AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Un étrange pays (36)

S’il est une ivresse que partagent les elfes et les hommes, c est celle de la poésie.
Commenter  J’apprécie          20
Le vin engrange la mémoire des siècles, des pierres et des racines anciennes.
Commenter  J’apprécie          20
Le patron de la troupe était un petit homme bedonnant au visage et aux yeux ronds, à la peau claire et aux tâches de rousseur innombrables; avec ça un joli double menton et une abondante tignasse, les épaules tombantes et le nez retroussé; pour le dire en un mot, il n avait pas grande allure. Mais il n est homme de guerre qui ne sache discerner le danger dissimulé des frusques de l ingénuité, et Alejandro et Jesús voyaient que le regard de l homme démentait son maintien, que d inoffensif et débonnaire qu il parût, il eût été dangereux de le sous-estimer, et que ceux qui avaient commis cette erreur n avaient probablement pas vécu pour la ruminer - bref, ils voyaient que cet aimable pochtron était l un des leurs.
Commenter  J’apprécie          20
Soudain, il sut qu il cheminait en direction de quelqu un, que chaque pas le rapprochait de cette rencontre et qu il n était venu en ce lieu que pour elle.
Commenter  J’apprécie          10
Le monde des brumes connaissait plusieurs langages. Entre eux, les elfes communiquaient par modulations de ruisseaux et de brise, et ceux qui avaient séjourné au pavillon de Nanzen pouvaient parler toutes les langues terrestres. Pendant longtemps, ils n’eurent pas d’écriture mais, quand le désir naquit, ils en élurent une en particulier.

Il y avait à cela deux raisons.

La première tenait à l’un des pays humains où l’on écrivait ainsi. Comme le leur, il était cerné de vide sous la forme de mers tumultueuses perdues de brouillard, et il correspondait à l’hypothèse de l’ancien poète que la terre des vivants ne soit qu’une île entourée par la brume ou par les eaux d’un grand songe.

La seconde était plus essentielle : non seulement ces écritures étaient belles mais on y admirait le vol des libellules et la grâce des herbes folles, la noblesse des dessins de cendre et les grands tourbillons de tempêtes.

Par là, on comprendra que nous ayons été tentés d’en tracer quelques-unes sur la soie de Nanzen, puisque la beauté, la nature et le rêve sont, sinon nos chasses gardées, du moins notre pain quotidien
Commenter  J’apprécie          10
Car les paysages des brumes sont les alter ego des âmes qui les incarnent. Les humains, parce qu'ils séparent ce qui voit de ce qui est vu et ce qui crée de ce qui est créé, ne peuvent comprendre la nature de ce jeu de miroirs. Les elfes ne conçoivent pas leurs terres comme des portions du monde qu'ils habiteraient mais comme des forces dynamiques en lesquelles se déploie leur propre énergie
Commenter  J’apprécie          10
La saveur du thé était subtile et ne gardait rien de ses arômes de poussières et de cave. On y goûtait l'affabilité des jours et le délassement des crépuscules, rien ne changeait, rien ne devenait, le thé se buvait, l'univers se reposait.
Commenter  J’apprécie          10
Au vrai, toute chose est susceptible de deux lectures opposées, il n’est que de voir la grandeur au lieu de la misère ou d’ignorer la gloire en transparence des déclins. La pauvreté n’avait pas rendu la place indigente ; on s’y berçait d’une fragrance de splendeur et de rêve rendue plus remarquable encore par le dénuement ; et tant que Luis Álvarez régissait le fort, on le considérait comme une place fière bien qu’on sût que ses terres ne rendaient plus et que ses murs s’affaissaient.
Commenter  J’apprécie          10
Quand ce sentiment croissait au point de lui meurtrir la poitrine, il se rendait au cimetière et y retrouvait le commerce des morts.
Commenter  J’apprécie          10
Ces hommes savaient commander et combattre et trouvaient aisé de haïr un ennemi plus abject encore que celui des guerres passées. Ils se voulaient les servants de la Ligue autant que d’une Espagne scindée par la traîtrise et ils avaient mené de front les deux batailles avec cette bravoure qui vient de la conviction des cœurs. Étonnamment, la plupart des officiers venaient des zones rurales du pays, tandis que les villes étaient majoritairement passées à l’ennemi. C’était une armée d’hommes accoutumés depuis l’enfance à manier le fusil, que l’âpreté de leurs contrées avait faits durs à la tâche et retors en manœuvre.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (222) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Connaissez-vous Muriel Barbery ?

    Où Muriel Barbery est-elle née ?

    A Alger
    A Casablanca
    Au Caire
    A Marseille

    10 questions
    53 lecteurs ont répondu
    Thème : Muriel BarberyCréer un quiz sur ce livre

    {* *}