Ce livre a beaucoup été présenté comme du fantastique, voire de la fantasy, notamment dans de « grands » journaux comme Télérama ou
Le Figaro. Certains se sont même laisser aller jusqu'à le rattacher à
J. K. Rowling ou même
Tolkien. Bon. Les mecs, arrêtez d'essayer de parler des littératures de l'imaginaire, vous n'y arrivez pas. Je n'aurais pas l'audace de me présenter comme une spécialiste de ce vaste genre mais tout de même. Ce n'est pas parce que le mot « elfe » est écrit que nous sommes dans de la fantasy et encore moins dans un « Tolkien-like » et ce n'est certainement pas parce qu'une forme de magie est évoquée qu'on est dans Harry Potter. Vous n'iriez pas dire que
le Horla de
Maupassant est le petit neveu du Seigneur des anneaux ? Non ? Et pourtant c'est du fantastique. Comme quoi...
Cette mise au point étant faite, la dimension fantastique du récit est manifeste, même si pas omniprésente. D'ailleurs, les éléments « surnaturels » présents tendent plus vers le merveilleux. On comprend aussi que les elfes représentent les arts et la nature. Ils prennent des formes humaines ou animales lors de leurs interactions avec notre monde et sont musiciens, poètes…
Le merveilleux est présent à travers les descriptions de la vie à la campagne, lumineuses et bucoliques. Mais souvent à ces moments,
Muriel Barbery en fait trop à mon goût et on arrive à se dire que trop de bucoliques tue le … vous avez saisi l'idée… C'est agréable mais parfois too much. Et cela devient pesant.
Que l'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit. Nous avons là une histoire très bien écrite. Trop peut-être. À force de vouloir en trop en faire, le récit est lent. Tellement lent. Et assez peu compréhensible pour le coup. Certaines phrases sont tellement longues et ampoulées qu'il m'a fallu les relire plusieurs fois pour en saisir le(s) sens. du coup j'ai eu du mal à le finir. Impossible pour moi de rentrer totalement dans l'histoire.
En ce qui concerne les personnages, il y a du bon et du moins bon. Les descriptions des deux fillettes sont bien faites et leurs caractères intéressants. Mais à part certains personnages comme Petrus ou le Maestro, le professeur de piano de Clara, ils sont tous plats et stéréotypés. Tout le monde est gentil, tout le monde aime ces petites filles trouvées pourtant parfois si étranges (ce qui, dans un village de dévots aurait pu suffire à ce qu'on leur jette des cailloux, dans d'autres récits). Tout le monde est gentil, sauf le traitre qui, lui, veut détruire les humains, on ne sait pas trop pourquoi. La seule profondeur arrive avec les histoires de Petrus, du Maestro et de la tantine Eugénie et cela arrive très tardivement dans le récit.
En bref, je saisi l'idée de l'auteur et on aurait pu avoir un magnifique récit aux accents oniriques et flirtant avec le merveilleux mais avec sa volonté de mettre à fond l'accent sur l'écriture,
Muriel Barbery en a trop fait, jusqu'à l'écoeurement.
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