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EAN : 9782070391653
416 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.84/5   14110 notes
Résumé :
"Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.

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Critiques, Analyses et Avis (910) Voir plus Ajouter une critique
3,84

sur 14110 notes
Je ne partage pas du tout l'engouement de certains pour l'Élégance du Hérisson. Au lieu d'un roman, j'ai cru lire le Bescherelle.

D'abord, j'ai pensé aux cours magistraux atroces de ma vieille prof de français de 4e, qui, complexée de son statut et fanatique de la grammaire, usait de mots improbables pour se donner l'allure d'une académicienne. le dos cambré, les lunettes en demi-lune au bout du nez, elle en prononçait chaque syllabe avec jouissance puis claquait sa langue, triomphant de son audience inculte.
Après « chuinter », je me suis dit que c'était pire encore et j'étais convaincu que la co-présentatrice de « Des Chiffres et des Lettres » avait écrit le livre en y plaçant sa collection privée de mots de 9 lettres à 7 consonnes.
Puis, je me suis fait une raison.

Heureusement, la profonde complexité des relations humaines fut subtilement dépeinte dans le roman avec les « méchants pas beaux » contre les « gentils mignons tout plein ».
Du côté des « gentils mignons tout plein », la concierge, forcément. Je dois bien admettre que l'idée d'une concierge brillante, férue d'Anna Karénine, était hors du commun et a attisé ma curiosité (ou peut-être c'était le présentoir à la Fnac, je ne sais plus). Mais après quelques pages, on se rend vite compte que la concierge inouïe se confond avec son stéréotype: antipathique, fermée d'esprit, repliée sur soi et maniaque (de la grammaire). Même remarque pour Paloma, la seconde héroïne du roman. L'adolescente surdouée qui se veut en dehors du troupeau est finalement le cliché même de la pré pubère en mal de devenir: « mes parents, c'est trop des cons d'abord, ils me comprennent pas, ma soeur est une pouffiasse, la société elle n'a que des problèmes et je veux me suicider ». Il ne manquait que Tokyo Hotel.
De l'autre côté, celui des « méchants pas beaux », les riches…évidemment, puisqu'il sont riches.

Enfin, l'amour du Japon, à la fois dans les références aux Soeurs Munakata et incarné dans la relation entre Renée et Kakuro, parachève le côté bobo du hérisson. Contrairement à iris, cette passion me parait terriblement banale de nos jours. Comble de l'originalité, il se tient même un salon exclusivement dédié au Japon aujourd'hui même.
A terme, si nos profs de philo se mettent au yoga et au feng shui, suivent la mode bobo obsédée par le bien-être oriental, la satisfaction béate et la « zen-attitude », oubliez les Kant, Nietzsche et Husserl, dans deux ans, on lira « Le Bonheur en 7 jours » , « Etre bien dans son corps et dans son esprit » et autres niaiseries en vogue.
Une petite diatribe de Mme Michel sur le tri sélectif des poubelles de l'immeuble et on avait la totale bobo…

Le style ampoulé et le ton péremptoire, les références pédantes et élitistes, pour tartiner sa culture et aboutir sur une histoire d'amour aussi enivrante qu'une relation minitel, sont une insulte à ces pauvres hérissons.
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Livre très pédant, où l'auteur a trop tendance à étaler sa culture élitiste. La première partie est limite ennuyeuse : le récit en parallèle de la jeune fille super intelligente et de la concierge hyper cultivée (2 personnages pas toujours très crédibles d'ailleurs), les deux cachant leurs grandes qualités intellectuelles et méprisant royalement tous ceux qui les entourent, tous plus idiots et superficiels les uns que les autres.
A la moitié du livre arrive le héros de ces dames, un vieux Japonais aussi intelligent et cultivé que riche et aimable. le récit devient un peu plus palpitant (c'est un grand mot) et les personnages principaux plus attachants car ils quittent leurs masques de froideur et de mépris pour se montrer tels qu'ils sont.
La fin est même touchante dans certains aspects.
L'auteur met aussi des touches d'humour dans son livre.
Je garde cependant une impression de grande déception par rapport au succès immense du livre auprès des libraires. Ce livre exclut, par ses références élitistes et ultra spécialisées (Ozu, littérature russe, réflexions sur l'art, etc.), une grande partie du public, le faisant passer pour sous-cultivé.
Assez désagréable…
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C'est une belle rencontre et de loin le meilleur livre que j'ai lu cette année là, sans doute chanceuse de l'avoir découvert dès sa sortie, vierge de toute propagande médiatique.

Brillant, spirituel et délicat, certainement pas prétentieux (juste intelligent, eh oui) il reste pour moi un conte humaniste d'une grande... élégance.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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L'élégance du hérisson serait le troisième roman que j'emmènerai sur une île déserte pour la simple et bonne raison qu'en plus d'être une belle histoire, c'est aussi une déclaration d'amour à la langue française. Et de notre temps, il est rare de trouver un aussi subtil éloge. Oui, quel bel hymne à la langue de Molière !

Outre ce petit préambule qui porte sur la forme linguistique, je vais brièvement me concentrer sur le fond.
Ma première rencontre avec le roman fut un appel visuel. le manuscrit était exposé sur un comptoir, entouré de la célèbre banderole qui annonce un joli prix décerné, grand, blanc, avec le magnifique titre "L'élégance du hérisson". Moi qu'on surnommait souvent le petit hérisson, j'ai couru vers le livre comme s'il me criait de venir le chercher et je me suis pressée d'en lire la quatrième de couverture. Et qu'ai-je lu ? L'histoire de deux personnes marquées par la vie. Deux vies abimées qui vont être amenées à se rencontrer et se sauver l'une l'autre. Et je l'avoue, je suis faible face à d'aussi belles histoires car pour moi, ce sont les plus belles, celles qui portent le plus d'espoir dans cette société où on voit peu à peu l'humanité s'en aller en laissant derrière elle de pauvres âmes perdues et solitaires.
Et de très loin, je ne regrette pas mon achat et cette rencontre fortuite dans une petite librairie.
Je ne pourrai expliquer en détail ce que ce livre m'a fait ressentir, ce qu'il m'a apporté. Mais je puis dire qu'il est émouvant. Qu'il partage des émotions fortes à travers ses pages. Vous touche. Vous accroche à lui. Vous entraine dans des amitiés insolites. Vous fait rire, vous fait pleurer, vous excède, vous gratifie.
Il est loin de vous laisser indifférent.
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J'aurai l'élégance de ne pas m'étaler sur ce livre, il avait piqué ma curiosité, mais finalement , je n'ai pas réussi à poursuivre au-delà de 100 pages, il m'a hérissée.

Le vocabulaire ne m'a pas dérangée, j'aime ouvrir mon dictionnaire pour enrichir ma base de données, mais c'est l'ensemble, cette gardienne improbable et cette jeune nantie, leurs pensées, le style même…

J'ai insisté un peu, au vu des myriades d'étoiles apparues dans le ciel babélien, mais dans mon ciel, seule l'étoile du berger brille.

Je ne le note pas.
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Citations et extraits (837) Voir plus Ajouter une citation
Alors la nature morte, parce qu’elle figure une beauté qui parle à notre désir mais est accouchée de celui d’un autre, parce qu’elle convient à notre plaisir sans entrer dans aucun de nos plans, parce qu’elle se donne à nous sans l’effort que nous la désirions, incarne-t-elle la quintessence de l’Art, cette certitude de l’intemporel. Dans la scène muette, sans vie ni mouvement, s’incarne un temps excepté de projets, une perfection arrachée à la durée et à sa lasse avidité - un plaisir sans désir, une existence sans durée, une beauté sans volonté. Car l’Art, c’est l’émotion sans le désir.
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Mais là, et pour la première fois, j'ai eu mal, tellement mal. Un coup de poing dans le ventre, le souffle coupé, le coeur en compote, l'estomac complètement écrabouillé. Une douleur physique insoutenable. Mais je n'ai pas hurlé. Ce que je ressens maintenant que la douleur est toujours là mais qu'elle ne m'empêche plus de marcher ou de parler, c'est une sensation d'impuissance et d'absurdité totales. Alors c'est comme ça ? Tout d'un coup, tous les possibles s'éteignent ? Une vie pleine de projets, de discussions à peine commencées, de désirs même pas accomplis, s'éteint en une seconde et il n'y a plus rien, il n'y a plus rien à faire, on ne peut plus revenir en arrière ?
Pour la première fois de ma vie, j'ai ressenti le sens du mot jamais. Eh bien, c'est terrible. On prononce ce mot cent fois par jour mais on ne sait pas ce qu'on dit avant d'avoir été confronté à un vrai "plus jamais". Finalement, on a toujours l'illusion qu'on contrôle ce qui arrive, rien ne nous semble définitif. [...] Mais quand quelqu'un qu'on aime meurt... alors je peux vous dire qu'on ressent ce que ça veut dire et fait très très très mal. C'est comme un feu d'artifice qui s'éteint d'un coup et tout devient noir. Je me sens seule, malade, j'ai mal au cour et chaque mouvement me coûte des efforts colossaux.
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"Il ne faut pas oublier que le corps dépérit, que les amis meurent, que tous vous oublient, que la fin est solitude. Pas oublier non plus que ces vieux ont été jeunes, que le temps d'une vie est dérisoire, qu'on a vingt ans un jour et quatre-vingts le lendemain. Colombe croit qu'on peut "s'empresser d'oublier" parce que c'est encore tellement loin pour elle, la perspective de la vieillesse, que c'est comme si ça n'allait jamais lui arriver. Moi, j'ai compris très tôt qu'une vie, ça passe en un rien de temps, en regardant les adultes autour de moi, si pressés, si stressés par l'échéance, si avides de maintenant pour ne pas penser à demain...Mais si on redoute le lendemain, c'est parce qu'on ne sait pas construire le présent et quand on ne sait pas construire le présent, on se raconte qu'on le pourra demain et c'est fichu parce que demain finit toujours par devenir aujourd'hui, vous voyez ?
Donc il ne faut surtout pas oublier tout ça. Il faut vivre avec cette certitude que nous vieillirons et que ce ne sera pas beau, pas bon, pas gai. Et se dire que c'est maintenant qui importe : construire, maintenant, quelque chose, à tout prix, de toutes ses forces. Toujours avoir en tête la maison de retraite pour se dépasser chaque jour, le rendre impérissable. Gravir pas à pas son Everest à soi et le faire de telle sorte que chaque pas soit un peu d'éternité. Le futur ça sert à ça : à construire le présent avec des vrais projets de vivants."
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... quand, ce matin, s'ajoutant à la corvée habituelle d'un cours de littérature sans littérature et d'un cours de langue sans intelligence de la langue, j'ai éprouvé un sentiment de n'importe quoi, je n'ai pas pu me contenir. Mme Maigre faisait un point sur l'adjectif qualificatif épithète (...). « C'est pas possible de voir des élèves aussi incompétents en grammaire, a-t-elle ajouté en regardant spécialement Achille Grand-Fernet. (...) « Mais à quoi ça sert, la grammaire ? », a-t-il demandé. (...) Mme Maigre a poussé un long soupir, du genre « faut-il que je me coltine encore des questions stupides » et a répondu : « ça sert à bien parler et à bien écrire. » Alors là j'ai cru avoir une crise cardiaque. Je n'ai jamais rien entendu d'aussi inepte. Et par là, je ne veux pas dire que c'est faux, je veux dire que c'est vraiment inepte. Dire à des adolescents qui savent déjà parler et écrire que la grammaire, ça sert à ça, c'est comme dire à quelqu'un qu'il faut qu'il lise une histoire des W.-C. à travers les siècles pour bien savoir faire pipi et caca. C'est dénué de sens ! Si encore elle nous avait montré, sur des exemples, qu'on a besoin de connaître un certain nombre de choses sur la langue pour bien l'utiliser, bon, pourquoi pas, c'est un préalable. (...) Mais si Mme Maigre croit que c'est seulement à ça que sert la grammaire... On a su dire et conjuguer un verbe avant de savoir que c'en était un. (...) Moi, je crois que la grammaire, c'est une voie d'accès à la beauté. (...) Quand on fait de la grammaire, on a accès à une autre dimension de la beauté de la langue. Faire de la grammaire, c'est la décortiquer, regarder comment elle est faite, la voir toute nue, en quelque sorte. Et c'est là que c'est merveilleux, parce qu'on se dit : « Comme c'est bien fait, qu'est-ce que c'est bien fichu ! », « Comme c'est solide, ingénieux, riche subtil ! ». Moi, rien que savoir qu'il y a plusieurs natures de mots et qu'on doit les connaître pour en conclure à leurs usages et à le
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Il y a toujours la voie de la facilité, quoique je répugne à l'emprunter. Je n'ai pas d'enfants, je ne regarde pas la télévision et je ne crois pas en Dieu, toutes sentes que foulent les hommes pour que la vie soit plus "facile". Les enfants aident à différer la douloureuse tâche de se faire face à soi-même et les petits-enfants y pourvoient ensuite. La télévision diverti de l'harassante nécessité de bâtir des projets à partir du rien de nos existences frivoles ; en circonvenant les yeux, elle décharge l'esprit de la grande oeuvre du sens. Dieu, enfin, apaise nos craintes de mammifères et l'insupportable persepective que nos plaisirs prennent fin un jour. Aussi, sans avenir ni descendance, sans pixels pour abrutir la cosmique conscience de l'absurdité, dans la certitude de la fin et l'anticipation du vide, crois-je pouvoir dire que je n'ai pas choisi la voie de la facilité.
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