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3,23

sur 904 notes
L'ouvrage lui-même, à l'instar du Parfum de Suskind qui sent, exhale les fragrances les plus dissimulées, est une gourmandise qui ouvre l'appétit et poétise les sens.
Ce livre nostalgique qui plonge le lecteur dans les souvenirs sensuels de l'enfance, se déguste comme une carte de restaurant avec ses amertumes, ses acidités, ses moellesses : "oui la moellesse : ni mollesse ni moelleux", ses sucres, fruits, sauces, sorbets et ses craquants...
On ne lit pas Une gourmandise comme on lit un roman mais plutôt comme on feuillette un journal intime, un journal ou serait inventoriées toutes les sensations possibles au palais.
Ne vous attendez pas à des rebondissements, ou à une construction psychologique de personnages, non, dégustez simplement et lentement l'élégance des plaisirs de bouche.

"Il rinça soigneusement le riz thaïlandais dans une petite passoire argentée, l'égoutta, le versa dans la casserole, le recouvrit d'un volume et demi d'eau salée, couvrit, laissa cuire. Les crevettes gisaient dans un bol de faïence. Tout en conversant avec moi, (...), il les décortiqua avec une méticulosité concentrée. Pas un instant il n'accéléra la cadence, pas un instant il ne la ralentit. La dernière petite arabesque dépouillée de sa gangue protectrice, il se lava consciencieusement les mains, avec un savon qui sentait le lait. Avec la m^me uniformité sereine, il plaça une sauteuse en fonte sur le feu, y versa un filet d'huile d'olive, l'y laissa chauffer, y jeta en pluie les crevettes dénudées. Adroitement la spatule en bois les circonvenait, ne laissant au menus croissants aucune échappatoire, les saisissant de tous côtés, les faisant valser sur le gril odorant. Puis du curry. Ni trop ni trop peu. Une poussière sensuelle embellissant de son or exotique le cuivre rosé des crustacés : l'Orient réinventé. Sel, poivre. Il égrena au ciseaux une branche de coriandre au-dessus de la poêlée. Enfin rapidement un bouchon de cognac, une allumette ; du récipient jaillit une longue flamme hargneuse, comme un appel ou un cri qu'on libère enfin, soupir déchaîné qui s'éteint aussi vite qu'il s'est élevé.
Sur la table de marbre patientait une assiette de porcelaine, un verre de cristal, une argenterie superbe et une serviette de lin brodé. Dans l;'assiette il disposa soigneusement, à la cuiller en bois, la moitié des crevettes, le riz auparavant tassé dans un minuscule bol et retourné en une petite coupole joufflue surmontée d'une feuille de menthe. Dans le verre, il se versa généreusement d'un liquide de blé transparent.
"Je te sers un verre de sancerre?"
Un repas sur le pouce. C'était ce que Jacques Destrères appelait un repas sur le pouce."

Un délicieux voyage sensoriel pour ma part !
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De Muriel Barbery, j'ai adoré « L'Élégance du Hérisson » et "Une Gourmandise" se trouvait dans les livres à rechercher.
Ce récit nous plonge dans l'agonie d'un critique littéraire, qui recherche, grâce à ses souvenirs gustatifs, qui vont de la cuisine de sa grand-mère aux meilleurs restaurants gastronomiques, à retrouver la saveur ultime à déguster, une dernière fois, avant de mourir. La sensualité qui se dégage page après page est simplement extraordinaire et l'ensemble est harmonieux...
Muriel Barbery possède un véritable talent littéraire et dote son livre d'une richesse lexicale, d'une finesse originale en sélectionnant des mots chauds, odorants qui ramènent tout droit en enfance. Sur de courts chapitres s'égrènent souvenirs et témoignages d'une vie vouée au bien-manger. le sucré, le salé, les couleurs, les lieux, les sons, les parfums. Les 5 sens sont convoqués.

Mais il n'y a pas que la sensualité au rendez-vous. Ce gastronome hors-normes est un monstre froid et rusé et le récit comporte les points de vue des multiples personnages qui ont gravité autour de lui. Un véritable réquisitoire.

Un tout petit bémol à la fin décevante.
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Et le voici : le navet de l'année !

Le sujet semblait original, mais l'écriture d'une platitude lassante, avec les personnages sans relief et une intrigue insispide ne m'ont pas permis d'apprécier cette lecture.
Inutile d'en dire plus ou de mettre plus d'efforts à rédigerune critique que l'auteur n'en a mis pour écrire son livre.
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J'ai dégusté ce livre.
Je me suis délectée de chaque mot , chaque phrase de l'auteur.
Quelle écriture tout en saveurs, saveur de la vie, saveur de la gourmandise, saveur des choses vécues, à vivre et à revivre avant l'ultime désir gustatif dans sa simplicité la plus pure.



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C'est L'élégance du hérisson qui a fait la renommée de Muriel Barbery. Un roman qui a plu autant qu'il a déplu, mais qui n'a laissé aucun de ses lecteurs indifférent.

L'auteure avait pourtant fait une entrée remarquée six ans avant avec Une gourmandise, qui avait valu à son auteure le Prix du Meilleur Livre de littérature gourmande en 2000. Prix à propos duquel il vous sera difficile de trouver de l'information tant celle-ci semble vouloir ne pas être diffusée, pour des raisons inconnues, fort probablement reliées à la crédibilité du jury. Mais là n'est pas la question.

Parlons plutôt d'Une gourmandise, celle qu'un critique grincheux, malcommode et acerbe veut avaler en guise d'adieu à l'humanité afin de partir avec un goût de paradis sur les lèvres, au cas où celui-ci ne l'attendrait pas. Une gourmandise qu'il veut unique, évocatrice, et à qui il va dédier sa recherche alors que la mort l'attend, dans quelques jours, dans quelques heures. du coup, cette quête va prendre des allures de sprint alors que sa vie va défiler, ainsi que ceux qui ont été les artisans de ses succès, à toute vitesse, zoomant sur un lieu, un moment, un plat. Ce qui donne lieu à des descriptions qui feront saliver le moins gourmand tant elles sont réussies.

Mais c'est probablement la seule chose qui le soit. le reste du roman est un peu plat, le personnage du critique gastronomique déplaisant et peu attachant, son entourage sans relief. Mais bon. Il suffit de lire Une gourmandise non pas pour l'étoffe psychologique des intervenants, mais bien pour se mettre l'eau à la bouche. Ce qui, au fond, n'est pas un défaut.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Un livre qui se lit vite et bien, qui éveille les sens du lecteur (gout, odorat surtout!) qui décrit odeurs, saveurs, fragrances et nous met les papilles en émoi. Un critique gastronomique qui veut retrouvé une saveur perdue. J'ai un peu moins aimé que L'élégance du hérisson de la même autrice que j'avais dévoré avec plaisir!
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Un critique culinaire se meurt.
Il se repasse des évènements de sa vie.
Sa famille et d'autres personnes qui l'ont rencontré font de même.
Personnage antipathique, il fait quand même vibrer nos papilles plus d'une fois.
Un livre que j'ai aimé mais sans plus.
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Malgré "Une gourmandise" prometteuse, je suis loin de m'être régalée du premier roman de Muriel Barbery. Elle en fait trop et ça dégouline de crème.
Le texte est construit de façon académique en alternant les chapitres sur les personnes et les aliments.
Un critique culinaire dont la renommée est mondiale se meure. Il est tellement antipathique que ça m'a laissée de marbre. Il aime plus son chien que sa famille. Son fils et sa fille vont prendre la parole pour raconter les relations houleuses qu'ils entretenaient avec lui et ça peut friser le vulgaire. Quant à sa femme, elle se complaît dans la soumission au tirant, elle est heureuse de l'attendre quand il va voir ailleurs. Personnellement, je n'aime pas les femmes résignées.
Muriel Barbery tente l'humour avec la description du dalmatien aux qualités olfactives ou la domestique qui aime bien son maître parce qu'il pète au lit ce qui le rend humain. Même pas drôle.
Côté gastronomie ce n'est pas terrible non plus malgré la bonne intention de valoriser les choses simples, les plats de grand-mères et autre mayonnaise maison. Mais alors que de grandiloquence pour décrire les saveurs. On a le droit à des phrases comme "cette orgie de douceur sucrée ne comble pas un besoin primaire mais nappe notre palais de la bienveillance du monde" en parlant des cornes de gazelle. Je ne vois pas trop ce que cela veut dire même si je comprends où elle veut en venir.
Comme c'est un premier roman, on va dire que c'est l'intention qui compte.


Challenge Plumes féminines 2022
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Challenge Multi-défis 2022
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Je me suis lancé dans la dégustation de se roman avec un brin de curiosité. J'avais entendu parler de l'auteur pour son célèbre livre "l'élégance du hérisson" dont j'ai adoré l'adaptation cinématographique. Je n'avais par contre jamais entendu parler de ce roman là.

C'est une découverte intéressante, néanmoins pas bouleversante. Une histoire quand même succulente qui nous donne de bonnes choses à manger.
Bon appétit !
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Après le plaisir non feint éprouvé à la lecture de l'Elegance du hérisson, de Muriel Barbery, on est évidemment tenté de se plonger corps et âmes dans sa bibliographie, au risque d'être déçu, puisqu'elle n'a publié qu'un seul livre avant ce récent succès : Une gourmandise, déjà chez Gallimard, six ans avant l'épineuse bestiole.

Le roi de la critique culinaire est mourrant, et ses dernières préoccupations, au seuil de l'au-delà, sont liées à une saveur dont il aimerait retrouver l'origine.

Dans ce roman court mais appétissant, Muriel Barbery nous balade agréablement d'une description alléchante d'un met simple ou d'un plat complexe, aux états d'âmes du personnage principal, de son chien, de sa statue ou encore de ses proches.
Sans être déçu -le livre mérite son prix de lecture gourmande-, on reste un peu sur sa faim (dans les deux sens du terme) à la fin de l'ouvrage : celle du "tout ça pour ça ?", qui bien que prévisible sonne trop "Madeleine de Proust". Mais l'auteur, professeur de philosophie, aura au moins réussi à nous faire gargouiller l'estomac à l'évocation de quelques saveurs oubliées ou rêvées, sur fond de relations familiales étranges.

Par ailleurs, si vous avez lu l'Elegance du hérisson, vous retrouvez avec plaisir (ça surprend) certaines personnages.

Tant pis pour le régime, faites-vous plaisir !



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