sur La vie des elfes (92)

Pendant ce temps, les femmes qui, elles, ne buvaient pas, étaient allées quérir la Lucette qui sortait de couches et donnait à présent son lait à deux petiots nichés contre deux seins aussi blancs que la neige du dehors, et on regardait sans une once de malice ces deux seins beaux comme des pains de sucre qu'on avait envie de licher tout pareil, en sentant qu'une sorte de paix se faisait dans le monde parce qu'on avait là deux petits pendus à des mamelles nourricières. Après qu'elle eut bien tété, la petite fit un joli petit rot, rond comme une bille et aussi sonore qu'un clocher, et tout le monde éclata de rire et se tapa fraternellement sur l'épaule.
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La saison avait passé et une autre l'avait remplacée. Maria avait eu douze ans et il n'avait pas neigé. L'été avait été inattendu. On n'avait jamais vu encore de temps plus changeant et plus chaotique, comme si le ciel hésitait sur la marche qu'il voulait adopter. Les orages de la Saint-Jean avaient éclaté trop tôt. Les soirées chaude avaient succédé à des crépuscules d'automne où on sentait que la saison tournait. Puis l'été s'était remis d'aplomb et les libellules avaient reparu par hordes.
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La petite passait l'essentiel de ses heures de loisir dans les branches. Quand on ne savait pas où la trouver, on allait aux arbres, d'abord au grand hêtre qui dominait l'appentis nord et où elle aimait à rêver en observant le mouvement dans la ferme, ensuite au vieux tilleul du jardin du curé après le petit muret de pierres fraiches, et enfin, et c'était le plus souvent en hiver, aux chênes de la combe ouest du champ attenant, un ressac du terrain planté de trois spécimens comme on n'en avait pas de plus beaux au pays. La petite nichait dans les arbres tout le temps qu'elle pouvait dérober à une vie de village faite d'étude, de repas et de messes, et il arrivait qu'elle y invitât certains camarades qui s'émerveillaient des esplanades légères qu'elle y avait ménagées et passaient de fiers jours à causer et à rire.
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Mais que voit-on au dedans de la vie? On voit des arbres,du bois, de la neige, un pont peut-être , et des paysages qui passent sans que l'oeil puisse les retenir. On voit le labeur et la brise, les saisons et les peines, et chacun voit un tableau qui n'appartient qu'à son coeur, une courroie de cuir dans une boite en fer- blanc, un coin de champ où il y a des aubépines par légions, le visage ridé d'une femme aimée et le sourire de la petite qui conte une histoire de rainettes .
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N'eût-il jamais été effleuré de caresses, il y a en chaque être la conscience native de l'amour, et dût-il n'aimer personne encore, il le connaît d'une mémoire qui traverse les corps et les âges.
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Elle eut la dernière vision d'une table de ferme où,
à la juste tension d'un verre, d'un pot de terre et
de trois gousses effleurées de lierre,
se capturaient la somptuosité et la nudité du monde.
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Qu’est ce que guérir, au fond, si ce n’est faire la paix ? Et qu’est ce que vivre si ce n’est pour aimer ?
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Quand il causait, il veillait à ce que ses mots ne rompent pas l'équilibre des émotions mais en épousent naturellement les contours.
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Les mains de la petite étaient fines et gracieuses, plutôt larges pour une enfant qui n’avait fêté ses dix ans qu’en novembre, et extrêmement déliées. Elle les tint au-dessus des touches comme il fallait pour entamer le morceau mais les laissa en suspens pendant un instant où les deux hommes eurent le sentiment qu’un vent ineffable balayait l’espace de la nef. Puis elle les posa. Alors une tempête se fit dans l’église, une vraie tempête qui fit s’envoler les feuilles et rugit comme une vague qui monte et retombe sur l’amer des rochers. Enfin, l’onde passa et la petite joua. Elle joua lentement, sans regarder ses mains et sans se tromper une seule fois. Alessandro tourna pour elle les pages de la partition et elle continua de jouer avec la même inexorable perfection, à la même vitesse et avec la même justesse, jusqu’à ce que le silence se fasse dans l’église transfigurée.
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Il n’est pas de courage sans dilemme ni de caractère qui ne soit forgé aux choix plus encore qu’aux victoires.
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